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jeudi 30 décembre 2010

Les informations du 29 décembre 2010

Sécurité

Terrorisme à Kiyenzi en commune Kanyosha rural exerçait contre la population par des policiers hors-la-loi.
Plainte de la population suite à un mauvais comportement des policiers de la position en zone Kayenzi, commune Kanyosha en province de Bujumbura rural et surtout sur les collines Musagara et Nyamaboko. Selon elle, un groupe de policiers qui échapperait au contrôle de la hiérarchie dans cette région se comporte comme maître dans un territoire conquis avec abus d’autorité, harcèlement des habitants de cette localité par spoliation de leurs biens et torture. Certains d’entre eux ont déjà fui leurs propriétés pour se mettre à l’abri. La population pointe du doigt un certain Olivier, qui serait un agent de la documentation, de travailler largement avec ces policiers hors-la-loi. Cet Olivier collecte des amandes illégales dans les bistrots et se trouve régulièrement en compagnie avec le chef de poste de Musgara au marché de Kiyenzi. Pendant la journée, il est souvent avec 4 policiers et le soir, le groupe s’agrandit portant de longues vestes avec des fusils, témoigne les habitants de Kiyenzi accablés.




Communication

La loi budgétaire 2011 ne comporte pas la bourse pour soutenir les médias.

Les fonds destinés à l’appui aux médias promis par le Président de la République ne figurent malheureusement pas sur le projet de lois budgétaires de 2011. Toutefois, Clotilde Nizigama, ministre des Finances tranquillise et promet des arrangements. « Le fait que ces fonds ne figurent pas sur le nouveau projet de loi des Finances, c’est que cela a été communiqué tardivement », a donné comme explication Clotilde Nizigama. Elle a annoncé cela ce mardi lorsque la chambre basse du Parlement venait d’adopter le nouveau projet de loi budgétaire de 1026 milliards pour l’année 2011.


Justice

Plus de 16 prisonniers accusés d’avoir lancé des pierres sur la maison d’un colonel en commune Kamenge sont actuellement dans les cachots de la BSR. Leurs voisins clament leur innocence.
Depuis le 26 décembre, plus ou moins 16 personnes emprisonnées ont été acheminées dans la prison de la BSR après avoir été enfermées dans les cachots de la commune Kamenge. Elles sont accusées d’avoir lancé des cailloux sur la maison du Colonel Alexandre Ndungwabahungu, qui habite le quartier Teza à la 11ème avenue en commune Kamenge. Les voisins de ces détenus demandent qu’ils soient libérés d’autant plus qu’on ne sait pas qui lance ces cailloux. Rémy Barampama, député originaire de Kamenge dit qu’il va s’y rendre pour faire des enquêtes et acquitter les innocents.


Suspension ce mardi de la distribution des terres dites paysannats à Mutambara en commune Rumonge suite aux contestions des propriétaires.
Les paysannats de Mutambara en commune Rumonge sont aujourd’hui objet de conflit entre rapatriés et résidents. Gloriose Nimenya, gouverneur de la province de Bururi qui allait débuter ce mardi la distribution de 100 ha de ces terres s’est heurté à l’opposition des propriétaires et l’activité a été reportée à une date ultérieure. Ceux derniers ont demandé au gouverneur d’atteindre l’adoption de la loi sur le code foncier qui est actuellement sur la table du Parlement. Ces anciens propriétaires fonciers espèrent la mise en place, par cette loi, d’une commission ad hoc pour faire quelques modifications. Signalons qu’en ce lieu il y avait une forte mobilisation des forces de l’ordre.


Interruption de la délivrance des certificats de conformité pour les parcelles du quartier Kizingwe à Kinindo. Des escroqueries sont suspectées.
La direction générale de l’urbanisme met en garde toute personne présumée vendeur des parcelles qui ne lui appartiennent pas. Cette direction pointe du doigt surtout un certain Samuel Bucumi qui aurait vendu certaines parcelles du quartier Kizingwe en commune urbaine de Kinindo, selon des enquêtes déjà menées par cette direction. Cette dernière a donc pris des mesures suspendant l’octroi des certificats de conformité donnant accès aux titres de propriétés jusqu’à nouvel ordre. A propos de ces accusations, Samuel Bucumi dément et précise qu’il n’a jamais vendu des parcelles qui ne lui appartiennent pas. De ce fait, Samuel Bucumi fait savoir qu’il va se plaindre contre la direction générale de l’urbanisme.


Economie

La ministre des Finances nie l’existence du contrat de 600 milliards de Fbu qui ne figure pas dans la loi budgétaire de 2010.
Contradictions au sein de certains membres du Gouvernement burundais autour du fameux contrat des 600 milliards de Fbu conclu au mois de mars avec une société californienne pour commander des produits de communication. Au moment où Philippe Nzobonariba, porte-parole du Gouvernement et l’ancien ministre du Plan reconnaissent le contrat et parlent de « secret d’Etat », Clotilde Nizigama, ministre des Finances, elle, nie l’existence de ce contrat et se demande comment ce contrat peut être exécuté en dehors de la loi des Finances. Cette dernière s’exprimait dans une interview après l’adoption hier mardi par les députés de la loi budgétaire de 2011. Rappelons que cette réponse tombe après que Tabu Abdallah, ancien ministre du Plan, cosignataire au contrat, déclare qu’il s’agit d’un « secret professionnel ». Le porte-parole du Gouvernement, quant à lui, avait récemment révélé que le Gouvernement ne va pas donner des explications officielles car, a-t-il souligné : « L’affaire relève de la sécurité nationale », fin de citation.


Peu de mandataires politiques dans les provinces du centre du pays ont déjà déclaré leurs biens comme l’exige la loi.
Un gouverneur et 16 administrateurs sur 36 des provinces Gitega, Karusi, Ruyigi, Cankuzo et Rutana sont les seuls à avoir déjà déclaré leurs biens à la Cour d’appel de Gitega. Fulgence Ruberintwari, président de cette cour dit que même s’il n’y a pas de délais limites de déclaration de ces biens fixé par la loi, il serait mieux de la faire dès le début des mandats concernés. Mais une certaine opinion pense que ces déclarations ne seraient efficaces que s’il existe une commission de vérification pour ceux qui peuvent mentir.


Mésentente entre les autorités provinciales et communales de Muyinga suite au limogeage du comptable communal accusé de détournements de fonds publics.
Conflit entre Pétronie Sindabahaga, gouverneur de la province Muyinga et l’administrateur communal du chef-lieu de la province et cela après le limogeage du comptable communal par le conseil communal du trois décembre dernier. Ce dernier est accusé de détournement d’une somme avoisinant 35 millions de Fbu et a été affecté au service de l’état civil. Par après, le gouverneur a suspendu la décision de ce conseil communal appuyé par l’inspecteur provincial des finances mais l’administrateur de la commune Muyinga, qui avait déjà fait passer des tests pour recruter un autre comptable, n’est pas d’accord. Le ministre de l’Intérieur est déjà saisi pour régler ce contentieux comme l’a affirmé le gouverneur de la province de Muyinga d’autant plus que ce conflit commence à prendre des tournures politiques.


Analyse à la fois pessimiste et optimiste du PARCEM après l’adoption ce mardi de la loi budgétaire 2011 par la Chambre basse du Parlement.
L’’organisme Parole et Action pour le Réveil des Consciences et l’Evolution des Mentalités «PARCEM » en sigle trouve que le Gouvernement burundais ne pourra pas honorer certains engagements de développement à cause de son budget largement déficitaire car pour les 1026 milliards prévus en 2011, 500 milliards seront mobilisés au niveau interne. Le PARCEM s’inquiète également du budget alloué au corps de sécurité et au charroi de l’Etat. Faustin Ndikumana conseille au Gouvernement de prendre des mesures claires pour augmenter les recettes internes. Le PARCEM se réjouit, en outre, que les budgets du ministère de l’Agriculture et celui du ministère de l’Energie et des Mines aient été revues à la hausse.


Appel de la BBN aux producteurs des biens consommables pour améliorer la qualité de leurs produits.
« Les opérateurs économiques devraient se conformer à la loi qui régit l’exercice de leur fonction en matière de la qualité de leur production. » Propos de Damien Nakobedetse, directeur du Bureau de normalisation et contrôle de la qualité « BBN », durant un séminaire organisé pour sensibiliser les hommes d’affaires. Ce responsable de la qualité a indiqué que ces producteurs de biens doivent s’impliquer dans l’amélioration de leurs produits afin d’entrer en compétitivité avec les autres pays de l’East African Community. Signalons que le BBN délivre des attestations de conformité aux normes à ces opérateurs économiques.


Fonction Publique

« La décision de ne plus coter élite les fonctionnaires de l’Etat va décourager le personnel. »
« Il s’agit d’une erreur lourde de la part du ministre de la Fonction publique d’ordonner à ne plus coter « élite » les fonctionnaires de l’Etat. » Déclaration de Polycarpe Nduwayo, spécialiste en gestion des ressources humaines. Ce dernier précise que d’une part globaliser la note va décourager le personnel vaillant et d’autre part, valoriser les effets individuels des travailleurs s’avère un moyen qui accroît le rendement.

Source: RPA

mercredi 29 décembre 2010

Burundi : Amnesty appelle à la mise en place du tribunal spécial et de la CNVR


AMNESTY INTERNATIONAL

Déclaration publique

Index AI : AFR 16/005/2010 – ÉFAI - 28 décembre 2010

Burundi. Toujours pas de justice pour les victimes de massacres

Le gouvernement burundais doit mettre en place le tribunal spécial tant attendu et la Commission nationale pour la vérité et la réconciliation (CNVR) dans le cadre du système judiciaire du pays afin d'amener les responsables présumés d'atteintes aux droits humains commises avant et pendant le conflit armé au Burundi à rendre des comptes.

Plusieurs milliers de Burundais ont été tués au cours de ce conflit, pendant lequel toutes les parties se sont livrées à de graves violations du droit international humanitaire et relatif aux droits humains. L'impunité persiste pour les violations passées. Le gouvernement du Burundi met du temps à honorer l'engagement qu'il a pris de créer la CNVR et le tribunal spécial pour enquêter sur ces crimes et poursuivre en justice leurs responsables présumés.

Il y a 10 ans jour pour jour, le 28 décembre 2000, 21 civils ont été tués lors de l'attaque du bus Titanic Express qui allait de Kigali, la capitale du Rwanda, à Bujumbura, celle du Burundi. Cette attaque a eu lieu à Bujumbura Rural, un ancien bastion du Parti pour la libération du peuple hutu - Forces nationales pour la libération (PALIPEHUTU-FNL), un groupe armé d'opposition de l'époque. Les passagers du bus ont été séparés selon leur origine ethnique. Les Hutus ont été remis en liberté, tandis que les Tutsis et une ressortissante britannique ont été tués. Les autorités burundaises, les sources diplomatiques et certaines organisations internationales ont attribué la responsabilité de cette attaque au PALIPEHUTU-FNL. Celui-ci nie toute implication. Dix ans après, aucune enquête n'a été menée sur les auteurs présumés de ces actes, qui n'ont jamais été traduits en justice.

L'attaque du Titanic Express n'est qu'un des multiples massacres commis au cours de la guerre civile. En 2004, plus de 160 réfugiés congolais ont été tués à Gatumba ; le PALIPEHUTU-FNL a revendiqué la responsabilité de ces homicides. En 2002, environ 200 personnes ont été tuées à Itaba par l'armée burundaise. En 1997, plus de 300 civils ont été tués à Bugendana par le Conseil national pour la défense de la démocratie - Forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD), qui était alors un groupe armé d'opposition. De vastes massacres de civils ont également eu lieu en 1972, 1988 et 1993.

Le gouvernement burundais et les Nations unies négocient depuis 2006 sur les modalités de la mise en place du tribunal spécial et de la CNVR en s'appuyant sur les dispositions de l'Accord d'Arusha pour la paix et la réconciliation, conclu en 2000. Des consultations nationales menées par le gouvernement, les Nations unies et la société civile en 2009 ont révélé un fort soutien de la population burundaise à ces mécanismes.

Le rapport issu de ces consultations n'a été officiellement présenté au président du Burundi, Pierre Nkurunziza, qu'en novembre 2010. Le délai de présentation de ce document, achevé en 2009, a fait obstacle à la création du tribunal spécial et de la CNVR. Amnesty International appelle le gouvernement burundais à prendre immédiatement des mesures pour mettre en place ces mécanismes d'obligation de rendre des comptes.

L'organisation l'engage également à respecter l'obligation qui lui incombe, en vertu du droit international, de veiller à ce qu'aucune amnistie ne soit accordée pour les crimes relevant du droit international. Certains représentants de l'État se sont déclarés favorables à l'amnistie pour de graves crimes, notamment des cas de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Lors de son discours d'investiture, prononcé en août 2010 à la suite de sa réélection, le président Nkurunziza a exprimé sa volonté de faire avancer la mise en place de la CNVR. L'accord conclu en 2006 entre le PALIPEHUTU-FNL et le gouvernement burundais visait à renommer la CNVR en « Commission pour la vérité, le pardon et la réconciliation ».

Amnesty International prie instamment le gouvernement du Burundi de mettre en place le tribunal spécial et de veiller à ce qu'il ait pour mandat de mener des enquêtes et d'engager des poursuites en toute indépendance sur les graves atteintes aux droits humains qui ont été commises, sans en être saisi au préalable par la CNVR. Des garanties efficaces doivent assurer la participation des victimes, ainsi que des réparations pour celles-ci.

Complément d'information

La guerre civile qui a commencé en 1993 au Burundi opposait à l'origine l'armée dominée par les Tutsis et les groupes armés d'opposition menés par les Hutus. La plupart des principales parties à ce conflit ont signé l'Accord d'Arusha en 2000, à l'issue d'un long processus de paix. Fin 2003, le gouvernement burundais et le CNDD-FDD ont signé un cessez-le-feu et un accord de partage du pouvoir. Le CNDD-FDD a remporté les élections en 2005. En 2004, le Burundi a ratifié le Statut de Rome de la Cour pénale internationale.

Le PALIPEHUTU-FNL, dernier groupe armé d'opposition, a signé un accord global de cessez-le-feu avec le gouvernement burundais en septembre 2006. Les termes de cet accord n'ont été pleinement appliqués qu'en 2009, lorsque le PALIPEHUTU-FNL est devenu un parti politique sous le nom de FNL.

L'Accord d'Arusha demandait la création d'une commission judiciaire internationale d'enquête et d'une CNVR. En 2002, l'ancien président du Burundi a écrit au secrétaire général des Nations unies en appuyant les recommandations de l'Accord d'Arusha. En 2004, une commission d'évaluation des Nations unies a proposé la mise en place d'une CNVR et d'un tribunal spécial dans le cadre du système judiciaire burundais afin d'enquêter et, le cas échéant, d'engager des poursuites pour les faits de génocides, de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Les Nations unies ont approuvé ces recommandations dans la résolution 1606 du Conseil de sécurité en juin 2005.

En novembre 2007, le gouvernement burundais a signé un accord avec les Nations unies, aux termes duquel il s'est engagé à entreprendre des consultations nationales pour obtenir les avis de la population quant aux modalités de la mise en place de la CNVR et du tribunal spécial. Ces consultations, qui se sont déroulées en 2009, ont été menées par un comité directeur composé de représentants du gouvernement, des Nations unies et de la société civile burundaise. Le président du Burundi s'est rendu disponible pour examiner une copie du rapport issu des consultations en novembre 2010.

L'Accord d'Arusha, signé par la plupart des parties au conflit à l'exception du CNDD-FDD et du PALIPEHUTU-FNL, accordait une « immunité provisoire » pour les « crimes politiques » commis avant cet accord. Des accords conclus par la suite ont étendu l'« immunité provisoire » à d'autres anciens groupes armés d'opposition, ainsi qu'aux forces de sécurité gouvernementales, pour les « crimes politiques » à l'exclusion du génocide, des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité jusqu'à la création de la CNVR et du tribunal spécial. L'immunité provisoire ne s'applique pas aux crimes commis par aucun groupe après le cessez-le-feu de septembre 2006.

Jusqu'à présent, les négociations entre le gouvernement burundais et les Nations unies n'ont pas abouti à un consensus sur l'indépendance du procureur du tribunal spécial et sur la relation entre la CNVR et le tribunal spécial.


Source: Amnesty International

mardi 28 décembre 2010

Les informations du 28 décembre 2010

Les informations du 28 décembre 2010


Sécurité


Assassinat ce lundi d’un adolescent par des hommes armés dans la commune urbaine de Cibitoke.
Une personne du nom de Dieudonné Bigirimana, âgé d’une vingtaine d’année, a été assassinée par des hommes armés de fusils ce lundi dans la commune urbaine de Cibitoke. Ce jeune, originaire de la province de Muramvya, exerçait le métier de lavage de véhicules et les criminels l’ont abattu alors qu’il se trouvait à son domicile. La population environnante avance l’hypothèse des bandits armés et parlent d’un phénomène lié à la pauvreté qui gangrène la jeunesse en chômage. Le chef du quartier adjoint de la commune Cibitoke interpelle le gouvernement à trouver une occupation à cette jeunesse. La population de cette localité indique en plus qu’il n’y a pas deux semaines, une autre personne avait été tuée de la même manière sur la 12ème avenue de cette commune.


D’énormes dégâts enregistrés après l’averse de cet après-midi en province de Bubanza.
Un enfant de 8 ans a perdu sa vie, 9 personnes blessées dont trois grièvement et environ 70 maisons démolies suite à une forte pluie mêlée de grêle qui s’est abattue sur la province dans l’après-midi de ce lundi. Les autorités administratives demandent l’intervention des bienfaiteurs surtout que ces familles étaient vulnérables.


Politique


Pour l’ancien Président Ndayizeye, les termes négociation ou dialogue importent peu, seule la volonté d’entente entre antagonistes prime.
« Il était grand temps de se défaire des affres de la guerre. » Déclaration de Domitien Ndayizeye, ancien Président du Burundi qui malheureusement déplore la recrudescence de la violence dans ces temps-ci. Pour lui, la sortie de la crise serait facilitée par l’organisation des débats et un dialogue franc entre tous les protagonistes. Et la terminologie importe peu pour la définition accordée à ces débats entre négociation ou dialogue. Seule la volonté d’entente prime sur le tout, a ajouté l’ancien Président de la République. Ce dernier s’est également exprimé sur le fameux contrat de plus de 600 milliards de Fbu conclu entre l’Etat du Burundi et la compagnie californienne. Selon lui, tout mouvement qui engage les fonds publics, même s’il a un caractère militaire, doit être mentionné dans la loi budgétaire et suivre des procédures légales.


Droits de l’homme


Satisfaction de l’APRODH après la libération de 24 détenus politiques ce vendredi à la prison centrale de Mpimba.
24 prisonniers politiques ont été libérés de la prison centrale de Mpimba vendredi de la semaine passée d’après Pierre Claver Mbonimpa, président de l’APRODH. La plupart d’entre eux avaient été arrêtés au domicile d’Agathon Rwasa où ils étaient massés craignant sa probable arrestation. Le président de l’APRODH se dit satisfait de cette libération et demande aux autorités judiciaires de faire des enquêtes avant d’emprisonner des gens pour éviter de coffrer des innocents. Il souhaite en outre que la justice fasse son travail convenablement pour que les 200 prisonniers politiques qui restent recouvrent la liberté.


Châtiment cruel sur une enfant de 10 ans par son beau-père ce lundi à Gihosha.
Une fillette de 10 ans du nom de Mireille Ntihabose a été brûlée au niveau des mains et du ventre ce lundi par son beau-père du nom de Claude Nahayo dans la commune Gihosha en Mairie de Bujumbura. Ce dernier dit avoir agi de la sorte parce que la mineure lui avait volé 100 Fbu. Ses voisins ont essayé de l’en empêcher mais en vain et l’enfant a été plongé dans le chaudron. L’association de défense des droits des enfants « OIDEB » annonce avoir pris en charge les frais des soins de santé de l’enfant.


Economie


Etat pitoyable de l’Avenue de l’Amitié et celle de la Mission en plein centre ville de Bujumbura.
Les avenues de la Mission et de l’Amitié en plein centre-ville de Bujumbura sont dans un état piteux et déplorable depuis un certain bout de temps. Les usagers de ces routes ne comprennent pas pourquoi cette négligence et demandent la réhabilitation de ces avenues parce qu’ils paient les taxes et impôts. Signalons que ces deux places figurent parmi les lieux les plus fréquentés de la capitale grâce à la présence de plusieurs magasins.


Santé


Equipement et réhabilitation de la clinique de Kigutu à Bururi à la grande satisfaction de la population
La clinique de Kigutu en pleine réhabilitation en commune de Vyanda province de Bururi vient d’être dotée d’une machine de biochimie qui va lui permettre de faire beaucoup d’examens médicaux. Cela a été annoncé par le médecin directeur de cet hôpital qui va bientôt avoir son bloc opératoire et une maternité. La population, qui a beaucoup contribué à la rénovation de cette clinique, se dit très satisfaite du travail des médecins de cet hôpital qui accueille même les personnes vulnérables sans les faire payer. Signalons que madame Pamela Slutz, ambassadrice des Etats-Unis au Burundi participe dans un forum d’amélioration de la santé organisé par les autorités provinciales de Bururi.


Source: RPA

samedi 25 décembre 2010

Les informations du 24 décembre 2010

Justice


Convocation pour ce 28 décembre de quatre journalistes de la RPA au Tribunal de Grande Instance en Mairie de Bujumbura pour des motifs inconnus.
Quatre journalistes de la Radio Publique Africaine « RPA » viennent de recevoir des convocations du Tribunal de Grande Instance « TGI » en Mairie de Bujumbura pour comparaître le 28 décembre dans les bureaux de cette juridiction. Il s’agit de Domitille Kiramvu, Raymond Zirampaye, Bon Fils Niyongere et Philbert Musobozi, rédacteur en chef adjoint de la station. Le motif de leurs convocations ne leur a pas été signifié mais signalons que les mêmes journalistes avaient été convoqués par le Parquet de la République dans l’affaire qui impliquait Evrard Giswaswa, Maire de la ville de Bujumbura, dans les bagarres qui se sont déroulés dans la boite de nuit Toxic et à l’Hôpital Prince Régent Charles. Ils étaient accusés de diffamations à l’endroit du Maire.


Sécurité


Le chef de colline Mubanga en commune Muhuta prévient de l’insécurité dans cette localité
Après l’assassinat ce mercredi soir d’un leader des jeunes du parti FNL aile d’Agathon Rwasa sur la colline Mubanga dans la commune Muhuta, province de Bujumbura, le chef de cette colline semble faire un clin d’œil aux forces de l’ordre sur une menace d’affrontements. Cela vient au moment où on enregistre des cas d’assassinats répétitifs dans les communes de Muhuta et Bugarama.


La population de Buyenzi a pris goût à la justice populaire. L’administration communale condamne.
La justice populaire fait encore une fois de victimes en commune urbaine de Buyenzi. Un jeune homme d’une vingtaine d’années a été tué par la foule au quartier 7 de cette commune ce vendredi aux environs de 3h. L’administration de cette commune condamne cette pratique et annonce qu’au moins 30 personnes ont été arrêtées pour des raisons d’enquêtes.


Les habitants de la province Bubanza veut le départ du commissaire mais son supérieur ne la voit de la même manière.
A Bubanza, la population réclame toujours le remplacement de Rémegie Nzeyimana, commissaire de police dans cette province. Selon cette population, ce commissaire se comporte de façon inacceptable. Quant aux motards de la dite province, ils ne savent plus à quel saint se vouer.
Cela est vu d’un autre œil par Alain Guillaume Bunyoni, ministre de la Sécurité Publique. Selon lui, il n’y a pas de climat malsain entre ce commissaire et la population de Bubanza.


Politique


L’ADC-Ikibiri dresse un bilan négatif du travail du nouveau gouvernement mais n’écarte pas la possibilité du dialogue.
« Le bilan de l’Etat burundais à la fin du quatrième trimestre de l’année 2010 semble être actuellement décevant. » Déclaration de l’Alliance des Démocrates pour le Changement « ADC-Ikibiri ». Selon Chauvineau Mugwengezo, porte-parole de cette alliance, malgré les discours d’autosatisfaction du gouvernement burundais, les nombreux cas de vols, des viols, d’assassinats et des violations flagrantes des droits de l’homme enregistrés montrent que le bilan est sinistre. Ce porte-parole précise que l’ADC-Ikibiri est prêt pour un dialogue avec le gouvernement burundais. Pour lui, si le Président de la République n’est pas disponible, qu’il mette en place un cadre de dialogue pour entamer cette activité. Le porte-parole de l’ADC-Ikibiri a rappelé qu’à cette date, il fait exactement sept mois depuis le 24 mai 2010, une date depuis laquelle, le Burundi est entré dans une impasse politique causée par le dérapage du processus électoral, souligne Chauvineau Mugwengezo.


Droits de l’homme


Bilan plutôt mauvais de la situation des droits de l’homme à Bubanza dressé par la Ligue Iteka.
Le respect des droits de l’homme en province de Bubanza connait d’énormes handicaps à voir le degré d’atteinte à ces mêmes droits. La criminalité y devient une banalité, le viol ne cesse de se commettre et les chiffres montent en flèche. C’est le constat de la Ligue Iteka, antenne de Bubanza, dans une conférence de presse de ce vendredi à l’occasion de la célébration dans cette province du 62 ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Cette association de défense des droits de l’homme dénombre 363 prisonniers à Bubanza alors que la capacité d’accueil de cette prison est de 100 places dont 230 sont des détentions préventives et 133 sont des condamnés. La ligue Iteka annonce 25 affaires de viols cette au Tribunal de Grande Instance dont 12 se sont passés ces derniers trois mois. 35 affaires criminelles ont été également signalées à ce tribunal pour cette année. La ligue Iteka félicite le travail de la justice dans le procès le plus rapide de l’année des quatre policiers accusés de vols à main armée à l’endroit des paisibles citoyens et lui demande de faire de même pour les autres procès pour diminuer le nombre de détenus préventifs.


Bonne gouvernance


Cinq anciens ministres du gouvernement Nkurunziza I n’étaient pas au courant du gigantesque marché de 600 milliards de Fbu pour commande du matériel de communication.
Incompréhension toujours au sujet du marché de plus de 600 milliards de Fbu passé entre l’Etat du Burundi et une société de communication basée en Californie pour une commande de matériels de communication. Au moment où le gouvernement en place se refuse de tout commentaire, cinq anciens membres du gouvernement Nkurunziza I qui n’ont pas été reconduits se disent scandalisés par cette information car ce marché, précisent-ils, n’a jamais été discuté au Conseil des ministres. Quant à l’OLUCOME qui révélé ce marché gigantesque qui ne figure pas dans les prévisions budgétaires, il continue d’expliquer que l’Etat a l’obligation de donner de la lumière sur cette affaire qui engage d’énormes fonds publics. Signalons que cinq hautes autorités du pays ont été citées dans ce marché à savoir Tabu Abdallah, actuel conseiller à la Présidence et ancien ministre du Plan, Clotilde Nizigama, ministre des Finances, Général Godefroid Niyombere, chef d’Etat Major de l’Armée, Général Evariste Ndayishimiye, chef de cabinet militaire à la Présidence de la République et enfin Alain Guillaume Bunyoni, ministre de la Sécurité Publique.


Travaux publics


Cri d’alarme du députe Etienne Simbakira sur l’imminente destruction de la toute neuve Route nationale 10 entre Rugombo et Mabayi.
« La nouvelle route Rugombo-Mabayi à Cibitoke est menacée de destruction. » C’est le cri d’alarme du député Etienne Simbakira élu en province Cibitoke. Selon ce député, la Route Nationale 10 qui relie également les provinces Cibitoke et Kayanza aide dans la circulation des biens et personnes surtout les gens qui se rendent à l’Hôpital de Mabayi. Le député Etienne Simabakira demande au gouvernement de réhabiliter le plus rapidement possible la partie de la route abimée. Cet élu de la province de Cibitoke recommande aussi au gouvernement de prévoir des fonds pour l’entretien des routes.
Economie


Nombre croissant de mendiants chez les gens du troisième âge à Kirundo où la famine refait surface.
Les fêtes de fin d’année arrivent au moment où dans la province de Kirundo les signes de disette se remarquent encore. L’exemple est le nombre important de la plupart des vieillards qui se massent quotidiennement devant certaines missions religieuses, hôtels et restaurants pour mendier. Pour eux Noel et Bonne année n’ont aucun sens d’être.
Réfugiés


Retour dans leur pays d’origine des réfugiés rwandais qui s’étaient installés à Ngozi.
Plus de 70 rwandais qui s’étaient réfugiés au Burundi et installés à Nyamurenza en province de Ngozi avançant comme motif « leurs maisons ont été brûlées au Rwanda » ont été rapatriés chez eux car dans une déclaration conjointe des autorités du Burundi et du Rwanda, la raison avancée n’était pas fondée.


Source: RPA

mercredi 22 décembre 2010

Nouvelles locales du mardi 21 décembre 2010

● Sécurité

- Les services des renseignements ougandais ont découvert des messages électroniques selon lesquelles des insurgés islamistes les Al Shebab prépareraient des attaques simultanés à Kampala et à Bujumbura surtout pendant cette période des fêtes de fin d’année. Selon le porte-parole de la police nationale burundaise, Chanel Ntarabaganyi, la police burundaise va prendre des mesures qui s’imposent pour protéger les populations civiles cotre toute attaque terroriste dans cette période de fin d’année. (Bbc)

- Une personne a été tuée à Torero en commune de Butezi dans la province de Ruyigi à l’Est du Burundi. La victime est Claudette Nshimirimana tuée au cours d’une attaque à la grenade la nuit de lundi à mardi pendant qu’elle dormait dans la maison avec ses deux sœurs qui ont été blessées. Toutes les trois vivaient dans la maison familiale laissée par leurs parents décédés. L’administrateur communal de Butezi Balthazar Barutwanayo demande à la population de faire des rondes nocturnes tandis que la police de cette commune dit avoir entrepris des enquêtes pour connaitre les auteurs de ce forfait. (Rpa)

- Un cadavre d’un homme criblé de balle a été découvert au bord du Lac Cohoha au Nord du Burundi, selon des sources sécuritaires de Bwamabarangwe à Kirundo. Cette personne trouvée serait originaire de Busoni de la même province mais les mobiles de sa mort ne sont pas encore connus selon des sources de la police de la commune de Bwambarangwe. (Rpa)

- Un groupe de trois jeunes membres du parti au pouvoir perturbent la sécurité dans la zone de Muyira en commune de Kabezi dans la province de Bujumbura Rural. Selon une femme qui a requis l’anonymat, ces trois jeunes sont connus comme étant des agents de la documentation nationale (police présidentielle, services secrets). « Ils arrêtent les gens et surtout les membres des partis d’opposition » a souligné cette femme. (Rpa/Bonesha)

- Des sources de la zone Muyira disent que ces trois jeunes sont notamment Gaston, Ferdinand et Clovis et que la colline la plus touchée par la déstabilisation par ces trois "Imbonerakure" est Bangatere. Le chef de zone Muyira Jacqueline Niyonzima a regretté le comportement de ces trois personnes et a demandé à la documentation nationale de bien surveiller ses agents et punir ceux qui se font passer pour agents de la documentation. (Rpa)

- La police de Bubanza est pointée du doigt par la population de la même province qui accuse le commissaire de la police dans cette même province Remegy Nzeyimana de tuer les motards et certaines autres personnes. Des droits des personnes sont souvent violés par ce même commissaire de police qui arrive même à envoyer des agents de transmission pour faire du mal à certaines personnes de la province de Bubanza. (Rpa)

- Des sources de la commune de Bubanza confirment que trois agents de transmission du commissaire de police de Bubanza ont arrêté trois personnes dont un commerçant et leur ont dépouillé de leurs biens y dont une chainette en or que portait le commerçant. La population de cette commune a fait savoir que le commissaire de police devrait être changé pour éviter le pire dans cette province en phase quatre de sécurité selon le dernier rapport de l’ONU sur le Burundi. (Rpa)

● Diplomatie

- Le représentant du Secrétaire général des NU au Burundi Charles Petrie a présenté ses adieux au deuxième vice-président de la République Gervais Rufyikiri. Charles Petrie a fait savoir que le mandat du BNUB n’a pas tellement changé à voir son cahier de charge. Il a souligné qu’il va bientôt quitter le Burundi mais a de l’espoir que le pays va continuer dans la voie de la paix et du dialogue. Il a fait savoir que l’ONU sera représentée par une autre personnalité qui sera bientôt désignée. (Rtnb)

● Droit de l’homme

- L’enfant du président du parti UPD Zigamibanga de la province de Bubanza a été évacué vers un hôpital de la ville de Bujumbura après qu’il ait été kidnappé puis retrouvé le lendemain, son sexe coupé et sa bouche remplie de boue. La mère de Loic Ngabire, dit que l’enfant a été victime des idéaux politiques de ses parents, car, estime-t-elle, les membres du parti au pouvoir avaient juré de leur faire souffrir s’ils continuaient à appartenir au parti UPD Zigamibanga, un parti l’opposition et membre de l’Alliance des Démocrates pour le Changement au Burundi (ADC-Ikibiri). Des sources médicales disent qu’il est encore tôt pour se prononcer sur l’état de santé de l’enfant. (Rpa)

● Politique

- La CENi a présenté le rapport du déroulement des élections devant le Président de la République, le Sénat, l’Assemblée nationale et les corps diplomatiques accrédités à Bujumbura. Selon le président de la CENI Pierre Claver Ndayicariye, les élections se sont bien déroulées malgré qu’il y a eu des partis politiques qui se sont retirés de la compétition. La CENI a émis certaines propositions pour que les prochaines élections soient transparentes et moins coûteuses. Il s’agit par exemple de procéder aux amendements des codes et lois en rapport avec les élections. (Isanganiro/Rtnb/Bonesha)

● Société

- Plus de 30 Rwandais ont déjà foui leur pays suite à la démolition de leur maison par la police rwandaise. Certains de ces Rwandais se sont installés devant la commune de Nyamurenza en province de Ngozi au Nord du Burundi. L’administrateur communal de Nyamurenea dit que la commune ne peut pas prendre en charge tout ce monde et appelle les bienfaiteurs à voler au secours de ces Rwandais qui se disent victimes de la politique de lutte contre les maisons en paille, initiée par le gouvernement de Kigali. Ces refugiés rwandais ont raconté que leur sécurité n’était pas bonne dans leur pays raison pour laquelle ils ont préféré venir au Burundi

lundi 13 décembre 2010

Burundi : Action urgente d’Amnesty International pour Jean-Claude Kavumbagu

BURUNDI. RÉCLAMEZ LA LIBÉRATION D’UN JOURNALISTE


Jean-Claude Kavumbagu, rédacteur en chef de l'agence de presse en ligne Netpress, est maintenu en détention depuis juillet pour avoir laissé entendre que les forces de sécurité burundaises ne sont pas en mesure de défendre le pays. Il n'a pas été jugé et sa seconde requête de libération sous caution a été rejetée en novembre.

Le 12 juillet 2010, le lendemain d'attentats suicides commis à Kampala, en Ouganda, Jean-Claude Kavumbagu a publié un article dans lequel il mettait en cause la capacité des forces de sécurité burundaises à protéger le pays d'attaques terroristes. Les attentats en Ouganda ont été revendiqués par le groupe armé islamiste somalien Al Shabaab, qui a également menacé d'attaquer le Burundi en représailles de la participation du pays à la Mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM).

Dans son article, Jean-Claude Kavumbagu indiquait : "l'inquiétude était réelle à Bujumbura et tous ceux qui [ont entendu parler des attentats] hier à Kampala étaient convaincus que si les miliciens [d'Al Shabaab] voulaient tenter "quelque chose" dans notre pays, ils réussiraient avec une facilité déconcertante tellement nos forces de défense et de sécurité brillent plus par leur capacité à piller et à tuer leurs compatriotes qu'à défendre notre pays". Jean-Claude Kavumbagu a été arrêté le 17 juillet. Il a été interrogé sans la présence d'un avocat et accusé de trahison avant d'être envoyé à la prison centrale de Mpimba, à Bujumbura.

La trahison est un crime passible de la réclusion à perpétuité mais, aux termes du droit burundais, ce chef d'inculpation ne peut être appliqué qu'en temps de guerre. Jean-Claude Kavumbagu a également été inculpé de diffamation et de violation de la Loi burundaise sur la presse. Amnesty International le considère comme un prisonnier d'opinion, détenu seulement pour avoir exercé son droit à la liberté d'expression. Son incarcération pourrait nuire à l'exercice du droit à la libre expression au Burundi et pousser d'autres journalistes à s'autocensurer afin de se protéger de toute arrestation arbitraire et de tout placement en détention.

La demande de libération sous caution de Jean-Claude Kavumbagu a été rejetée le 6 septembre. Lors de l'audience en appel contre cette décision, qui a eu lieu le 9 novembre, la défense a argué que la violation de la Loi sur la presse et la diffamation ne justifiaient pas un placement en détention provisoire, et que la trahison n'était pas un chef d'accusation valable. Le 11 novembre, la Cour d'appel de Bujumbura a néanmoins confirmé la détention provisoire de Jean-Claude Kavumbagu. Le 6 décembre, ses avocats n'avaient pas reçu de copie du jugement et attendaient l'annonce de la date du procès.

La prison centrale de Mpimba est surpeuplée et insalubre, et les conditions de vie sont loin de respecter les normes internationales.

DANS LES APPELS QUE VOUS FEREZ PARVENIR LE PLUS RAPIDEMENT POSSIBLE AUX DESTINATAIRES CI-APRÈS (en français, en anglais, en kirundi ou dans votre propre langue) :



faites part de votre profonde inquiétude quant au fait que Jean-Claude Kavumbagu soit détenu pour trahison et diffamation en raison de ses critiques visant les forces de sécurité burundaises ;

exhortez les autorités à le libérer immédiatement et sans condition, car il s'agit d'un prisonnier d'opinion détenu seulement pour avoir exercé son droit à la liberté d'expression ;

rappelez-leur que le Burundi est partie à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples ainsi qu'au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et qu'il est par conséquent tenu de respecter le droit à la liberté d'expression.

ENVOYEZ VOS APPELS AVANT LE 17 JANVIER 2011 À :

Président

Monsieur Pierre Nkurunziza
Président de la République
Présidence de la République, Boulevard de l'Uprona, Rohero I, BP 1870, Bujumbura, Burundi
Fax : +257 22 24 89 08

Formule d'appel : Monsieur le Président,

Ministre de la Justice et Garde des Sceaux

Madame Ancilla Ntakaburimvo
Ministre de la Justice et Garde des Sceaux
Ministère de la Justice et Garde des Sceaux, BP 1880Bujumbura, Burundi
Fax : +257 22 21 86 10

Formule d'appel : Madame la Ministre,

Copies à :

Procureur général de la République

Monsieur Elyse Ndaye
Procureur Général de la République
Parquet Général
BP 105
Bujumbura, Burundi
Fax : +257 22 27 30 53

Veuillez également adresser des copies aux représentants diplomatiques du Burundi dans votre pays. Vérifiez auprès de votre section s'il faut encore intervenir après la date indiquée ci-dessus. Merci.


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INFORMATIONS GÉNÉRALES

Au Burundi, les médias sont particulièrement actifs et les journalistes continuent de critiquer le gouvernement malgré ses efforts pour les réduire au silence. Les autorités burundaises utilisent la détention provisoire prolongée et le harcèlement judiciaire et sont à l'origine de violations du droit burundais, notamment en matière de procédures, dans le but de restreindre la liberté d'expression de façon abusive. Le Burundi est partie à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples et au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, deux traités qui garantissent le droit à la liberté d'expression.

Le gouvernement burundais est particulièrement sensible aux critiques visant ses forces de sécurité. Le groupe armé islamiste somalien Al Shabaab a menacé d'attaquer le Burundi et l'Ouganda en représailles de la contribution de ces deux pays à la Mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM), une opération de maintien de la paix mandatée pour protéger les institutions du gouvernement fédéral de transition somalien. Les attentats du 11 juillet à Kampala, en Ouganda, revendiqués par Al Shabaab, ont tué 74 personnes qui s'étaient rassemblées pour regarder la finale de la Coupe du monde de football, et en ont blessé 70 autres.

Jean-Claude Kavumbagu a été arrêté le 17 juillet par le colonel David Nikiza, le commandant de la région ouest, qui lui a montré un mandat d'amener. Jean-Claude Kavumbagu a été accusé de trahison, définie par l'article 570 du Code pénal burundais comme suit : "tout Burundais qui, en temps de guerre [..], participe sciemment à une entreprise de démoralisation de l'Armée ou de la Nation ayant pour objet de nuire à la défense nationale". Jean-Claude Kavumbagu a également été accusé d'imputations dommageables (diffamation) aux termes de l'article 251 du Code pénal, ainsi que de violation de l'article 50 de la Loi de 2003 sur la presse (loi n° 1 025 de novembre 2003 régissant la presse du Burundi).

Le 30 juillet, Jean-Claude Kavumbagu a été amené devant le Tribunal de grande instance de la mairie de Bujumbura. Son avocat a demandé qu'il soit libéré sous caution, avançant que son placement en détention provisoire n'était pas requis au vu du droit burundais. Le tribunal ne s'est pas prononcé dans cette affaire à ce moment-là car l'un des juges avait été muté dans une autre juridiction deux jours plus tôt et avait attendu la date du procès pour informer le tribunal de sa mutation, ce qui a attiré les critiques de 10 organisations de la société civile qui se sont exprimées dans un communiqué conjoint. L'audience n'a pu reprendre qu'en septembre, après les vacances judiciaires du mois d'août.

La demande de libération sous caution de Jean-Claude Kavumbagu a finalement été entendue le 1er septembre. Le tribunal a rendu son jugement le 6 septembre, décidant que Jean-Claude Kavumbagu serait maintenu en détention afin de pouvoir être interrogé au cours de l'enquête. Lors de l'appel, qui a eu lieu le 9 novembre, la défense a réclamé la libération conditionnelle en arguant qu'aux termes du droit burundais, les deux chefs d'inculpation (violation de la Loi sur la presse et diffamation) ne justifiaient pas un placement en détention provisoire. Elle a également avancé que pour que Jean-Claude Kavumbagu soit accusé de trahison, le Parquet devrait annoncer que le Burundi était en guerre le 12 juillet. Le représentant du procureur général a reconnu que tel n'était pas le cas mais il a ajouté que c'était à la cour de décider. Le 11 novembre, la Cour d'appel de Bujumbura a néanmoins confirmé la détention provisoire.

Jean-Claude Kavumbagu a été considéré comme prisonnier d'opinion plusieurs fois, la plus récente datant de 2008 : il avait été accusé de diffamation. Il avait écrit dans un article que le coût engendré par le voyage du président Nkurunziza pour se rendre à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Pékin avait entraîné des retards dans le versement du salaire de certains fonctionnaires. Il avait été maintenu en détention provisoire pendant sept mois avant d'être acquitté en mars 2009. Le procureur a fait appel et l'affaire n'est pas encore classée.


Source: Amnesty International

vendredi 10 décembre 2010

Les informations du 9 décembre 2010

Sécurité
Assassinat du Cheik Hamza Congera à Buyenzi vers 4h du matin de ce jeudi.
Une personne du nom de Cheik Hamza Congera a été tuée par balles ce jeudi matin en commune urbaine de Buyenzi. La victime a rencontré ses assassins vers 4h du matin et a reçu trois balles alors qu’il se rendait à la mosquée. Des sources sur place indiquent qu’il serait victime de son appartenance politique à l’UPD-Zigamibanga. Et au sein de ce parti, c’est la consternation. Chauvineau Mugwengezo, secrétaire général de l’UPD, indique que c’était un homme qui ne mâchait pas ses mots. Et d’ajouter que sa mort serait liée aux mobiles politiques car, récemment, il s’est exprimé contre les propos du représentant de la Communauté Islamique du Burundi « COMIBU » qui prônait la fermeture des radios privées. Cheik Hamza Congera, âgé de 54 ans, encourageait toujours ses frères et sœurs musulmans à faire de longues études selon ces derniers. Lui, il avait fait ses études en Egypte pendant dix ans et trois ans en Mozambique. Il laisse deux veuves et huit enfants.


Nuit entachée des morts et des blessés dans les communes Busoni et Bwambarangwe à Kirundo.
Une vieille femme de 60 ans est morte ce mercredi poignardée par des bandits armés en commune Mbwambarangwe. Et dans cette même commune la même nuit, un homme a été tué par des gens inconnus qui lui ont lancé deux grenades dans sa chambre et en est mort arrivé à l’hôpital. Selon des sources administratives, ces tueries seraient liées aux conflits fonciers. Et en commune Busoni, un autre homme, âgé de 30 ans, a été retrouvé suspendu sur une corde et certains suspectent un suicide tandis qu’une autre personne a déterré une grenade qui a explosé alors qu’il labourait son champ. L’homme a été grièvement blessé et reçoit des soins au centre de santé Munyari.


Politique
Division des partis politiques autour du monument des martyrs de toutes les guerres qu’a connues le Burundi, érigé à Gitega.
Le monument national en mémoire des victimes de la barbarie humaine qu’à connu le Burundi, érigé dans la ville de Gitega au quartier Musinzinzira, est contesté par les politiciens de l’opposition en province de Gitega. Selon eux, ils n’ont pas été consultés en matière de construction de ce monument et son emplacement. D’après ces opposants, ce mémorial est prévu dans les Accords d’Arusha et des consultations devraient être menées pour se convenir sur son emplacement et sa forme. Ils accusent le parti CNDD FDD de s’être approprié seul son édification et menacent de ne pas participer à son inauguration. Quant à l’administrateur de Gitega, il dit ne pas connaître le coût des travaux de construction de ce même monument qui a été édifié par le ministère des Travaux Publics.


Superstition
Transfert ce jeudi de la revenante des morts, Jacqueline Mukandutiye, de Kirundo au Centre Neuropsychiatrique de Kamenge.
Jacqueline Mukandutiye, la mystique femme, originaire de la commune Gitobe, qui est réapparue vivante, 3 ans après sa mort, a été acheminée à Bujumbura ce jeudi après son passage au chef-lieu de la province de Kirundo à bord d’une camionnette de la documentation où une foule nombreuse, parmi elle des fonctionnaires, a accouru pour voir de leurs propres yeux la revenante. Selon Réverien Nzigamasabo, gouverneur de Kirundo, une chambre a été aménagée au Centre Neuropsychiatrique de Kamenge en Mairie de Bujumbura. Il ajoute qu’elle ne sera pas logée avec les malades mentaux et sera accompagnée par sa mère ainsi que de sa grande sœur, son mari ayant resté à Kirundo où il a signé une décharge à la province de Kirundo. Son hospitalisation sera assuré par des charismatiques du Foyer de charité de Bujumbura qui effectuent déjà une prière quotidienne pour, d’après eux, sa délivrance. Le gouverneur a précisé que son transfert a été effectué sur demande des hautes autorités du pays.


Le professeur prêtre Liboire Kagabo tente de donner une explication à la réapparition d’une femme à Kirundo trois ans après sa mort.
« La dernière réapparition trois ans après la mort d’une femme à Kirundo ne signifie pas le fait de ressusciter mais plutôt un phénomène lié probablement à la sorcellerie ou à l’anthropophagie. » C’est le point de vue du père Liboire Kagabo, professeur d’université. Ce dernier indique que le phénomène existerait déjà et est appelé « Gusimbura ». D’après lui, c’est le fait qu’une personne est déterrée dans sa tombe par des sorciers après une courte maladie d’ensorcellement. Ces derniers font manger de l’herbe leur victime en projetant de la manger plus tard. Selon le Père Liboire Kagabo, la personne peut échapper à ses bourreaux et retourner à la vie normale.


Bonne gouvernance
Incompréhension et demande d’enquêtes des habitants de Rumonge sur des taxes perçues au port de Rumonge et des projets de développement non réalisés.
La population de Rumonge demande qu’une série d’enquêtes soient menées notamment sur la nature des taxes perçues au port de Rumonge, sur le projet d’extension du courant électrique dans les quartiers de Kanyenkoko et de Birimba et sur l’utilisation des fonds destinés à la replantation de la palmeraie à l’huile de Rumonge. Cette demande de la population de Rumonge survient au moment où le monde entier célèbre la journée internationale de lutte contre la corruption et les malversations économiques.


Santé
Deuxième campagne de vaccination contre la poliomyélite dans tout le pays du 20 au 23 décembre 2010.
Docteur Olivier Kagabo, directeur du Programme Elargi de Vaccination «PEV», annonce la deuxième campagne de vaccination contre la poliomyélite en date du 20 au 23 décembre. Selon lui, cette activité vient renforcer l’immunité des enfants de moins de cinq ans contre le virus source de cette maladie. Durant cette période, le PEV associera les activités de « la semaine mère-enfant » où les femmes enceintes à partir du deuxième trimestre recevront le fer et seront déparasitées de même que les enfants de 1 à 14 ans. Docteur Olivier Kagabo remercie les parents d’avoir répondu massivement à la première vaccination qui s’est déroulée début novembre et demande de faire de même en date du 20 au 23 décembre.


Droits de l’homme
Célébration au Burundi de la journée internationale de la lutte contre la corruption et celle de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Vingt mois déjà viennent de s’écouler après l’assassinat d’Ernest Manirumva, Vice-président de l’OLUCOME. La commission d’enquête sur sa mort n’a pas encore donné la lumière sur les circonstances de sa mort. La société civile, qui animé une conférence de presse ce jeudi matin, s’inquiète toujours de ce retard de la publication du rapport de la commission ad-hoc. Rappelons qu’en cette date du 9 décembre, le monde entier célèbre la journée internationale de lutte contre la corruption et celle de l’anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Communication
Le directeur adjoint du CPJ, en visite au Burundi, prône la dépénalisation des délits de presse.
« Jean Claude Kavumbagu ne devrait pas passer un jour de plus derrières les barreaux. » Déclaration de Robert Mahoney, directeur adjoint du Comité pour la Protection des Journalistes « CPJ ». Dans un point de presse animé ce matin au terme de sa visite, Robert Mahoney dit qu’il y a vice de forme dans le cas de Kavumbagu d’autant plus que les autorités burundaises ont déclaré que le Burundi n’est pas en guerre. Rappelons que le journaliste est accusé de haute trahison dans son article paru dans Net Press où il donne ses observations sur la capacité des forces de l’ordre à contrecarrer les attaques des terroristes Al Shabab. Robert Mohoney prône également la dépénalisation des délits de presse au Burundi qui est déjà appliquée dans plusieurs pays africains. Contrairement à Cheik Kajandi qui a souhaité la fermeture des radios privées, le directeur adjoint du CPJ est convaincu plutôt qu’il ne peut pas y avoir de démocratie sans une presse indépendante et qui parfois fait des analyses.

mercredi 8 décembre 2010

Burundi : Une ONG anti corruption sous la menace du gouvernement

Le gouvernement burundais a dénoncé publiquement les méthodes d'une association locale luttant contre la corruption, qui avait révélé la semaine dernière des malversations autour d'un contrat d'armement entre le Burundi et une société ukrainienne.

L'Observatoire de la lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome) est en quête de popularité, a accusé lundi devant la presse le ministre en charge de la Bonne gouvernance, Jean-Baptiste Gahimbare.

Le ministre a mis en garde l'ONG sur ses responsabilités d'entrave au bon déroulement de l'instruction qui est en cours concernant ce dossier d'achat d'armes.

L'Olucome a dénoncé il y a deux semaines, une affaire de corruption portant sur trois millions de dollars à la faveur d'un contrat d'armement entre le Burundi et une société ukrainienne.

Ces malversations mettent en cause les ministres de la Défense et des Finances, le général Germain Niyoyankana et Clotilde Nizigama, ainsi que le chef d'état-major de l'armée le général Godefroid Niyombare et son adjoint le général Diomède Ndegaya.

Sur les sanctions préconisées par l'Inspection générale de l'Etat, le ministre de la Bonne gouvernance a expliqué qu'il doit d'abord diligenter "d'autres investigations, notamment d'ordre judiciaire".

L'Olucome a déjà révélé plusieurs scandales financiers dont la vente illicite d'un avion présidentiel en 2006.

Le vice-président de l'ONG, Ernest Manirumva, avait été tué à coups de couteaux en avril 2009. La société civile a accusé plusieurs responsables de la police d'avoir organisé cet assassinat toujours non résolu. L'actuel président de l'association a souvent été menacé de mort et a déjà été emprisonné à plusieurs reprises.

Le Burundi a été classé parmi les dix pays les plus corrompus au monde par Transparency international.


Source: AFP

dimanche 5 décembre 2010

Burundi : des soupçons de corruption sur un marché d'armement se confirment

Une ONG burundaise de lutte contre la corruption a produit samedi devant la presse un rapport officiel venant étayer des soupçons de malversations portant sur environ trois millions de dollars à la faveur d'un contrat d'armement entre le Burundi et une société ukrainienne.

"Voici le rapport qui a été produit par l'Inspection générale de l'Etat et qui vient confirmer une malversation grave qui a causé un grand préjudice à l'Etat et qu'on avait révélée il y a quelques jours", a annoncé le président de l'Observatoire de la lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome), Gabriel Rufyiri.

"Selon ce rapport, le montant qui s'est volatilisé est d'environ trois millions de dollars sur un total de près de six millions de dollars, comme on l'avait dénoncé, et les responsables de ce gâchis ont acheté du matériel défectueux", a poursuivi M. Rufyiri.

"Ce document met en cause, comme on l'avait dit, les ministres de la Défense et des Finances, le général Germain Niyoyankana et Clotilde Nizigama, ainsi que le chef d'état-major de l'armée le général Godefroid Niyombare et son adjoint le général Diomède Ndegeya et il recommande que cet argent revienne dans les caisses de l'Etat et que les responsables soient poursuivis", a-t-il ajouté.

Le document de 15 pages est intitulé "Résumé exécutif du rapport définitif de contrôle de la gestion du marché d'acquisition du matériel (militaire) auprès de la société Cranford trading (inc) par le ministère de la Défense nationale et des anciens combattants durant la période 2008-2010".

Le rapport de l'Inspection générale "recommande (...) le recouvrement par toutes voies légales" des montants détournés ainsi que "des actions correctives et une poursuite judiciaire" à l'endroit des responsables présumés.

"Nous demandons au président Pierre Nkurunziza qu'il prenne les mesures adéquates, comme recommandé par l'Inspection générale. Ce sera dans la suite logique de la tolérance zéro contre la corruption qu'il a déclarée lors de son investiture" en septembre, a appelé M. Rufyiri.

Selon des sources concordantes, la société ukrainienne est un fournisseur régulier de matériel militaire pour l'armée burundaise.

S'appuyant sur des documents internes à l'armée burundaise, l'Olucome avait dénoncé ces malversations la semaine dernière. Le porte-parole du ministère de la Défense et de l'armée, le colonel Gaspard Baratuza, avait alors refusé de commenter ces accusations, expliquant que le dossier n'avait pas encore été porté à sa connaissance.

L'Olucome a déjà révélé plusieurs scandales financiers dont la vente illicite d'un avion présidentiel en 2006.

Le vice-président de l'ONG, Ernest Manirumva, avait été tué à coups de couteau en avril 2009. La société civile a accusé plusieurs responsables de la police d'avoir organisé cet assassinat toujours non résolu. L'actuel président de l'association a souvent été menacé de mort et a déjà été emprisonné à plusieurs reprises.

Le Burundi, qui sort d'une longue guerre civile, a été classé parmi les dix pays les plus corrompus au monde par Transparency international.


Source: AFP

mardi 30 novembre 2010

Bujumbura a refusé de recevoir une délégation des droits de l’Homme

Refus des autorités nationales de rencontrer la délégation de l’Observatoire

L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de l’Organisation mondiale contre la torture et de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) a mandaté une mission internationale d’enquête au Burundi du 14 au 21 novembre 2010, composée de Olivier Foks, avocat au barreau de Paris, et Damien Chervaz, avocat au barreau de Genève, afin d’évaluer la situation des défenseurs des droits de l’homme au Burundi en cette période post-électorale.

La délégation a pu rencontrer les acteurs principaux de la société civile burundaise, des représentants de divers médias, plusieurs avocats travaillant sur des dossiers jugés sensibles, des membres de l’appareil judiciaire burundais, ainsi que des membres des représentations diplomatiques. A l’occasion d’un déplacement à Gitega, les chargés de mission ont également pu rencontrer des représentants de la société civile, le gouverneur de la province ainsi que des autorités de police de cette ville.

En revanche et malgré les demandes officielles d’entretiens transmises avant le début de la mission, aucune autorité gouvernementale n’a donné de réponse favorable aux demandes de rendez-vous formulées par la délégation. Par ailleurs, les chargés de mission regrettent de ne pas avoir eu accès à la prison centrale de Mpimba (Bujumbura). En effet, malgré l’obtention d’une autorisation écrite du Directeur général des Affaires Pénitentiaires, le Directeur dudit établissement pénitentiaire a refusé à deux reprises l’entrée de la prison, le 19 novembre 2010 « pour cause de sport » et le lendemain matin, le 20 novembre 2010, au prétexte qu’il ne travaillait pas ce jour là.

La mission a pu recueillir des informations précises sur la détention actuelle ou passée de plusieurs journalistes et sur les raisons de ces incarcérations pour conclure à leur caractère arbitraire au regard du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. A cet égard, l’Observatoire est particulièrement préoccupé par la détention préventive de Jean-Claude Kavumbagu, Directeur du journal en ligne Netpress. Ce dernier est en effet détenu depuis plus de quatre mois pour la rédaction d’un article de presse remettant en question la capacité de l’armée et des forces de police burundaises de prévenir une éventuelle attaque du groupe islamiste somalien Al Shabab qui revendique l’attentat terroriste perpétré en Ouganda.

La délégation a également réuni de nombreux témoignages circonstanciés sur l’existence de menaces récentes proférées à l’encontre de représentants de différentes organisations de défense des droits de l’Homme ayant dénoncé des faits impliquant des personnalités proches du pouvoir.

À cet égard, l’Observatoire exprime sa vive inquiétude relativement aux diverses pressions et menaces de mort exercées à l’encontre de M. Gabriel Rufyiri, Président de l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (OLUCOME) et de son épouse, ainsi que de M. Pierre-Claver Mbonimpa, Président de l’Association pour la protection des droits humains et des personnes détenues (APRODH). Ces derniers demandent notamment la poursuite et le jugement des auteurs présumés de l’assassinat, en avril 2009, d’Ernest Manirumva, ancien Vice-président de l’OLUCOME. L’Observatoire rappelle que le procès portant sur l’assassinat d’Ernest Manirumva, qui aurait dû s’ouvrir il y a plusieurs mois devant la Cour d’appel de Bujumbura siégeant en juridiction de premier degré, a été reporté sous prétexte du retard pris dans la délivrance des citations aux prévenus non détenus.

Il ressort par ailleurs de la mission d’enquête que les autorités burundaises tentent d’entraver le bon fonctionnement de certaines associations de défense des droits de l’Homme, et en particulier l’APRODH ainsi que le Forum pour le renforcement de la société civile (FORSC), en remettant en cause leur constitution légale et en menaçant de suspendre leurs dirigeants élus. Enfin, les chargés de mission ont été informés de l’existence de propositions de loi visant à réformer la réglementation portant sur les associations à but non lucratif et à créer une commission nationale des droits de l’Homme. L’Observatoire portera une attention particulière au suivi de l’ensemble de ces dossiers.

L’Observatoire, qui publiera un rapport de mission début 2011, rappelle que ces faits s’inscrivent dans une situation post-électorale extrêmement tendue où le parti au pouvoir cherche à réduire au silence toute critique sur les modes de gouvernance et les conditions d’organisation des élections. Cela se traduit par la multiplication des arrestations et détentions arbitraires, l’exil des principaux dirigeants politiques d’opposition et l’assassinat de militants politiques du parti au pouvoir et de l’opposition. Dans ce contexte, l’assimilation par le pouvoir des défenseurs aux militants politiques est particulièrement inquiétante pour la poursuite de leurs activités et leur sécurité.


Source: FIDH

dimanche 28 novembre 2010

Après les élections de 2010, le choix entre sortir ou rentrer dans la crise

Prof. Christophe Sebudandi,
Consultant de l'OAG
Presque tous les observateurs attentifs à l'évolution du Burundi depuis les élections de 2010, s'accordent sur le fait qu'une crise politique est désormais ouverte. Les divergences pourraient se situer seulement sur les directions qu'elle prendra, politique, ou évoluer progressivement vers une violence réduite ou généralisée.

Le rapport complet du Consultant de l'OAG.

Jusqu'à présent, ce qui semble cruellement manquer, c'est la capacité des acteurs et des institutions, à gérer et résoudre de manière pragmatique et pacifique, le conflit né du contentieux électoral. Très justement, par rapport à ce type de problématique, l'ancien secrétaire Général des Nations Unies, Kofi Annan , faisait le constat suivant "au cour de pratiquement tous les conflits civils, il y a la question de l'Etat et de son pouvoir, de savoir à qui il échoit et comment il s'exerce. Aucun conflit ne peut se résoudre sans répondre à ces questions, et de nos jours, les réponses doivent presque toujours être démocratiques - ne serait-ce que dans les formes (....) La démocratie se pratique de bien des façons et aucune n'est parfaite. Mais dans le meilleur des cas, elle offre une méthode pour gérer et régler les différends sans violence et dans un climat de confiance mutuelle".

Vraisemblablement, le consensus dégagé au sein des institutions autour de la récente désignation de l'Ombusdman laisse augurer de pratiques, où le contrôle entre les pouvoirs risque d'être réduit à néant. Alors que depuis le début de la législature passée, beaucoup de voix s'étaient élevées pour réclamer la mise en place de l'Ombudsman, les raisons du blocage étaient restées mystérieuses. Au vu de ce qui vient de se passer, l'hypothèse qui peut être émise est que le parti au pouvoir, ne pouvant disposer de la majorité des trois quarts, exigée par la Constitution, a préféré temporiser, en attendant que cette condition soit peut-être un jour réunie.

Le contraste entre les blocages, jadis constatés, et l'empressement mis dans la désignation de l'Ombudsman ainsi que le profil du candidat choisi, montrent que les obstacles tant redoutés étaient enfin levés. Le parti au pouvoir ne voulait prendre aucun risque en désignant quelqu'un qu'il ne contrôlait pas, à la tête d'une institution dotée d'énormes pouvoirs de contrôle . Pour la désignation de l'Ombudsman, devenu candidat unique, hormis les protestations des députés de l'UPRONA et des représentants des Batwa, le processus s'est effectué dans un unanimisme total. Alors que des doutes pouvaient être permis sur l'adéquation du profil aux conditions requises, surtout en ce qui concerne le niveau d'étude, l'expérience pertinente, l'indépendance et l'intégrité, les parlementaires n'ont eu de cesse qu'à utiliser leur majorité pour désigner le candidat désigné par le parti.

En ce qui concerne l'indépendance de l'appareil judiciaire, c'est le statu quo qui semble prévaloir. Juste après les élections communales, l'appareil judiciaire a été mis à contribution dans les tracasseries, la répression et l'arrestation d'opposants politiques réels ou supposés.

L'emprisonnement de membres de l'opposition et de journalistes, souvent sur base de motifs non fondés ou parce que ceux-ci ont fait usage de leurs droits d'expression ou d'opinion est caractéristique de cette instrumentalisation du judiciaire par l'Exécutif. L'incapacité d'instruire et de juger rapidement et équitablement dans les affaires, où des présomptions sérieuses pèsent sur des personnes influentes au sein de l'exécutif, est un autre signe d'une complète dépendance du judiciaire. Parmi tant d'autres, le dossier de l'assassinat d'Ernest Manirumva en est l'illustration la plus emblématique.

Corruption et malversations économiques : la tolérance zéro à l'épreuve des faits

En vue de mettre fin aux pratiques généralisées de corruption, observées lors du précédent mandat, le Président de la République a déclaré la tolérance zéro face à la corruption, en ces termes : "Nous proclamons déjà la tolérance zéro à tous les coupables d'actes de corruption, de malversations économiques et d'autres infractions connexes. Que cela ne soit pas compris comme un simple slogan". Dans le dispositif de lutte contre la corruption, l'affirmation de la volonté politique occupe une place importante, surtout que lors de la législature passée, même le discours fustigeant la corruption était devenue rare.

Cette volonté du Président a été vite accompagnée par des actions du nouveau Ministre à la Présidence chargée Bonne Gouvernance et de la Privatisation, principalement à travers une campagne médiatique contre la corruption. Pour donner l'exemple, deux dirigeants des société para étatiques, la Société Sucrière du Moso (SOSUMO) et l'Office des Transports du Burundi (OTRACO) ont été mis sous les verrous pour cause de corruption et de malversations économiques. Après ce coup d'éclat, aucune autre action visible, n'a été entreprise, laissant penser à une sorte de "bouc-émissairisation".

Alors que dans le cas de la SOSUMO, le Directeur Général avait vraisemblablement bénéficié de l'appui actif de l'ancien 2ème Vice-président de la République, Gabriel Ntisezerana, contre la Ministre du Commerce et de l'Industrie d'alors, Madame Euphrasie Bigirimana, celui-ci s'en est tiré par un communiqué de son ancien porte-parole, le disculpant entièrement. Tout simplement, ce dernier a affirmé que le deuxième Vice-président aurait été trompé sur la santé financière de l'entreprise. Cet argument est peu crédible car le deuxième Vice-président disposait de tous les moyens nécessaires pour obtenir toute information souhaitée. Par ailleurs, l'autorité de tutelle et les média avaient largement fait état d'allégations de corruption au sein de la SOSUMO et ces éléments pouvaient être consultés. Au contraire, ces autorités et ces médias ont été mis sur la touche.


Source: OAG

mardi 23 novembre 2010

Burundi : Droits humains bafoués après les élections


Les journalistes, la société civile et les partis de l’opposition sont victimes de harcèlement et de restrictions


(Nairobi, le 23 novembre 2010) - À la suite des élections locales et nationales agitées qui se sont déroulées au Burundi de mai à septembre 2010, la société civile, les médias et les partis d'opposition sont soumis à une répression accrue, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd'hui.

Le rapport de 75 pages, intitulé « Des portes qui se ferment ? Réduction de l'espace démocratique au Burundi », décrit les exactions commises, notamment des actes de torture, des arrestations arbitraires, l'interdiction d'activités de l'opposition, ainsi que le harcèlement des associations de la société civile. Human Rights Watch a appelé le gouvernement à mettre fin à ces exactions et à renforcer les mécanismes institutionnels visant à promouvoir l'obligation, pour les agents du gouvernement et les forces de sécurité, de rendre compte de leurs actes.

« Les élections étant terminées, l'occasion idéale se voit offerte au gouvernement burundais de tendre la main aux personnes exprimant leur désaccord et d'œuvrer avec eux pour bâtir un État davantage tourné vers l'intégration de tous et le respect des droits humains », a souligné Rona Peligal, directrice de la division Afrique de Human Rights Watch. « Or nous assistons plutôt à l'arrestation de journalistes et de membres des partis de l'opposition, ainsi qu'au harcèlement de la société civile, ce qui anéantit l'espoir de voir le Burundi prendre un nouveau départ. »

Le rapport est basé sur plus de 100 entretiens avec des journalistes, des militants de la société civile, des membres des partis de l'opposition, des responsables gouvernementaux, des diplomates et des observateurs électoraux. Il décrit les efforts croissants déployés par les autorités burundaises pour réduire au silence les voix dissidentes avant, pendant et depuis les élections.

Le gouvernement a reconnu les résultats d'un « congrès de parti » illégal tenu par des membres dissidents du principal parti d'opposition, les Forces Nationales de Libération (FNL), au cours duquel les dirigeants des FNL ont été remplacés par des personnes conciliantes envers le parti au pouvoir. Le gouvernement a par ailleurs interdit à une coalition de partis d'opposition, l'Alliance des Démocrates pour le Changement (ADC-Ikibiri), de mener des activités. Les journalistes et les militants de la société civile qui expriment des opinions critiques sont étiquetés comme étant des opposants politiques et font l'objet d'arrestations et de menaces.

Le gouvernement a montré quelques signes d'ouverture, a indiqué Human Rights Watch. Il a récemment exprimé sa volonté d'engager un dialogue avec Human Rights Watch pour la première fois depuis l'expulsion en juin dernier, en pleine période électorale, de la chercheuse de l'organisation en poste au Burundi. Il a également pris quelques mesures visant à la mise en place de mécanismes institutionnels chargés de réclamer des comptes pour les violations des droits humains.

Néanmoins, dans l'ensemble, les restrictions visant l'expression publique et l'activité politique se sont intensifiées, cette escalade commençant peu de temps après que les partis de l'opposition eurent rejeté les résultats des élections communales de mai. Après la victoire écrasante du parti au pouvoir, le Conseil National pour la Défense de la Démocratie-Forces pour la Défense de la Démocratie (CNDD-FDD), les partis de l'opposition ont affirmé qu'il y avait eu des fraudes massives et ont boycotté les élections législatives et le scrutin présidentiel qui ont suivi. Le ministre de l'Intérieur, Édouard Nduwimana, a réagi en interdisant toutes les activités des partis ne prenant pas part à l'élection présidentielle. Le boycott a fait du président en exercice, Pierre Nkurunziza, le seul candidat à la présidence ; il a été réélu pour un second mandat en juin.

Pendant les élections, les autorités gouvernementales ont arrêté plusieurs centaines de membres de l'opposition. Certains avaient participé à des activités violentes, entre autres une série d'attaques à la grenade lors de la campagne pour la présidentielle et les législatives. Mais d'autres ont été arrêtés arbitrairement. Certaines de ces personnes détenues ont déclaré à Human Rights Watch et à d'autres organisations qu'elles avaient été torturées. Le gouvernement a imposé illégalement des restrictions à la liberté de voyager à l'encontre d'au moins deux membres de l'opposition.

Le gouvernement a également pris pour cible les journalistes et la société civile. Quatre journalistes ont été arrêtés entre juillet et novembre. L'un d'eux, Jean Claude Kavumbagu, est toujours emprisonné et inculpé du chef de trahison pour avoir publié un article qui critiquait les services de sécurité de l'État. Des journalistes et des défenseurs des droits humains engagés dans une campagne réclamant la justice pour Ernest Manirumva, un militant anti-corruption tué en avril 2009, ont fait l'objet de surveillance et de menaces de mort, en particulier après que la Cour d'appel de Bujumbura eut tenu une première audience publique dans le cadre de ce procès en juillet.

Ce climat d'intimidation a persisté après les élections. Le 20 octobre, le porte-parole de la police, Pierre Channel Ntarabaganyi, a menacé d'arrêter Pierre Claver Mbonimpa, président de l'Association pour la Protection des Droits Humains et des Personnes Détenues (APRODH), après que ce dernier eut accusé la police d'avoir commis des exécutions extrajudiciaires.

En septembre, des agents du Service National de Renseignement ont arrêté et maintenu en détention Faustin Ndikumana, un membre du personnel de la Radio Publique Africaine (RPA), sur la base de chefs d'accusation douteux. Sept autres membres du personnel de la RPA ont été interrogés par les autorités judiciaires en septembre et octobre, dans ce qui s'apparente à des actes de harcèlement.

L'espace dont disposent les partis de l'opposition pour mener leurs activités politiques demeure restreint. Dans la foulée des élections, certains membres des FNL et d'autres partis de l'opposition se sont repliés dans les régions forestières qui servaient de bases rebelles lors de la guerre civile qu'a connue le Burundi de 1993 à 2009, ainsi que de l'autre côté de la frontière, en République démocratique du Congo. Depuis le mois de septembre, ils ont mené des attaques sporadiques contre des cibles policières et militaires et contre des civils associés au CNDD-FDD. En guise de réponse, les autorités ont arrêté plusieurs dizaines de membres des partis de l'opposition du chef de « participation à des groupes armés », dans certains cas sans avancer aucune accusation spécifique de délit.

Des membres du parti au pouvoir et de l'opposition ont été tués pendant et après les élections, lors d'attaques apparemment à caractère politique. Depuis septembre, au moins 18 cadavres ont été découverts dans la rivière Rusizi, près de Bujumbura. Parmi eux se trouvaient les corps de trois membres des FNL qui avaient été arrêtés en octobre, ce qui a poussé les Nations unies et l'Union européenne à joindre leurs voix à celle de l'APRODH, l'organisation burundaise de défense des droits humains précitée, pour condamner ce qui s'apparente à des exécutions extrajudiciaires.

« La résurgence de groupes armés qui commettent des exactions, entre autres des meurtres de civils, représente un réel défi pour le gouvernement sur le plan sécuritaire», a relevé Rona Peligal. « Néanmoins la menace posée par les groupes armés ne justifie ni les exécutions extrajudiciaires ni les arrestations arbitraires. »

Le rapport identifie quelques développements positifs. Certains responsables du gouvernement ont entretenu un dialogue constructif avec la société civile et les partis de l'opposition, a souligné Human Rights Watch. En juin, un tribunal de la province de Muramvya a donné un exemple rare d'indépendance judiciaire en reconnaissant trois policiers coupables de mauvais traitements commis en 2007 sur des membres présumés des FNL et d'autres civils, même si les policiers n'ont pas encore été incarcérés.

Les autorités judiciaires ont promis d'ouvrir une enquête au sujet d'accusations de torture et d'exécutions extrajudiciaires. Le gouvernement a également mis en place un ombudsman chargé de traiter les plaintes publiques déposées à l'encontre d'agents de l'État. Mais la personne nommée à ce poste est un haut fonctionnaire du parti au pouvoir, ce qui soulève des inquiétudes quant à son aptitude à rester neutre dans la gestion des plaintes présentant un caractère politique.

Les gouvernements étrangers bailleurs de fonds ont encouragé le Burundi à respecter les droits des journalistes et des militants de la société civile, a indiqué Human Rights Watch. D'autres pays de la région ont incité le Burundi à honorer ses promesses et à instaurer des mécanismes institutionnels plus forts pour protéger les droits humains. Toutefois, frustrés par la décision de l'opposition de boycotter des élections dans lesquelles la communauté internationale avait énormément investi, bon nombre de ces pays n'ont pas insisté outre mesure pour que le gouvernement respecte les droits des partis de l'opposition.

« Si le Burundi veut que le monde voit en lui une démocratie, ses dirigeants doivent résister à la tentation de gouverner comme s'il s'agissait d'un État de facto à parti unique, et doivent plutôt garantir un espace de liberté à l'opposition politique et aux autres voix dissidentes », a souligné Rona Peligal. « Les bailleurs de fonds internationaux et les pays voisins du Burundi devraient faire clairement comprendre au parti au pouvoir qu'il doit travailler en collaboration avec les voix critiques au lieu de les réduire au silence. »


Source: HRW

Les informations du 22 novembre 2010

Sécurité
Echange de tirs entre les forces de l’ordre et des hommes armés à Kabezi ce dimanche soir.
Un homme a été tué suite aux affrontements entre un groupe d’hommes armés qui a croisé une patrouille des militaires en commune de Kabezi, province de Bujumbura dans la nuit de ce dimanche vers 21h du soir. Et la victime était habillée en tenue d’exercice militaire. Selon la population, d’autres personnes seraient mortes ou blessées à voir le sang qui gisait par terre et le bruit assourdissant des armes dans cette nuit.

Meurtre d’un quinquagénaire à Bwambarangwe en province de Kirundo.
Un vieillard de plus de 50 ans a été tué, lapidé sur la colline Mutarishwa en commune Bwambarangwe en province de Kirundo, la nuit de ce dimanche vers 21h. Les sources policières sur place précisent que ce crime est lié au banditisme et les présumés coupables du forfait, parmi eux ses voisins, sont entre les mains de la police.

Des jeunes arrêtés en pleine réunion en brousse à Mwaro.
15 personnes sont détenues depuis ce samedi dans les différents cachots de la province Mwaro. Ils sont accusés par la police d’avoir tenu une réunion dans la brousse sans l’autorisation de l’administration. Mais de leur côté, ces personnes arrêtées indiquent qu’ils étaient en réunion pour fonder une association d’entraide mutuelle. Et à la question de savoir pourquoi une réunion en brousse, ces jeunes ont répondu qu’ils étaient encore dans les travaux communautaires. Et dans un cahier que la police a trouvé sur eux, il était marqué une réunion du 18 août pour fonder une association nommée « Twiyungunganye mu bukene turimwo » (entraidons-nous dans la pauvreté). Signalons que les autorités policières et administratives signalent l’existence des bandits armés dans cette région.

Justice
Les propriétaires fonciers de Gasenyi ne sont pas d’accord avec l’indemnisation de 2500 Fbu par mètre carré et ont bloqué les activités d’expropriation ce lundi.
Les activités d’évacuation des biens et des personnes se trouvant dans les propriétés des habitants de Gasenyi, zone Rubirizi, commune Mutimbuzi de la province de Bujumbura n’ont pas eu lieu ce lundi comme prévue. Les habitants, solidaires, ont empêché toute activité d’expropriation dans leur propriété, pour cause, l’indemnité promise de 2500 Fbu par mètre carré n’est pas juste et proportionnelle. Ils demandent également au gouvernement la réhabilitation de la commission d’enquêtes sur l’indemnisation car la précédente a été dissoute. Pour l’administrateur de la commune Mutimbuzi, des études devraient être menées pour mieux fixer l’indemnité appropriée. Mais Sébastien Ntirampeba, directeur de la planification, qui était sur place, n’a pas voulu s’exprimer sur cette question d’indemnité.

Le SYMABU dénonce l’ingérence du chef de cabinet à la deuxième Vice-présidence de la République dans le judiciaire.
Le Syndicat des Magistrats du Burundi « SYMABU» se demande par quelle prérogative Gabriel Toyi, chef de cabinet à la deuxième Vice-présidence, s’arroge le pouvoir d’arrêter un citoyen à l’endroit d’Anne Marie Kaneza qui a été acquittée par le Tribunal de Grande Instance mais 13 jours après elle a été de nouveau arrêtée par la police accusée d’attentat contre les personnes. Cela arrive au moment où Pierre Nkurunziza, président de la République, reconnaît l’indépendance de la magistrature comme signe d’une bonne gouvernance. André Nyabenda, président de la Cour suprême interrogé à propos a renvoyé les journalistes à son porte-parole qui n’a pas pu être joint.

Surpopulation carcérale à la prison de Ngozi, source de plusieurs maux.
Les détenus de la prison de Ngozi sont confrontés à plusieurs problèmes de logement, de santé et ceux liés à la lenteur des procès. La plupart des fois, ils ne sont pas jugés par manque de moyens de transport des magistrats. Signalons que cette prison compte actuellement 1683 prisonniers alors que sa capacité d’accueil est de 400 compartiments.

Politique
Le président du Conseil économique et social plaide pour la législation du travail des domestiques.
« Les lois régissant les travailleurs domestiques doivent être mises en place car un domestique est aujourd’hui engagé avec un maigre salaire et par après il est souvent renvoyé sans façon. » C’est le constat de Gérard Nibigira, président du Conseil économique et social. Il demande au gouvernement burundais, à l’Assemblée Nationale et au Sénat burundais de se pencher sur la question de cette catégorie de travailleurs oubliés car, selon lui, ce sont des employés comme les autres. Gérard Nibigira s’est exprimé au cours d’une conférence régionale organisée par l’Association CAD « Twese twoterimbere »( nous pouvons tous atteindre le bien être) où 6 pays africains regroupés dans l’Association Day International y participent.

L’OAG et un consultant indépendant font l’état des lieux de la décentralisation.
Salasiel Muntunutwiwe, un consultant indépendant trouve que l’état des lieux de la décentralisation au Burundi est relativement bon. Il a fait ce constat lors d’un atelier organisé ce lundi à l’Hôtel Safari Gate par l’Observatoire de l’Action Gouvernementale « OAG ». Et selon l’OAG, le processus de décentralisation au Burundi est en état d’avancement satisfaisant. En effet, un certain nombre de lois et de décrets ont été élaborés afin d’assoir ce processus. Toutefois l’OAG déplore la non-application de la volonté politique manifeste favorable à une culture de la bonne gouvernance et d’hommes motivés par la naissance d’un nouveau champ administratif respectueux du citoyen burundais. Quand à la décentralisation de la gestion des communes en Mairie de Bujumbura, le chemin est encore long et beaucoup de défis sont à relever car la Mairie tient toujours en main les finances des communes urbaines. L’OAG demande au gouvernement de mettre en place une loi qui va régir la gestion des communes urbaines en favorisant la décentralisation indispensables au développement. A la société civile, l’OAG recommande la promotion et le renforcement de la création et l’existence d’une société civile locale car, selon l’OAG, le travail de décentralisation ne peut pas se réaliser aussi longtemps que les mœurs politiques restent telles qu’elles sont actuellement. Enfin, à la population bénéficiaire d’être consciente que le développement communal dépend du paiement effectif des taxes et impôts.

Travaux publics
Le pont Muha au sud de la capitale Bujumbura s’est écroulé depuis jeudi dernier.
La direction générale de l’Offices des Routes tranquillise les passagers et les piétons empruntant la route de l’Avenue du Large que d’ici deux semaines, elle aura réhabilité provisoirement le pont Muha. Signalons que la circulation est bloquée sur cet axe depuis ce jeudi car les passagers sont obligés de prendre la route Rumonge pour se rendre dans le centre ville. Rappelons qu’un autre pont sur la rivière Nyabagere au nord de la ville de Bujumbura s’est coupé en deux et reste impraticable depuis plus de quatre mois.

Economie
Quelques conseils d’un professeur assistant à l’Université de Ngozi pour la création d’emploi.
« L’association en groupes multidisciplinaires et l’interaction entre le gouvernement, les acteurs économiques et les jeunes sans emploi et le suivi-évaluation », tels sont les éléments indispensables dans l’élaboration des stratégies de création d’emploi selon Eric Uwimana, professeur assistant en Economie à l’Université de Ngozi. D’après lui, le gouvernement devrait aider ces associations de jeunes de plusieurs formations à obtenir les crédits car ils n’ont pas de garanties à présenter dans les banques commerciales et après, il faut procéder au contrôle des projets quant à leur réalisation.

lundi 22 novembre 2010

Les informations du 20 novembre 2010

Sécurité
Crépitement d’armes à Rohero ce samedi matin.
Des coups de feu ont été entendus, ce samedi matin, dans le quartier Mugoboka de la commune urbaine de Rohero. La police dit avoir été à la poursuite d’un homme armé. Mais jusqu’au moment où nos reporters étaient sur les lieux, elle ne l’avait pas encore appréhendé. Arthémon Nzitabavuga, Commissaire de police en Mairie de Bujumbura, , signale qu’il n’y a pas eu de dégâts ni humain ni matériel. Mais la population de la place affirme avoir vu un policier évacué par la voiture du Commissaire. Il aurait été blessé selon la même source.

La police tire pour mater une tentative d’évasion à la prison centrale de Mpimba. Bilan : un prisonnier blessé.
Plusieurs coups de feu ont été entendus entre une heure et deux heures du matin de ce samedi aux alentours de la prison centrale de Mpimba en commune Musaga. Selon des sources à l’intérieur de la prison, les forces de l’ordre ont tiré pour empêcher certains prisonniers à s’évader. Selon les mêmes sources, un prisonnier a reçu une balle perdue au niveau de la cuisse. Le directeur de la prison a été joint sans succès.

Panique de la population de la colline Kabumba après la libération de trois hommes qu’elle avait dénoncés à la police. Ces derniers promettent de se venger.
La population de la colline Kabumba se dit inquiète de la libération de trois hommes soupçonnés d’être des malfaiteurs. Ces hommes avaient été appréhendés par la police en complicité avec la population et voilà que deux jours après ils sont libérés. Ces hommes jurent par tous les diables qu’ils vont se venger contre toute personne qui les a dénoncé à la police. Et depuis leur libération, il y a eu recrudescence du vol. Information confirmée par les autorités administratives locales qui s’inquiètent sur la sécurité de la population après la libération de ces hommes, anciens combattants du FNL et aujourd’hui agents informateurs des services de renseignements d’après les habitants des alentours.

Situation confuse d’insécurité dans Bujumbura Rural où des corps découverts sans vie commencent à être identifiés.
Certaines identités des personnes disparues ou dont leurs cadavres ont été retrouvés dans la zone Benga, commune Isare commencent à être connues. C’est l’exemple de Juma Havyarimana qui avait été élu conseiller communal de Mubimbi pour le compte du parti FNL. Après que son parti ait boycotté les élections, Juma Havyarimana a aussi adopté la politique de son parti. Mais à ce moment, il a été considéré comme un malfaiteur et a disparu par la suite. Certains l’ont vu dernièrement le 12 novembre de ce mois et ces derniers disent que c’est les militaires qui l’ont arrêté en compagnie d’un autre homme sur la colline Kababazi. Après deux jours, le corps de l’autre homme a été découvert sans vie. Alors que les proches de Juma Havyarimana croyaient qu'il était mort, ses camarades l’ont récupéré blessé et l’ont caché dans un ménage à Kababazi.

Toujours au niveau sécuritaire dans cette localité, la population dit en privé qu’il y a une rébellion qui est en train de naître mais le chef de zone Benga affirme que ce sont des voleurs. Des sources auprès des corps de sécurité indiquent que des hommes armés ont commencé à se faire remarquer au mois de septembre et ces derniers se promènent en groupe de 10 où trois ou quatre parmi eux sont armés. Selon toujours ces sources, aucun administratif ne peut signaler qu’il y a des rebelles dans son coin car on lui demanderait si c’est lui qui les a formé. Le porte-parole de l’armée a été joint sans succès.

Menaces de mort sur une famille d’une fillette violée après la libération du présumé violeur.
Un parent de la commune Butihinda en province de Muyinga du nom d’Albert Nzeyimana demande aux autorités judicaires de se saisir du dossier d’un commerçant répondant au nom de Selemani Ciza qui a violé son enfant de 13 ans. Ce présumé violeur avait été arrêté, mais n’est resté en prison que pendant deux semaines seulement, libéré par le Parquet de Muyinga. Par contre, des menaces de mort continuent à peser sur la victime. Le papa pointe du doigt le procureur de la République à Muyinga et les administratifs à la base pour avoir libéré le commerçant. Mais selon des sources sur place, le commerçant a été relâché faute de preuves suffisantes. Signalons que l’enfant a été déplacé à Kirundo pour sa sécurité.

Monarchie
Levée de deuil définitive à Gitega de la dernière Reine du Burundi, épouse du Roi Mwambutsa Bangiricenge et mère du dernier Roi du Burundi.
Déroulement ce samedi à Gitega des cérémonies de levée de deuil définitive de la dernière Reine du Burundi, Baramparaye, épouse du Roi Mwambutsa Bangiricenge qui a régné près d’un demi siècle sur le Burundi avec à ses côtés la tutelle belge. Elle était née en 1927 d’après sa sœur et était la mère de Ntare V, dernier Roi du Burundi. Les cérémonies se déroulent à côté de son palais à Gitega où elle a été ensevelie. Les personnes qui ont côtoyé cette Reine gardent en mémoire l’amour de celle-ci envers autrui sans distinction aucune.

Justice
9 ans après l’assassinat de Kassi Manlan, représentant de l’OMS au Burundi, les meurtriers courent toujours.
20 novembre 2001- 20 novembre 2010, voilà 9 ans déjà jour pour jour après l’assassinat du médecin ivoirien Kassi Manlan. Le corps de ce représentant de l’OMS à Bujumbura a été retrouvé le lendemain au bord du lac Tanganyika tout près du Cercle nautique. Les circonstances du meurtre de ce fonctionnaire onusien restent floues. Rappelons que les prévenus dans ce dossier ont été acquittés il y a un certain temps et les observateurs se demandent toujours qui a tué cet homme et pourquoi.

Santé
Un spécialiste rwandais déconseille les fours qui fabriquent du charbon de bois nuisible à la santé et promet d’introduire de nouvelles techniques.
Un appel est lancé à l’endroit des charbonniers utilisant encore les techniques traditionnelles dans la préparation du charbon de bois. Selon le spécialiste Fabien Kayitare de l’International Fertility Development Center « IFDC-Rwanda », la fumée qui sort des fours cause des maladies. Selon ce dernier, cette fumée est comparable à celle du tabac. De ce faire, Fabien Kayitare demande aux charbonniers d’apprendre et d’appliquer les techniques modernes lors de la préparation du charbon. Ce spécialiste de l’IFDC-Rwanda s’est exprimé après une analyse faite à l’endroit des charbonniers n’ayant pas encore appris des techniques modernes. L’IFDC-Rwanda promet de transmettre ces connaissances modernes de production du charbon qui consistent à utiliser les cheminés.

Société civile
Sensibilisation du BINUB sur la réactualisation de la maquette de la base des données des associations de la société civile.
Il est prévu dans les délais futurs la réactualisation de la maquette de la base des données des associations de la société civile au Burundi. C’est dans cette optique que le Bureau Intégré des Nations Unies au Burundi a organisé un atelier de sensibilisation à l’intention des représentants des associations œuvrant au Centre-Est du pays. Cette activité s’est déroulée à Gitega en dates du 17 au 18 novembre de l’année en cours. Au cours de cette actualisation de la maquette, des fiches d’identification de ces associations seront élaborées pour mieux comprendre le domaine d’intervention et les moyens financiers qu’il faut pour l’application des objectifs.

Coopération militaire
Prochaine visite au Burundi du chef de la défense belge en date du 22 au 24 novembre dans le cadre de la coopération militaire.
Le Général Delcourt sera dans nos murs entre le 22 et le 24 novembre pour une visite qui s’inscrit dans le cadre de la poursuite du partenariat militaire entre le Burundi et la Belgique depuis 2006. Ce Général belge se rendra à l’Institut Supérieur des Cadres Militaires « ISCAM » et au Groupement des Etudes Supérieures Militaires où il participera à la remise des brevets aux nouveaux instructeurs en management de ce groupement des sessions 2009 et 2010. Des certificats seront également remis aux officiers militaires lauréats de la formation spécifique aux missions de la paix qui ont été formés par des professeurs et officiers belges.

Economie
Les concepteurs de projets indiquent que la viabilité de ces derniers ne nécessite pas de grands moyens mais de la volonté.
Des personnes avec de gros capitaux ou sans moyens suffisants peuvent monter des projets jusqu’à embaucher un nombre important d’employés. C’est les témoignages de certains propriétaires d’ateliers privés dans la province de Gitega. Pour ces derniers, il faut d’abord aimer le métier que l’on souhaite faire puis concevoir le projet et foncer. Et si les moyens financiers font défaut, on peut se regrouper en association. Jean Claude Ntatangwa a appris la mécanique à l’Ecole Technique de Kamenge « ETS» et possède un garage à Gitega dénommé Quick services. Il a déjà à ses côtés 14 aide-mécaniciens. Quant à Esperance Ndayishimiye, elle avait crée un centre de formation en décors mais les apprentis n’ont pas voulu payer les frais y relatifs. Elle demande aux bienfaiteurs d’encourager de telles initiatives.

Education
Tour de l’Abbé Eugène Nsanzerugeze dans les écoles secondaires pour dissuader les élèves à ne plus tricher.
Les confessions religieuses se disent préoccupées par le mauvais comportement de tricherie observé dans les écoles secondaires et dans l’enseignement supérieur en général. C’est dans ce sens que l’Abbé Eugène Nsanzerugeze, secrétaire général épiscopal du diocèse de Ruyigi a organisé des entretiens avec quelques élèves de certaines écoles de la Mairie de Bujumbura sur le thème des conséquences de la tricherie sur la formation et le moral. Selon lui, il est temps de se ressaisir car les élèves et étudiants compromettent leur avenir. Ces entretiens sont en train d’être effectués au Lycée Municipal de Musaga, Lycée Clarté Notre Dame de Vugizo et au Petit Séminaire de Kanyosha.