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samedi 27 juin 2009

CONFERENCE DE PRESSE DU COMITE DE PILOTAGE TRIPARTITE (CPT) EN CHARGE DES CONSULTATIONS NATIONALES SUR LA JUSTICE DE TRANSITION AU BURUNDI A L’HOTEL

« Les Consultations Nationales ne sont pas les Consultations électorales »
Les consultations nationales sur la justice de transition au Burundi, commencent le 6 juillet et s’achèvent en décembre 2009. Cette annonce a été faite par le Président du CPT, M. Festus NTANYUNGU, dans une conférence de Presse que le CPT a animée ce vendredi 26 juin 2009 à l’Hôtel Sun Safari.
Environ 6000 personnes seront consultées lors de ces opérations. Selon Mme Françoise NGENDAHAYO représentant le gouvernement dans le CPT, les critères principaux des personnes consultées, concernent avant tout les victimes. Ensuite l’approche genre et ethnique ainsi que la connaissance de l’histoire du Burundi constituent un autre aspect des critères. Ainsi, les victimes, les personnes déplacées, rapatriés, veufs, veuves, orphelins, combattants, magistrats, militaires, …, telles sont les différentes catégories des personnes concernées par ces opérations.
Pour que ces consultations nationales se déroulent dans des conditions maximales qui garantissent la crédibilité et la neutralité dans le respect des règles démocratiques et des normes et des principes droits de l’homme mais aussi pour que ces consultations ne soient pas une parodie des consultations, la plupart de ces activités préparatoires ont été confiées à un cabinet d’experts, suite à un appel d’offre international lancé par le PNUD.
Il convient également de signaler que la mixité des assistants de terrain constitue une autre garantie de leur réussite tenant compte de la situation sociopolitique du pays. Ainsi, il y a au total 33 assistants de terrain dont 11 Hutus, 11 Tutsis et 11 femmes.
Selon Alpha FALL, représentant les N-U au sein du CPT, les consultations nationales ne sont pas des consultations électorales. La différence fondamentale réside au niveau de la médiatisation des ces deux opérations. Tandis que les résultats des élections sont diffusés aux comptes gouttes par les médias, certains entretiens des consultations nationales seront tenus à huis clos pour des raisons de confidentialités et de protection des témoins. Cela permettra aux assistants de terrain de récolter le maximum d’informations dont ils auront besoin d’une part et d’autre ces personnes seront placées hors à tout état de manipulation a-t-il souligné. D’autres résultats seront rapporté par le CPT à travers les conférences de Presse ou autres moyens de diffusion a ajouté M. NTANYUNGU.
Par ailleurs, certains journalistes ont présenté des inquiétudes par rapport à la tenue de ces consultations qui pourraient être récupérées par certains politiciens à des fins politiques surtout avec un état de précampagne qui s’observe dans différents coins du pays . Ces opérations n’ont rien avoir avec les élections de 2010 surtout qu’elles vont prendre fin avant même le début de l’année 2010 a répondu M. NTANYUNGU. C’est une simple enquête sociologique qui n’empêchera pas à la population de vaquer à ses activités quotidiennes. Une confusion entre le rôle du CPT et celui de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) est à éviter a-t-il martelé. Le rôle du CPT est de préparer le terrain pour la CVR. Aucun signe ne montre jusque là un problème lié à ces consultations a ajouté Mme Françoise NGENDAHAYO, vice-président du CPT.
En somme, l’objectif des consultations nationales est d’arriver à comprendre comment la population perçoit la vérité et la justice dans le processus de réconciliation et de lutte cotre l’impunité, comment elle envisage faire face à leur passé douloureux, comment elle formule ses propositions pour asseoir une paix sociale durable.

Signalons que pour la première fois le Burundi va pouvoir tirer les potentialités qu’offrent les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) dans ce d’enquête sociologique avec la participation de la diaspora à travers l’internet.

vendredi 26 juin 2009

Exposition-photos sur la torture au Centre d’Informations des Nations Unies pour le Burundi




Des stands parsemés des photos illustrant les cicatrices indélébiles des victimes de la torture, des amputations, des personnes assassinées, etc. D’autres stands réservés à la documentation relative à la torture et autres aspects qui ont trait aux droits de l’homme. Telle est l’ambiance qui envahi le CINU ce jeudi 25 juin 2009.
Etaient présentes à cette exposition-photos, différentes associations et autres organisations tant locales qu’internationales qui œuvrent dans le domaine de lutte pour les droits de l’homme. Entre autres organisations, il y avait l’APRODH, ABDP, Ligue Iteka, ACAT, Avocats sans Frontières, l’Office du Haut Commissaire aux Droits de l’Homme au Burundi, THARS et le Centre Humura.
Selon un agent de l’Association Burundaise pour les Droits des Prisonniers (ABDP), il y a aujourd’hui une avancée significative dans la lutte contre la torture même si le chemin reste encore long. A titre illustratif, ajoute cet agent, le taux des torturés ne cesse de baisser dans les différentes prisons du pays notamment à la prison centrale de Mpimba. Citant un rapport très récent réalisé au début de ce mois de juin 2009 par différentes associations, 50 cas de torture sont signalés à la prison centrale de Mpimba alors qu’en 2007 un autre rapport faisait état de 300 cas de torture à la même prison.


Par ailleurs, de plus en plus des officiers de la police judicaire (OPJ) qui prennent conscience des conséquences de recourir à ce genre de méthode lors des interrogatoires. Cela se remarque par l’absence des certains objets sur la table des OPJ notamment le marteau, ciseau, matraque, etc., lesquels objets leur servaient d’extorquer les aveux aux personnes appréhendées, nous a révélé un enquêteur chez l’Avocats sans Frontières.
Pour sa part, l’Association des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT) a enregistré 98 cas de torture en 2008 tandis qu’en 2007 la même association a enregistré 105 cas.
Cependant, même si la situation s’améliore d’année en année, cela ne doit pas tranquilliser outre mesures les défenseurs des droits de l’homme. Car, estime Marie INAMUGANURO de l’OHCDH-B, les tortionnaires ne cessent de réfléchir sur d’autres méthodes de torture en vue d’extorquer les aveux. C’est notamment l’abandon de la torture physique qui laisse des cicatrices sur le corps des victimes pouvant leur compromettre le cas échéant. D’où alors le recours à une forme de torture en l’occurrence la torture morale qui affecte psychologiquement les présumés fauteurs de trouble.
Signalons que cette exposition a été organisée par plusieurs associations de la Société Civile avec un appui de l’USAID et l’OHCDH-B conjointement avec la Division des Droits de l’Homme et Justice du Bureau Intégré des Nations Unies au Burundi (BINUB).

jeudi 25 juin 2009

Rufyiri rejette les accusations dans l'assassinat de Manirumva

Source: BurundiBwiza

Réagissant aux allégations contenus dans des tractes répandus l’accusant de l’assassinat d’Ernest Manirunva, Gabriel Rufyiri a indiqué qu’il s’agit d’un pur mensonge. « C’est pour nous distraire….Ces tractes ont été répandus par une camionnette conduire par un homme habillé en uniforme de police, la police doit mener des investigations pour que l’auteur soit identifié et puni selon la loi», a-t-il dit sur une radio locale.
Le Président d l’OLUCOME rejette toute implication dans l’assassinat d’Ernest Manirunva
"C’est pour nous distraire….Ces tractes ont été répandus par une camionnette conduite par un homme habillé en uniforme de police.La police doit mener des investigations pour que l’auteur soit identifié et puni selon la loi", a-t-il dit sur une radio locale.
Gabriel Rufyiri fait aussi savoir qu’il continue de recevoir des appels anonymes lui proférant des menaces. Il indique tout de même que cela ne découragera en rien l’OLUCOME dans son combat contre la corruption et toute forme de malversations économiques.

mardi 23 juin 2009

Atelier Médias sur la commémoration de la journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture, édition 2009

La lutte contre la torture et toutes les violations des droits de l'homme doit être un combat pour tout un chacun. Le rôle des médias est primordial dans la réalisation des programmes de promotion, d'éducation et de protection des droits de l'homme.
« L'objectif de la semaine dédiée à la lutte contre la torture n'est pas de se rejeter les torts, mais plutôt de susciter une prise de conscience généralisée que la torture est une pratique honteuse et constitue une atteinte à un droit intangible de la personne humaine: la dignité. Il est vrai que la torture n'est pas limitée à une région particulière, à un système politique particulier ou à quelques pays mais c'est un mal qu'il faut combattre où qu'il soit. »

C'est dans ces termes que le Ministre des droits de la personne humaine et du genre a ouvert l'atelier medias organisé par la Division des droits de l'homme et justice du BINUB conjointement avec le Haut Commissaire aux droits de l'homme au Burundi, ce lundi 22 juin 2009, au centre suédois à Bujumbura en prélude aux activités marquant la semaine dédiée pour le soutien aux victimes de la torture.

Elle a par la même occasion ajouté que l'implication du gouvernement est capitale pour lever certains défis important qui se dressent contre l'éradication de la torture au Burundi. Il s'agit notamment de la mentalité burundaise tolérante sur les actes de torture aux présumés coupables et sur la perception de la torture comme attribut ou prérogative du pouvoir, d'où la banalisation de l'infraction de torture; le niveau bas de l'éducation et de formation de la population sur ses droits et des corps de police et de sécurité sur les droits de l'homme et les techniques d'investigation.

Durant cet atelier, les participants ont eu l'occasion de prendre connaissance du phénomène de la torture à travers deux communications qui ont été présentées par deux spécialistes à cet effet.

Présentant l'état de lieu de la torture au Burundi, Mme Lucy NIZIGAMA, Présidente de l'Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture (ACAT), a fait savoir que 700 cas de torture ont été enregistrés pour la seule année de 2007. Ces chiffres ont été le résultat d'un travail effectué par plusieurs organisations des droits de l'homme notamment la Ligue Iteka, l'APRODH et l'ACAT.

Cependant, il est à signaler que certaines victimes de la torture n'osent pas témoigner de peur d'être assassinés par leurs bourreaux en guise de représailles. La conférencière, s'est tout de même félicitée de l'adoption du nouveau code pénal qui prévoit des dispositions propres sur la torture.

Pour lutter efficacement contre la torture, la conférencière a émis quelques recommandations à l'endroit du gouvernement. C'est entre autres l'interdiction formelle de la torture dans les lieux de détention, mettre un cours de lutte contre la torture dans les cursus scolaires, car disait la conférencière, les formations sur le tas ne suffisent pas.

D'autres mesures peuvent être prises, c'est notamment la mobilisation des acteurs de la société civile en dénonçant ces actes odieux comme un seul homme. Elle a également interpellé les médias à ne plus banaliser ces crimes lorsque les victimes sont des petites gens, car, tous les hommes sont égaux au point de vue dignité humaine a-t-elle conclue.

Cette rencontre a également été une occasion pour les participants de discuter avec Albert HARAKAZA, magistrat au parquet de la Mairie de Bujumbura sur le phénomène de torture en droit burundais ainsi que la situation des victimes notamment les enjeux, les défis et les perspectives.

Selon ce magistrat, l'infraction de torture a longtemps restée impunie alors que le Burundi a ratifié la Convention internationale contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants depuis décembre 1992. Néanmoins, ce n'est que très récemment le 22 avril 2009 que cette infraction a été intégrée dans le code pénal burundais.

La question qui a beaucoup retenu l'attention des participants est celle d'indemnisation des victimes de torture. Un constat s'est dégagé des échanges, les participants se sont convenus que les victimes de torture ne sont pas indemnisées. Encore plus, certains cas de torture sont difficiles à prouver. C'est notamment la torture morale. C’est ainsi que le conférencier a interpellé aux journalistes présents d’informer à la population de bien conserver toutes les preuves.

Avant de terminer cette rencontre, les journalistes présents se sont engagés à couvrir tous les événements relatifs à ladite semaine tout en présentant leur plan de travail. Signalons que cet atelier a été organisé en prélude aux activités marquant la semaine dédiée au soutien pour les victimes de la torture. Entre autres activités, il y aura une table-ronde, une exposition et une marche manifestation dans différentes provinces du pays.