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vendredi 14 mai 2010

Le parti MSD en deuil à la veille des communales


Deux personnes ont été tuées pendant la nuit d’hier dans la commune urbaine de Nyakabiga. Eddy Munezero, petit commerçant et chanteur mais aussi membre du groupe d’animation du parti MSD, a été fusillé aux environs de minuit, près de son domicile situé à NyakabigaI à la 17ème avenue.

Eddy Munezero était en compagnie de trois autres membres du parti MSD, aux environs de minuit quand ils ont été arrêtés par des personnes en uniformes policières, armées de fusils kalachnikov, leur intimant l’ordre de ne pas courir au risque d’être fusillés. L’un des malfaiteurs a tiré à bout portant contre Eddy Munezero et celui-ci est tombé mort sur place. Ce jeune marié de 27 ans, encore étudiant à l’université, laisse une jeune femme, presque de même âge que son mari défunt.

Source: Radio Isanganiro

Sur place, les membres du parti MSD de cette commune urbaine s’étaient amassés devant le bureau de la commune de Nyakabiga, accusant l’administrateur communal de Nyakabiga, Richard Nimubona d’être impliqué dans cet assassinat. « L’administrateur nous avait poursuivi jusque dans la commune de Bwiza avec son véhicule et a forcé passage de son véhicule entre nos fidèles malgré notre résistance », souligne un membre du parti Msd trouvé à Nyakabiga, devant le bureau communal.

Ces membres du parti Msd accusent l’administrateur communal de Nyakabiga d’avoir confisqué l’appareil photo du parti Msd, un appareil que la femme de la victime était en train d’utiliser pour prendre les dernières photos de son époux, Eddy Munezero.

Les membres de ce parti disent que l’administrateur communal de Nyakabiga savait ce qui allait arriver, car, estiment-ils, à part qu’il les avait poursuivi jusque dans une autre commune, il est arrivé le premier sur le lieu du crime pour prendre l’appareil photo qui était utilisé pour prendre des photos de la victime.

Un autre cadavre se trouvait non loin du bureau communal de Nyakabiga près de la permanence du parti Msd. Des sources sur place disent que la victime aurait été tuée à Bwiza et ensuite son corps aurait été transporté jusque dans cette commune de Nyakabiga.

Notons que le cadavre avait était transporté devant le bureau de la commune Nyakabiga. Des forces de sécurité avaient été déployées devant le bureau de la commune Nyakabiga ainsi que devant la résidence de l’administrateur communal de Nyakabiga.

Burundi : Le gouvernement doit garantir une tolérance zéro envers les violences électorales

Les autorités doivent démontrer qu’aucun des acteurs politiques n’est au-dessus de la loi


Avec l'approche des élections qui doivent se dérouler dans quelques jours, et une augmentation inquiétante des violences politiques, les autorités burundaises doivent faire comprendre à tous les partis politiques et leurs partisans que nul n'est au-dessus des lois, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui dans un nouveau rapport. Les violences, si rien n'est fait, pourraient mettre un frein aux progrès notables du Burundi vers la paix et la démocratie multipartite après des années de guerre civile, a indiqué Human Rights Watch.

Le rapport de 47 pages, « ‘We'll Tie You Up and Shoot You': Lack of Accountability for Political Violence in Burundi » (« Nous allons vous ligoter et vous abattre : Les violences politiques restent impunies au Burundi »), s'appuie sur quatre mois de recherches sur le terrain, à Bujumbura et dans quatre provinces rurales. Le rapport décrit de nombreux incidents violents, dont au moins un mortel, organisés par et contre des membres de partis politiques comme moyen de régler des comptes politiques. La plupart des violences ont impliqué le parti au pouvoir, le Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD) et son plus proche adversaire lors des prochaines élections, les Forces nationales de libération (FNL). À quelques exceptions près, la police a omis de procéder à des enquêtes approfondies, et personne n'a été poursuivi dans la grande majorité des cas.

« Si la police et les autorités judiciaires ne mènent pas d'enquêtes et ne punissent pas les agressions à motivation politique, leurs auteurs continueront à se croire au-dessus des lois », a déclaré Georgette Gagnon, directrice de la Division Afrique à Human Rights Watch. « La situation est déjà extrêmement tendue, vu que de nombreux militants de partis sont armés et prêts à recourir à la violence pour intimider leurs rivaux. »

Depuis septembre 2009, au moins sept affrontements entre militants de différents partis ont fait de nombreux blessés. La plupart des affrontements se sont produits entre des membres du CNDD-FDD et des FNL, qui ont tous deux incité à ces heurts. D'autres partis, notamment le Mouvement pour la solidarité et la démocratie (MSD), l'Union pour la paix et le développement (UPD), et le Front pour la démocratie au Burundi (FRODEBU) ont accusé des membres de la ligue de la jeunesse du CNDD-FDD, Imbonerakure, d'avoir agressé physiquement leurs membres. Le FNL-Iragi, un groupe dissident associé au CNDD-FDD, a formulé des accusations similaires contre les FNL.

Dans le cas le plus récent de violence grave, des membres du CNDD-FDD et des FNL se sont affrontés à Ntega, dans la province de Kirundo, le 9 mai. Un membre du CNDD-FDD a frappé à la tête Abraham Nshimirimana, militant des FNL, avec un tambour en bois. Nshimirimana est mort des suites de ses blessures deux jours plus tard.

La récente flambée de violence pourrait augmenter au cours des cinq scrutins successifs prévus entre mai et septembre 2010 à moins que les forces de l'ordre et les partis politiques eux-mêmes ne prennent des mesures immédiates. Un membre des FNL à Kinama, au Bujumbura, a déclaré à Human Rights Watch : « Même si le gouvernement nous a retiré nos armes, nous en avons gardé quelques-unes pour nous protéger. Si un membre des FNL est tué, nous nous battrons jusqu'au bout. Nous sommes tous des ex-combattants. Le CNDD-FDD a des armes, nous avons des armes. »

« Ce genre de déclarations suggère un risque potentiel de grave escalade dans la violence », a averti Georgette Gagnon. « Certains militants de partis sont convaincus qu'ils ont au-dessus de la loi, et d'autres, qui ont perdu la foi dans le système judiciaire, prennent la loi entre leurs propres mains. »

Par exemple, le 2 mai, dans la commune de Kanyosha, en Bujumbura Mairie, un camion conduit par des partisans du parti au pouvoir a foncé dans une foule de partisans de l'opposition des FNL, renversant et blessant légèrement une personne. Des membres des FNL ont riposté en déchirant un drapeau du CNDD-FDD. Des jeunes du CNDD-FDD ont alors commencé à frapper des membres des FNL.

Une jeune fille de 17 ans qui passait par là a déclaré à Human Rights Watch : « Je revenais de la permanence des FNL et j'ai vu un groupe de membres du CNDD-FDD. L'un d'eux me connaissait et m'a désignée. Ils m'ont accusée de transporter des grenades pour leur jeter dessus. Ils ont ouvert mon sac pour le fouiller et y ont trouvé une casquette FNL. Ils ont commencé à me battre. » La jeune fille, qui a dit avoir été frappée par trois hommes adultes, avait un œil tuméfié et meurtri.

Une autre victime a déclaré : « Un membre d'Imbonerakure est venu chez moi et m'a frappé avec un marteau, juste parce que je suis membre des FNL. La police est arrivée et est intervenue. Ils l'ont arrêté brièvement, mais l'ont libéré quelques heures plus tard quand ils ont appris qu'il était du CNDD-FDD. » La victime s'est rendue au poste de police le jour suivant pour déposer une plainte. On lui a donné une convocation à remettre lui-même à la personne qui l'avait attaqué, qu'il n'a pas été en mesure de localiser.

La police a déclaré à Human Rights Watch qu'elle avait ouvert un dossier pour enquêter sur cet incident, mais n'a pas répondu aux questions sur les raisons de la libération de l'auteur présumé.

Un membre des FNL a reconnu que le même soir, des membres de son parti ont enlevé un membre du parti au pouvoir, l'ont emmené dans une permanence du parti et l'ont battu. La police est intervenue, ainsi que des hauts responsables des FNL, qui ont convaincu leurs partisans de libérer l'otage. Quand les membres du CNDD-FDD ont vu à quel point l'otage avait été battu, ils ont frappé les fonctionnaires des FNL qui avaient négocié la libération et ont crevé les pneus de leurs véhicules. La police a aidé à sauver un des fonctionnaires des FNL.

Plus tard dans la nuit, après le départ des policiers, des membres du CNDD-FDD ont sillonné le quartier, arrêté des véhicules et battu les membres des FNL qu'ils ont trouvés dans les véhicules ou dans la rue. La police est revenue vers 1 heure du matin et a rétabli l'ordre.

« La police a fait quelques progrès dans l'intervention dans les incidents violents, mais son action semble s'arrêter là », a expliqué Georgette Gagnon. « La police n'arrive pas à établir de responsabilité pour ces incidents. »

Dans les cas les plus récents de violences politiques documentés dans le rapport, la police n'a identifié aucun responsable, a arrêté des suspects mais les a immédiatement libérés, ou bien n'a arrêté que des membres de l'opposition, laissant les membres du parti au pouvoir s'en tirer. La police doit également maintenir une présence préventive dans les quartiers connus comme étant exposés à la violence liée aux élections, a ajouté Human Rights Watch.

Dans quelques cas, la police semble avoir mené des enquêtes approfondies et impartiales, bien que parfois après de faux départs. Quand une grenade a été lancée à Kinama le 10 avril lors d'un affrontement entre membres du CNDD-FDD et des FNL, la police a arbitrairement arrêté plus d'une dizaine de membres des FNL, emprisonnant certains d'entre eux dans un site de détention illégal. Tous ont été libérés quelques jours plus tard. Cependant, la police a déclaré le 6 mai à Human Rights Watch qu'après des enquêtes en cours, ils avaient identifié un membre du CNDD-FDD comme suspect probable et qu'ils allaient transférer le dossier au parquet.

L'impunité dont ont bénéficié les agresseurs a été particulièrement frappante dans les incidents impliquant des fonctionnaires de haut niveau, comme dans le cas de Jean Baptiste Nzigamasabo, un député du CNDD-FDD qui, selon de nombreux témoins, a dirigé à Kirundo une bande de jeunes du parti au pouvoir dans une attaque contre des membres des FNL en janvier. Les assaillants ont scandé : « Nous allons vous attacher et vous abattre », alors qu'ils lançaient des pierres sur les membres des FNL, blessant grièvement au moins deux d'entre eux. Nzigamasabo n'a pas été interrogé par les autorités judiciaires sur son rôle dans l'attaque.

Le rapport de Human Rights Watch décrit un certain nombre d'autres incidents survenus entre septembre et avril, la plupart à Bujumbura, à Kirundo, à Cibitoke et à Bubanza. Ils comprennent l'assassinat encore non résolu de Sylvestre Niyonzima, un militant de l'UPD abattu en janvier. Une enquête menée par le procureur de Bubanza n'a abouti à aucune arrestation ; la famille et les collègues de Sylvestre Niyonzima soutiennent que l'assassinat avait des motifs politiques.

Human Rights Watch a averti que des élections libres et justes ne peuvent avoir lieu dans une atmosphère de peur ou de déni de justice. Le rapport invite les observateurs électoraux nationaux et internationaux à ne pas seulement documenter les cas de violence politique, mais aussi à contrôler l'accès des victimes à la justice.

« Les autorités de l'État et les chefs de partis politiques devraient faire des déclarations claires soulignant que les violences liées aux élections ne seront pas tolérées, et devraient appuyer ces déclarations en dénonçant, en enquêtant sur, et le cas échéant, en poursuivant les crimes à motivation politique », a conclu Georgette Gagnon. « Les bailleurs de fonds internationaux - qui constituent la principale source de financement de la police et du système judiciaire du Burundi - devraient insister sur cette exigence de tolérance zéro pour les violences électorales. »

Contexte

Les élections prévues entre le 21 mai et le 7 septembre suivent la fin d'une guerre civile de près de 16 ans, de 1993 à 2009. Elles comprennent des élections communales (municipales) le 21 mai ; une élection présidentielle le 28 juin ; les élections législatives les 23 et 28 juillet ; et les élections de colline (village) le 7 septembre. Les candidats de plus de 20 partis sont en lice pour les élections - une preuve des progrès accomplis par rapport au parti unique d'avant la guerre - bien que certains aient été confrontés à des restrictions illégales sur les réunions et aient été soumis à des arrestations arbitraires.

Les deux prétendants principaux, le CNDD-FDD et les FNL, sont tous deux des anciens groupes rebelles hutus qui ont combattu une armée en grande partie tutsi pendant la guerre. Le CNDD-FDD a déposé les armes en 2004 et a remporté avec une nette majorité des élections en 2005 qui ont été jugées comme généralement libres et équitables. Les FNL ont continué la lutte jusqu'en 2009.

Le conflit militaire entre les deux partis s'est transformé en une compétition politique pour obtenir le soutien de l'électorat hutu majoritaire. Avec de nombreux anciens combattants parmi les partisans des deux partis, dont certains sont toujours armés, des assassinats politiques et d'autres attaques ont eu lieu au cours des derniers mois des négociations de paix et ont continué même après le processus de désarmement officiel des FNL en avril 2009. Une série de meurtres à motivation apparemment politique en 2008 et en 2009, documentés dans le rapport de Human Rights Watch de 2009, « La quête du pouvoir », n'ont abouti à aucune condamnation.

Bien qu'il y ait eu moins de meurtres politiques ces derniers mois, d'autres formes de violence ont augmenté depuis 2009, avec des dizaines de militants blessés depuis janvier, souvent lors d'affrontements avec jets de pierres, mais parfois à la machette ou à la grenade. Dans plusieurs cas, des incidents violents qui n'ont pas reçu l'attention voulue ont été suivis par d'autres incidents dans la même localité ou entre les mêmes individus, démontrant ainsi le potentiel pour des cycles de vengeance.

Le président Pierre Nkurunziza, qui se présente pour un second mandat sous la bannière du CNDD-FDD, a récemment condamné les violences politiques. Après que des militants du parti ont fracassé la vitre d'un véhicule appartenant à des journalistes qui couvraient les violences du 10 avril à Kinama, le président a déclaré lors d'une conférence de presse que les responsables devraient être punis. Le 5 mai, au lancement de la campagne électorale, il a déclaré que tout membre du CNDD-FDD qui serait reconnu comme ayant participé à de telles violences serait traduit en justice. Le chef des FNL et candidat à la présidentielle, Agathon Rwasa, a également condamné les violences dans ses discours. Cependant, aucun des deux partis n'a facilité d'enquête policière ou judiciaire sur le comportement de ses membres.

Source: Human Rights Watch

mercredi 12 mai 2010

L’UBJ condamne l’agression d’un journaliste à Ngozi

L’Union Burundaise des Journalistes, UBJ en sigle, condamne l’agression dont a été victime Emmanuella Maniratunga, journaliste d’Umuco FM, une station de radio communautaire basée à Ngozi au nord du pays.

L’agression est survenue contre la journaliste Emmanuella Maniratunga mardi après-midi alors qu’elle était en train de couvrir la campagne électorale du FNL à Rusuguti, commune et province de Ngozi, à quelques deux kilomètres du centre-ville de Ngozi.



Les sources sur place à Ngozi indiquent que la journaliste faisait un reportage en direct à partir de Rusuguti et l’un des militants du FNL a entendu Emmanuella Maniratunga dire qu’il y avait une trentaine de personnes équivalant aux candidats aux communales se trouvant sur la liste du FNL dans la commune de Ngozi, ce qui laissait croire que la FNL n’avait pas de membres là-bas.



« Nous condamnons énergiquement cette agression du moment que le meeting était public. Il n’y avait pas de raison à malmener cette journaliste », a dit Alexandre Niyungeko, président de l’Union Burundaise des Journalistes.



Pour éviter de telles agressions, le président de l’UBJ demande aux journalistes de mettre en avant le professionnalisme et ne diffuser rien que les faits.



Alexandre Niyungeko appelle les dirigeants politiques à respecter les journalistes et à se plaindre au Conseil National de la Communication ou à l’Observatoire Burundais de la Presse ou à la justice au lieu de harceler les journalistes.

La CENI dresse un bilan positif d'une semaine de campagne électorale au Burundi

L'évaluation de la campagne électorale en cours, la présentation des listes des candidatures (partis politiques et candidats indépendants) par commune, la présentation du spécimen de la carte d'électeur et les mesures de sécurité qui l'entourent, la distribution des carte d'électeurs et le dépôt des candidatures pour les présidentielles, tels sont les points qui étaient inscrits à l'agenda d'une rencontre organisée, mardi soir, entre la Commission Electorale Nationale Indépendante(CENI) et ses partenaires dans le processus électoral (partis politiques, représentants de la communauté internationale, organisation de la société civile et les médias).

Selon le président de la CENI, Pierre Claver Ndayicariye, la campagne électorale pour les communales, lancée le 05 mai 2010, a bien débuté par des conseils et messages encourageants des plus hautes autorités de la République.

Ces messages, a-t-il précisé, ont contribué beaucoup dans la création d'un bon environnement social et politique en cette période de propagande électorale.

S'inspirant des constats par les Commissions Electorales Provinciales Indépendantes(CEPI) et les Commissions Electorales Communales Indépendantes(CECI) et la synergie des média, la CENI estime qu'à l'exception de "quelques militants trop zélés" qui ont aussitôt été ramenés à l'ordre par les forces de sécurité, la campagne électorale se déroule "normalement bien" dans le respect mutuel, a affirmé M. Ndayicariye, à cette séance d' évaluation à mi-parcours de la campagne des communales qui sera clôturée le 18 mai 2010,( soit deux jours avant le scrutin).

Sur ce volet, il a rendu des hommages appuyés à la promptitude des agents de l'ordre sur le terrain lorsqu'ils sont sollicités pour éviter des affrontements.

Le patron de la CENI a, par ailleurs, indiqué que, sauf le cas rapporté en commune Gisuru, dans la province de Ruyigi, où une autorité gouvernementale a violé deux fois de suite les consignes de l'horaire des réunions électorales qui commencent à 6 heures du matin pour terminer à 18 heures, plusieurs partis politiques et candidats en compétition respectent la réglementation en la matière.

M. Ndayicariye a encore déploré que la même autorité gouvernementale, après qu'il ait été rappelé à l'ordre par le président de la CEPI dans cette province, aurait dénigré et adopté une attitude de mépris vis- à -vis de ce dernier.

Le président de la CENI a également interpellé quelques administratifs à la base qui penseraient encore à favoriser un compétiteur au détriment d'un autre dans l'octroie des lieux publics de réunion électorale.

L'orateur du jour a encore rappelé que l'utilisation des moyens et autres biens de l'Etat reste strictement interdite.

L'entorse à cette règle tombe sous le coup de la loi qui punit tout contrevenant d'une amende de 40.000 à 200.000 FBU.

Les listes définitives des candidatures par commune
Concernant les listes définitives des candidatures (partis politiques et candidats indépendants) par commune, la synthèse nationale des candidatures à l'élection des conseils communaux, échéance 2010, se présente par partis politique comme suit :

Les partis politiques et Nombre de Communes
UPRONA 129 PARENA 53
FRODEBU 129 RADEBU 37
FNL 129 CDP 35
CNDD-FDD 129 PAJUDE 10
UPD-Zigamibanga 129 FROLINA 10
MSD 124 FEDS-Sangira 8
CNDD 122 Kaze-FDD 7
FRODEBU-Nyakuri 103 PTD 6
MRC 97 PP 6
PPDRR 83 ABASSA 5
PALIPE-Agakiza 77 PIEBU 2
ADR 62 PIT 2


Les indépendants et Nombre de Communes
Déo Hakizimana 9 Térence Nahimana 1
Frédéric Bishahushi 2 Pierre Habarugira 1
Justin Ndagijimana 1 ---

S'agissant des mesures de sécurité de la carte d'électeur, le président de la CENI a démontré sur la base d'un spécimen, que la pièce allait être fiable et difficilement imitable.

Certes, a-t-il dit, ces cartes sont commandées et pré-imprimées à l'étranger, mais la personnalisation se fera au Centre de Traitement des Données( CTD) logé dans les locaux de l'Ecole Nationale d'Administration (ENA ; ex- CPF).

Les cartes renferment quatre mesures de sécurité, à savoir l'écriteau "CENI", l'écriteau "Burundi".

Sa visibilité est seulement possible grâce à la lumière ultraviolet et son code secret et seulement connu des cinq commissaires de la CENI.

S'agissant de la question relative à la distribution des cartes d'électeurs, le président de la CENI a reconnu que le calendrier en la matière (initialement la distribution était prévue pour la période de 30 avril au 11 mai 2010), a accusé un grand retard suite à des difficultés "techniques".

L'on est à pied d'ouvre pour rectifier le tir, a-t-il indiqué néanmoins, en promettant de donner un coup d'accélérateur à ce processus dans l'ultime but d'entamer la distribution à partir de jeudi 13 mai 2010.

Concernant les candidatures à la présidentielle du 28 juin prochain, le président de la CENI a tenu à rappeler aux prétendants de garder à cour que la période des dépôts pour ce scrutin de grande envergure politique est fixée entre les 15 et 24 mai 2010.

Il n'est prévu aucune dérogation à ce sujet, a-t-il martelé, avant de rappeler toute les conditions d'éligibilité, d'inéligibilité et d'incompatibilité pour les prétendants présidentiables telles qu'elles sont prévues 94, 97, 101,104 du code électoral en vigueur.

Selon le chronogramme global des élections rendu public par la CENI, le 02 avril dernier, la publication de la liste provisoire des candidats à l'élection présidentielle interviendra entre le 29 et le 30 juin 2010.

En revanche, la validation de la liste définitive des candidats par la CENI sera publiée le 07 juin prochain.

Source: COSOME

lundi 10 mai 2010

Déclaration des organisations de la Société civile treize mois après

Déclaration des organisations de la Société civile treize mois après l’assassinat d’Ernest Manirumva, Bujumbura, le 9 mai 2010.

Le Gouvernement du Burundi doit rendre justice pour Ernest Manirumva et assurer la protection aux acteurs de la société civile

1. Treize mois après l’assassinat du Vice-Président de l’OLUCOME (Observatoire de Lutte contre la Corruption et les Malversations Economiques), les organisations signataires de la présente déclaration voudraient exprimer leur indignation face à la lenteur qui caractérise les enquêtes sur ce crime odieux et demander au Gouvernement de tout mettre en œuvre pour identifier et punir les vrais coupables conformément à la loi.

2. Ledit dossier aurait été remis au Procureur Général de la République après plus d’une année d’enquête menée successivement par trois commissions sans que la lumière soit faite sur les mobiles, les planificateurs et les exécutants du crime, malgré des arrestations des suspects dont la culpabilité n’a pas encore été établie par la justice.

3. Dans leur déclaration du 9 avril 2010, les associations de la société civile avaient exprimé leur préoccupation en rapport avec la disparition des témoins potentiels et avaient demandé la mise en œuvre des mécanismes de protection des témoins.

4. Les organisations signataires de la présente déclaration regrettent en outre que les acteurs de la société civile engagés dans le plaidoyer « Justice pour Ernest Manirumva » et dans la lutte pour la bonne gouvernance soient l’objet d’intimidations et de menaces d’élimination physique.

5. Dans cette foulée, le président de l’APRODH, Pierre Claver Mbonimpa, a été convoqué le lundi 3 mai 2010 par le Procureur de la République en Mairie de Bujumbura pour un interrogatoire de plus de deux heures pour s’expliquer sur ses interventions dans les médias en rapport avec l’assassinat d’Ernest Manirumva.

6. Dans la soirée du 24 avril 2010, le président de l’Observatoire de Lutte contre la Corruption et les malversations économiques, Gabriel Rufyiri, a été victime, avec sa famille, d’un accident douteux de véhicule sur la route Bujumbura - Bugarama.

7. Dans une requête adressée le 27 avril 2010 au Procureur Général de la République du Burundi lui demandant d’entamer des enquêtes à ce sujet, Gabriel Rufyiri précise que le véhicule militaire (camionnette double cabine) qui a percuté le sien est immatriculé sous le numéro 0505402. Il ajoute que le véhicule était conduit par le Caporal Chef NDIKUMANA Joseph (matricule 66344), affecté à la deuxième Région Militaire et qu’il roulait à une grande allure dans sa direction, visiblement dans le but de le heurter de front.

8. Bien plus, les circonstances de cette accident demeurent douteuses eu égard aux contradictions enregistrées entre les déclarations du Porte-parole du Ministère de la Défense Nationale et des Anciens Combattants et celles du chauffeur dudit véhicule au lendemain de l’accident.

9. Cet "accident" est survenu juste un mois après une déclaration rendue publique le 23 mars 2010 par l’OLUCOME et l’APRODH et faisant état d’un complot d’assassinat ourdi contre Gabriel Rufyiri et Pierre Claver Mbonimpa simulant un accident de roulage.

10. Au cours du même mois de mars 2010, les deux acteurs de la société civile ont subi d’autres menaces par appels téléphoniques anonymes les interdisant de traiter des dossiers en rapport avec la corruption ou l’assassinat du Vice-Président de l’OLUCOME. En plus, des inconnus ont été surpris en train de rôder autour des domiciles respectifs de Pierre Claver Mbonimpa et de Gabriel Rufyiri.

11. Il sied également de rappeler que Monsieur Pacifique Nininahazwe, président du FORSC (Forum pour le Renforcement de la Société Civile), une organisation fortement engagée dans la campagne « Justice pour Ernest Manirumva » a subi des menaces de mort et des intimidations en novembre 2009, période pendant laquelle l’ordonnance portant agrément du FORSC était annulée par le Ministre de l’Intérieur.

12. Pour toutes ces raisons, les associations signataires de la présente déclaration demandent :

Au Gouvernement du Burundi de :

- Assurer la protection des Défenseurs des Droits de l’Homme et en particulier celle des personnes citées dans la présente déclaration ;

- Mettre en place un mécanisme de protection des témoins ;

- Garantir l’exercice des libertés individuelles et collectives au Burundi notamment la liberté de pensée et d’opinion ainsi que la liberté d’association.

A la Justice de :

- Tout mettre en œuvre pour mettre la lumière sur l’assassinat de Ernest Manirumva ;

- Fixer ce dossier devant la juridiction compétente dans les plus brefs délais ;

- Entamer des enquêtes sur les circonstances de l’accident du Président de l’OLUCOME survenu le 24 mars 2010.

Fait à Bujumbura, le 9 Mai 2010

LES SIGNATAIRES

1. LBDH ITEKA : Joseph Ndayizeye, Président

2. OAG : Onesphore Nduwayo, Président

3. OLUCOME : Gabriel Rufyiri, Président

4. CAFOB : Anatolie Ndayishimiye, Présidente

5. FORSC : Pacifique Nininahazwe, Président

6. APRODH : Pierre Claver Mbonimpa, Président

7. COSOME : Jean-Marie Vianney Kavumbagu, Président

8. COSYBU : Eulalie Nibizi, Vice-Président

9. CPAJ : Thierry Ntibasame, Président

Source: FORSC

dimanche 9 mai 2010

Les effets pervers de la campagne pour les municipales au Burundi

Les bureaux de la plupart des hauts cadres de l’Etat (chefs de cabinet, directeurs généraux, directeurs) sont devenus « déserts » depuis le lancement de la campagne pour les communales le 05 mai 2010, ont témoigné, sous couvert d’anonymat, des agents trouvés sur les lieux de travail ces derniers jours par un reporter de la coalition de la société civile pour le monitoring électoral (COSOME) en mairie de Bujumbura.

Les gens qui viennent solliciter des services rentrent bredouilles, ont-ils encore relevé, ajoutant que les documents demandés à des fins administratives restent coincés dans des « signataires » faute de responsable habileté pour les traiter.

« Nous aussi, surtout au cours de l’après midi, nous nous sentons obligés d’emboîter le pas à nos chefs pour fermer les bureaux et rentrer à la maison », a indiqué un agent prestant au ministère des Finances, en précisant que lui et ses collègues se sentent en difficulté de travailler efficacement sans hiérarchie pouvant donner des directives.

Au même ministère, un conseiller évoluant depuis quelques années dans un département déplore que cette situation est préjudiciable au trésor public dans la mesure où « un contingent de fonctionnaires » sera rémunéré en fin de mois pour des journées non prestées.

Sur le plan de la sécurité des personnes, un cadre d’un établissement d’assurance se dit indigné de l’ « irresponsabilité » de certains leaders politiques qui mettent en danger la vie de leurs militants en les embarquant dans des camions normalement assurés pour le transport des biens.

Au-delà de quatre personnes, a-t-il rappelé, les autres passagers à bord de tels véhicules courent le risque de ne pas être couverts par le système d’assurance en cas d’accidents.

Des consommateurs de services dans le secteur de transport déplorent les « spéculations » consécutives à cette situation de campagne en précisant que les prix des bus et autres motos qui empruntent les axes menant à l’intérieur du pays ont connu une ascension fulgurante à cause de « la loi de l’offre qui est inférieure à de la demande ».

Ces moyens de déplacement pour le transport ordinaire vers les axes de l’intérieur du pays « se raréfient », déplorent-ils parce que le gros des bus et motos ont conclu temporairement des « contrats » avec des partis politiques.

Pour un opérateur économique évoluant dans le secteur des « papeteries », le fait qu’on assiste à la « paralysie du système administratif » matérialisé par ces « bureaux déserts » est une forte entrave aux opportunités d’affaires.

Sur le plan économique encore, les gens hésitent à opérer des décaissements ou d’importer pour faire de nouveaux stocks à cause de l’incertitude post-électorale.

Un fonctionnaire qui milite dans une organisation de la société civile locale a déploré, pour sa part, l’utilisation abusive des véhicules de l’Etat par l’un ou l’autre cadre de parti politique en campagne. Les plus pudiques des fonctionnaires vont jusqu’à camoufler les plaques des véhicules de l’Etat avec des banderoles ou autres moyens déloyaux, selon toujours les témoignages glanés dans l’opinion à Bujumbura.

Toutefois, ont nuancé certains autres citoyens approchés, il n’y a pas que l’impact négatif à cette campagne des secondes élections générales post-conflit au Burundi.

On peut également relever une note positive comme le déroulement de la campagne sans violences électorales notoires.

D’autres observateurs attentifs aux questions politiques nationales notent avec satisfaction qu’à l’allure où vont les choses, les élections qu’on espère « apaisées, transparentes et démocratiques » vont constituer un bon investissement pour asseoir une paix et une stabilité durables dans le pays qui tente d’oublier les affres de plus d’une décennie de guerre civile destructrice des biens et des personnes.

Cela passe obligatoirement par l’implication sincère et patriotique de tous les acteurs politiques nationaux, ceux de la société civile, des médias et de la communauté internationale qui n’a cessé, par ailleurs, d’être au chevet du Burundi pendant la dure et longue période de guerre civile.

Il y a lieu de saluer, au passage, la "synergie des médias" burundais qui ne ménage aucun effort pour informer l’opinion en temps réel de l’évolution du processus électoral depuis le lancement de la campagne des municipales.

Les 15 radios engagées dans la synergie des médias ont aujourd’hui encore les moyens nécessaires pour rééditer l’exploit de 2005 et déjouer toutes les velléités de tricheries électorales, espère-t-on du côté de l’opinion.

Source: COSOME