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mercredi 23 novembre 2011

Les informations du 23 novembre 2011

Sécurité
Série d’attaque à main armée à Rumonge. La population est inquiète
Un groupe d’hommes armés a attaqué la nuit de ce mardi vers 20h dans un bistrot et dans deux ménages sur la colline Mugara à Rumonge. De l’argent et des téléphones portables ont été pillés mais l’identité des bandits n’est pas connue. Les victimes de l’attaque ont juste pu compter le groupe qui était composé de 6 hommes armés. Une autre attaque avait eu lieu ce dimanche dans la zone de Kigwena en commune Rumonge. La population est prise de panique et demande que la sécurité soit renforcée.

Cambriolage ce mardi soir chez les pêcheurs à Nyanza-lac et à Muguruka
6 moteurs de bateaux de pêches ont été volés la nuit de ce mardi sur le lac Tanganyika côté Makamba. 4 moteurs appartenaient à des pêcheurs de Mvugo dans la commune Nyanza-lac et 2 autres à des pêcheurs de Muguruka. Deux présumés voleurs de ces réacteurs, Ntahondi et Misago surnommé Kibiriti, ont été arrêtés ce mercredi matin par la police.

Refoulement mardi à Muyinga d’une quarantaine de burundais par la Tanzanie
41 burundais ont été remis à la police en province de Muyinga après leur expulsion par la Tanzanie hier mardi dans l’après-midi. La police burundaise avait des soupçons sur ces personnes qui avaient passé la frontière en groupe. Mais ces burundais expulsés expliquent qu’ils s’étaient rendus en Tanzanie pour chercher du travail.

Politique
13 partis politiques sur terrain à Musigati ce mercredi
Le Forum permanent de dialogue des partis politiques a effectué une descente à Musigati dans la province Bubanza pour rencontrer les responsables provinciaux des partis politiques et les administratifs. L’ADC-Ikibiri n’a pas répondu à cette rencontre. Le président de ce forum, Melchiade Nzapfabarushe a déploré l’absence de l’ADC ainsi que son retrait du forum. Dans cette réunion, 13 partis politiques ont répondu présents sur les 39 partis membres du forum.

Justice
162 condamnés de la prison centrale de Gitega libres depuis ce mercredi
La prison centrale de Gitega vient de relâcher 162 détenus dans le cadre de la politique de désengorger les prisons au Burundi. Malgré cela, les conditions carcérales restent précaires car la prison est pleine à craquer. Selon les chiffres, 1290 prisonniers logent dans ce pénitencier pour 400 cellules prévues.

Des demandes d’explication adressées aux syndicalistes magistrats à Ruyigi
Grogne chez les magistrats réunis au sein du syndicat SYMABU à Ruyigi. Ces magistrats accusent le procureur de la République dans cette province d’actes d’intimidation car des demandes d’explication leur ont été envoyées ce mercredi dans lesquelles ces magistrats doivent justifier leur absence durant ces deux derniers jours. Et le procureur de la République à Ruyigi exige les réponses en moins de 2 jours. Ces magistrats trouvent non fondé la demande du procureur car selon eux la loi leur reconnait le droit de grève.

Société civile
Poursuite des débats au sein de la société civile en collaboration avec le ministère de l’Intérieur
Un cadre de dialogue de la société civile va bientôt débuter. Ceci a été annoncé par le ministre de l’Intérieur, Edouard Nduwimana, ce mercredi matin dans une réunion avec plusieurs organisations de la société civile. Cela a été recommandé par la société civile lors des états généraux de la société civile. « L’analyse du rapport des états généraux de la société civile et le processus de la justice transitionnelle était les sujets à approfondir et débattre », informe Mireille Niyonzima, présidente de l’association ADDF, un des organismes qui ont répondu à l’appel du ministre de l’Intérieur. Les discussions se poursuivront lundi.

ADDF réagit aux accusations du porte-parole du gouvernement à l’égard de la société civile
Après les propos du porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba qui a annoncé que l’insécurité signalée dans le pays est l’œuvre des organisations de la société civile, la présidente de l’Association de la Défense des Droits de la Femme « ADDF », Mireille Niyonzima, fait savoir que la société civile devrait être considérée comme un partenaire et non comme un ennemi du gouvernement. « Que le gouvernement apporte des preuves de ce qu’il avance », a-t-elle réclamé. Selon elle, ces propos montrent que le gouvernement veut arrêter l’action de la société civile.

Communication
UBJ pas du tout d’accord avec la récente déclaration du porte-parole du gouvernement
L’Union Burundaise des Journalistes condamne aussi les déclarations du porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba accusant certains médias d’être tendancieux quand ils dénoncent certain abus. « Le fait de rapporter ce qui se passe dans le pays a pour but d’amener le gouvernement à prendre ses responsabilités », indique Alexandre Niyungeko, président de l’UBJ.

Les médias, pièce maitresse dans l’intégration sous-régionale totale
« Les professionnels des médias de la Communauté Est-africaine, une base d’une intégration effective. » Déclaration de Fréderic François Sigejeje, secrétaire permanent au ministère de la Communication au cours d’un atelier d’échange en matière de presse pour une intégration régionale de l’EAC. Et à cette occasion qui leur est offerte, les professionnels des médias vont étudier leur contribution pour l’élimination des défis. Bonne nouvelle : un fond d’appui aux médias burundais va démarrer avec l’année 2012, a ajouté François Frederick Sigejeje. Signalons que cet atelier d’échange d’expérience a été organisé par le ministère de la Communication avec l’appui de Trade Mark East Africa.

Droit de l’homme
Clin d’œil du président de la CNIDH
« Le Burundi ne recevrait plus d’aide ces jours-ci. Et pour cause il ne respecterait plus les droits de la personne humaine. » Déclaration de Frère Emmanuel Ntakarutimana, président de la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme « CNIDH ». Pour ce militant des droits de l’homme, il est évident que les Nations Unies et les organisations internationales suivent de près le respect des droits de l’homme dans ce pays, raison pour laquelle le gouvernement devrait faire attention en la matière.

Après l’interrogatoire, la police affirme ne plus assurer les soins de santé de Lin Berahino
« La police n’est plus concernée par la prise en charge médicale de Lin Berahino puisqu’elle a déjà eu toutes les informations dont elle avait besoin sur ce patient. » Propos du porte-parole de la police, Pierre Channel Ntarabaganyi, après que les médecins aient prescrit au mois d’octobre une lame plaque condylienne à ce malade particulier pour redresser les os de sa jambe gauche. Ce patient admis à l’hôpital militaire de Kamenge et toujours gardé par des policiers selon Pierre Channel Ntarabaganyi, dit avoir été blessé par balles par des hommes armés mais la police le soupçonne d’appartenir à ces mêmes groupes armés. Le porte-parole de la police appelle les amis, la famille et les proches de Lin Berahino qui craignaient de lui rendre visite de venir à son chevet et de l’aider à se remettre.

Source: RPA

mardi 22 novembre 2011

La ligue Iteka et l’OAG dénoncent les assassinats ciblés


Selon leur communiqué, depuis plus de 5 mois, le FNL aurait déjà perdu à lui seul plus de 300 militants ou anciens combattants démobilisés fidèles à Agathon Rwasa. L’OAG précise également que les membres influents du MSD seraient pour le moment particulièrement ciblés et donne le cas de trois militants de ce parti d’Alexis Sinduhije cruellement lynchés au nord et au centre du pays dans les 2 semaines écoulées.

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Personne assassinée dans Bujumbura Rural. Tous ses papiers ont été emportés comme pour brouiller les pistes.

La Ligue burundaise des droits de l’Homme, ’’Iteka’’ et l’Observatoire de l’Action Gouvernementale (OAG) appellent le gouvernement à prendre des mesures urgentes pour mettre fin aux actes de violences, aux tueries et surtout aux exécutions extrajudiciaires observables ces derniers jours.

Selon ce communiqué rendu public ce vendredi 17 novembre, par ces associations de défense des droits de l’Homme, le gouvernement est interpellé pour ’’arrêter cette spirale de violence’’. Il est demandé aux autorités de tout faire pour traquer, traduire devant la justice et châtier les auteurs et les commanditaires de ces assassinats sans tenir compte de leur identité.

Selon l’OAG, c’est avec consternation et regret que l’on constate partout dans le pays que de paisibles citoyens continuent à être victimes d’assassinats ciblés pour des mobiles essentiellement politiques. Pour cette organisation, des témoignages concordants affirment que les personnes ciblées sont pour la plupart des militants des partis de l’opposition membres de l’Alliance pour le changement (ADC-Ikibiri).

Pour l’OAG, les proches des victimes ou des familles des disparus pointent toujours du doigt des éléments de la police comme étant auteurs des arrestations souvent suivies par de macabre découverte de corps sans vie des victimes.

Source: Iwacu

Burundi : Les autorités devraient cesser d'intimider les médias

(New York, le 21 novembre 2011) – Les autorités burundaises devraient cesser d’exercer des pressions accrues sur les journalistes, a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch. Au cours des dernières semaines, des journalistes ont été convoqués de plus en plus fréquemment pour interrogatoire par les autorités du parquet, en réaction à des émissions de radio impliquant des agents de l’État dans des atteintes présumées aux droits humains.

De hauts responsables gouvernementaux, dont trois ministres, ont intensifié les avertissements publics contre les médias ces derniers jours, en les menaçant de poursuites judiciaires, et laissant entendre qu'ils pourraient être accusés d'infractions pénales telles que l’incitation à la désobéissance civile et à la haine. Les menaces se sont multipliées suite aux restrictions imposées aux médias après un massacre à Gatumba le 18 septembre 2011.

« Nous sommes profondément préoccupés par la récente escalade dans l'intimidation des médias au Burundi », a déclaré Daniel Bekele, directeur de la division Afrique à Human Rights Watch. « Cette attaque contre la presse libre rend pratiquement impossible le travail des journalistes souhaitant réaliser des enquêtes et des reportages de manière indépendante. »

Une quarantaine de personnes ont été tuées par des assaillants armés lors d’une fusillade survenue le 18 septembre dans un bar de Gatumba, à environ 15 kilomètres de la capitale, Bujumbura. Les autorités ont imposé aux médias une interdiction pendant 30 jours de couvrir ces événements, ainsi que d'autres affaires faisant l’objet d’une enquête. Cette interdiction a été brièvement bravée par certains membres des médias, mais la plupart ont fini par s’y plier.

Une fois le délai de 30 jours expiré, certaines stations de radio ont commencé à diffuser des programmes sur le massacre. En particulier, la Radio publique africaine (RPA) a diffusé une interview avec l'un des accusés, Innocent Ngendakuriyo, qui a été contacté en prison et a affirmé que des agents de l’État pourraient avoir été impliqués dans les événements qui ont mené à la tuerie de Gatumba.

Le 8 novembre, Bob Rugurika, rédacteur en chef de RPA, et Patrick Nduwimana, rédacteur en chef de Radio Bonesha FM, ont été convoqués au parquet de la mairie de Bujumbura et ont été interrogés relativement à ces programmes.

Au cours de ces derniers jours, les déclarations de hauts responsables du gouvernement ont exacerbé les tensions. Le 11 novembre, le Conseil national de sécurité a publié un communiqué, lu par le ministre de la Défense, Pontien Gaciyubwenge, accusant certains membres des médias et de la société civile d’avoir manifestement enfreint l’interdiction de couvrir le massacre de Gatumba et appelant le gouvernement à appliquer rapidement des sanctions contre eux.

« Ces déclarations menaçantes semblent avoir été conçues non seulement pour intimider les journalistes, mais pour augmenter la pression sur eux afin qu’ils changent leur ligne éditoriale sous peine de fermeture et même d'emprisonnement », a déclaré Bekele. « Ces avertissements semblent préparer le terrain à un usage par le gouvernement de la loi afin de faire taire les journalistes. »

Le 10 novembre, Patrick Nduwimana de Radio Bonesha FM, Eric Manirakiza, directeur de RPA, et Vincent Nkeshimana, directeur de Radio Isanganiro, ont été convoqués par le parquet et ont été interrogés sur les sources de financement de leurs stations de radio. Le 14 novembre, RPA a reçu une lettre du ministre de l'Intérieur lui ordonnant de fournir des rapports annuels d'activité ainsi que des documents financiers dans les 10 jours.

La lettre du ministre accusait également RPA de s’écarter de ses objectifs initiaux. Elle affirmait que loin d’être un outil de cohésion sociale, la station de radio était utilisée « pour discréditer les institutions, délégitimer le pouvoir judiciaire, condamner gratuitement des individus, inciter la population à la haine et à la désobéissance et favoriser le culte du mensonge ».

Le 14 novembre, Bob Rugurika et Bonfils Niyongere, un journaliste de RPA, ont reçu une convocation du parquet. Ils ont été libérés après environ 10 heures d'interrogatoire au sujet de leurs reportages sur un incident survenu à l'Université de Bujumbura le 16 octobre, au cours duquel la police avait envahi le campus universitaire et deux étudiants avaient été tués. Niyongere avait été brièvement détenu par la police se trouvant à l'université le 6 novembre. Il a été accusé de tenir des réunions illégales à l'université, tandis que Rugurika était accusé de tapages nocturnes. C'était la huitième fois en quatre mois que Rugurika avait été convoqué pour un interrogatoire.

Le 15 novembre, quatre stations de radio -- Renaissance, RPA, Radio Bonesha FM et Radio Isanganiro -- ont demandé à leurs auditeurs de klaxonner pendant 15 secondes à 12h20 pour protester contre la violence politique et le musellement des journalistes. La police à Bujumbura a relevé les numéros des plaques d'immatriculation des voitures qui ont pris part à cette petite manifestation. Le lendemain, les stations de radio ont reçu une lettre de la ministre des Télécommunications, de l'information et de la communication les informant que cette action « a porté atteinte à l’ordre et la tranquillité publics. » La ministre leur a indiqué que toute personne publiant des informations relatives à des « dossiers en phase pré-juridictionnelle » serait traitée conformément à la loi.

« D'abord les autorités ont rendu presque impossible la capacité des journalistes à faire leur travail », a déclaré Bekele. « Puis certaines autorités ont publiquement accusé les stations de radio d'incitation à la haine. Maintenant, même de modestes tentatives de protestation civile sont accueillies avec des menaces. Ce harcèlement constant restreint sévèrement la liberté des médias. »

Contexte
Depuis plusieurs années, le gouvernement du Burundi harcèle et intimide les journalistes, les accusant souvent, ainsi que les militants de la société civile, de travailler de concert avec les partis d'opposition.

Jean-Claude Kavumbagu a été emprisonné en juillet 2010 pour un article dans lequel il s'interrogeait sur la capacité de l'État à répondre à d'éventuelles attaques terroristes. Il a été acquitté de l'accusation initiale de trahison, mais reconnu coupable de « menacer l'économie nationale », un précédent négatif étant donné qu'aucun journaliste n’avait jamais été reconnu coupable d'un tel crime. Il a été libéré en mai. Trois autres journalistes ont été arrêtés à la mi-2010 et détenus pendant de courtes périodes.

En mai, Patrick Mitabaro, rédacteur en chef de Radio Isanganiro, a été accusé de « diffuser des informations pouvant affecter la sécurité de l'État » après avoir diffusé une interview avec un leader de l'opposition en exil. Il n'a pas été inculpé.

Des membres de la société civile ont également fait l’objet de convocations répétées en 2010 et 2011. À la fin août, le Président Pierre Nkurunziza a mis en garde certaines associations de la société civile en réaction à leurs critiques de la pression exercée par l'État sur les journalistes, les avocats et les militants de la société civile.

Pierre-Claver Mbonimpa, président de l'organisation de défense des droits humains Association burundaise pour la protection des droits humains et des personnes détenues (APRODH), et Gabriel Rufyiri, président de l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (OLUCOME), ont été interrogés par le parquet à de nombreuses reprises, mais non inculpés. En septembre, leurs interrogatoires comportaient des allusions au fait que les deux hommes seraient impliqués dans l'assassinat de l'ancien vice-président d'OLUCOME, Ernest Manirumva, en 2009.

Des avocats ont également été harcelés et plusieurs d’entre eux ont été arrêtés. François Nyamoya, un avocat arrêté le 28 juillet, se trouve toujours en détention.


Source: HRW