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vendredi 11 juin 2010

Protestation contre le silence du CNC

Bujumbura, le 08 juin 2010



Transmis Copie pour Information à :

- Son Excellence Monsieur le Président de la République avec les assurances de notre plus haute considération ;

- Son Excellence Monsieur le Premier Vice Président de la République avec les assurances de notre très haute considération ;

- Son Excellence Monsieur le Deuxième Vice Président de la République avec les assurances de notre très haute considération



A Madame la Présidente du Conseil National de la Communication

à

Bujumbura



Objet : Protestation contre le silence du

Conseil National de la Communication



Madame la Présidente ;

Par la présente, nous voudrions vous adresser les vives protestations des organisations professionnelles des médias face à l’inaction du Conseil National de la Communication devant les dérives répétitives contre les normes professionnelles observées par la Radio REMA FM.

En effet, à longueur de journées, cette dernière se livre à un exercice de manipulation de l’information, à la promotion de la haine et à la stigmatisation de certaines personnalités publiques.

En guise d’illustration, en dates du 1er au 02 juin 2010, la Radio REMA FM a diffusé un long éditorial jetant en pâture des citoyens dont les identités sont déclinées comme des personnes ayant entrepris de vouloir déstabiliser le pays. En dates des 06 et 07 juin, c’est le tour des personnes présentées comme des anciens membres du parti MSD, dont les voix sont utilisées pour discréditer et porter de graves accusations à cette formation politique. Enfin, c’est également cette comparaison à peine voilée, les 04 et 05 juin, entre les partis politiques qui ont retiré leurs candidatures aux élections présidentielles aux initiateurs de l’assassinat du Président Melchior NDADAYE.

Madame la Présidente, il vous souviendra que ce n’est pas pour la première fois que nous nous adressons à vous pour exprimer nos inquiétudes face au caractère haineux et dangereux des informations diffusées par la radio REMA FM. Aujourd’hui, l’eau est en train de déborder le vase, au regard du contexte politique particulier que traverse le pays. L’inertie d’action du Conseil National de la Communication devant des dérives aussi graves conduit inéluctablement à une mise en danger de la paix sociale au cas où les choses demeuraient en l’état.

Aussi voudrions-nous vous demander de briser ce silence et agir au plus vite parce que la moindre hésitation vous mettra face à votre responsabilité historique au cas où ces dérives que nous dénonçons en tant que confrères devaient induire une situation malheureuse déjà connue chez nous comme ailleurs mais que personne ne souhaite.

Veuillez agréer Madame la Présidente, l’assurance de notre considération distinguée.



Pour les organisations des professionnels des Médias du Burundi :

1. Maison de la Presse : Denise MUGUGU
2. ABR : Corneille NIBARUTA
3. UBJ : Alexandre NIYUNGEKO
4. OPB : Innocent MUHOZI
5. AFJO : Frédiane NIMPAGARITSE
6. OMAC : Jean-Jacques NTAMAGARA
7. DHD : Merthus NIYONZIMA

CPI à :

- L’Honorable Président de l’Assemblée Nationale

- L’Honorable Président du Sénat

- Monsieur le Ministre de l’Information, de la Communication et des Relations avec le Parlement

- Monsieur le Directeur de la Radio Rema Fm

- Monsieur le Représentant Exécutif du S.G. des Nations Unies au Burundi

- Monsieur le Représentant du Président de la Commission Africaine au Burundi

- Madame, Monsieur le Chef de Mission Diplomatique

- Madame, Monsieur le responsable des organisations de la Société civile et de défense des droits de l’Homme

- Monsieur le Président de la FIJ

- Monsieur le Président de Reporter Sans Frontières

- Madame, Monsieur le responsable des médias burundais

mercredi 9 juin 2010

Ban Ki-moon va tenter de relancer le processus électoral au Burundi


Le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon est arrivé mercredi à Bujumbura pour tenter de relancer le processus électoral au Burundi, contesté par l'opposition qui a annoncé à l'occasion de cette visite son intention de manifester malgré l'interdiction des autorités.

"Votre pays passe par une phase extrêmement importante", a déclaré M. Ban peu après son arrivée à l'aéroport, placé sous haute surveillance.

"Je félicite tous les Burundais des succès qu'ils ont obtenus dans la consolidation de la paix", a-t-il souligné, alors que le pays peine à sortir depuis 2006 d'une meurtrière guerre civile, et a entamé fin mai un délicat marathon électoral, avec un scrutin présidentiel prévu le 28 juin.

"Vous vous êtes montrés capables de surmonter les perturbations et autres difficultés rencontrées, et les résultats en sont évidents". (...) La tenue actuelle des élections en est un exemple parmi beaucoup d'autres", a estimé le secrétaire général de l'ONU.

Sa visite au Burundi intervient cependant alors que le processus électoral --financé en grande partie par la communauté internationale-- semble gravement menacé.

L'opposition réclame l'annulation des communales du 24 mai et boycotte la présidentielle, pour laquelle le chef de l'Etat sortant sera l'unique candidat.

Mercredi, le gouvernement a interdit à l'opposition de faire campagne à l'occasion de la présidentielle, après le retrait de tous ses candidats.

"Seuls sont autorisés à participer à la campagne les partis qui ont présenté un candidat", en l'occurrence le seul parti CNDD-FDD du président Nkurunziza, a prévenu le ministre de l'Intérieur, Edouard Nduwimana, qui a rencontré mardi les gouverneurs des 17 provinces du pays pour les informer de cette mesure.

Dans ce contexte, les responsables de l'opposition ont jugé que "le moment était mal choisi" pour une visite du secrétaire général de l'ONU, et ont appelé à une manifestation le jour même dans les rues de Bujumbura, dont de nombreux quartiers populaires sont acquis à l'opposition.

La manifestation a été interdite par le gouvernement, qui a déployé un imposant dispositif de sécurité dans la capitale, quadrillée par des patrouilles mixtes de policiers et de militaires. Aucun rassemblement significatif n'avait eu lieu à la mi-journée.

Les principaux leaders de l'opposition ont tenté dans la matinée d'aller organiser une réunion à Rumonge (75km au sud de Bujumbura) mais ont été arrêtés en chemin par la police.

Des barricades ont également été érigées au petit matin à la sortie de Gitage (centre), deuxième ville du pays, mais ont été immédiatement démantelées par la police.

Au cours de sa visite, qui prendra fin en soirée, le Secrétaire général de l'ONU doit s'entretenir avec les principaux responsables politiques du pays, le président Pierre Nkurunziza, des membres du gouvernement, de la Commission électorale mais également des représentants de l'opposition et de la société civile.

Ce déplacement sera aussi en partie consacré à la participation actuelle de près de 3.000 soldats burundais à la force de paix de l'Union africaine en Somalie (Amisom), et à l'avenir de la coopération entre l'ONU et le Burundi.

M. Ban saluera ainsi un bataillon de l'armée burundaise de retour de Mogadiscio.

Source: AFP

mardi 8 juin 2010

Ban Ki-moon débarque mercredi au Burundi pour quelques heures


Le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon est attendu mercredi au Burundi pour une visite de quelques heures consacrée "au processus électoral en cours" dans ce pays, a-t-on appris mardi de source officielle.

"Le Secrétaire général de l'ONU s'entretiendra avec les plus hautes autorités du pays et délivrera un message aux acteurs politiques et sociaux nationaux", indique un communiqué du ministère des Relations extérieures et de la coopération internationale.

Il rencontrera notamment des membres du gouvernement, le corps diplomatique, la Commission électorale (Ceni), "les présidents des partis agréés et une délégation de la société civile", précise ce communiqué.

M. Ban Ki-moon s'entretiendra également avec le président Pierre Nkurunziza, selon la présidence.

Ces discussions porteront sur "le processus électoral en cours, la participation du Burundi à l'Amisom (Force de paix de l'Union africaine en Somalie), et l'avenir de la coopération entre l'Onu et le Burundi", selon le même communiqué.

M. Ban Ki-moon est attendu vers 11H00 heures locales (10H00 GMT) à Bujumbura et quittera le Burundi le soir même.

"Le Secrétaire général vient pour (...) encourager à sortir de l'impasse que l'on constate actuellement dans le processus électoral, en prônant notamment un dialogue constructif entre tous les acteurs de cette crise", a précisé une source onusienne.

Cette visite intervient alors que l'opposition réclame l'annulation des communales du 24 mai, largement remportées selon la Ceni par le parti au pouvoir (CNDD-FDD) du président Nkurunziza, et boycotte la présidentielle du 28 juin.

Des responsables de l'opposition ont jugé que "le moment était mal choisi" pour une visite de M. Ban Ki-moon

"S'il vient pour essayer de trouver d'amorcer le début de la recherche de solutions, il est le bienvenu", commenté Alexis Sinduhije, au nom de l'Alliance démocratique pour le changement au Burundi (ADC).

L'ADC a été mise en place il y a une semaine par 13 partis politiques d'opposition qui rejettent les résultats des communales.

"Mais s'il vient pour prendre partie et pour endosser la position de la communauté internationale présente à Bujumbura, (...), cela signifie que l'Onu aura pris la décision de piétiner les Burundais, ce qui est inacceptable", a mis en garde M. Sinduhije.

Les représentants de la communauté internationale au Burundi avaient "regretté" la décision de l'opposition de se retirer de la présidentielle, les appelant à revenir sur leur décision, tout en rappelant que "les observateurs tant internationaux que nationaux (...) ont porté une appréciation globalement positive" sur le déroulement des communales.

Source: AFP

Fidh et Iteka pour un processus électoral "régulier, inclusif et surtout sécurisé"

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et son organisation membre au Burundi, la Ligue ITEKA, regrettent vivement les événements ayant entouré et suivi les élections communales du 24 mai 2010 et appellent l’ensemble des acteurs politiques burundais à tout mettre en œuvre pour garantir la crédibilité du processus électoral, déterminant pour le maintien de la paix et le renforcement de l’État de droit dans ce pays.

Les élections communales, premières des cinq élections prévues cette année au Burundi, avaient valeur de test pour le bon déroulement de l’ensemble du processus électoral. Si aucun incident sécuritaire majeur n’est à déplorer le jour du scrutin, certaines irrégularités auraient entouré le processus : non respect des horaires d’ouverture et de fermeture de certains bureaux de vote, achat de votes, bulletins de vote non mis dans les enveloppes, absence du double comptage des voix, port de signes distinctifs de partis politiques, actes d’intimidation à l’encontre des électeurs, dispositions d’isoloirs sans garantie du secret de vote, etc.

Si le caractère « massif » de ces irrégularités, avancé par les principaux partis d’opposition, doit encore être démenti ou non par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), cette dernière doit jouer pleinement son rôle d’apaisement et utiliser tous les moyens légaux à sa disposition pour garantir la poursuite d’un processus régulier, inclusif et surtout sécurisé. La FIDH et la Ligue ITEKA s’inquiètent en effet des actes de violences survenus dans certaines communes pendant la campagne et suite à l’annonce des premiers résultats provisoires.

Pendant la campagne électorale, nous pouvons entre autres citer l’assassinat d’un membre du parti MSD dans la commune urbaine de Nyakabiga par des hommes en uniforme. Le 28 mai 2010, le Vice-Président du parti UPD-Zigamibanga, a été victime d’une attaque à la grenade dans la commune de Buhinyuza en province de Muyinga au nord de Bujumbura. Il est décédé des suites de ses blessures. Le 29 mai 2010, des affrontements ont éclaté dans le quartier de Kinama, au nord de Bujumbura, entre forces de police et militants de partis de l’opposition suite à la découverte d’une urne contenant, selon ces derniers, des bulletins de vote non décomptés. Ces affrontements ont conduit à l’arrestation et à la détention de plusieurs membres de l’opposition.

Ces actes de violence sont le signe d’une tension manifeste et qui, conjugués à la crise politique actuelle, consécutive au retrait des candidatures de six des sept candidats à l’élection présidentielle du 28 juin prochain(1), risquent fortement de remettre en cause la crédibilité de l’ensemble du processus électoral. « Comme démontré dans notre rapport d’enquête(2) publié à la vielle du premier scrutin, le bon déroulement des élections, tant attendues par les citoyens burundais, revêt une importance capitale pour le maintien de la paix et le renforcement de l’État de droit dans ce pays. La classe politique burundaise dans son ensemble mais également les acteurs internationaux impliqués dans ce processus doivent tout mettre en œuvre pour garantir la crédibilité de tous les scrutins » a déclaré M. Dismas Kitenge, Vice-Président de la FIDH.

La FIDH et la Ligue ITEKA appellent :

* La CENI à prendre toutes les mesures nécessaires, en utilisant tous les moyens légaux à sa disposition, dont le Code électoral, pour garantir l’organisation d’un processus électoral libre, sécurisé et crédible, permettant à tous les acteurs d’y adhérer ; à faire le suivi des plaintes déposées par les partis politiques de l’opposition ;

* L’ensemble de la classe politique au calme et à observer une politique responsable et non violente ; et à se conformer strictement aux dispositions du Code électoral et du Code de bonne conduite ;

* Les autorités burundaises à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité des membres des partis politiques et de l’ensemble des citoyens burundais ; et à garantir en toutes circonstances l’intégrité physique et psychologique des personnes arrêtées et détenues et de leur garantir le droit à un procès juste et équitable ;

* La justice burundaise à enquêter sur les cas d’assassinats survenus pendant et après la campagne électorale, à poursuivre et juger les auteurs ;

* Les forces de police et de sécurité à respecter les dispositions des instruments nationaux et internationaux de protection des droits de l’Homme dans l’accomplissement de leur mandat ;

* Les médias à se conformer strictement au Code de bonne conduite et à faire preuve de vigilance et de professionnalisme ;

* La communauté internationale et en particulier le Secrétaire Général des Nations Unies, M. Ban Ki Moon, attendu au Burundi le 9 juin 2010, à appeler publiquement les partis politiques et leurs militants au calme et à rappeler l’importance du bon déroulement de ces scrutins pour le maintien de la paix et le renforcement de l’État de droit au Burundi, en adoptant des positions neutres et réfléchies, tenant compte de la situation réelle sur le terrain.

(1)Le mardi 1er juin 2010, Agathon Rwasa (FNL), Domitien Ndayizeye (FRODEBU), Alexis Sinduhije (MSD), Léonard Nyangoma (CNDD) et Pascaline Kampayano (UPD), ont annoncé le retrait de leur candidature à l’élection présidentielle du Burundi prévue le 28 juin prochain. Le vendredi 4 juin 2010, Yves Sahinguvu, Premier Vice-Président et candidat de l’UPRONA, a également annoncé le retrait de sa candidature à la présidentielle.

(2)Cf. le rapport conjoint de la FIDH et de la Ligue Iteka intitulé : « Les élections de 2010 : un test à ne pas rater pour consolider la paix », publié le 4 mai 2010.

lundi 7 juin 2010

Burundi : une réunion de l'opposition interdite dans le Nord

Une réunion prévue dimanche dans le nord du Burundi entre leaders de douze partis d'opposition qui rejettent le résultat des communales du 24 mai a été interdite par les autorités, qui les accusent de vouloir "perturber la sécurité", selon des sources concordantes.

"Nous, les douze leaders des partis membres de l'Alliance démocratique pour le changement au Burundi (ADC), nous nous sommes rendus ce matin dans la commune de Gashikanwa dans la province de Ngozi (Nord) pour expliquer aux responsables locaux de nos partis, notre décision ferme et sans retour, de ne pas participer à la présidentielle", a annoncé leur porte-parole, Léonard Nyangoma, joint par téléphone.

La commune de Gashikanwa est située à une dizaine de kilomètres de la colline natale du président burundais, désormais seul candidat à la présidentielle au Burundi.

"Des centaines de policiers en tenue anti-émeute ont été déployés autour de nos différentes permanences, des centaines de militants qui étaient déjà sur place ont été chassés sans ménagement et la police nous a interdit de tenir notre réunion", a ajouté le porte-parole, en dénonçant "une violation de nos droits politiques et de la loi burundaise".

Une dizaine de véhicules de la police burundaise ont ensuite escorté les leaders des douze partis, dont le chef des ex-rebelles des Forces nationales de libération (FNL), Agathon Rwasa, jusqu'aux frontières de la province de Ngozi (130 km au Nord de Bujumbura).

"On a été informé qu'un groupe de gens allaient venir perturber l'ordre et la sécurité dans la province de Ngozi", a expliqué le gouverneur de cette province, Felix Niragira.

"Lorsqu'on a vu douze partis appartenant à une alliance qui n'est pas reconnue par la loi, débarquer sans avoir demandé l'autorisation de tenir une réunion, sans avoir prévenu de leur arrivée, nous avons décidé d'interdire ces réunions", a-t-il déclaré.

L'ADC, qui rassemble douze partis d'opposition rejetant le résultat des communales du 24 mai, a été créé la semaine dernière pour "résister par tous les moyens, au retour au monopartisme imposé".

Pour l'opposition, l'interdiction de cette réunion, "qui vient après l'arrestation de plusieurs cadres et partisans de nos partis, vient montrer une fois de plus que la machine répressive du CNDD-FDD (au pouvoir) est en marche et que la démocratie burundaise se meurt".

Au moins 17 cadres et militants de plusieurs partis d'opposition ont été arrêtés pour "rébellion et atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat" à la suite de violences postélectorales dans un quartier de Bujumbura le 29 mai.

Enfin, "plusieurs militants de l'opposition ont été menacés d'arrestation dans plusieurs provinces du pays depuis deux jours par l'administration qui les accuse d'avoir écrit des tracts qui appellent à l'annulation des communales", selon Léonard Nyangoma.

Source: AFP