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mardi 7 septembre 2010

Informations du 7 septembre 2010

Sécurité

Meurtre de deux personnes d’une même famille à Kabezi pour des motifs politiques.
Deux personnes d’une même famille ont été tuées, lundi soir sur la colline Rugembe, commune Kabezi, par des hommes en tenues militaires et armés de fusils. Selon les sources administratives, les deux personnes ont été victimes des enjeux politiques. C’est qu’affirme également le représentant du CNDD FDD en province de Bujumbura rural.

Communication

Réaction de Maître Gabriel Sinarinzi, avocat du journaliste Jean Claude Kavumbagu, après la confirmation de sa détention préventive.
Maître Gabriel Sinarinzi se dit consterné par la confirmation de la détention du journaliste Jean Claude Kavumbagu par le Tribunal de Grande Instance en Mairie de Bujumbura. Il indique que normalement la décision devait tomber avant 48h, c'est-à-dire vendredi au plus tard midi, après la mise en délibéré de l’affaire. Il demande aux juges d’appel de reformer le jugement car il a été rendu en violation de la loi. Ainsi Maître Gabriel Sinarinzi a décidé de faire appel lorsqu’il aura reçu la copie du jugement. Par ailleurs, poursuit Maître Sinarinzi, les juges devaient étudier la forme et non le fond de l’affaire. Il signale que, dans cette affaire, il y a violation du code de procédure pénale en son article 71 où s’est clairement marqué que le principe est la liberté tandis que la détention est l’exception. Parmi les mobiles qui ont poussé sa mise en prison, indique Maître Sinarinzi, il y a celui d’assurer sa protection et le mettre à la disposition de la Justice. Maître Gabriel Sinarinzi fait savoir que ce n’est pas en emprisonnant quelqu’un qu’on le protège.

Spéciale élection collinaire

La CENI se dit plutôt satisfaite du déroulement des élections collinaires.
Prosper Ntahorwamiye, chargé de la communication à la CENI, fait savoir que le scrutin se déroule normalement et indique que quelques irrégularités mineures ont été vite corrigées. Concernant le faible taux de participation, Prosper Ntahorwamiye dit qu’il n’y a pas de quorum exigé et que c’est toujours le suffrage exprimé qui va être considéré. Mais il indique que des conclusions du déroulement seront tirées après l’heure de fermeture qui est 16h.

Reportage des élections collinaires par les journalistes sur terrain dans les provinces du Burundi.

Dans les communes du nord de la province de Bujumbura rural, on note un faible taux de participation aux élections collinaires. Dans les communes Mubimbi, Isare, Kanyosha et Mutimbuzi les bureaux de vote ont ouvert à six heures mais les électeurs ont commencé à arriver vers 7h. Les membres de la CECI-Kanyosha rural indiquent que c’est dans les habitudes des habitants de cette localité de voter dans l’après-midi car le matin ils se rendent dans la ville de Bujumbura pour travailler. Dans la partie Sud de Bujumbura rural, une faible influence vers les bureaux de vote a été également remarquée par les reporters de la synergie des médias.

En Mairie de Bujumbura, la capitale était calme ce mardi, la circulation limitée et la ville ressemblée à un de ses week-ends. A la mi-journée, il y avait très peu de votant en commune de Musaga. Les électeurs expliquent cela par le fait que certains d’entre eux se sont faits inscrire à l’intérieur du pays sur leurs collines d’origine. Même les militaires du camp de Musaga, qui votaient généralement en masse, n’ont pas afflué vers les lieux de vote. Mai dans la commune urbaine de Kanyosha, c’était la joie car Joseph Hakizimana a été libéré. Il avait été emprisonné samedi pour détention illégale d’armes mais certains électeurs voyaient en cela un motif pour l’écarter car il avait posé sa candidature.
Au nord de la capitale Bujumbura, une faible participation est à noter notamment à Kinama, Kamenge, Cibitoke, Gihosha. Certains électeurs ne se retrouvent pas sur les listes et sont obligés de chercher où ils sont inscrits. Les femmes se sont faites élire mais elles ne sont pas nombreuses. « C’est un scrutin sans enjeu », indique une femme à Kibenga. Les observateurs sont présents ainsi que ceux des candidats.

Les enfants de Gatumba manifestent contre un violeur en pleine élection collinaire.
Une manifestation de la population s’est déclenchée, ce mardi, à Gatumba dans le quartier Gaharawe. Les enfants soutenus par leurs parents ont voulu montrer leurs mécontentements contre la libération de Hilbert Nkeshimana alias Gisiga qui a violé une fillette de 11 ans mercredi dernier. Isaac Mathieu, président de l’Association Communautaire pour la Promotion et la Protection des Droits Humains, indique que cette manifestation n’a pas eu d’impact sur le déroulement des élections collinaires mais un parmi les enfants qui manifestaient a été arrêté par la police.

En province de Bubanza, les habitants qui vivent dans la réserve de la Rukoko sont venus massivement voter à la colline Gihungwe. Cette localité nommée Cabiza compte 2000 ménages et se trouve sur la colline de Gihungwe. Elle est dirigée par un chef de zone nommé et les habitants de ce lieu veulent se doter des chefs élus. Mais au niveau de l’administration communale, Cabiza n’est pas une colline, c’est une sous colline de Gihungwe. L’autorité provinciale compte d’ailleurs déroger ces habitants de cette réserve étant donné que c’est une population nombreuse qui n’a ni école ni centre de santé.

En province de Cibitoke, 20 pourcent avait seulement voté à midi. En commune de Buganda dans la localité de Gasenyi, les membres des bureaux de vote étaient plus nombreux que les votants à 7 heures. « La plupart des électeurs se trouvent dans les champs », informent certains votants sur place. A l’école primaire de Murambi, 100 électeurs avaient déjà voté sur 1270 votants vers midi. Dans cette province, certaines personnes ne voulaient pas rentrer car les candidats influençaient encore les électeurs et certains candidats ont placé leurs hommes pour aider ceux qui ne savent pas lire et écrire. En commune de Rugombo, 586 n’ont pas voté car ils se sont faits inscrire à Karurama, comme l’affirme la CEPI-Cibitoke.

En province Ngozi, les électeurs viennent à compte goutte. La sécurité est assurée dans différents coins de cette province. Les bureaux étaient ouverts à six heures du matin et le matériel était au complet. Les membres des bureaux de vote pouvaient attendre 30 à 40 minutes sans aucun électeur se pointe. Le président Pierre Nkurunziza est allé voter sur sa colline natale à Buye à 11h. 325 électeurs sur 1914 votants avaient déjà voté. Le président Nkurunziza a profité de l’occasion pour appeler les burundais à venir voter massivement car les élus vont les aider à se développer. Signalons que la province de Ngozi est composée de 296 collines. 4306 candidats sont en lisse et 1490 conseillers collinaires vont être élus. Rappelons que le vote se déroule dans la sérénité mais à Marangara, les démobilisés ont bloqué le matériel de vote, ce lundi vers 18h. Mais la population a pu les maitriser. L’abbé Apollinaire Ntahomvukiye, président de la CEPI-Ngozi, indique que ces anciens militaires réclament leurs frais de démobilisation.

En province de Mwaro, une influence faible sur les lieux de vote a été signalée contrairement à Murama en commune Nyabihanga où la population avait répondu nombreuse pour voter. Térence Sinunguruza, premier Vice-président de la République, était allé voter à l’Ecole primaire de Rucyazo en commune Kayokwe, sa commune natale. Il a rappelé à la population burundaise l’importance de cette élection dans la vie du pays et surtout sur le développement des collines et de la démocratie. Signalons qu’à Rucyazo, 8000 votants sont attendus sur ces lieux de vote et neuf candidats se sont présentés dont François Barayandema, frère du Vice-président Térence Sinunguruza, et un couple.

En province de Gitega, moins de dix pourcent des votants avait seulement voté à 10h. Mais à Kibimba, sur 1765 inscrits 222 avaient déjà voté soit 12,7 pourcent. Ceux qui ne savent pas lire et écrire sont très lents car ils doivent chercher des scribes et même ceux qui le savent ne sont pas rapides. Signalons que 3662 candidats dont 980 femmes se disputent la administration de 247 collines et 9 quartiers que compte la province de Gitega.

En province de Ruyigi, moins de deux tiers des électeurs de Gasanda au chef-lieu de cette province se sont vus refusés d’élire car ils se sont faits inscrire ailleurs. Ils étaient très mécontents et menaçaient de ne pas reconnaître les résultats du scrutin. Ces personnes menaçaient également d’organiser leur propre vote qu’ils vont confronter avec celui de la CEPI-Ruyigi. L’Abbé Bernard Cubwa a essayé de les calmer et leur a promit d’étudier la question avant la fin de la journée.

En province de Muyinga, 800 électeurs du centre ville de Muyinga se sont vus interdire de voter car ils se sont faits inscrire à Kinyota. La même situation s’est produite à la colline de Bugomora où 100 personnes n’ont pas voté car leurs noms n’ont pas été retrouvés sur la liste. Cette situation s’est généralisée à Muyinga et ces personnes crient à l’injustice. L’Abbé Déo Makobero, président de la CEPI-Muyinga indique que cette situation est malheureusement connue mais que seules les personnes inscrites sur les listes peuvent voter selon les directives de la CENI. Cette dernière est seule habilitée a autorisé de voter ailleurs où on n’est pas inscrit comme cela s’est passé sur la colline Mahonda en commune Muyinga où quelques électeurs ont voté sur la colline Ruyivyi sous l’autorisation de la CENI. Signalons que les électeurs venaient à compte goutte en province de Muyinga. Ainsi, au centre de vote de Gatongati I, sur 405 votants seuls 63 avaient voté à 11h.

Au sud du pays, c’est le même constat. En province de Bururi et Makamba, les électeurs viennent à compte goutte dans l’avant midi. Les membres des bureaux de vote espèrent que l’après-midi sera beaucoup plus animé. Signalons que la province de Makamba attend le vote de 675 conseillers collinaires.


Sources: Synergie des medias

Maintien en détention du journaliste burundais accusé de trahison


Un tribunal burundais a décidé le 6 septembre 2010, de maintenir en prison le journaliste Jean-Claude Kavumbagu, en détention préventive depuis un mois et demi. Il est accusé de trahison pour avoir douté, dans un article, de la capacité de son pays à prévenir des attentats comme ceux perpétrés à Kampala, en Ouganda, par les shebab somaliens en juillet.


Les pressions diplomatiques, les condamnations de la société civile burundaise et de plusieurs organisations internationales telles que Reporters Sans Frontières, n’ont pas suffi. La justice burundaise a refusé le 6 septembre d’accorder la liberté provisoire au directeur du journal en ligne Netpress. Maître Gabriel Sinarinzi , un de ses avocats, dénonce cette décision : « C’est naturellement injuste, puisque cette décision a été prise en violation de la loi (…) A voir les conditions illégales de détention, il est manifeste que le juge a manqué l’occasion de dire le droit ».

Jean-Claude Kavumbagu a été arrêté le 17 juillet et conduit directement à la prison de Mpimba à Bujumbura, après avoir subi un court interrogatoire en l’absence de son avocat. Il a ensuite été inculpé de trahison, un crime passible de la prison à vie, et qui n’est valable qu’en temps de guerre, selon le code pénal burundais.

Aujourd’hui, la défense de Jean-Claude Kavumbagu, en prison pour la cinquième fois depuis qu’il est journaliste, s’insurge contre une volonté manifeste de le maintenir en prison sans aucun motif valable. Son avocat, Maître Sinarinzi a déjà annoncé qu’il allait faire appel de cette décision, avec l’espoir cette fois, dit-il, que le deuxième juge dise le droit, rien que le droit.