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mardi 7 juin 2011

Burundi : mouvement constant d'hommes en armes à travers tout le pays

Deux personnes tuées, une maison incendiée, tel est le bilan d’une attaque dans la nuit de ce dimanche à lundi par des hommes armés en commune de Kanyosha, dans la province de Bujumbura, a-t-on appris des sources administratives sur place.

Balthazar Mfatavyanka, chef de la sous-colline de Nkondo et Jean Bosco Ndayisenga ont été tués à Nkondo, en zone Kiyenzi de la commune Kanyosha.

« Ils étaient armés de fusils et ils nous ont dit qu’ils étaient des rebelles et qu’ils voulaient des cotisations de la part de toute personne qui habite dans les environs », a raconté un témoin.

Après ce forfait, les hommes armés ont mis le feu sur une maison d’un membre de la famille du chef de la sous-colline de Nkondo, mais la population est vite intervenu et a maitrisé l’incendie.

Des sources sur place dans la province de Bujumbura nous ont confirmé ce lundi que les administratifs à la base font l’objet d’attaques par des hommes armés, qui laissent souvent des tracts, accusant leurs victimes d’être à la solde de la documentation nationale.

Les mouvements des hommes armés sont fréquents dans presque toutes les régions du pays. Dans les provinces de Bubanza et Cibitoke, la population parle des mouvements inhabituels d’hommes en armes dans leurs provinces.

« Nous avons entendu vers 4h du matin des hommes chantant, scandant des slogans antigouvernementaux et ils étaient armés », a raconté sous couvert d’anonymat une enseignante de Musigati dans la province de Bubanza.

C’est dans les alentours de cette province que des combats opposent souvent de présumés rebelles burundais à l’armée congolaise, souvent appuyée par le Burundi.

Les habitats de Kiliba Bundes en savent quelque chose plus que les autres : « Nous avons vu des soldats congolais qui évacuent des blessés et les affrontements ont duré beaucoup de temps » s’est confié ce vendredi à une radio locale un habitant de Kiliba Bundes.

A l’Est du Burundi, c’est la même situation. Des hommes armés sillonnent les montagnes des communes de Ruyigi et Karusi, la dernière étant le fief du parti CNDD-FDD.

« Des hommes armés viennent nous demander des cotisations chaque soir et rappeler à l’ordre ceux qui ne veulent pas payer. Je dois personnellement payer pour sauver ma peau », a raconté un responsable communal du parti au pouvoir dans une des communes de Karusi.

A Gitega ou dans les provinces du centre du pays, la population raconte la présence des groupes qui sillonnent.

La semaine dernière, le domicile du frère de M. Onésime Nduwimana, le porte-parole du CNDD-FDD, a été attaqué et quatre vaches y ont laissé la vie.

On ne sait pas ce qui serait arrivé aux membres de cette famille s’ils avaient eu la malchance d’être trouvés dans les parages par ces mêmes hommes armés qui ont laissé des tracts appelant les populations à verser des cotisations à ces groupes.

En mairie de Bujumbura, certains fonctionnaires des institutions publiques ou privées ont confirmé que depuis un certain temps, ils recevaient des lettres et des appels anonymes pour verser des cotisations à la nouvelle rébellion.

Entre temps, les responsables gouvernementaux continuent de rejeter l’idée de négociations pouvant prévenir la flambée des violences au Burundi.

On rappelle que le vice-Premier ministre belge et ministre des Affaires étrangères, qui vient juste d'effectuer une visite au Burundi, a demandé aux belligérants de s’asseoir ensemble pour mener des négociations afin d’éviter le pire dans un pays qui vient de passer plus d’une décennie dans des cycles de violences.


Source: Arib

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