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jeudi 29 décembre 2011

Ngozi : temps durs pour les membres de l’opposition

Plusieurs membres des partis de l’opposition ont été arrêtés, au cours de ce mois de décembre, dans la province de Ngozi. Les organisations de défense des droits humains demandent à la justice d’accélérer les enquêtes pour éviter les gardes à vue prolongées.

Depuis le début de ce mois de décembre, on enregistre plusieurs arrestations de membres de l’opposition, surtout ceux du parti FNL (d’Agathon Rwasa) et UPD-Zigamibanga, affirment les défenseurs des droits humains dans la province de Ngozi.

D’après Jonas Nahimana, membre de la Ligue Iteka, un certain Elie Havyarimana, originaire de la commune Ruhororo et préfet des études au petit séminaire de Mureke a été arrêté en plein cours par la police. Le lendemain, continue la même source, c’était le tour de Dieudonné Kwizera, enseignant à l’école primaire de Rwabiriro, commune Mwumba. Puis, l’après-midi du dimanche 11 décembre, Idi Sinzinkayo, président du parti UPD-Zigamibanga dans la commune Tangara a été arrêté au marché de Ngozi par la police de connivence avec Nyandwi Saidi, responsable dudit marché et chef du quartier Shikiro de la ville de Ngozi.

La population de la ville de Ngozi ne cache pas son inquiétude face à à ces arrestations. Les défenseurs des droits de l’homme à Ngozi parlent d’arrestations illégales ; car la police n’a présenté aucun mandat

Accusés de terrorisme

Le lundi 19 décembre, la police a arrêté trois partisans du parti FNL. Il s’agit de Philbert Gatete, enseignant à l’école primaire Rushoka, dans la commune de Tangara, de Sébastien Kavakure, enseignant au lycée Jean Paul VI, dans la commune de Busiga et de Jacques Itangishaka. Ce dernier a été arrêté par la police chez lui, dans la commune Busiga.

La ligue Iteka indique que, d’après les mandats d’arrêt, les trois partisans du parti FNL sont accusés de travailler avec des groupes terroristes. Cette organisation demande que les enquêtes soient vite faites ; histoire d’éviter que les détenus restent en garde à vue prolongée comme cela arrive souvent dans les cachots de la province de Ngozi.

Dieudonné Niyonzima, représentant de l’Association burundaise pour la défense des droits des prisonniers(ABDP) dans la province de Ngozi, indique que toutes les organisations de défense des droits de l’homme ont convenue de travailler en synergie afin de lutter contre les arrestations abusives devenues monnaie courante dans cette province du Nord du pays.

Jonas Nahimana, Observateurs provincial de la Ligue Iteka à Ngozi demande que la justice évite les gardes à vue prolongées et les détentions sans comparution.

Source: Iwacu

mardi 27 décembre 2011

Les informations du 27 décembre 2011

Justice
Condamnation ce mardi d’un lycéen qui a poignardé une écolière à Kayanza
Il vient d’être condamné à la perpétuité par le Tribunal de Grande Instance de Kayanza. Emile Manirambona, élève du Lycée Pédagogique communal de Kayanza était accusé d’avoir tué ce samedi à coups de poignards une écolière de la 6ème année. Aloysie Nsaguye avait refusé les avances que lui avaient faites Emile Manirambona. Le jeune homme devra également verser à la famille de la victime une amende de 5 millions de Fbu.

Les autorités judiciaires conscientes du danger de la corruption qui les guette
Le domaine de la justice est parmi les institutions de l’Etat les plus touchées par la corruption. Dans une réunion des responsables des juridictions et des parquets débutée ce lundi, ils auront à réfléchir sur l’engagement professionnel du magistrat dans la lutte contre la corruption. Selon Audace Ndikuriyo, juge à la Cour Suprême, le Burundi est classé par Transparency International, à la 170 ème position sur 180 pays au monde en matière de corruption. Le président de la Cour suprême, Jean Marie Ngendanzi, appelle les autorités judiciaires à un débat franc et sincère en vue d’éradiquer la corruption dans le secteur judiciaire.

Droits de l’homme
La Ligue Iteka alerte sur la recrudescence des cas de torture à Bururi
Multiplication des actes de torture en comparaison de l’année passée dans la province Bururi. 9 cas de torture ont été enregistrés par la Ligue Iteka dans cette province du sud du pays. Toutefois, le procureur de la République à Bururi indique qu’aucun dossier en rapport avec la torture n’est en train d’être instruit au parquet de Bururi.

Politique
Réaction du président de l’UPRONA après la rencontre des responsables provinciaux de ce parti
Le président du parti UPRONA déclare ignorer les conclusions d’une réunion des secrétaires provinciaux. Bonaventure Niyoyankana a rétorqué, plein de colère : « RPA, venez m’expliquer les tenants et aboutissements de cette réunion. De mon côté, je n’en sais absolument rien. » Pour rappel, durant ces assises des secrétaires provinciaux du parti de Rwagasore du 23 décembre, il y a eu dénonciation du drame survenu le 11 décembre à la permanence nationale de cette formation politique baptisée Kumugumya. Ces leaders ont demandé la poursuite des enquêtes sans aucune manipulation politicienne et le démarrage du dialogue proposé par les sages du parti UPRONA dans le but de trouver une solution définitive aux conflits qui secouent cette ancienne formation politique.

Une année très mouvementée en politique
L’année 2011 a été caractérisée par une intolérance politique liée au contentieux électoral de 2010. Une intolérance transformée en conflit violent où les cibles sont choisies au sein des membres du parti au pouvoir comme dans l’opposition. En passant par le message dirigé aux leaders politiques en exil de regagner le pays, la réclamation du dialogue ou négociations et le rétablissement d’un Etat de droit par l’opposition, l’intolérance politique caractérisée par des violences surtout entre les partis CNDD-FDD et FNL, le boycott des travaux du Forum des partis politiques par l’opposition, les révélations du député Manassé Nzobonimpa, la préparation d’un texte de loi sur la réorganisation des partis politiques contesté par ces derniers et qui n’a jamais été adopté, les manifestations des membres FNL, aile Emmanuel Miburo, les tracasseries judiciaires contre certains membres de l’opposition, le remaniement ministériel au mois de novembre, les déclarations des nouveaux mouvements armés, la crise au sein du parti UPRONA, la visite des chefs d’Etat rwandais, somalien et sud-africain, l’organisation du sommet des chefs de l’Etat des pays de l’EAC, l’année 2011 aura été très agitée en politique. Et malgré l’appel au dialogue lancé par la Communauté internationale et les différents partenaires sociopolitiques, on notera ici l’appel des évêques catholiques du Burundi, le climat d’entente semble ne pas être pour demain.

Bonne gouvernance
Coup de théâtre dans l’affaire de la dette ougandaise
La conseillère de l’ambassade burundaise en Ouganda, Elise Nimpagariste, a déclaré que Maître Sendege n’est pas connu par le gouvernement burundais dans l’affaire de la régularisation de la dette ougandaise. Une révélation qui tombe au moment où le même gouvernement compte payer, dans son budget, 617 millions de Fbu d’honoraires à l’avocat Sendege, l’homme qui a défendu la cause burundaise. Entretemps, la Commission des parlementaires ougandais chargés du Trésor Public a invité Maître Sendege pour plus d’éclaircissements et ce dernier promet de leur fournir toutes les pièces y relatives.

Appel au législateur d’ajouter l’infraction « enrichissement illicite » dans la loi anti-corruption
« L’enrichissement illicite est une réalité au Burundi car il est visible que certains agents publics possèdent des biens qui dépassent leurs revenus. » Déclaration de Jean Claude Bizimana, un consultant qui a mené une étude sur ce fléau. Directeur juridique de la brigade anti-corruption, Jean Claude Bizimana, fait savoir qu’ils sont bloqués par les lacunes que comporte la loi anti-corruption en son article 58. Selon lui, ce n’est que l’omission d’un mot dans une des dispositions de cette loi anti-corruption qui fait défaut, une omission involontaire, pense-t-il. Le consultant Jean Claude Bizimana, qui s’exprimait dans un atelier organisé par la PARCEM, demande au législateur de préciser cette infraction dans la loi afin de l’agencer à l’article 20 de la Convention des Nations Unies contre la corruption qui, lui, définit clairement l’infraction d’enrichissement illicite.

Economie
Bilan plutôt positif chez « API »
L'Agence Burundaise de Promotion des Investissements « API » a enregistré au cours de cette année, qui prend fin, un investissement de 229 milliards de Fbu contenu dans 54 dossiers et dont 80 pourcent d’entre eux ont créé 7 000 emplois. Cela a été annoncé ce mardi matin par Libérât Mfumukeko, le directeur général de l’API au cours d’une conférence de presse.

Agriculture
Manifestation au chef-lieu de la province Cibitoke pour réclamer des engrais chimiques
Un sit in s’est observé ce mardi devant les bureaux du gouverneur de Cibitoke. La population de cette province réclame l’octroi des engrais chimiques. Toutefois, le directeur provincial de l’Agriculture et de l’élevage indique que parmi ces gens certains se font passer pour des agriculteurs pour réclamer des engrais chimiques.

Education
La cotisation de 3 000 Fbu par les enseignants de la province Cibitoke soulève des inquiétudes
Le syndicat STEB recommande aux enseignants du primaire et du secondaire de la province Cibitoke à ne pas céder aux intimidations du directeur provincial de l’enseignement. Ce dernier exige à tout enseignant à donner une somme de 3000 Fbu. Un montant qui serait destiné à la construction d’un bloc administratif de l’enseignement. Mais selon Eulalie Nibizi, présidente du syndicat STEB, la gestion de cet argent est obscure. Eulalie Nibizi demande au gouvernement burundais de chercher ailleurs les fonds de construction de ce bloc.

Jeunesse
Grand rassemblement des scouts de la sous région à Gitega
Plus de 1000 scouts de la sous région sont attendus à Gitega pour un rassemblement ayant pour thème : « La paix, priorité dans les grands lacs » et qui va durer une semaine. Cette rencontre sera l’occasion d’échanger d’expérience en rapport avec la paix dans la région des grands lacs. Les premiers arrivants du Rwanda et de la RDC ne sont pas satisfaits de l’accueil après un long voyage. Les membres de la coordination des activités et de l’accueil tranquillisent et indiquent que les choses vont rentrer dans l’ordre.

source: RPA

samedi 24 décembre 2011

Corruption: plainte contre le gouvernement devant l'EAC

L'une des principales organisations de lutte contre la corruption au Burundi vient de déposer plainte contre le gouvernement devant une cour de justice régionale, une première devant une telle juridiction, a annoncé vendredi son président à Bujumbura.

L'Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome) "a porté plainte devant la cour de justice de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) contre le gouvernement du Burundi le 20 décembre, dans deux affaires de détournements de fonds pour une somme de plus de 18 millions de dollars", a déclaré Gabriel Rufyiri, le président de l'organisation.

Le premier cas correspond, selon lui, à un détournement de 13,7 millions de dollars payés entre 2005 et 2007 par le gouvernement ougandais pour liquider une vieille dette. Cette affaire a récemment provoqué un grand scandale politico-financier en Ouganda.

Le deuxième cas concerne la vente illicite d'un avion présidentiel en 2005, qui a entraîné un détournement de 4,5 millions de USD, a-t-il précisé. L'affaire avait à l'époque causé le limogeage du ministre des Finances.

"Dans les deux cas, nous avons envoyé à la cour de l'EAC un dossier avec toutes les preuves du vol de cet argent par les plus hautes autorités du pays", a indiqué le militant burundais.

"Nous avons décidé de saisir pour la première fois une cour de justice régionale parce que le gouvernement du Burundi a refusé de poursuivre ces voleurs", a-t-il dit. "Dans ce pays, les corrompus qui occupent les plus hauts postes sont devenus plus forts que l'état", a déploré M. Rufyiri.

L'Olucome a déjà révélé des dizaines d'affaires de corruption à l'origine du limogeage de plusieurs ministres. Son président, déjà emprisonné près d'une dizaine de fois, fait régulièrement l'objet de menaces. Son vice-président, Ernest Manirumva, a été assassiné en 2009 à son domicile.

Le Burundi, pays d'Afrique qui sort d'une longue guerre civile ayant ruiné son économie, est classé parmi les pays les plus corrompus du monde.

Source: AFP

jeudi 22 décembre 2011

L’avocat du journaliste Hassan Ruvakuki fustige l’attitude du premier vice-président de la République


Me Onésime Kabayabaya ne mâche pas ses mots. Il s’inscrit en faux contre la démarche du n° 2 de l’exécutif burundais qui a exhibé les photos de Hassan Ruvakuki devant les diplomates accrédités à Bujumbura. Selon Me Kabayabaya, l’acte est en soi une condamnation de ce journaliste incarcéré jusqu’aujourd’hui dans une cellule au commissariat de police à Cankuzo pour participation présumée dans des actes terroristes.


Pour cet avocat, le principe de séparation des pouvoirs a été violé : « Il y a eu immixtion de l’exécutif dans le judiciaire. » L’intervention du premier vice-président de la République pose un problème énorme : « Il a donné l’orientation, il a tranché et ce qu’on constate pour le moment, c’est que les policiers et les magistrats ont commencé à s’exécuter ou à appliquer les instructions données par le premier vice-président de la République. Il a déjà donné le ton et les autres ne font que suivre. Il n’y a plus affaire en justice, il a eu un jugement », déplore Me Onésime Kabayabaya.

« La deuxième personnalité de l’exécutif burundais a brandi des photos dont certaines sont d’ailleurs douteuses. Il s’est prononcé sur un dossier judiciaire. Qu’est-ce qu’on peut dire encore ? », se demande l’avocat du journaliste Hassan Ruvakuki : « La tâche a été fort facilitée pour le juge et il faut le dire, la Constitution a été vaillamment violée par le premier vice-président de la République, M. Térence Sinunguruza », poursuit-il.

Selon Me Onésime Kabayabaya, il y a lieu de se poser des questions sur les motivations ayant poussé le N° 2 de l’exécutif burundais à se prononcer sur une affaire en justice : « Non seulement il est vice-président de la République, il a été ministre de la justice, il coiffe aujourd’hui la justice, il est juriste, il a été magistrat, mais il serait aussi injurieux de dire qu’il ignore la loi ou encore la Constitution dont il tire les prérogatives qu’il exerce », fait remarquer cet avocat.

« Au regard de ce qui précède, je dénonce vigoureusement son intervention malheureuse, il aurait du s’abstenir. Quelles que soient ses convictions ou ses motivations, une affaire judiciaire n’est pas traitée à la présidence de la République », conclut Me Onésime Kabayabaya, avocat du journaliste Hassan Ruvakuki qui déplore le fait qu’on lui refuse tout accès au dossier de son client.

Source: Iwacu

lundi 19 décembre 2011

Pour les auditeurs, fermer les radios, c’est les priver de parole

Les radios privées burundaises sont menacées de fermeture par le gouvernement et les journalistes harcelés. Leurs auditeurs s'en inquiètent car ils ne peuvent s'exprimer que sur leurs ondes, n'ayant plus confiance dans le gouvernement et la justice. Ils sont prêts à tout faire pour les soutenir.

Dernier épisode en date de la pression exercée sur les radios privées par le gouvernement burundais : le 28 novembre, Hassan Ruvakuki, journaliste à radio Bonesha FM et correspondant de Radio France Internationale (RFI) pour le service en swahili, a été enlevé par des policiers et des agents de renseignements. On l'accuse de soutenir une rébellion récemment déclarée dans l'Est du pays - le FRD-Abanyagihugu - dont il a interviewé le chef d'état-major.

Une nouvelle menace pour cette radio, qui, comme la plupart des radios privées, est dans le collimateur du gouvernement ces dernières semaines. Les stations les plus visées sont la Radio Publique Africaine (RPA), radio Isanganiro et Bonesha FM, les radios les plus populaires du pays, ce qui inquiète vivement leurs auditeurs.
Le gouvernement leur demande de montrer clairement leurs sources de financement faute de quoi elles seront fermées. Ce qu'elles refusent. "Les radios ne font qu’attiser la guerre. Elles exploitent chaque assassinat pour discréditer le gouvernement afin d’intéresser les bailleurs qui donneraient alors des financements", a déclaré aux médias le secrétaire et porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba. Elles sont aussi accusées de collaborer avec les partis politiques d’opposition pour salir le pouvoir.
Plusieurs journalistes et responsables ont ainsi été arrêtés récemment ou convoquées au parquet, certains ont reçu des menaces. Le 14 novembre, Bob Rugurika, rédacteur en chef et Bonfils Niyongere, journaliste de la RPA ont passé douze heures d’interrogatoire au parquet de Bujumbura. Au nord du pays, la nuit du 5 novembre, des pierres ont été jetées sur Audace Nimbona, correspondant de RSF Bonesha et de Syfia Grands Lacs et une croix tracée devant sa maison.

Ces mesures de rétorsion contre les radios alarment leurs très nombreux auditeurs à travers le pays. "N’eut été les radios, le pays serait dans le gouffre vu l'attitude des dirigeants actuels. En tous cas les radios essayent de réprimander les mauvais comportements des gens", s’écrie Nyadwi Joseph, un auditeur de la province de Ngozi au nord du Burundi. "Comment pourrions nous vivre sans la RPA, on n'aurait pas où et comment parler nous le petit peuple !", ajoute un autre habitant de la ville de Bujumbura. Dans ces radios, les Burundais peuvent s'exprimer dans certaines émissions appréciées comme Kabizi (connaisseur), Giricushikirije (Emets ton idée). Ils peuvent appeler au téléphone et poser des questions aux invités.

Soutien inconditionnel des auditeurs

Non seulement ces radios tendent le micro aux auditeurs mais elles mettent aussi à la une les exactions qui se multiplient ces derniers mois. Ainsi actuellement, elles parlent sans cesse des assassinats qui ont lieu tous les jours et sur lesquels le gouvernement ne dit rien. En septembre après le massacre de Gatumba en province de Bujumbura, qui avait fait 39 morts et 40 blessés, il a même interdit aux médias d'en parler. Pour la population, les radios sont la seule soupape qui leur permet d'exprimer leurs souffrances car elle ne croit plus dans la justice accusée d’être manipulée par le pouvoir. Les auditeurs attendent donc beaucoup d'elles et suivent avec inquiétude les intimidations dont elles font l'objet du gouvernement.

Fortes de leur soutien, TV Renaissance et les stations RPA, Bonesha FM et Isanganiro ont lancé un appel 16 novembre aux propriétaires de voitures qui veulent dire non aux tracasseries faites aux médias en leur demandant de klaxonner pendant 15 secondes, ce jour-là, à partir de 12 h 20. Les auditeurs ont répondu massivement à l’appel et ont fait marcher leur klaxon pendant plus de 15 minutes. "On est prêt à soutenir les radios, elles sont tout ce qui nous reste, déclare un habitant de Bujumbura. On pouvait le faire même pendant plus longtemps que ça." D’autres affirment qu’ils sont même prêts à les soutenir financièrement. "Ces radios devraient ouvrir des comptes bancaires et nous en communiquer les numéros. Nous allons tous cotiser pour les financer, car les informations qu'elles nous servent sont utiles pour la vie, disait une commerçante du marché central de Bujumbura au micro de l'une d'elles. Autant nous payons nos impôts, autant nous devons payer pour avoir une information de qualité." Les plus pauvres les encouragent moralement. "C’est vrai que je n’ai pas d’argent à donner, mais je ne manquerais jamais de dire que je soutiens la RPA, affirme Butoyi Sylvestre de la colline Kabuye à Kanza.

Source: http://syfia-grands-lacs.info/

jeudi 15 décembre 2011

Les informations du 15 décembre 2011

Sécurité
Enième inquiétude du malade Lin Berahino toujours alité à l’hôpital militaire de Kamenge
Le patient Lin Berahino, ancien combattant aux côtés du mouvement FNL, dit craindre pour sa sécurité à l’hôpital militaire de Kamenge où il est actuellement admis depuis bientôt 3 mois. Ce jeune patient, suspecté par la police d’appartenir à une bande armée, a émis des inquiétudes après que les militaires de garde aient interdit l’entrée à 2 personnes dans cet hôpital dans la nuit du lundi à mardi qui disaient vouloir le rendre visite. Lin Berahino pense que l’objectif de ces personnes était de le kidnapper.

Justice
Interpellation ce mercredi d’un enseignant, militant du FNL, à Gashoho
Un membre des FNL d’Agathon Rwasa du nom de Léonard Nkunzimana a été arrêté par la police en commune Gashoho à Muyinga ce mercredi. La police l’a trouvé sur son lieu de travail où il était en train d’enseigner. Il est accusé d’actes terroristes à l’endroit de la population. Sa famille craint pour sa sécurité et parle d’un montage. Elle demande aux défenseurs des droits humains de suivre de près ce dossier.

Des convocations et des arrestations après le meurtre à la permanence du parti UPRONA
Jean Baptiste Manwangari, ancien président du parti UPRONA, actuellement membre du courant qui se dit de réhabilitation du parti UPRONA a passé la nuit de ce mercredi aux cachots de la police judiciaire de Jabe. Ce mercredi matin, cet ancien député et ministre a été conduit au parquet de la République en mairie de Bujumbura pour un interrogatoire avec cinq autres membres de ce parti arrêté après le cafouillage suivi du meurtre d’un jeune homme à la permanence du parti UPRONA dit Kumugumya. Le professeur Evariste Ngayimpenda, qui a aussi reçu également une convocation, est arrivé lui-même au parquet à 10h. Le nommé Pie Baribwegure, lui aussi convoqué dans cette affaire, n’était pas encore arrivé au parquet. Sur place, les membres de ce courant étaient venus soutenir ces personnes qui comparaissaient. L’avocat de Jean Baptiste Manwangari et de ses co-accusés, Maître Miburo Emmanuel, qui dit ne pas comprendre la nécessité d’emprisonner ses clients, fait savoir que l’interrogatoire va se poursuivre demain jeudi comme l’ont indiqué les magistrats instructeurs. L’ancien député Jean Baptise Manwangari et ses codétenus ont été reconduits après interrogatoire au cachot de la police judiciaire de Jabe.

Comparution du président de l’APRODH au sujet de la sécurité du prévenu Nzarabu
Pierre Claver Mbonimpa, président de l’APRODH a comparu ce mercredi à la police judiciaire de Jabe. L’interrogatoire a débuté à 11h 30 au bureau numéro 21. Selon des sources sur place le président de l’APRODH répond aux questions sur des informations qu’il a livrées en rapport avec un plan d’élimination du prévenu Innocent Ngendakuriyo dit Nzarabu impliqué dans le massacre de Gatumba. Le président de l’APRODH a fait savoir aux magistrats instructeurs que c’est Nzarabu lui-même qui a émis les inquiétudes sur sa sécurité après avoir raconté les faits douteux dont il a été témoin. Et selon les dernières nouvelles, Pierre Claver Mbonimpa a regagné son domicile après une journée d’interrogatoire.

18ème jour de détention à Cankuzo de notre confrère Hassan Ruvakuki
Le journaliste de la radio Bonesha FM, Hassan Ruvakuki, est encore emprisonné au commissariat de la police à Cankuzo. Il est accusé d’actes terroristes. Une accusation sans fondement selon son directeur, Patrick Nduwimana, car Hassan Ruvakuki ne faisait que son travail d’être à la recherche d’une information.

La Ligue Iteka souhaite la comparution de toutes personnes citées dans le procès « massacre de Gatumba »
« La mise en délibéré du procès sur les massacres de Gatumba par le Tribunal de Grande Instance de Bujumbura dit rural ne vise qu’à cacher la vérité », trouve Joseph Ndayizeye, président de la Ligue Iteka. Pour lui, le tribunal devrait auditionner toutes les personnes citées dans ce dossier très suivi par la population burundaise et la Communauté internationale car personne n’est au dessus de la loi. « Nous continuons à insister pour que ces personnes comparaissent et donnent de la lumière », indique le président de la Ligue Iteka qui souhaite que ce procès soit clôturé en toute transparence.

Politique
La Communauté musulmane est pour aussi le dialogue entre Burundais
« Seule la voie du dialogue fait aboutir à une solution durable », pense également la Communauté musulmane après le message de la conférence des évêques du Burundi. Hadj Haruna Nkunduwiga, représentant a.i. de la COMIBU, estime que le dialogue s’impose avec la situation politico-sécuritaire actuelle. Hadj Haruna Nkunduwiga demande au gouvernement et à l’opposition de prioriser l’intérêt du pays et de se mettre ensemble pour trouver une issu favorable pour tous.

Droit de l’homme
Un trio à Makamba dans la lutte contre les violences faites aux femmes
« La contribution de tout en chacun est plus que nécessaire dans la lutte contre les violences faite aux femmes. » Propos du responsable de l’Association Urisanze de Makamba dans un atelier de 3 jours qui s’est déroulé à Makamba et qui avait pris comme cible les responsables administratifs de cette province. Cette association était appuyée par le ministère de la Solidarité nationale, des Droits de l’homme et du Genre en partenariat avec le fond des Nations Unies pour la Population « FNUAP ». Selon Janvier Nsengiyumva, chef des projets de développement au sein du ministère de la Solidarité, l’atelier avait comme objectif le renforcement des connaissances du Code des personnes et de la famille, la lutte contre les violences faites aux femmes et la lutte contre le SIDA.

Source: RPA

mercredi 14 décembre 2011

Des responsables policiers mis en cause dans la tuerie de Gatumba

Le principal inculpé dans l'attaque qui a fait au moins 37 morts en septembre à Gatumba, près de Bujumbura, a accusé mardi plusieurs hauts gradés de la police d'être responsables de cette tuerie, devant le tribunal où il comparaissait pour la première fois.

Je n'ai pas participé au massacre de Gatumba, (...), j'étais en mission spéciale car j'avais été recruté par de hauts responsables de la police pour tendre un piège à (commandant rebelle) Claver Nduwayezu, alias Mukono, a déclaré Innocent Ngendakuriyo devant les juges du tribunal de grande instance de Bujumbura rural.

Je devais amener Mukono à Gatumba le 18 septembre, où l'attendaient des dizaines de policiers pour l'éliminer, mais ils ont tiré avant qu'on arrive et ils ont tué les gens de Gatumba, a-t-il poursuivi.

Le prévenu, détenu au secret depuis plus de deux mois, a accusé le secrétaire permanent du ministère de la sécurité publique, le général Maurice Mbonimpa, le directeur général adjoint de la police nationale, le général Gervais Ndirakobuca et le commandant d'une unité spéciale de la police, le colonel Désiré Uwamahoro d'être les commanditaires de ce massacre.

Je connais bien ces hauts gradés, je demande que la cour les appelle ici à la barre et nous confronte, a martelé à de nombreuses reprises Innocent Ngendakuriyo, assurant qu'il avait rencontré et parlé au téléphone à plusieurs reprises avec ces hauts gradés.

Le procureur de Bujumbura rural, Arcade Nimubona, a assuré avoir auditionné ces hauts responsables des services de sécurité, et que rien ne permet de les impliquer. Les juges ont suivi son avis et refusé de les faire comparaître.

Le procureur sappuie essentiellement sur des aveux extorqués à Innocent sous la torture, (...), nous demandons à la cour que ces gens viennent au moins comme témoins, afin de lever toutes les zones d'ombres qui sont dans ce dossier, a déclaré à la presse son avocat, Me Fabien Segatwa.

Dans la nuit du 18 au 19 septembre, des inconnus lourdement armés et en uniformes avaient surgi dans un bar de Gatumba, ordonné à la clientèle de se coucher par terre avant d'ouvrir le feu sans discrimination.

Depuis jeudi, 20 prévenus ont comparu à la barre et ont tous plaidé non coupable, a constaté un journaliste de l'AFP.

Ouvert le 16 octobre puis repoussé à début décembre, ce procès, qui devait se dérouler dans la province de Bujumbura rural, a été dépaysé dans la capitale en raison de l'intérêt public qu'il suscite.

Les familles des victimes, des diplomates et des dizaines de journalistes sont admis dans la salle daudience alors que des centaines de curieux suivent le procès chaque jour grâce aux micros installés aux alentours.

On était frustrés jusqu'ici par le déroulement du procès. Aujourd'hui est un grand jour car nous avons commencé à savoir ce qui s'est réellement passé ce soir là, nous exigeons que ces policiers soient entendus pour que la vérité éclate au grand jour, a déclaré à la presse Joséphine Gakobwa, qui a perdu un frère et une nièce dans l'attaque.

La multiplication des violences au Burundi fait craindre à de nombreux observateurs une reprise des hostilités à plus grande échelle dans ce pays marqué par une longue guerre civile qui a fait près de 300.000 morts entre 1993 et 2006.

Source: AFP

jeudi 8 décembre 2011

Les informations du 7 décembre 2011

Sécurité
Arrestation des passants en grand nombre dans certains coins du centre ville de Bujumbura
La police a opéré ce mardi une rafle au centre ville de Bujumbura surtout dans les lieux les plus fréquentés comme l’espace dénommé « Bata » devant le marché central de Bujumbura ainsi qu’au parking des bus qui effectuent le transport vers le Rwanda. Beaucoup de personnes ont été embarquées à bord des camions, que ça soient celles qui possédaient des cartes d’identité ou pas. Le porte-parole de la police a été contacté pour donner plus de précision mais en vain.

Inquiétude des collègues de Bonaventure Ngendakumana embarqué par la police à Mutimbuzi
Un employé de l’association Dukorere hamwe twubake vient d’être arrêté par la police. Bonaventure Ngendakumana vaquait à ses fonctions à la 14ème avenue Kirekura, quartier Muramvyya dans la commune Mutimbuzi. Il a été embarqué dans un véhicule type Hilux marque Toyota de couleur blanche. Cette arrestation inquiète les collègues de Bonaventure Ngendakumana. Celui-ci fut un ancien combattant démobilisé des FNL.

Société civile

Allocution de Pacifique Nininahazwe à l’occasion de la 4ème édition de la journée de la société civile
« La société civile burundaise reste confrontée à certains problèmes importants malgré des initiatives entreprises au cours de cette année. » Déclaration de Pacifique Nininahazwe, délégué général du FORSC, à l’occasion de la 4ème édition de la journée de la société civile. Parmi ces problèmes figure l’incompréhension de la part des pouvoirs publics du travail de la société civile avec des discours officiels de plus en plus durs qui ne reflètent pas l’action de la société civile. A cela s’ajoute des problèmes judiciaires dont les convocations intempestives de ceux qui osent dénoncer ce qui ne va pas dans le pays, indique comme problématique dans l’évolution du pays Pacifique Nininahazwe, délégué général du FORSC.
Et dans la situation politico-sécuritaire difficile que traverse le pays, ce leader dans la défense des droits des citoyens propose le dialogue entre tous les acteurs politiques entre eux ainsi que la société civile pour aboutir à un consensus sur toutes les questions de la vie du pays au risque que la situation ne dégénère. Cette 4ème édition de la journée de la société civile va se clôturer avec la remise du prix du meilleur activiste de l’année.

Analyse de la récente déclaration du porte-parole du gouvernement par un notable
« Le gouvernement du Burundi devrait lever les accusations graves à l’endroit des médias et de la société civile », conseille l’Umushingantahe (notable) Zénon Nicayenzi et cela à propos des assassinats qui s’observent dans le pays. Selon Zénon Nicayenzi dire que la société civile et les médias font ce qu’on appelle en Kirundi « gukamisha amaraso » (vivre du sang des citoyens) est très grave. Et si les médias et la société civile se sont trompés, ils devraient présentés des excuses. Au cas contraire, le gouvernement devrait reconnaître la faute, ajoute Zénon Nicayenzi. L’Umushingantahe Zénon Nicayenzi pense en outre que le langage et le contenu du message de Philippe Nzobonariba, porte-parole de l’Exécutif n’engage que le gouvernement.

APRODH voudrait des procès équitables pour ceux emprisonnés accusés d’actes terroristes
« C’est une première au Burundi. Des personnes sont accusées d’acte terroriste. Cette infraction est nouvelle dans la liste des infractions inventoriées depuis des années », s’interroge le président de l’APRODH, Pierre Claver Mbonimpa. Il tient ces propos après que plusieurs personnes aient été arrêtées dans différentes provinces du pays et sont accusées d’être des terroristes. La plupart de ces personnes s’avèrent être des membres des partis politiques d’opposition, indique Pierre Claver Mbonimpa. Ce fervent défenseur des droits de l’homme ajoute que cet acte est connu dans le code pénal, mais la façon dont on qualifie ces infractions au Burundi est une manœuvre visant à garder ces personnes emprisonnées puisque les procès tardent à s’annoncer. Pour rappel, notre confrère Hassan Ruvakuki a été arrêté sous accusation de collaborer avec les groupes rebelles mais aujourd’hui il est accusé d’acte terroriste. Près d’une dizaine d’autres personnes sont accusées de la même infraction.

Bonne gouvernance
OLUCOME dénonce un marché de matériel de télécommunication attribué sans respect de la loi
Un marché de plus de 8 milliards de francs burundais est en train d’être attribué illégalement et certaines autorités du pays sont pointées du doigt par l’OLUCOME. Ce marché du matériel de télécommunication a été d’abord attribué illégalement à une première entreprise mais des disputes ont éclaté. Une autre société malawite est entrée dans la cadence, elle aussi dans l’illégalité d’après l’OLUCOME. Pour ce, cet organisme de lutte contre la corruption demande aux autorités concernées de suspendre ce marché en vue d’y remettre de l’ordre.

OLUCOME réclame l’égalité devant le paiement de l’impôt
L’Etat voudrait appliquer deux poids deux mesures dans le paiement de l’impôt sur le revenu entre les cadres et dignitaires du pays et les simples fonctionnaires. Chose inacceptable d’après le président de l’OLUCOME au cours d’une conférence de presse. Ainsi dans un projet de loi en cours de finalisation par le Conseil des ministres, les cadres et dignitaires, qui ne payaient pas certes l’impôt, vont voir leurs salaires réduits de 10 pour cent en vue de payer l’impôt. D’après l’OLUCOME, c’est impensable d’attendre que les simples fonctionnaires sont imposés à hauteur de 35 pour cent de leurs salaires alors que les mieux nantis payent moins.

Communication
Réponse de la ministre de la Communication à la lettre des professionnels des médias
La ministre de la Communication vient de répondre à la correspondance du 30 novembre de 6 organisations des professionnels des médias au Burundi sur le cas de l’arrestation du journaliste Hassan Ruvakuki. Bien que la ministre Concilie Nibigira reconnait aux journalistes le droit de faire des investigations sur une information partout où elle se trouve selon l’article 3 de la loi de la presse burundaise. Elle ne semble pas d’accord sur les inquiétudes des professionnels des médias. Pour elle, nul ne peut abuser de ses droits lui reconnus pour compromettre la paix et tout Burundais a le devoir de ne pas compromettre la sécurité de l’Etat comme c’est précisé aux articles 61 et 72 alinéa 3 de la Constitution de la République du Burundi. Elle interpelle les professionnels des médias à suivre de près le dossier Hassan Ruvakuki pour comprendre ce à quoi il est accusé.

Justice
Le président du siège dans le procès du meurtre de deux médecins à Kiremba sous les verrous
Le flou plane toujours sur l’affaire de l’assassinat de deux expatriés de l’hôpital de Kiremba en province de Ngozi. Depuis hier soir mardi, le président du siège dans cette affaire a été arrêté et incarcéré à la prison centrale de Ngozi. Il est accusé d’avoir fait disparaître certains documents dans ce dossier mais avant son arrestation le magistrat Rémy Nsabimana a fait savoir que son arrestation est liée à un pur montage orchestré par les gens mécontents des révélations faites par un des prévenus. Rappelons qu’un des condamnés dans cette affaire a impliqué le député Jean Baptiste Nzigamasabo, alias Gihahe, comme commanditaire de ce crime. Ce qu'a nié le député Nzigamasabo.

Manque d'électricité à la prison Ruyigi. Les détenus se volatilisent facilement
Un prisonnier du nom de Claver Niyonzima s’est évadé de la prison de Ruyigi hier soir vers 3h du matin de ce mercredi. Il était accusé de vol qualifié et avait été condamné à perpétuité. Il s’ajoute aux 36 autres prisonniers qui se sont échappés depuis le début de cette année. Des sources policières indiquent que les gardiens de cette prison ont tenté d’arrêter ce prisonnier mais en vain. Quant au directeur de la prison centrale de Ruyigi, les cas d’évasion sont devenus monnaie courante car les murs de cette prison ne sont pas éclairés.

Santé
Un Pasteur ougandais séropositif appelle à l’union dans la lutte contre le mal du siècle
« Les dirigeants du pays et les religieux doivent se mettre ensemble pour faire une synergie de lutte contre le SIDA. » Déclaration d’un Pasteur ougandais infecté par le virus du VIH/SIDA depuis 20 ans. Ce religieux estime que les générations futures devraient être épargnées de ce fléau.

Droit de l’homme
La famille de Libère Nzeyimana ne comprend pas pourquoi ce dernier a été frappé au BSR
Profonde inquiétude au sein de la famille du nommé Libère Nzeyimana. Ses proches racontent que ce citoyen, qui n’a pas eu le temps de prendre sa défense, a été tabassé à mort alors qu’il avait été arrêté par la police lundi à son domicile à moins de 20h après son retour au pays dimanche soir. La police dit avoir trouvé des effets militaires dans sa maison et le commissaire municipal en mairie de Bujumbura l’a transporté aussitôt dans les cachots du BSR d’où il a reçu des coups violents. Actuellement, il est alité inconscient à l’hôpital Bumerec de Kabondo. Sa famille demande que justice soit faite.

Droit du travail
Déclenchement de la grève des employés de l’Ecole Internationale ce mercredi
Un arrêt des activités scolaires à l’Ecole Internationale de Bujumbura depuis ce mercredi matin a été observé. Ces travailleurs réunis au sein du syndicat STEIB ont entamé un mouvement de grève après 2 semaines de préavis. Les syndicalistes, qui réclament le dialogue, disent que leurs revendications n’ont pas eu de réponses. Ces dernières sont liées à l’exécution du nouveau barème des salaires. Mais la direction de l’Ecole Internationale de Bujumbura, qui dit travailler dans la transparence, trouve non fondées ces réclamations. Et quand deux éléphants se battent ce sont les herbes qui en payent les frais. Dans tous les cas les élèves, en pleine période des examens, sont les premières victimes.

Source: RPA

mardi 6 décembre 2011

Les informations du 6 décembre 2011

Justice
Le président du siège dans le procès « meurtres de deux médecins à Kiremba » sous interrogatoire
Un scandale judiciaire à Ngozi dans l’affaire « assassinat de 2 expatriés à Kiremba ». Rémy Nsabimana, président du siège dans cette affaire au Tribunal de Grande Instance aurait retiré et brûlé certaines pièces du dossier hier lundi. Pour plusieurs observateurs qui ont suivi l’affaire de près, il s’agit d’une tentative pour fausser les pistes qui peuvent mener aux véritables commanditaires de ce crime. Ce mardi matin, le magistrat Rémy Nsabimana mis en cause, subit un interrogatoire dans les bureaux du Procureur général près la Cour d’appel de Ngozi.

Multiplication des incarcérations sous l’accusation « d’actes terroristes »
Depuis quelques semaines, plusieurs personnes ont été arrêtées à travers le pays accusées d’actes terroristes et collaboration avec les bandes armées. Au total, 45 personnes sont sous les verrous pour ces accusations. Les provinces les plus concernées sont Muyinga avec 18 détenus dont une femme accusée d’être sur la photo avec le chef rebelle Kabirigi interviewé par le journaliste de la radio Bonesha FM, Hassan Ruvakuki, enfermé à Cankuzo. Vient ensuite Cankuzo avec 9 prisonniers, Ngozi 2, et Karuzi 4. La plupart de ces détenus sont des enseignants et des membres du parti FNL, pro- Agathon Rwasa. Certaines de ces arrestations se font sans mandat.
Et dernièrement vendredi à Karuzi, 7 membres du parti FNL pro Agathon Rwasa ont été arrêtés par la police. Celle-ci les soupçonne d’atteintes à la sécurité. Mais les familles de ces détenus parlent de purs montages. Parmi ces 7 personnes figure une enseignante incarcérée avec son bébé pour l’allaiter.
Alors beaucoup se demandent ce que signifient « actes terroristes » ou encore comment ça se passe ailleurs. Le mot terroriste est attesté au 18ème siècle avec la Révolution française et désignait les partisans de la terreur. Il revient encore plus fort avec les attentats du 11 septembre 2001 où 3.000 citoyens américains surtout ont péri. Ils ont été suivis par les attaques et explosions des ambassades américaines à Nairobi et à Dar-es-Salam et plusieurs séries d'attentats de part le monde. Ces actes terroristes sont signés Oussama Ben Laden avec son organisme international Al-Qaida. Il devient ainsi l’homme le plus recherché du monde et sera tué au Pakistan en mai 2011. Alors l’opinion s’interroge si le Burundi serait dans ce contexte ou ce que dit tout simplement le code pénal burundais vis-à-vis du terrorisme.

Sécurité
Meurtre encore mystérieux à Ruziba
Un cadavre d’une personne de sexe masculin a été trouvé dans la rivière Mugere ce mardi au confluent du lac Tanganyika, dans un endroit nommé Kigobe de la Zone Ruziba en commune Kanyosha de la Mairie de Bujumbura. Les premiers qui ont découvert le cadavre parlent d’une mort par étranglement avant de jeter le corps dans la rivière Mugere. La victime n’a pas encore pu être identifiée.

coups et blessures sur un ancien militaire dans les cachots du BSR
Un ancien officier de l’armée burundaise qui répond au nom de Libert Nzeyimana a été sérieusement tabassé la nuit de ce lundi aux cachots du Bureau Spécial de Recherche « BSR ». Cet officier venait de rentrer de la Belgique où il venait de passer 8 mois. Il a été torturé dans sa cellule vers 1h du matin après son arrestation opérée par le commissaire municipal en mairie de Bujumbura, indique sa famille. Selon toujours nos sources, la police attribue ce forfait aux codétenus de Libert Nzeyimana mais ces derniers rejettent ces accusations. La victime se trouve actuellement dans un état très critique à l’hôpital Bumerec de Kabondo. Selon des sources policières, Libert Nzeyimana est accusé de possession illégale d’armes et de tenues militaires, ce que la famille rejette catégoriquement.

Politique
Réaction des politiques par rapport à la résolution du Sénat belge
Le parti Sahwanya FRODEBU salue la résolution du Sénat belge. Pour Frédérick Bamvuginyumvira, vice-président de ce parti, il est visible que la Communauté internationale est préoccupée par ce qui se passe au Burundi. Le numéro deux du parti au coq estime que la voie de l’opposition a porté loin.
Quant au député Jean Minani, président du parti FRODEBU Nyakuri, réagissant à la récente résolution du Sénat belge, pense que le gouvernement burundais ne force pas les opinions. Néanmoins, il devrait faire une lecture approfondie de ces recommandations afin d’améliorer ce qui ne marche pas selon le président du parti FRODEBU Nyakuri.

Rencontre des partis politiques à Ngozi
24 formations politiques regroupées dans le Forum permanent des partis politiques agrées au Burundi viennent de se réunir à Ngozi où ils déplorent l’absence non justifiée de l’ADC-Ikibiri dans ce forum. Ces 24 partis politiques s’engagent à continuer toutes les activités politiques avec ou sans l’ADC-Ikibiri.

Société civile
Avis du FORSC sur l’orientation et la compréhension de la résolution du Sénat belge
Le Forum pour le Renforcement de la Société Civile « FORSC » se dit étonné par les propos tenus par le porte-parole du gouvernement burundais. Alors que le Sénat belge avait proposé à l’Etat burundais d’améliorer la sécurité des citoyens ainsi que d’autres propositions pertinentes dans d’autres secteurs, Philippe Nzobonariba n’a pas tardé à répondre que la Belgique connait elle-même des problèmes politiques. Pour Pacifique Nininahazwe, délégué général du FORSC, le gouvernement burundais devait plutôt se pencher sur les recommandations pertinentes contenues dans la résolution du Sénat belge à savoir la relance du dialogue politique, la réforme du Forum des partis politiques pour inclure toutes les formations politiques, assurer la sécurité des leaders politiques et aux partis politiques de l’opposition de se distancier de tous mouvements armés.

Coopération
Le ministre allemand, Dirk Niebel, en visite au Burundi appelle au dialogue politique
« Il n’y a pas d’autres remèdes aux problèmes politiques du Burundi que le dialogue entre tous les acteurs politiques. » Déclaration faite hier lundi par le ministre allemand chargé de la Coopération économique et du développement, Dirk Niebel, en visite de travail au Burundi. Ce dernier indique qu’il ne peut pas juger les déclarations des uns et des autres sur ce qui se passe au Burundi mais il demande à la société civile d’aider la classe politique à trouver des solutions durables.

Appui de la Belgique dans plusieurs domaines
Le Royaume de Belgique et le gouvernement du Burundi signent des conventions de coopération pour un montant de 44,5 millions d’euros. Selon un communiqué de presse émanant de la 2ème vice-présidence de la République, ces 4 conventions ont trait entre autre à l’appui institutionnel et à la formation professionnelle et technique au ministère de la Justice, appui à la formation professionnelle et technique au ministère de l’Enseignement de base et secondaire, appui au système national d’information sanitaire au ministère de la Santé ainsi qu’à l’augmentation et meilleure valorisation des productions agricoles et de l’élevage. La signature de ces conventions a eu lieu hier à Bruxelles entre la ministre des Finances, Clotilde Nizigama et l’ambassadeur directeur général de la coopération au développement de Belgique, Peter Noors, en présence du 2ème vice-président de la République, Gervais Rufykiri.

Droit de l’homme
Les pédagogues du syndicat STEB réclament leur part de parcelles situées à Kabezi
Les enseignants réunis au sein du syndicat STEB de la commune Kabezi en province Bujumbura se plaignent de la décision prise par la Commission chargée de la distribution des parcelles. Celles-ci sont situées dans le village de paix de Gakungwe. Ces enseignants récusent cette décision de la commission, laquelle est contraire à la convention entre les syndicats et l’Etat selon laquelle 60 pourcent des parcelles disponibles dans les communes doivent être destinées aux enseignants. Le président de la dite Commission affirme quant à lui que le respect des critères de sélection dans l’octroi de ces parcelles a été observé.

Les moyens financiers ne suffisent pas pour faire sortir de la galère tous les enfants de la rue
150 enfants vivant dans la rue ont été réinsérés dans les écoles cette année par le ministère de la Solidarité nationale, des Droits humains et du Genre. Selon le porte-parole de ce ministère, Elie Harindavyi, les enfants seront également réinsérés au cours de ce mois de décembre dans leurs familles. Ceux qui sont dans la rue aujourd’hui notamment ceux qui vivent dans le tunnel devant l’Ecole Stella Matutina devront attendre l’année 2012 pour être aidés suite au manque des moyens financiers, a indiqué Elie Harindavyi, porte-parole du ministère de la Solidarité nationale. Et face au chiffre des enfants vivant dans la rue qui s’accroit, le ministère de la Solidarité nationale demande à la population de faire le planning familial et surtout de prendre soins de leurs enfants.

Corruption
PARCEM propose de modifier la loi sur la prévention et la répression de la corruption
L’organisation Parole et Action pour le Réveil des Consciences et l’Evolution des Mentalités « PARCEM » vient de proposer un projet de loi portant modification de certaines dispositions de la loi portant mesures de prévention et de répression de la corruption. Ce projet de loi a été présenté aujourd’hui mardi au cours d’une conférence-débat. Selon Gaudence Ndayizeye, la consultante qui a préparé l’étude sur la modification de cette loi, l’actuel texte en vigueur depuis 2006 comporte plusieurs lacunes dont le blocage quand il s’agit de poursuivre en justice les hauts cadres. Faustin Ndikumana, président de PARCEM qui a initié cette étude espère que le gouvernement va prendre en considération leurs propositions sur les réformes de cette loi. Cette étude s’inscrit dans le cadre de la semaine dédiée à la lutte contre la corruption.

Droit du travail
Appel au retour au travail à l’hôpital Prince Régent Charles
Le directeur de l’hôpital Prince Régent Charles dit être surpris du comportement du personnel de cet hôpital, réuni dans le syndicat SYNAPA et en grève depuis hier lundi. Selon le docteur Térence Ntawurishira, leurs doléances ne sont pas toutes fondées. Ils leur demandent de retourner à leur travail, puisque le problème est entrain d’être étudié. De leurs côtés, les malades de cet hôpital se plaignent de n’être pas convenablement soignés. Ils demandent au gouvernement et au personnel de cet hôpital de s’entendre pour que ce problème soit réglé.
Le représentant légal de l’Ecole Internationale appelle au boycott de la grève prévue ce mercredi
Les enseignants du syndicat de l’Ecole Internationale sont appelés par la représentation légale de ne pas suivre le mouvement de grève prévu ce mercredi comme s’est écrit dans le préavis de grève du 23 novembre 2011. Pascal Nkurunziza, représentant légal du dit lycée fait savoir que les travaux d’audit souhaités sont en marche mais le reliquat de 36 millions de Fbu revendiqué par ces syndicalistes n’a pas de fondement. Mais la grève prévue ce mercredi reste incontournable si l’on croit toujours les enseignants de l’Ecole Internationale.

Source: RPA

jeudi 1 décembre 2011

Les corps de l'Italien et de la Croate tués rapatriés mercredi

Les corps du coopérant italien et de la religieuse croate tués dans la nuit de dimanche à lundi dans l'attaque d'une mission religieuse à Ngozi, dans le nord du Burundi, vont être rapatriés mercredi soir en Italie, a appris l'AFP de source diplomatique mardi soir.

Les corps du volontaire italien et de la soeur croate assassinés à Kiremba vont être rapatriés vers l'Italie. Ils vont quitter Bujumbura (...) à bord d'un vol de Brussels Airlines et arriveront à Rome jeudi, a précisé à l'AFP le consul honoraire d'Italie au Burundi, Guido Ghirini.

Le corps de Francesco Bazzani, un bénévole de l'association Ascom de Legnago, sera ensuite acheminé sur Vérone, où il avait sa famille, alors que la soeur croate, mère Lukrecija Mamic, sera inhumée dans sa communauté religieuse à Brescia, dans le nord de l'Italie, selon la même source.

Le coopérant italien et la religieuse croate ont été tués et une deuxième religieuse d'origine italienne a été blessée dans la nuit de dimanche à lundi lors de l'attaque contre la mission religieuse qui jouxte l'hôpital de Kiremba, à environ 140 km au nord de Bujumbura, près de la frontière rwandaise.

Lundi, deux jeunes hommes présentés comme les auteurs de ce double assassinat par l'administration burundaise ont été arrêtés dans une commune voisine, selon la police, qui avance la thèse du crime crapuleux.

La soeur blessée a été évacuée aujourd'hui vers l'Italie, a expliqué mardi soir le consul italien, annonçant également le départ de tous les médecins et soeurs italiens qui travaillaient à l'hôpital de Kiremba mercredi après-midi.

Il s'agit de cinq docteurs et de deux soeurs, (...), tous ont été traumatisés et veulent quitter ce pays au plus vite, a-t-il expliqué.

Les victimes travaillaient pour l'hôpital de Kiremba, financé par le diocèse de Brescia.

C'est une perte énorme pour l'hôpital, pour la commune et même pour toutes les provinces environnantes car les gens venaient se faire soigner depuis même la capitale de ce pays, a regretté l'administrateur de la commune de Kiremba, Gervais Miburo.

Source: AFP

mardi 29 novembre 2011

Un journaliste de Bonesha FM, correspondant de RFI, arrêté par les services de renseignement

Reporters sans frontières est choquée d’apprendre l’arrestation, aux allures d’enlèvement, de Hassan Ruvakuki, journaliste de la station de radio Bonesha FM et correspondant de Radio France Internationale (RFI) pour le service en swahili. Depuis le 28 novembre 2011, le journaliste se trouve aux mains d’agents du SNR (Service national de renseignement), qui l’accusent de collusion avec un groupe rebelle, et refusent de donner de ses nouvelles.

"Nous sommes scandalisés par ces procédés qui visent à intimider les journalistes et la profession toute entière. Après le harcèlement infligé aux médias privés, voilà qu’un journaliste peut se faire arrêter brutalement et sans mandat", a déclaré l’organisation. "Nous sommes très inquiets pour Hassan Ruvakuki, dont nous n’avons eu aucune nouvelle depuis son arrestation. Quels éléments permettent aux autorités de le soupçonner de soutenir une rébellion ? Quel traitement lui réservent-elles ? Nous leur demandons d’ordonner sa libération immédiate", a-t-elle ajouté.

Interrogé par Reporters sans frontières, le porte-parole du SNR, Telesphore Bigirimana, affirme : "Il a été arrêté avec d’autres, pas comme journaliste mais en tant qu’individu, pour des raisons d’enquête. Il est soupçonné de prêter main forte à un groupe rebelle. S’il est innocent, je pense qu’on ne va pas hésiter à le libérer".

Hassan Ruvakuki couvrait une rencontre internationale des gestionnaires du lac Tanganyika lorsqu’il a été arrêté, le 28 novembre vers 17 heures, par des policiers accompagnés d’agents du SNR. Le journaliste a été emmené dans un lieu inconnu. Son domicile a été perquisitionné par les services de renseignement, qui auraient emporté quelques documents lui appartenant.

Selon les premières informations, son arrestation pourrait faire suite à la diffusion, sur l’antenne de Bonesha FM, d’une interview avec un citoyen burundais se présentant comme le chef d’état-major d’une nouvelle rébellion à l’est du Burundi, le FRD-Abanyagihugu.

Le 25 novembre, deux autorités du renseignement burundais avaient menacé la direction de Bonesha FM de recourir à la force si le journaliste n’acceptait pas de coopérer avec les services secrets et de fournir des informations sur ce nouveau mouvement de rébellion.

Le Conseil national de la communication (CNC) vient d’imposer aux médias une "interdiction de diffuser, de publier ou de commenter" des informations relatives à ce nouveau mouvement rebelle. Une décision vigoureusement dénoncée et qualifiée d’"illégale" par Innocent Muhozi, président de l’Observatoire de la presse au Burundi.

En août 2010, Amnesty International avait dénoncé les pratiques du SNR dans un rapport intitulé "Un pas en arrière – torture et autres mauvais traitements aux mains du Service de renseignement burundais" (A step backwards – torture and other ill-treatment by Burundese national intelligence service).

Source: Reporters sans frontières.

Les informations du 28 novembre 2011

Sécurité
Assassinat d’un italien et d’une croate à l’hôpital de Kiremba à Ngozi ce dimanche soir
Deux personnes ont été tuées la nuit de ce dimanche à l’hôpital de Kiremba à Ngozi vers 20h 30. Les 2 victimes sont des volontaires de nationalité italienne et croate. L’une se nomme Francesca, un prêtre médecin de la congrégation des missionnaires et l’autre, Lecclésia était un responsable d’un projet de stabilisation thérapeutique à l’hôpital de Kiremba . Un groupe d’hommes armés ont attaqué l’hôpital et ont dérobé de l’argent. Ils ont aussi blessé une autre religieuse d’origine italienne en rebroussant chemin.
Les habitants de la commune Kiremba, choqués de cette attaque meurtrière, demandent des enquêtes rapides pour connaître les auteurs de l’assassinat de ces 2 bénévoles d’origine italienne. Le gouverneur de Ngozi, Claude Nahayo, annonce que les enquêtes sont déjà ouvertes et deux suspects sont déjà appréhendés.

Une grosse valise pleine d’armes à l’embouchure de la forêt de la Kibira à Musigati
Plusieurs armes, enfermées dans une grande malle, ont été déterrées près de la forêt Kibira en commune Musigati dans la province Bubanza. Parmi cette artillerie, des fusils, beaucoup de balles et plusieurs sortes de bombes. Les policiers de Bubanza affirment que ces munitions ont été enfouies par les ex-combattants.

Bilan sécuritaire de la semaine écoulée
Sept personnes ont été tuées au cours de la semaine passé sur l’étendue du territoire national. La province de Cankuzo a été la plus touchée avec trois meurtres. Quatre autres cas d’assassinats sont signalés dans la vallée séparant les collines Kirohe et Nyakibingo à Gitega, à Nyabihanga, à l’hôpital Prince Régent Charles ici en Mairie de Bujumbura et à Rumonge. Certaines ont été victimes d’exécution extrajudiciaire, d’autres retrouvées morts dans les vallées. Des mobiles politiques sont également signalés comme origine de ces assassinats.

Un mur détruit à la prison de Ruyigi
2 prisonniers se sont évadés hier soir dimanche de la prison de Ruyigi après avoir démoli une partie du mur. Les policiers gardiens de cette maison de détention ont tenté de les rattraper sans succès. Selon le directeur de la prison de Ruyigi, les évasions se sont multipliées à cause de la vétusté de la prison et le non éclairage des murs extérieurs.

Communication
L’OPB réagit à la récente note du CNC envers 2 médiums
« La mise en garde du Conseil national de la communication à la RPA et à la radio CCIB Fm+ pour une information diffusée concernant la naissance d’une nouvelle rébellion est inopportune. » Déclaration d’Innocent Muhozi, président de l’Observatoire de la Presse Burundaise « OPB ». Il qualifie la mesure du Conseil National de Communication « CNC » d’échappatoire. « L’information n’est pas contraire à la Constitution ni à la loi sur la presse ni à l’éthique et à la déontologie du métier », souligne Innocent Muhozi. Toutefois, le président de l’OPB apprécie que le CNC ait consulté d’OPB avant la tenue de sa réunion. Il demande plus de collaboration entre le CNC et les médias dans des situations difficiles telles que la déclaration de naissance d’une nouvelle rébellion.

Rapatriés
Réclamations des rapatriés du village de paix de Nyabigina à Makamba
Un sit in des rapatriés a été observé devant les bureaux de la commune Nyanza lac en province Makamba. Ces citoyens regroupés au village de paix de Nyabigina demandent l’assistance du Haut Commissaire des Réfugiés « HCR » car ils ont été rapatriés de la Tanzanie et de la RDC par l’Agence onusienne.

Economie
Une grande conférence à Bujumbura pour améliorer l’exploitation rationnelle du lac Tanganyika
« Plus de 22 millions de personnes partagent le lac Tanganyika. Parmi celles-là, 1 million vit au dépendant des eaux du lac Tanganyika », précise Richard Sezibera, secrétaire général de la Communauté Est Africaine à l’occasion de la première conférence internationale sur le développement du bassin du lac Tanganyika. Des possibilités de potentialités de ce lac, sa protection ainsi que ses atouts socio-économiques vont faire objet d’études par les experts présents dans la conférence qui a vu la participation de 800 invités, fait savoir Richard Sezibera. Cette première conférence, qui va durer 2 jours, a été rehaussée par la président de la République, Pierre Nkurunziza et Président en exercice de l’East African Community.

Actualité internationale
Les congolais devant les urnes ce lundi 28 novembre
Grand rendez-vous électorale aujourd’hui lundi 28 novembre chez le grand voisin de l’Ouest, la République Démocratique du Congo « RDC ». Les congolais sont appelés à élire leur Président ainsi que les députés. 11 candidats sont en lisse pour la présidentielle qui se fait en un seul tour. 500 sièges de l’Assemblée nationale de ce pays sont à départager. Certains incidents ont été signalés notamment à Lubumbashi avec la mort d’une personne et des véhicules de la CENI brûlés. Mais globalement, la population a répondu massivement à ces élections d’après nos reporters envoyés sur place. Et à l’Est de la RDC dans la ville de Bukavu, les congolais ont également répondu massivement à ces élections. Des bousculades ont été signalées ça et là et une femme enceinte en est morte à Bukavu. Et de toutes parts, les forces de l’ordre ont été déployées sur les lieux de vote pour assurer la sécurité du scrutin.

Santé
La poliomyélite menace à l’Est de la RD Congo, le Burundi vaccine ses enfants pour prévenir
La campagne de vaccination contre la poliomyélite qui sera couplée à la semaine dédiée à la santé de la mère et de l’enfant débute du 6 jusqu’au 9 décembre de cette année. Le directeur du Programme national de lutte contre les maladies tropicales négligées, le docteur Onésime Ndayishimiye précise que cette opération se fera en 4 étapes à savoir le déparasitage avec l’albendazole, revacciner tous les enfants contre la poliomyélite, la distribution du vitamine A et une campagne de sensibilisation. Même si la couverture vaccinale est bonne dans le pays, Dr Onésime Ndayishimiye, fait savoir que 89 cas de poliomyélite sauvage se sont déclarés au mois d’octobre à l’Est de la RD Congo.

Sport
La salle de l’ETB Bubanza vibrait ce dimanche aux rythmes des hurlements des jeunes karatekas
Le Club de Karaté Nderagakura A et B basé au Lycée Ngagara s’est déplacé accompagné des clubs Dragon Junior de Musaga et Puma de l’ETS à Bubanza ce weekend dimanche. Le rendez-vous du kata (démonstration) et du kumite (combat) était fixé dans la grande salle de l’Ecole Technique de Bubanza « ETB ». Deux autres clubs de karaté, Gihanga et ETB, les attendaient de pied ferme. Le président du club Nderagakura, Didier Nkurunziza , précise que cette activité est organisée dans le cadre de célébrer le 19ème anniversaire de cette formation sportive ainsi que la préparation des jeunes karatekas au championnat national prévu au mois de janvier 2012. Félix, Rodrigue du club Nderagakura et Jean Claude de Dragon Junior se distinguent dans le kata. Et au combat, les jeunes de Dragon Junior de Musaga se classent premiers suivis de Nderagakura B puis Puma et Nderagakura A se range quatrième. Signalons que le club Puma de l’Ecole Technique de Kamenge aligne les meilleurs karatékas selon les résultats des derniers championnats.

Des talents au cours du championnat national de judo ce weekend à Bujumbura
Ce dimanche, l’Ecole française de Bujumbura, devenue le symbole des rencontres sportives, était noire de judokas. 12 clubs, dont 3 venus des provinces Cibitoke, Ngozi et Gihanga, s’y étaient rassemblés à l’occasion du championnat national de Judo. Après d’intenses combats et beaux fauchages, Muzinga Club se distingue et devient champion suivi d’Ippon Judo club de Ngagara. Rumanura Judo Club de Kanyosha remporte la coupe du fair-play et Vianney Ntaconayigize du club Muzinga et Antoinette Munezero du club Ippon sont désignés meilleurs compétiteurs. 25 autres jeunes hommes et 22 filles ont été également médaillés d’or, d’argent et de bronze.

Source: RPA

lundi 28 novembre 2011

Un coopérant italien et une religieuse tués dans une attaque

Un coopérant italien et une religieuse croate ont été tués dimanche soir dans une attaque contre une mission religieuse à Ngozi, au Burundi, a-t-on appris lundi de sources officielles italiennes et auprès de l'agence de presse des missionnaires Misna.

L'attaque a été perpétrée par des hommes armés contre la mission religieuse qui jouxte un hôpital, a indiqué le ministère, en précisant qu'une autre religieuse, de nationalité italienne, a été blessée, mais son état n'inspire pas d'inquiétude.

Ngozi se trouve à une centaine de kilomètres au nord-est de la capitale Bujumbura, non loin de la frontière rwandaise.

Dans l'attaque, une soeur croate, mère Lukrecija Mamic, a été également tuée, a indiqué à l'agence Misna, le père Michele Tognazzi, missionnaire à Kiremba, dans le district de Ngozi.

Deux hommes armés sont entrés dans la maison des Ancelle della Carita, la congrégation des deux soeurs avec le but de les cambrioler et ils ont tout de suite tué la soeur croate, a-t-il raconté.

Ensuite ils se sont emparés d'une voiture de la congrégation et se sont enfuis en emmenant soeur Carla et Francesco Bazzani, un bénévole de l'association Ascom de Legnago, dans le département de Vérone.

A environ 8 km de l'hôpital, complexe à l'intérieur duquel se trouve la mission des soeurs, les délinquants craignant d'être capturés par la police qui était à leur poursuite ont arrêté l'auto et fait descendre les otages, selon le père Tognazzi.

Ensuite, ils ont tiré à bout portant sur Francesco alors que soeur Carla a réussi à saisir le canon du fusil (...). Pour se libérer, l'agresseur l'a frappée à coups de couteau aux mains avant de s'éloigner avec son complice, a ajouté le missionnaire. Les attaquants ont réussi à échapper à la police, selon Misna.

Les victimes travaillaient pour l'hôpital de Kiremba, financé par le diocèse de Brescia (nord de l'Italie). M. Bazzani s'occupait surtout des questions administratives, selon le père Tognazzi.

Selon la Farnesina, le chef de la diplomatie italienne Giulio Terzi, en lien avec l'ambassadeur et le consul honoraire à Bujumbura et l'unité de crise du ministère italien, se sont organisés rapidement pour prêter l'assistance médicale nécessaire à la soeur blessée.

Le gouvernement burundais est confronté depuis près d'un an à une vague d'attaques attribuées officiellement à des bandits armés. Pour la population, ces attaques sont le fait d'une rébellion en train de se constituer.

La multiplication des violences, attaques meurtrières et exécutions sommaires, fait craindre à de nombreux observateurs une reprise des hostilités à plus grande échelle dans ce pays marqué par une longue guerre civile qui a fait près de 300.000 morts entre 1993 et 2006.

Source:AFP

mercredi 23 novembre 2011

Les informations du 23 novembre 2011

Sécurité
Série d’attaque à main armée à Rumonge. La population est inquiète
Un groupe d’hommes armés a attaqué la nuit de ce mardi vers 20h dans un bistrot et dans deux ménages sur la colline Mugara à Rumonge. De l’argent et des téléphones portables ont été pillés mais l’identité des bandits n’est pas connue. Les victimes de l’attaque ont juste pu compter le groupe qui était composé de 6 hommes armés. Une autre attaque avait eu lieu ce dimanche dans la zone de Kigwena en commune Rumonge. La population est prise de panique et demande que la sécurité soit renforcée.

Cambriolage ce mardi soir chez les pêcheurs à Nyanza-lac et à Muguruka
6 moteurs de bateaux de pêches ont été volés la nuit de ce mardi sur le lac Tanganyika côté Makamba. 4 moteurs appartenaient à des pêcheurs de Mvugo dans la commune Nyanza-lac et 2 autres à des pêcheurs de Muguruka. Deux présumés voleurs de ces réacteurs, Ntahondi et Misago surnommé Kibiriti, ont été arrêtés ce mercredi matin par la police.

Refoulement mardi à Muyinga d’une quarantaine de burundais par la Tanzanie
41 burundais ont été remis à la police en province de Muyinga après leur expulsion par la Tanzanie hier mardi dans l’après-midi. La police burundaise avait des soupçons sur ces personnes qui avaient passé la frontière en groupe. Mais ces burundais expulsés expliquent qu’ils s’étaient rendus en Tanzanie pour chercher du travail.

Politique
13 partis politiques sur terrain à Musigati ce mercredi
Le Forum permanent de dialogue des partis politiques a effectué une descente à Musigati dans la province Bubanza pour rencontrer les responsables provinciaux des partis politiques et les administratifs. L’ADC-Ikibiri n’a pas répondu à cette rencontre. Le président de ce forum, Melchiade Nzapfabarushe a déploré l’absence de l’ADC ainsi que son retrait du forum. Dans cette réunion, 13 partis politiques ont répondu présents sur les 39 partis membres du forum.

Justice
162 condamnés de la prison centrale de Gitega libres depuis ce mercredi
La prison centrale de Gitega vient de relâcher 162 détenus dans le cadre de la politique de désengorger les prisons au Burundi. Malgré cela, les conditions carcérales restent précaires car la prison est pleine à craquer. Selon les chiffres, 1290 prisonniers logent dans ce pénitencier pour 400 cellules prévues.

Des demandes d’explication adressées aux syndicalistes magistrats à Ruyigi
Grogne chez les magistrats réunis au sein du syndicat SYMABU à Ruyigi. Ces magistrats accusent le procureur de la République dans cette province d’actes d’intimidation car des demandes d’explication leur ont été envoyées ce mercredi dans lesquelles ces magistrats doivent justifier leur absence durant ces deux derniers jours. Et le procureur de la République à Ruyigi exige les réponses en moins de 2 jours. Ces magistrats trouvent non fondé la demande du procureur car selon eux la loi leur reconnait le droit de grève.

Société civile
Poursuite des débats au sein de la société civile en collaboration avec le ministère de l’Intérieur
Un cadre de dialogue de la société civile va bientôt débuter. Ceci a été annoncé par le ministre de l’Intérieur, Edouard Nduwimana, ce mercredi matin dans une réunion avec plusieurs organisations de la société civile. Cela a été recommandé par la société civile lors des états généraux de la société civile. « L’analyse du rapport des états généraux de la société civile et le processus de la justice transitionnelle était les sujets à approfondir et débattre », informe Mireille Niyonzima, présidente de l’association ADDF, un des organismes qui ont répondu à l’appel du ministre de l’Intérieur. Les discussions se poursuivront lundi.

ADDF réagit aux accusations du porte-parole du gouvernement à l’égard de la société civile
Après les propos du porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba qui a annoncé que l’insécurité signalée dans le pays est l’œuvre des organisations de la société civile, la présidente de l’Association de la Défense des Droits de la Femme « ADDF », Mireille Niyonzima, fait savoir que la société civile devrait être considérée comme un partenaire et non comme un ennemi du gouvernement. « Que le gouvernement apporte des preuves de ce qu’il avance », a-t-elle réclamé. Selon elle, ces propos montrent que le gouvernement veut arrêter l’action de la société civile.

Communication
UBJ pas du tout d’accord avec la récente déclaration du porte-parole du gouvernement
L’Union Burundaise des Journalistes condamne aussi les déclarations du porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba accusant certains médias d’être tendancieux quand ils dénoncent certain abus. « Le fait de rapporter ce qui se passe dans le pays a pour but d’amener le gouvernement à prendre ses responsabilités », indique Alexandre Niyungeko, président de l’UBJ.

Les médias, pièce maitresse dans l’intégration sous-régionale totale
« Les professionnels des médias de la Communauté Est-africaine, une base d’une intégration effective. » Déclaration de Fréderic François Sigejeje, secrétaire permanent au ministère de la Communication au cours d’un atelier d’échange en matière de presse pour une intégration régionale de l’EAC. Et à cette occasion qui leur est offerte, les professionnels des médias vont étudier leur contribution pour l’élimination des défis. Bonne nouvelle : un fond d’appui aux médias burundais va démarrer avec l’année 2012, a ajouté François Frederick Sigejeje. Signalons que cet atelier d’échange d’expérience a été organisé par le ministère de la Communication avec l’appui de Trade Mark East Africa.

Droit de l’homme
Clin d’œil du président de la CNIDH
« Le Burundi ne recevrait plus d’aide ces jours-ci. Et pour cause il ne respecterait plus les droits de la personne humaine. » Déclaration de Frère Emmanuel Ntakarutimana, président de la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme « CNIDH ». Pour ce militant des droits de l’homme, il est évident que les Nations Unies et les organisations internationales suivent de près le respect des droits de l’homme dans ce pays, raison pour laquelle le gouvernement devrait faire attention en la matière.

Après l’interrogatoire, la police affirme ne plus assurer les soins de santé de Lin Berahino
« La police n’est plus concernée par la prise en charge médicale de Lin Berahino puisqu’elle a déjà eu toutes les informations dont elle avait besoin sur ce patient. » Propos du porte-parole de la police, Pierre Channel Ntarabaganyi, après que les médecins aient prescrit au mois d’octobre une lame plaque condylienne à ce malade particulier pour redresser les os de sa jambe gauche. Ce patient admis à l’hôpital militaire de Kamenge et toujours gardé par des policiers selon Pierre Channel Ntarabaganyi, dit avoir été blessé par balles par des hommes armés mais la police le soupçonne d’appartenir à ces mêmes groupes armés. Le porte-parole de la police appelle les amis, la famille et les proches de Lin Berahino qui craignaient de lui rendre visite de venir à son chevet et de l’aider à se remettre.

Source: RPA

mardi 22 novembre 2011

La ligue Iteka et l’OAG dénoncent les assassinats ciblés


Selon leur communiqué, depuis plus de 5 mois, le FNL aurait déjà perdu à lui seul plus de 300 militants ou anciens combattants démobilisés fidèles à Agathon Rwasa. L’OAG précise également que les membres influents du MSD seraient pour le moment particulièrement ciblés et donne le cas de trois militants de ce parti d’Alexis Sinduhije cruellement lynchés au nord et au centre du pays dans les 2 semaines écoulées.

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Personne assassinée dans Bujumbura Rural. Tous ses papiers ont été emportés comme pour brouiller les pistes.

La Ligue burundaise des droits de l’Homme, ’’Iteka’’ et l’Observatoire de l’Action Gouvernementale (OAG) appellent le gouvernement à prendre des mesures urgentes pour mettre fin aux actes de violences, aux tueries et surtout aux exécutions extrajudiciaires observables ces derniers jours.

Selon ce communiqué rendu public ce vendredi 17 novembre, par ces associations de défense des droits de l’Homme, le gouvernement est interpellé pour ’’arrêter cette spirale de violence’’. Il est demandé aux autorités de tout faire pour traquer, traduire devant la justice et châtier les auteurs et les commanditaires de ces assassinats sans tenir compte de leur identité.

Selon l’OAG, c’est avec consternation et regret que l’on constate partout dans le pays que de paisibles citoyens continuent à être victimes d’assassinats ciblés pour des mobiles essentiellement politiques. Pour cette organisation, des témoignages concordants affirment que les personnes ciblées sont pour la plupart des militants des partis de l’opposition membres de l’Alliance pour le changement (ADC-Ikibiri).

Pour l’OAG, les proches des victimes ou des familles des disparus pointent toujours du doigt des éléments de la police comme étant auteurs des arrestations souvent suivies par de macabre découverte de corps sans vie des victimes.

Source: Iwacu

Burundi : Les autorités devraient cesser d'intimider les médias

(New York, le 21 novembre 2011) – Les autorités burundaises devraient cesser d’exercer des pressions accrues sur les journalistes, a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch. Au cours des dernières semaines, des journalistes ont été convoqués de plus en plus fréquemment pour interrogatoire par les autorités du parquet, en réaction à des émissions de radio impliquant des agents de l’État dans des atteintes présumées aux droits humains.

De hauts responsables gouvernementaux, dont trois ministres, ont intensifié les avertissements publics contre les médias ces derniers jours, en les menaçant de poursuites judiciaires, et laissant entendre qu'ils pourraient être accusés d'infractions pénales telles que l’incitation à la désobéissance civile et à la haine. Les menaces se sont multipliées suite aux restrictions imposées aux médias après un massacre à Gatumba le 18 septembre 2011.

« Nous sommes profondément préoccupés par la récente escalade dans l'intimidation des médias au Burundi », a déclaré Daniel Bekele, directeur de la division Afrique à Human Rights Watch. « Cette attaque contre la presse libre rend pratiquement impossible le travail des journalistes souhaitant réaliser des enquêtes et des reportages de manière indépendante. »

Une quarantaine de personnes ont été tuées par des assaillants armés lors d’une fusillade survenue le 18 septembre dans un bar de Gatumba, à environ 15 kilomètres de la capitale, Bujumbura. Les autorités ont imposé aux médias une interdiction pendant 30 jours de couvrir ces événements, ainsi que d'autres affaires faisant l’objet d’une enquête. Cette interdiction a été brièvement bravée par certains membres des médias, mais la plupart ont fini par s’y plier.

Une fois le délai de 30 jours expiré, certaines stations de radio ont commencé à diffuser des programmes sur le massacre. En particulier, la Radio publique africaine (RPA) a diffusé une interview avec l'un des accusés, Innocent Ngendakuriyo, qui a été contacté en prison et a affirmé que des agents de l’État pourraient avoir été impliqués dans les événements qui ont mené à la tuerie de Gatumba.

Le 8 novembre, Bob Rugurika, rédacteur en chef de RPA, et Patrick Nduwimana, rédacteur en chef de Radio Bonesha FM, ont été convoqués au parquet de la mairie de Bujumbura et ont été interrogés relativement à ces programmes.

Au cours de ces derniers jours, les déclarations de hauts responsables du gouvernement ont exacerbé les tensions. Le 11 novembre, le Conseil national de sécurité a publié un communiqué, lu par le ministre de la Défense, Pontien Gaciyubwenge, accusant certains membres des médias et de la société civile d’avoir manifestement enfreint l’interdiction de couvrir le massacre de Gatumba et appelant le gouvernement à appliquer rapidement des sanctions contre eux.

« Ces déclarations menaçantes semblent avoir été conçues non seulement pour intimider les journalistes, mais pour augmenter la pression sur eux afin qu’ils changent leur ligne éditoriale sous peine de fermeture et même d'emprisonnement », a déclaré Bekele. « Ces avertissements semblent préparer le terrain à un usage par le gouvernement de la loi afin de faire taire les journalistes. »

Le 10 novembre, Patrick Nduwimana de Radio Bonesha FM, Eric Manirakiza, directeur de RPA, et Vincent Nkeshimana, directeur de Radio Isanganiro, ont été convoqués par le parquet et ont été interrogés sur les sources de financement de leurs stations de radio. Le 14 novembre, RPA a reçu une lettre du ministre de l'Intérieur lui ordonnant de fournir des rapports annuels d'activité ainsi que des documents financiers dans les 10 jours.

La lettre du ministre accusait également RPA de s’écarter de ses objectifs initiaux. Elle affirmait que loin d’être un outil de cohésion sociale, la station de radio était utilisée « pour discréditer les institutions, délégitimer le pouvoir judiciaire, condamner gratuitement des individus, inciter la population à la haine et à la désobéissance et favoriser le culte du mensonge ».

Le 14 novembre, Bob Rugurika et Bonfils Niyongere, un journaliste de RPA, ont reçu une convocation du parquet. Ils ont été libérés après environ 10 heures d'interrogatoire au sujet de leurs reportages sur un incident survenu à l'Université de Bujumbura le 16 octobre, au cours duquel la police avait envahi le campus universitaire et deux étudiants avaient été tués. Niyongere avait été brièvement détenu par la police se trouvant à l'université le 6 novembre. Il a été accusé de tenir des réunions illégales à l'université, tandis que Rugurika était accusé de tapages nocturnes. C'était la huitième fois en quatre mois que Rugurika avait été convoqué pour un interrogatoire.

Le 15 novembre, quatre stations de radio -- Renaissance, RPA, Radio Bonesha FM et Radio Isanganiro -- ont demandé à leurs auditeurs de klaxonner pendant 15 secondes à 12h20 pour protester contre la violence politique et le musellement des journalistes. La police à Bujumbura a relevé les numéros des plaques d'immatriculation des voitures qui ont pris part à cette petite manifestation. Le lendemain, les stations de radio ont reçu une lettre de la ministre des Télécommunications, de l'information et de la communication les informant que cette action « a porté atteinte à l’ordre et la tranquillité publics. » La ministre leur a indiqué que toute personne publiant des informations relatives à des « dossiers en phase pré-juridictionnelle » serait traitée conformément à la loi.

« D'abord les autorités ont rendu presque impossible la capacité des journalistes à faire leur travail », a déclaré Bekele. « Puis certaines autorités ont publiquement accusé les stations de radio d'incitation à la haine. Maintenant, même de modestes tentatives de protestation civile sont accueillies avec des menaces. Ce harcèlement constant restreint sévèrement la liberté des médias. »

Contexte
Depuis plusieurs années, le gouvernement du Burundi harcèle et intimide les journalistes, les accusant souvent, ainsi que les militants de la société civile, de travailler de concert avec les partis d'opposition.

Jean-Claude Kavumbagu a été emprisonné en juillet 2010 pour un article dans lequel il s'interrogeait sur la capacité de l'État à répondre à d'éventuelles attaques terroristes. Il a été acquitté de l'accusation initiale de trahison, mais reconnu coupable de « menacer l'économie nationale », un précédent négatif étant donné qu'aucun journaliste n’avait jamais été reconnu coupable d'un tel crime. Il a été libéré en mai. Trois autres journalistes ont été arrêtés à la mi-2010 et détenus pendant de courtes périodes.

En mai, Patrick Mitabaro, rédacteur en chef de Radio Isanganiro, a été accusé de « diffuser des informations pouvant affecter la sécurité de l'État » après avoir diffusé une interview avec un leader de l'opposition en exil. Il n'a pas été inculpé.

Des membres de la société civile ont également fait l’objet de convocations répétées en 2010 et 2011. À la fin août, le Président Pierre Nkurunziza a mis en garde certaines associations de la société civile en réaction à leurs critiques de la pression exercée par l'État sur les journalistes, les avocats et les militants de la société civile.

Pierre-Claver Mbonimpa, président de l'organisation de défense des droits humains Association burundaise pour la protection des droits humains et des personnes détenues (APRODH), et Gabriel Rufyiri, président de l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (OLUCOME), ont été interrogés par le parquet à de nombreuses reprises, mais non inculpés. En septembre, leurs interrogatoires comportaient des allusions au fait que les deux hommes seraient impliqués dans l'assassinat de l'ancien vice-président d'OLUCOME, Ernest Manirumva, en 2009.

Des avocats ont également été harcelés et plusieurs d’entre eux ont été arrêtés. François Nyamoya, un avocat arrêté le 28 juillet, se trouve toujours en détention.


Source: HRW

vendredi 18 novembre 2011

Les informations du 17 novembre 2011

Sécurité
Le parti MSD alerte sur deux exécutions extrajudiciaires à l’endroit de ses membres
Deux membres du parti MSD viennent d’être exécutés à moins de deux semaines à Kirundo et à Gitega. Le porte-parole du Mouvement pour la Solidarité et la Démocratie précise que les membres de son parti continuent à être arrêtés partout dans le pays. Nathal Ndayongeje déclare que se sont des exécutions extrajudiciaires. Le parti MSD demande que les présumés auteurs de ces crimes soient traduit en justice de même que leurs soi-disant informateurs. Nathal Ndayongeje appelle également à la société civile de mener des enquêtes sur ces exécutions extrajudiciaires.

Assassinat d’un membre du parti MSD en commune Vumbi
Le responsable du parti MSD dans la zone Vumbi-Bukuba de la commune Vumbi en province Kirundo a été assassiné la nuit de ce mercredi. Feu Bernard Minani a été retrouvé mort ce jeudi matin dans la rivière séparant les localités de Ruzenge et Ruzegezege. Que ce soit sa famille ou ses voisins, tous évoquent des mobiles politiques derrière cet assassinat. L’administration dans cette localité dit avoir entamé les enquêtes.

Climat malsain d'insécurité dans la commune Cankuzo
Les membres des partis de l’opposition à Cankuzo inquiétés d’un éventuel plan macabre de les assassiner. Un climat de suspicion à caractère politique aurait commencé surtout au centre ville de la commune Cankuzo depuis le mois dernier lorsque des hommes armés ont attaqué deux communes de la dite province. 8 enseignants ont été arrêtés par ses hommes armés et relâchés après une semaine. Mais la police les a par après interpellés pour, disait-elle, raison d’enquête avant de les libérer à leur tour. Et dorénavant de petits groupes des membres des partis politiques s’observent surtout dans les cabarets et un climat de terreur s’est déjà installé. Les militants de l’opposition qui affirment être victimes des intimidations demandent aux autorités de mener une campagne de pacification. Jean Berchimas Niragira, gouverneur de la province Cankuzo nie ces allégations et indique qu’une réunion des représentants des parties politiques a été organisée à Bujumbura. D’autres réunions du genre seront également tenues dans les communes, promet le gouverneur.

Après le fils, ancien combattant du mouvement FNL, c’est au tour du père de se cacher
Un sexagénaire du nom de François Nyandwi de la colline Kirombwe, commune Kanyosha a pris fuite. A l’origine, plusieurs menaces et fouilles perquisitions opérés à son domicile pour lui demander où se trouve son fils qui, pour le moment se trouverait dans la clandestinité. Ce dernier répond au nom de Richard Ngendakumana, ancien combattant du mouvement FNL, arrêté puis libéré, il s’est depuis volatilisé dans la nature. Ce vétéran, dont son petit troupeau fait de 6 chèvres a été décimé, demande respect de ses droits et dignité.

Droit de l’homme
Toujours pas d’autorisation d’enterrer dignement Léandre Bukuru décapité à Gitega
La famille de Léandre Bukuru, l’homme qui a été trouvé mort, coupé en deux ce lundi en commune Giheta, province Gitega n’a pas encore eu l’autorisation de l’enterrer. Mais par contre, la veuve a été convoquée ce mercredi par le procureur général près la Cour d’appel à Gitega pour des raisons d’enquêtes. Et jusqu’à maintenant, les auteurs de ce crime n’ont pas été arrêtés alors que selon les enquêtes menées via la plaque d’immatriculation, une voiture du commissaire de police de la province Mwaro a été reconnue sur les lieux du crime.

Justice
APRODH signale le transfert du précieux témoin Nzarabu dans la prison de Rumonge
Le témoin clé dans le dossier « massacre de Gatumba », Innocent Ngendakuriyo alias Nzarabu, a été transféré depuis hier mercredi de la prison de Bubanza vers celle de Rumonge. L’APRODH dénonce une tentative de vouloir fausser les enquêtes sur ce dossier car ce transfert a été opéré dans des circonstances mystérieuses et irrégulières. Signalons que la prochaine audience est prévue le 1er décembre 2011.

Report de la comparution des journalistes Bob Rugurika et Bonfils Niyongere dans l’affaire « Université du Burundi »

Ajournement de la comparution demain vendredi de nos deux confrères, Bob Rugurika et Bonfils Niyongere devant le magistrat du ministère public, Bénoit Bankinyakamwe. Le magistrat instructeur dans l'affaire Université du Buurndi leur a signifié que les deux substituts seront pris ce vendredi pour d'autres engagements. Et en outre, l'un des magistrats leur a tout simplement dit que s'il s'avère nécessaire un autre rendez-vous pourra être fixé. Rappelons que Bob Rugurika est accusé dans cette affaire de tapage nocturne sur la porte du bureau du chef-adjoint de la sécurité au Campus Mutanga. Bonfils Niyongere est accusé d’entrave judiciaire et la tenue illégale des réunions dans les enceintes du Campus Mutanga. Pour rappel, c’est ce magistrat même, Bénoit Bankinyakamwe qui a procédé à la convocation de toute l’équipe de la rédaction de la RPA-Ngozi, il y a quelques mois. Signalons également que la RPA a porté plainte contre le commandant adjoint chargé de la sécurité au Campus Mutanga qui a, pistolet à la main, détenu pendant une heure le journaliste Bonfils Niyongere après l’avoir dépouillé de toutes ses téléphones portables.

Litige foncier vieux de 11 ans à Mwaro
Un conflit foncier entre l’établissement scolaire ITABU Gisozi basé à Mwaro et la famille d’Antoine Ntagunduka persiste depuis l’année 2000. Les ministres de l’Aménagement du territoire et celui de l’Enseignement ont tour à tour pris des décisions pour trancher ce litige mais les élèves de cette école ainsi que leurs parents protestent contre ces décisions. La famille Ntagunduka demande que les mesures prises soient mises en application.

Santé
Jeanne Gapiya encourage les malades du SIDA à toujours combattre pour la vie
« Les personnes vivant avec le VIH/SIDA, même les plus démunis, peuvent vivre aussi longtemps que possible. » Propos de réconfort de Jeanne Gapiya, présidente de l’Association Nationale du Soutien aux Séropositifs et Malades du SIDA. Cette femme qui combat le virus depuis une trentaine d’année précise que cela dépend de la volonté des autorités et de la personne infectée par ce virus. Rappelons que l’ANSS a débuté depuis le 14 novembre une quinzaine de la sensibilisation sur zéro infection, zéro discrimination et zéro décès liés au VIH/SIDA.

Communication
RSF condamne les convocations intempestives contre les journalistes au Burundi
Le harcèlement et les intimidations de l’autorité burundaise contre les journalistes inquiète les organisations internationales de défense des journalistes. Reporters Sans Frontières « RSF » a sorti un communiqué hier mercredi où l’organisation documente plusieurs cas de harcèlement judiciaire. RSF qui demande aussi aux autorités de laisser les journalistes exercer librement leur métier.

Législation
Modification énigmatique de l’article 37 du livre des codes et lois du Burundi
Est-ce une falsification ou une simple erreur ? La version de la Constitution publiée sur le site officiel de la Présidence de la République n’est pas conforme au recueil des codes et lois du Burundi de 2006. Des textes que chaque magistrat a toujours à sa disposition, incluant la Constitution votée par les Burundais en 2005. Dans le Tome 1 de ces codes et lois, plus précisément à la page 6 article 37, il est écrit je cite : « Le droit de fonder des syndicats et de s’y affilier ainsi que le droit de grève sont reconnus. La loi peut réglementer l’exercice de ces droits et interdire à certaines catégories de personnes de se mettre en grève. Dans tous les cas, ces droits sont interdits aux membres des corps de défense et de sécurité. »
Mais sur le site de l'Assemblée Nationale du Burundi, cette dernière partie de l’article 37 inclut aussi les magistrats dans les corps non autorisés à faire la grève.

Environnement
Demande formelle d’arrêt des activités de canalisation d’un caniveau dans la forêt de Kibira
Le ministre ayant l’Environnement dans ses attributions demande l’arrêt immédiat des travaux de canalisation d’un caniveau qui se fait dans le parc de la Kibira. C’est du moins la réaction de ce ministère qui est convaincu que pas mal de lois et conventions ont été violées. Côté ministère de l’Energie et Mines, acteur principal de ces travaux, le secrétaire permanent, appelait à réagir, a indiqué être en réunion.

Droit du travail
Grève des ouvriers de la société de pavage ECEBRO à Ngozi
80 travailleurs du projet de pavage des quartiers de la ville de Ngozi ont assiégé ce mercredi matin les bureaux de la société ECEBRO qui coordonne ces activités. Ces ouvriers disent l’avoir fait pour réclamer leur salaire des 2 dernières semaines. Mais pour les dirigeants de la société ECEBRO, le contrat n’a pas été signé avec ces employés mais avec un responsable de ces travaux de pavage qui est actuellement à Bujumbura.

Source: RPA

jeudi 17 novembre 2011

Convocations, intimidations et harcèlements sont devenus le quotidien des médias privés

Devant l'intensification des tentatives d'intimidation auxquelles font face plusieurs médias privés burundais, Reporters sans frontières appelle le gouvernement du président Pierre Nkurunziza à cesser immédiatement cet acharnement. Convocations et mises en garde sont devenus le quotidien de la presse privée du pays.

Les médias les plus visés sont la Radio Publique Africaine (RPA), et les stations Isanganiro et Bonesha FM. Les victimes sont leurs directeurs, leurs rédacteurs en chef, leurs journalistes. Leurs noms? Eric Manirakiza, Bob Rugurika, Vincent Nkeshimana, Patrick Mitabaro, Patrick Nduwimana, et quelques autresâ ¦

Au moins deux ministres se sont directement illustrés par leurs mises en garde vis-övis de ces médias. Le 14 novembre 2011, dans une lettre adressée à la RPA, le ministre burundais de l'Intérieur, Edouard Nduwimana, a ouvertement accusé la radio "d'incitation à la désobéissance et à la haine".

Le 16 novembre, la ministre en charge de la Communication, Concilie Nibigira, a quant à elle accusé TV Renaissance et les stations RPA, Bonesha FM et Isanganiro de porter atteinte à l'ordre et la tranquillité publics" pour avoir appelé les propriétaires de voitures à klaxonner pensant 15 secondes, ce jour-là, à partir de 12 heures 20. Faisant référence aux enquêtes sur le massacre de Gatumba, elle ajoute que "toute personne qui publie dans les médias ou par d'autres voies des éléments sur un dossier encore en phase pré-juridictionnelle s'expose au prescrit de l'article 11 de la loi du 27 novembre 2003 régissant la presse au Burundi". La ministre conclut sa lettre en appelant la presse à "éviter l'escalade, faute de quoi vous serez tenus d'en assumer les conséquences conformément aux dispositions pertinentes du code pénal".

"Au Burundi, les journalistes et responsables de médias privés qui s'efforcent de s'exprimer librement et d'enquêter sur des sujets sensibles sont soumis à une terrible campagne d'intimidation, symbolisée par des convocations à répétition. Lutter contre le découragement est devenu leur défi", déplore Reporters sans frontières.

"Déjà très inquiétant depuis 2010, le rythme des atteintes à la liberté de la presse s'est considérablement accéléré depuis le massacre de Gatumba, fin septembre, pour atteindre ces derniers jours une fréquence quasi quotidienne. Dans cette 'guerre des nerfs' que leur livrent les autorités burundaises, ces journalistes peuvent compter sur notre soutien. Comme l'a fait le chef de la délégation de l'Union européenne à Bujumbura, nous appelons les autorités à laisser les médias et la société civile jouer leur rôle. Nous les appelons également à assurer une totale transparence en ce qui concerne l'enquête sur le massacre de Gatumba", a ajouté l'organisation.

Le 14 novembre 2011, Bob Rugurika, rédacteur en chef de la Radio Publique Africaine (RPA) et Bonfils Niyongere, journaliste pour la même station, ont passé la journée au parquet de Bujumbura et n'ont été relâchés qu'après environ douze heures d'interrogatoire. Cet incident serait directement lié à la diffusion, par la RPA, d'informations relatives au massacre de Gatumba, qui a fait 39 morts et 40 blessés, le 18 septembre dernier, dans la commune de Mutumbuzi. Les autorités ont imposé un black-out médiatique sur ces événements. Les deux journalistes ont reçu une nouvelle convocation pour le 18 novembre.

Le 10 novembre, trois directeurs de radios privées avaient déjà été convoqués. Patrick Nduwimana, de la station Bonesha FM, Eric Manirakiza, de la RPA, et Vincent Nkeshimana directeur de la radio Isanganiro, ont été sommés de fournir au procureur des documents relatifs à leurs statuts, leurs règlements intérieurs et les preuves de financement de leur radios. Tous ont refusé d'accéder à la demande du parquet qui n'a donné aucune justification pour cette convocation et cette requête.

La veille, le rédacteur en chef de la radio Isanganiro, Patrick Mitabaro, rédacteur en chef de la radio Isanganiro, avait lui aussi été convoqué. Le 8 novembre, c'est Bob Rugurika, de la RPA, et Patrick Nduwimana, rédacteur en chef de la radio Bonesha FM, qui avaient dû se présenter devant le parquet de Bujumbura. Le procureur a reproché aux radios d'avoir diffusé certaines informations sur le massacre de Gatumba, dont un témoignage du principal accusé, Innocent Ngendakuriyo, alias Nzarabu, recueilli par téléphone depuis la prison de Bubanza. Ces éléments auraient filtré en dépit du communiqué gouvernemental du 21 septembre interdisant aux médias toute forme de commentaire sur l'enquête et alors même que le rapport d'enquête n'a pas été rendu public.

Le 6 novembre, Bonfils Niyongere (RPA) avait été arrêté sur le campus Mutanga de l'université du Burundi par le commissaire en charge de la sécurité, lequel a tenté de l'interroger de force. Le journaliste a finalement réussi à fuir grâce à l'intervention de son rédacteur en chef, Bob Rugurika, venu lui porter assistance.

Enfin, dans un incident d'une toute autre nature mais révélateur du climat nauséabond vis-övis des journalistes, Audace Nimbona, correspondant de la radio Bonesha FM et de l'agence Syfia Grands Lacs à Ngozi (nord du pays), a été victime, le 5 novembre, de jets de pierres lancées par des inconnus. Il est parvenu à s'échapper, mais a trouvé une croix devant la porte de son domicile le lendemain matin.

SOURCE : Reporters without Borders (RSF)
PARIS, France, 16 novembre 2011 / African Press Organization (APO)