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jeudi 15 décembre 2011

Les informations du 15 décembre 2011

Sécurité
Enième inquiétude du malade Lin Berahino toujours alité à l’hôpital militaire de Kamenge
Le patient Lin Berahino, ancien combattant aux côtés du mouvement FNL, dit craindre pour sa sécurité à l’hôpital militaire de Kamenge où il est actuellement admis depuis bientôt 3 mois. Ce jeune patient, suspecté par la police d’appartenir à une bande armée, a émis des inquiétudes après que les militaires de garde aient interdit l’entrée à 2 personnes dans cet hôpital dans la nuit du lundi à mardi qui disaient vouloir le rendre visite. Lin Berahino pense que l’objectif de ces personnes était de le kidnapper.

Justice
Interpellation ce mercredi d’un enseignant, militant du FNL, à Gashoho
Un membre des FNL d’Agathon Rwasa du nom de Léonard Nkunzimana a été arrêté par la police en commune Gashoho à Muyinga ce mercredi. La police l’a trouvé sur son lieu de travail où il était en train d’enseigner. Il est accusé d’actes terroristes à l’endroit de la population. Sa famille craint pour sa sécurité et parle d’un montage. Elle demande aux défenseurs des droits humains de suivre de près ce dossier.

Des convocations et des arrestations après le meurtre à la permanence du parti UPRONA
Jean Baptiste Manwangari, ancien président du parti UPRONA, actuellement membre du courant qui se dit de réhabilitation du parti UPRONA a passé la nuit de ce mercredi aux cachots de la police judiciaire de Jabe. Ce mercredi matin, cet ancien député et ministre a été conduit au parquet de la République en mairie de Bujumbura pour un interrogatoire avec cinq autres membres de ce parti arrêté après le cafouillage suivi du meurtre d’un jeune homme à la permanence du parti UPRONA dit Kumugumya. Le professeur Evariste Ngayimpenda, qui a aussi reçu également une convocation, est arrivé lui-même au parquet à 10h. Le nommé Pie Baribwegure, lui aussi convoqué dans cette affaire, n’était pas encore arrivé au parquet. Sur place, les membres de ce courant étaient venus soutenir ces personnes qui comparaissaient. L’avocat de Jean Baptiste Manwangari et de ses co-accusés, Maître Miburo Emmanuel, qui dit ne pas comprendre la nécessité d’emprisonner ses clients, fait savoir que l’interrogatoire va se poursuivre demain jeudi comme l’ont indiqué les magistrats instructeurs. L’ancien député Jean Baptise Manwangari et ses codétenus ont été reconduits après interrogatoire au cachot de la police judiciaire de Jabe.

Comparution du président de l’APRODH au sujet de la sécurité du prévenu Nzarabu
Pierre Claver Mbonimpa, président de l’APRODH a comparu ce mercredi à la police judiciaire de Jabe. L’interrogatoire a débuté à 11h 30 au bureau numéro 21. Selon des sources sur place le président de l’APRODH répond aux questions sur des informations qu’il a livrées en rapport avec un plan d’élimination du prévenu Innocent Ngendakuriyo dit Nzarabu impliqué dans le massacre de Gatumba. Le président de l’APRODH a fait savoir aux magistrats instructeurs que c’est Nzarabu lui-même qui a émis les inquiétudes sur sa sécurité après avoir raconté les faits douteux dont il a été témoin. Et selon les dernières nouvelles, Pierre Claver Mbonimpa a regagné son domicile après une journée d’interrogatoire.

18ème jour de détention à Cankuzo de notre confrère Hassan Ruvakuki
Le journaliste de la radio Bonesha FM, Hassan Ruvakuki, est encore emprisonné au commissariat de la police à Cankuzo. Il est accusé d’actes terroristes. Une accusation sans fondement selon son directeur, Patrick Nduwimana, car Hassan Ruvakuki ne faisait que son travail d’être à la recherche d’une information.

La Ligue Iteka souhaite la comparution de toutes personnes citées dans le procès « massacre de Gatumba »
« La mise en délibéré du procès sur les massacres de Gatumba par le Tribunal de Grande Instance de Bujumbura dit rural ne vise qu’à cacher la vérité », trouve Joseph Ndayizeye, président de la Ligue Iteka. Pour lui, le tribunal devrait auditionner toutes les personnes citées dans ce dossier très suivi par la population burundaise et la Communauté internationale car personne n’est au dessus de la loi. « Nous continuons à insister pour que ces personnes comparaissent et donnent de la lumière », indique le président de la Ligue Iteka qui souhaite que ce procès soit clôturé en toute transparence.

Politique
La Communauté musulmane est pour aussi le dialogue entre Burundais
« Seule la voie du dialogue fait aboutir à une solution durable », pense également la Communauté musulmane après le message de la conférence des évêques du Burundi. Hadj Haruna Nkunduwiga, représentant a.i. de la COMIBU, estime que le dialogue s’impose avec la situation politico-sécuritaire actuelle. Hadj Haruna Nkunduwiga demande au gouvernement et à l’opposition de prioriser l’intérêt du pays et de se mettre ensemble pour trouver une issu favorable pour tous.

Droit de l’homme
Un trio à Makamba dans la lutte contre les violences faites aux femmes
« La contribution de tout en chacun est plus que nécessaire dans la lutte contre les violences faite aux femmes. » Propos du responsable de l’Association Urisanze de Makamba dans un atelier de 3 jours qui s’est déroulé à Makamba et qui avait pris comme cible les responsables administratifs de cette province. Cette association était appuyée par le ministère de la Solidarité nationale, des Droits de l’homme et du Genre en partenariat avec le fond des Nations Unies pour la Population « FNUAP ». Selon Janvier Nsengiyumva, chef des projets de développement au sein du ministère de la Solidarité, l’atelier avait comme objectif le renforcement des connaissances du Code des personnes et de la famille, la lutte contre les violences faites aux femmes et la lutte contre le SIDA.

Source: RPA

mercredi 14 décembre 2011

Des responsables policiers mis en cause dans la tuerie de Gatumba

Le principal inculpé dans l'attaque qui a fait au moins 37 morts en septembre à Gatumba, près de Bujumbura, a accusé mardi plusieurs hauts gradés de la police d'être responsables de cette tuerie, devant le tribunal où il comparaissait pour la première fois.

Je n'ai pas participé au massacre de Gatumba, (...), j'étais en mission spéciale car j'avais été recruté par de hauts responsables de la police pour tendre un piège à (commandant rebelle) Claver Nduwayezu, alias Mukono, a déclaré Innocent Ngendakuriyo devant les juges du tribunal de grande instance de Bujumbura rural.

Je devais amener Mukono à Gatumba le 18 septembre, où l'attendaient des dizaines de policiers pour l'éliminer, mais ils ont tiré avant qu'on arrive et ils ont tué les gens de Gatumba, a-t-il poursuivi.

Le prévenu, détenu au secret depuis plus de deux mois, a accusé le secrétaire permanent du ministère de la sécurité publique, le général Maurice Mbonimpa, le directeur général adjoint de la police nationale, le général Gervais Ndirakobuca et le commandant d'une unité spéciale de la police, le colonel Désiré Uwamahoro d'être les commanditaires de ce massacre.

Je connais bien ces hauts gradés, je demande que la cour les appelle ici à la barre et nous confronte, a martelé à de nombreuses reprises Innocent Ngendakuriyo, assurant qu'il avait rencontré et parlé au téléphone à plusieurs reprises avec ces hauts gradés.

Le procureur de Bujumbura rural, Arcade Nimubona, a assuré avoir auditionné ces hauts responsables des services de sécurité, et que rien ne permet de les impliquer. Les juges ont suivi son avis et refusé de les faire comparaître.

Le procureur sappuie essentiellement sur des aveux extorqués à Innocent sous la torture, (...), nous demandons à la cour que ces gens viennent au moins comme témoins, afin de lever toutes les zones d'ombres qui sont dans ce dossier, a déclaré à la presse son avocat, Me Fabien Segatwa.

Dans la nuit du 18 au 19 septembre, des inconnus lourdement armés et en uniformes avaient surgi dans un bar de Gatumba, ordonné à la clientèle de se coucher par terre avant d'ouvrir le feu sans discrimination.

Depuis jeudi, 20 prévenus ont comparu à la barre et ont tous plaidé non coupable, a constaté un journaliste de l'AFP.

Ouvert le 16 octobre puis repoussé à début décembre, ce procès, qui devait se dérouler dans la province de Bujumbura rural, a été dépaysé dans la capitale en raison de l'intérêt public qu'il suscite.

Les familles des victimes, des diplomates et des dizaines de journalistes sont admis dans la salle daudience alors que des centaines de curieux suivent le procès chaque jour grâce aux micros installés aux alentours.

On était frustrés jusqu'ici par le déroulement du procès. Aujourd'hui est un grand jour car nous avons commencé à savoir ce qui s'est réellement passé ce soir là, nous exigeons que ces policiers soient entendus pour que la vérité éclate au grand jour, a déclaré à la presse Joséphine Gakobwa, qui a perdu un frère et une nièce dans l'attaque.

La multiplication des violences au Burundi fait craindre à de nombreux observateurs une reprise des hostilités à plus grande échelle dans ce pays marqué par une longue guerre civile qui a fait près de 300.000 morts entre 1993 et 2006.

Source: AFP