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mardi 23 juin 2009

Atelier Médias sur la commémoration de la journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture, édition 2009

La lutte contre la torture et toutes les violations des droits de l'homme doit être un combat pour tout un chacun. Le rôle des médias est primordial dans la réalisation des programmes de promotion, d'éducation et de protection des droits de l'homme.
« L'objectif de la semaine dédiée à la lutte contre la torture n'est pas de se rejeter les torts, mais plutôt de susciter une prise de conscience généralisée que la torture est une pratique honteuse et constitue une atteinte à un droit intangible de la personne humaine: la dignité. Il est vrai que la torture n'est pas limitée à une région particulière, à un système politique particulier ou à quelques pays mais c'est un mal qu'il faut combattre où qu'il soit. »

C'est dans ces termes que le Ministre des droits de la personne humaine et du genre a ouvert l'atelier medias organisé par la Division des droits de l'homme et justice du BINUB conjointement avec le Haut Commissaire aux droits de l'homme au Burundi, ce lundi 22 juin 2009, au centre suédois à Bujumbura en prélude aux activités marquant la semaine dédiée pour le soutien aux victimes de la torture.

Elle a par la même occasion ajouté que l'implication du gouvernement est capitale pour lever certains défis important qui se dressent contre l'éradication de la torture au Burundi. Il s'agit notamment de la mentalité burundaise tolérante sur les actes de torture aux présumés coupables et sur la perception de la torture comme attribut ou prérogative du pouvoir, d'où la banalisation de l'infraction de torture; le niveau bas de l'éducation et de formation de la population sur ses droits et des corps de police et de sécurité sur les droits de l'homme et les techniques d'investigation.

Durant cet atelier, les participants ont eu l'occasion de prendre connaissance du phénomène de la torture à travers deux communications qui ont été présentées par deux spécialistes à cet effet.

Présentant l'état de lieu de la torture au Burundi, Mme Lucy NIZIGAMA, Présidente de l'Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture (ACAT), a fait savoir que 700 cas de torture ont été enregistrés pour la seule année de 2007. Ces chiffres ont été le résultat d'un travail effectué par plusieurs organisations des droits de l'homme notamment la Ligue Iteka, l'APRODH et l'ACAT.

Cependant, il est à signaler que certaines victimes de la torture n'osent pas témoigner de peur d'être assassinés par leurs bourreaux en guise de représailles. La conférencière, s'est tout de même félicitée de l'adoption du nouveau code pénal qui prévoit des dispositions propres sur la torture.

Pour lutter efficacement contre la torture, la conférencière a émis quelques recommandations à l'endroit du gouvernement. C'est entre autres l'interdiction formelle de la torture dans les lieux de détention, mettre un cours de lutte contre la torture dans les cursus scolaires, car disait la conférencière, les formations sur le tas ne suffisent pas.

D'autres mesures peuvent être prises, c'est notamment la mobilisation des acteurs de la société civile en dénonçant ces actes odieux comme un seul homme. Elle a également interpellé les médias à ne plus banaliser ces crimes lorsque les victimes sont des petites gens, car, tous les hommes sont égaux au point de vue dignité humaine a-t-elle conclue.

Cette rencontre a également été une occasion pour les participants de discuter avec Albert HARAKAZA, magistrat au parquet de la Mairie de Bujumbura sur le phénomène de torture en droit burundais ainsi que la situation des victimes notamment les enjeux, les défis et les perspectives.

Selon ce magistrat, l'infraction de torture a longtemps restée impunie alors que le Burundi a ratifié la Convention internationale contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants depuis décembre 1992. Néanmoins, ce n'est que très récemment le 22 avril 2009 que cette infraction a été intégrée dans le code pénal burundais.

La question qui a beaucoup retenu l'attention des participants est celle d'indemnisation des victimes de torture. Un constat s'est dégagé des échanges, les participants se sont convenus que les victimes de torture ne sont pas indemnisées. Encore plus, certains cas de torture sont difficiles à prouver. C'est notamment la torture morale. C’est ainsi que le conférencier a interpellé aux journalistes présents d’informer à la population de bien conserver toutes les preuves.

Avant de terminer cette rencontre, les journalistes présents se sont engagés à couvrir tous les événements relatifs à ladite semaine tout en présentant leur plan de travail. Signalons que cet atelier a été organisé en prélude aux activités marquant la semaine dédiée au soutien pour les victimes de la torture. Entre autres activités, il y aura une table-ronde, une exposition et une marche manifestation dans différentes provinces du pays.

dimanche 12 avril 2009

L’ARBRE, CE COMPAGNON DISCRET ET COMBIEN PROVIDENTIEL‼

Les arbres constituent ne composante majeure de l’écosystème forestier qui fournit à l’homme et à son environnement des multiples services tangibles et intangibles comme la nourriture, l’oxygène, les médicaments, l’énergie bois, les matériaux de construction, les espaces récréatifs, la purification de l’air et la régulation climatique. Il existe un lien indéniable entre la forêt et les changements climatiques.

Le Burundi est dans sa grande partie montagneux, l’érosion emporte donc chaque jour une partie des terres arables car la population ne maîtrise pas les techniques de protection du sol contre celui-ci. La recherche d’une meilleure satisfaction des besoins en produits forestiers doit tabler sur la création des micro boisements et sur l’intégration de l’arbre dans les exploitations agricoles selon un système agroforestier appelé « Système Agro-Sylvo-Pastoral », lequel système intègre bien les trois composantes à savoir : l’agriculture, l’élevage, et la forêt.
Exemple : on a réalisé une étude dans la commune Gisozi, région naturelle du Mugamba sur le rôle de l’arbre dans la restauration de la fertilité des sols et de la protection du sol contre l’érosion.
En analysant les résultats, il a été constaté que les plantations d’arbres est le moyen le plus efficace de protection des sols et de maintien de leur fertilité. Néanmoins, cette technique d’intégration des arbres dans les exploitations agricoles doit être accompagnée par d’autres pratiques agricoles pour restaurer de façon optimale la fertilité des sols notamment l’enfouissement des herbes et déchets végétaux et l’interdiction des feux de brousse.

Comparativement aux années antérieures où c’est l’Etat qui produisait et plantait des arbres surtout la formation de grands blocs de boisements industriels, la politique forestière actuelle repose sur la participation des communautés à la base communément appelée « Approche participative » .
Les arbres sont aussi d’une grande utilité dans les villes car ils constituent la grande composante des espaces verts, facteur de beauté des centres urbains.
Une campagne de nettoyage et de délimitation des espaces verts de la ville de Bujumbura est déjà amorcée et une a.s.b.l dénommée Action Ceinture Verte pour l’Environnement mène des travaux de grande envergure dans la réhabilitation des espaces verts à Bujumbura.
Samedi 16 Décembre a été une journée commémorative de l’arbre au Burundi, le thème du jour était : « Tous contre la pollution et la dégradation des terres pour le bien-être de la population ». Le Président du Sénat qui a célébré cette journée avec la population de la colline Kamesa en commune urbaine de Musaga a exhorté la jeunesse à s’investir dans la protection de l’environnement. Ici, les jeunes sont interpellés à mettre leur énergie créatrice au service de l’environnement mais aussi les politiques doivent revoir les budgets accordés à ce domaine et surtout comment promouvoir l’accession des jeunes aux fonds dédiés à cette initiative.






lundi 6 avril 2009

Les eaux usées industrielles de Bujumbura, une véritable menace pour la santé publique

Le 30 mars 2005, l'Unesco publiait la première évaluation des écosystèmes pour le millénaire, un rapport accablant sur l'impact de l'homme sur la planète. Au cours des dernières années, les activités humaines ont modifié les écosystèmes pour satisfaire une demande croissante de nourriture, d'eau douce, de bois, de fibre et d'énergie... Une dégradation irréversible aux conséquences désastreuses puisque le bien-être de l'homme est menacé d'ici à quarante ans.

Cette situation n’épargne pas le Burundi puisque d’après une étude des scénarios de changements climatiques sur les ressources en eau au Burundi, a révélé qu’à l’horizon 2050, on peut s’attendre à ce qui suit :


Pendant les mois pluvieux
o une hausse des précipitations
o une augmentation du phénomène érosif
o des inondations de bas-fonds et perte corrélative des cultures.

o Pendant la grande saison sèche (Mai-octobre)

des hausses de température (+0.4°C tous les 10 ans)
une forte évaporation entraînant un assèchement des collines ;
une forte diminution des ressources en eaux dans les cours d’eaux et lacs du pays, le débit de la Ruvubu diminuera de 36% à l’horizon 2050

La dégradation de l’environnement n’est pas sans conséquence sur le plan hydrique. En effet, 42% de la superficie du Burundi accuse une sensibilité élevée à la pollution des eaux souterraines d’après une étude sur le Plan national de l’eau effectuée par le Ministère de l’énergie et des mines en avril 1998. Plus grave encore, les eaux usées industrielles de Bujumbura sont déversées dans la nature soit directement dans le Lac Tanganyika pour la plupart. Ces eaux sont produites par les principales industries comme la BRARUDI et autres.

L’analyse de substances comme les métaux lourds (cadmium, cuivre, fer, plomb, manganèse et zinc) et des pesticides (DDT) et qui ont été retrouvés dans les eaux burundaises et tanzaniennes. Ces substances font partie des substances chimiques qualifiées très toxique surtout à l’homme.

En effet, ce sont des substances non biodégradables et à effet cumulatif. Bien qu’en quantité très faible, ils s’accumulent dans le corps humains (soit par la consommation de la viande ou du lait des animaux qui en ont consommés, par exemple les vaches qui dans les alentours du lac ou du quartier industriel) jusqu’à atteindre un seul minimum permettant de déclencher des complications.

Notre planète se trouve donc menacer par les activités humaines qui ne cessent de dégrader l’environnement. C’est ainsi que l’organisation des Nations Unies prend de plus en plus conscience de changements climatiques et essai de limiter des dégâts en entreprenant certaines actions dont la mise en place des branches spécialisées en environnement, soit en instaurant des journées dédiées à la protection de l’environnement.

Depuis 1997, le 2 février a été proclamé Journée mondiale des zones humides par l’Organisation des Nations Unies. Cette journée célèbre la date anniversaire de la signature en 1971, dans la ville de Ramsar (Iran), de la convention sur les zones humides d’importance internationale. Ainsi, chaque 2 février, des manifestations sont organisées dans le monde entier afin de sensibiliser les utilisateurs des zones humides, ainsi que le grand public, à la nécessité de les protéger et, plus largement, à les amener à réfléchir sur la gestion des écosystèmes aquatiques.
"Notre santé dépend de celle des zones humides"

En 2008, le thème retenu pour la journée mondiale des zones humides est :"Notre santé dépend de celle des zones humides".Le secrétariat de la convention de Ramsar a décidé cette année de célébrer les apports des zones humides en termes de santé des populations. Ces bénéfices sont nombreux :



Les zones humides "magasins d'alimentation"
Une population en bonne santé a besoin d'une bonne alimentation, en quantité suffisante.Les zones humides sont des pourvoyeurs essentiels qui nous apportent, par exemple, du poisson (y compris des coquillages), et des plantes (notamment des fruits, des graines et d'autres parties des végétaux).
Pour un milliard d'êtres humains, le poisson est une source principale ou unique de protéines. En ce qui concerne les plantes des zones humides cultivées, le riz est la plante la plus importante au niveau mondial, fournissant 20% des besoins énergétiques de l'alimentation mondiale. Plusieurs autres plantes des zones humides, telles les algues, bien qu'elles ne soient pas exploitées à la même échelle que le poisson, restent une importante source alimentaire, au niveau local ou pour les marchés internationaux. Elles jouent aussi souvent, indirectement, un rôle vital pour l'alimentation du bétail dont dépend la santé de milliards de personnes.Bien gérées, nos zones humides continueront de fournir des produits alimentaires pour notre santé - malheureusement, beaucoup d'activités humaines ont un effet négatif sur la capacité des zones humides de conserver ce rôle. La pollution, l'exploitation excessive de l'eau, le mauvais assainissement, la surexploitation et, naturellement, la destruction des zones humides, réduisent ou éliminent leur capacité à fournir des aliments pour la consommation humaine.

Le bien-être psychologique
La population mondiale se concentre de plus en plus dans les zones urbaines, en particulier le long des littoraux, et les populations urbaines deviennent de plus en plus physiquement inactives. Selon l'Organisation mondiale de la santé, la dépression et les maladies dues à la dépression deviendront la principale source de mauvaise santé d'ici à 2020 ; par ailleurs, les effets de l'inactivité physique sur la santé des citadins coûtent de plus en plus cher en traitements médicaux.

Les espaces verts urbains - y compris les rivières, lacs et retenues - sont propices aux loisirs, à l'éducation et à la relaxation et leur importance, pour la santé physique et psychologique des populations urbaines n'est plus à prouver. Des études récentes mettent en évidence les effets bénéfiques et mesurables, physiques et psychologiques, d'un contact régulier avec la nature, dans les espaces verts urbains : à cet égard, les zones humides urbaines ont un rôle essentiel à jouer.