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vendredi 24 septembre 2010

Burundi : Les médias privés dans le collimateur du pouvoir

Les journalistes de certains médias privés de Bujumbura se sont vus refuser l’entrée dans à une conférence de presse organisée jeudi au palais présidentiel lors du retour du président de l’Inde, alors qu’au départ des invitations avaient été délivrées par la présidence de la République et qu’aucune exception n’avait été faite, chaque média ayant été invité.

Devant le palais présidentiel, les choses ont tourné autrement, a-t-on constaté sur place. Seuls les journalistes de la Radio télévision Nationale (RTNB) et de la Radio Télévision Salaam ont eu l’accès à la conférence animée par le président de la République dès son retour à Bujumbura. Les radios Rema FM, Bonesha FM, Isanganiro, RT Renaissance et la RPA n’ont pas pu accéder à la salle de conférence.

Des invitations distribuées sur place portaient les noms des journalistes qui avaient l’autorisation d’entrer et ceux des radios privées n’étaient pas sur la liste des invités.

Le ministre de l’intérieur Edouard Nduwimana, en mission de travail à Makamba, au sud du Burundi, s’est dit sidéré par l’attitude de certains médias burundais surtout dans en période d’insécurité causée par des « bandits » armés. Il déplore le fait qu’un journaliste de la Radio Publique Africaine (RPA) se soit entretenu avec l’un des malfaiteurs avant les attaques de Rukoko mais n’a rien fait pour alerter la police.

Revenant sur le comportement de ce journaliste de la RPA, le directeur de la police se dit lui aussi choqué par ce journaliste qui pouvait livrer des informations à la police pour prévenir les attaques. Fabien Ndayishimiye, DG de la police fustige aussi certains medias qui se comportent comme des portes-paroles des gens ou groupes inconnus qui sèment « la panique dans le pays », a-t-il déclaré mercredi dans une conférence de presse.

Les relations médias-Etat se sont aussi détériorées ces derniers jours avec l’emprisonnement de Jean Claude Kavumbagu, directeur du journal en ligne Net Press. Arrêté depuis juillet, il est détenu pour avoir douté sur les capacités des forces de sécurité burundaises de pouvoir faire face à des attaques terroristes. Il risque la perpétuité, malgré les demandes incessantes des professionnels des médias pour libérer sans condition Kavumbagu, qui est devenu un habitué de Mpimba car il avait déjà été emprisonné plus de 4 fois par les pouvoirs successifs.

Néanmoins, les médias burundais sont salués par pas mal d’observateurs politiques qui ont apprécié leur solidarité dans la couverture de la campagne électorale et les différents scrutins qui viennent de se dérouler au Burundi.

Dans l’histoire des rebellions, ces radios privées avaient joué un grand rôle dans la recherche des leaders des rebelles et leurs avaient tendu le micro alors que le pouvoir de l’époque ne le voulait pas.

A maintes reprises, certains journalistes ont été arrêtés, emprisonnés, torturés ou même poussés à l’exil. Leurs médias respectifs avaient été interrompus momentanément puis rouverts après de longues négociations avec le gouvernement qui les considérait comme étant au service de la rébellion


Source: ARIB

mercredi 22 septembre 2010

Nouvelles découvertes macabres au Burundi

Pas moins de quatorze cadavres, certains mutilés, ont été découverts il y a une semaine près de Gatumba, au nord-ouest de la capitale burundaise.

Depuis deux mois, des rumeurs persistantes font état d'une rébellion naissante dans les marais de la Rukoko à une vingtaine de kilomètres au nord de Bujumbura et dans la forêt de la Kibira qui court du nord au sud du Burundi. Les autorités politiques et militaires assurent de leur côté qu'il agit de simples groupes « de bandits armés non identifiés ».

Après une heure de marche harassante à travers une forêt quasi-impénétrable, on tombe sur l’embouchure de la rivière Rusizi et du lac Tanganyika. Au milieu, tout un troupeau d’hippopotames qui s’ébattent.

Mais deux cents mètres plus loin, c’est l’envers du décor : trois cadavres dont celui d’une femme décapitée gisent sur la plage au milieu de nombreux débris. Le chef de quartier évoque le drame :

« La semaine passée nous avons d’abord enterré quatre personnes mortes, puis six. Aujourd’hui, nous avons enterré une personne, et nous devons encore ensevelir trois corps. En tout, quatorze cadavres. Les gens ont peur. Quand on voit ces cadavres, on ne sait pas ce qui se passe. On ne sait pas s’il y a la guerre, on ne sait pas s’il n’y a pas la guerre. »

Pour les habitants de Gatumba, tous ces cadavres sont charriés par la rivière Rusizi depuis les marais de la Rukoko, à une dizaine de kilomètres au nord-ouest de Bujumbura. Une zone où serait basé un groupe rebelle qui a tué il y a une semaine, sept ouvriers agricoles et massacré des dizaines de vaches.

Il s’agit dit-on de gens tués par ces combattants mystérieux, ce qui suscite la peur comme chez ce pêcheur qui n’a pas voulu dévoilé son identité : « Ce qui se passe nous fait peur, nous qui habitons près des marais de la Rukoko. On espérait que la guerre était finie mais en revoyant de tels crimes, nous avons l’impression que nous ne connaîtrons jamais la paix. On demande au gouvernement de tout mettre en œuvre pour restaurer la sécurité. Il doit se lancer à la poursuite de ces combattants et arrêter leur mouvement ».

Jusqu’ici, le pouvoir assure qu’il n’y a pas de rébellion naissante au Burundi. Il s’agit affirme-t-on de « simples bandits armés ».




Burundi : 14 cadavres découverts en une semaine au nord de Bujumbura


Au moins quatorze cadavres, certains mutilés, ont été découverts depuis une semaine en périphérie nord-ouest de Bujumbura à l'embouchure d'une rivière qui se jette dans le lac Tanganyika, a appris l'AFP de sources concordantes.

"Nous avons découverts (mardi) quatre cadavres à l'embouchure de la rivière Rusizi au bord du lac Tanganyika", a indiqué un responsable administratif local, Julien Nimbona, précisant que l'un des corps était décapité.

Trois autres cadavres dont celui d'une femme décapitée elle aussi, gisaient au milieu de débris sur la plage, a-t-on constaté mardi après-midi.

"Depuis la semaine passée, nous en sommes déjà à 14 cadavres découverts dans ce coin (...) dont certains étaient ligotés, d'autres présentaient des blessures à la machette", a poursuivi M. Nimbona.

"Un climat de peur s'est installé dans la région alors que les gens ont peur d'une reprise des hostilités", s'est-il inquiété.

"On ne sait pas qui est responsable de ces meurtres, mais ces corps sont charriés par la rivière Rusizi qui traverse les marais de Rukoko et certains pensent qu'ils sont tués à cet endroit-là", selon le même responsable.

De nombreux témoins ont assuré qu'ils étaient sans nouvelles de plusieurs personnes parties travailler dans la Rukoko ces dernières semaines, ce qui a été confirmé par l'administration locale.

A une dizaine de kilomètres au nord-ouest de Bujumbura, ces marais, frontaliers de la République démocratique du Congo (RDC), sont suspectés d'abriter de nouvelles poches de rébellion, selon les populations.

Les forces de sécurité y mènent actuellement des opérations après la découverte le 12 septembre de sept cadavres mutilés et la mort de sept autres civils le 15 septembre dans une attaque attribuée par les autorités à "des bandits armés non identifiés".

Plusieurs opposants sont rentrés dans la clandestinité ou ont fui le pays à la suite des dernières élections générales remportées cet été par le régime du président Pierre Nkurunziza.

La contestation de ce processus électoral par l'opposition fait planer la crainte d'une reprise de la violence au Burundi, pays marqué par une longue guerre civile qui a fait près de 300.000 morts entre 1993 et 2006.


Source: RFI et AFP

mardi 21 septembre 2010

Les informations du 20 septembre 2010

Sécurité

Attaque de bandits armés ce dimanche soir dans la commune de Rusaka à Mwaro.
Une personne tuée, une autre blessée, une somme importante d’argent et beaucoup d’autres biens volés, tel est le bilan d’une attaque de bandits armés en tenue policière sur la colline Nyamurenge de la commune Rusaka en province de Mwaro au cours de la nuit de ce dimanche. La police est arrivée un peu tard et les bandits se sont dirigés vers la commune Ndava. Signalons que des hommes en tenue militaire circulent dans cette région semant la terreur depuis le mois d’octobre.

Les autorités administratives et policières de la commune Musaga se disent préoccupées par la sécurité après les récentes attaques de bandits armés.
L’administrateur de la commune Musaga précise qu’il est au courant d’un groupe de bandits armés qui perturbe la sécurité et indique avoir sollicité l’augmentation de l’effectif des policiers pour la sécurité de la commune. Pierre Chanel Ntarabaganyi, porte-parole de la police, promet de s’exprimer après s’être entretenu avec les autorités policières de Musaga. Ceci en réaction à la perturbation de la sécurité intervenue dans la nuit de ce samedi en commune de Musaga.

L’électricité clignote à l’Aéroport International de Bujumbura. Brussels Airlines n’a pas pu atterrir ce dimanche soir.
Brussels Airlines d’hier soir n’a pas pu poser ses ailes à l’Aéroport International de Bujumbura à cause des coupures d’électricité à Bujumbura. Selon une source à Nairobi, l’appareil se trouvait à 40 min de l’aéroport de Bujumbura et quand le pilote a constaté des coupures d’électricité répétitive, il a décidé d’atterrir à Nairobi comme le confirme toujours cette source. Interrogées sur cette question, les autorités à l’Aéroport de Bujumbura parle plutôt d’un problème technique. Rappelons qu’il n’y a pas très longtemps, la compagnie aérienne Kenya Airways a failli s’écraser dernièrement à ce même aéroport à cause des coupures de courant électrique. Un accident évité de justesse par le pilote qui a décidé de ne pas atterrir.

Education

Certains lauréats du Concours national à Kirundo ne se retrouvent pas sur la liste d’orientation.
La rentrée scolaire pour les écoles publiques a eu lieu ce lundi à Kirundo mais certains écoliers lauréats du Concours national ne se retrouvent pas sur les listes d’orientation. Ces enfants se sont regroupés au bureau de la direction provinciale de l’enseignement pour réclamation. Jean Pierre Ntirampeba, inspecteur provincial de l’enseignement primaire à Kirundo, fait savoir qu’il va soumettre la question à ses supérieurs hiérarchiques pour avoir des précisions.

Une rentrée scolaire précipitée selon les responsables des écoles à Gitega.
Le taux de présence a été bas dans les écoles surtout secondaires de Gitega à l’ouverture de l’année scolaire ce lundi. Les écoles à régime d’internat, quant à eux, connaissent un problème de logement. Par exemple à l’Ecole Sociale de Gitega « ECOSO», les dortoirs ont la capacité d’accueillir 60 élèves mais actuellement 200 lycéens y logent tant bien que mal. En outre, les directeurs se plaignent comme quoi, les écoles sont très endettées envers leurs fournisseurs. Ces responsables d’établissements scolaires trouvent que la rentrée scolaire a été précipitée. Ils demandent à ce que la prochaine fois, le ministère de l’Enseignement Primaire et Secondaire se concerte d’abord avec les directeurs provinciaux de l’enseignement pour préparer les rentrées scolaires. Signalons qu’à Gitega la liste d’orientation des élèves de la 6ème année est disponible depuis ce lundi pour les écoles à régime d’internat. Pour celles à régime d’externat, la liste d’orientation sera affichée demain mardi.




Déficit du matériel scolaire et du personnel à la rentrée scolaire à Ngozi.
Quelques problèmes de matériels et de personnels sont également signalés à Ngozi à la rentrée scolaire de ce lundi. Dans l’ensemble, de nouvelles écoles n’ont pas jusqu’ici du matériel et des enseignants. Selon notre reporter sur place, les élèves ont répondu présents à ce rendez-vous. Constantin Niyonzima, Directeur provincial de l’enseignement, indique que 16 écoles primaires et 7 établissements secondaires vont ouvrir leurs portes cette année. Et pour ce, il manque 400 enseignants au primaire et 229 au secondaire.

Rentrée scolaire mitigée dans les écoles publiques de la capitale de Bujumbura.
L’année scolaire 2010-2011 a débuté ce lundi pour les écoles primaires et secondaires publiques. Le tour fait dans certains établissements de la capitale montre que les activités vont bon train pour les écoles primaires. Dans certains établissements secondaires, en plus du matériel insuffisant, s’ajoute le problème des lauréats de la classe de 10ème qui ne sont pas encore orientés.

Justice

La tombe improvisée de feu Jackson Ndikuriyo est hantée. Sa famille ne peut pas l’enterrer dignement.
« Feu Jackson Ndikuriyo a été sauvagement assassiné alors qu’il avait servis la nation et le pire, la famille ne peut pas récupérer son corps suite à la terreur », endeuille son grand frère. Jusqu’à présent la famille de feu Jackson Ndikuriyo récemment assassiné sauvagement à Musigati continue à crier haut et fort pour avoir le cadavre afin de l’enterrer dignement. La tombe improvisée de feu Jackson Ndikuriyo où ses assassins l’ont enterré est surveillée d’une façon discrète selon la famille de feu Jackson Ndikuriyo. Les associations de défense de la personne humaine et surtout le gouvernement sont interpellées par cette famille afin d’enterrer dignement un des leurs.

Inquiétude du propriétaire du terrain où se trouve la tombe improvisée de feu Jackson Ndikuriyo.
Le responsable du terrain dans lequel a été enterré feu Jackson Ndikuriyo se dit frustré de voir cette tombe dans sa propriété foncière alors que le cimetière légal se trouve à quelques mètres du lieu du meurtre. Ce responsable de la propriété foncière s’inquiète car les passagers pourraient dire que cette propriété appartient aux assassins à cause de la présence de cette tombe. Les autorités provinciales de Bubanza ont été contactées mais sans succès. Pour rappel, Jackson Ndikuriyo a été assassiné sauvagement dans la nuit du 26 août dernier et selon certaines sources, un groupe de policiers sous les ordres du commissaire provincial à Bubanza, Rémegie Nzeyimana, serait auteur de cet assassinat. Au niveau de la police, c’est le silence jusqu’aujourd’hui à propos de cet assassinat de l’ancien policier Jackson Ndikuriyo.