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mercredi 27 juillet 2011

Les avocats en grève pour protester contre l'arrestation d'une collègue

Les avocats du barreau burundais ont annoncé une grève des prétoires d'une semaine, lors d'une manifestation devant le palais de justice de Bujumbura lundi, en vue d'exiger la libération d'une consoeur arrêtée et écrouée pour "complicité d'espionnage".

Me Bukuru, avocate des parties civiles dans le procès de Patrice Faye, un Français poursuivi pour viol sur des mineures au Burundi, a été arrêtée "pour complicité d'espionnage" et écrouée le 15 juillet, pour avoir facilité une interview de ces jeunes filles par des journalistes français, a appris l'AFP de sources judiciaires.

"Les avocats ont décidé, au cours d'une assemblée générale, de suspendre depuis aujourd'hui jusqu'à vendredi toute participation aux audiences publiques au Burundi en signe de protestation et d'indignation face à une justice qui torpille et persécute ses propres défenseurs", a annoncé Me Isidore Rufyikiri, bâtonnier de l'ordre des avocats burundais.

Une centaine d'avocats portant la toge et des pancartes où était écrit "Libérez Me Suzanne Bukuru", ont manifesté silencieusement devant le palais de justice de Bujumbura pendant une heure lundi matin, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Nous sommes ici pour manifester notre indignation, mais aussi notre soutien à notre consoeur Mme Suzanne Bukuru arrêtée et écrouée de façon injuste et arbitraire, pour une infraction qui n'existe pas", a expliqué le bâtonnier.

"Les avocats vont manifester devant le palais de justice chaque matin et cela jusqu'à vendredi en signe de soutien à Me Suzanne" Bukuru, a-t-il ajouté.

Le porte-parole de la Cour suprême du Burundi, Elie Batungwanayo, a déclaré à l'AFP lundi en fin d'après-midi que "la réaction du barreau du Burundi est tout à fait normale".

"Si les avocats ont décidé de manifester, c'est tant mieux car c'est un mode d'expression qui leur est reconnu par la loi, c'est un signe de solidarité avec leur collègue", a commenté M. Batungwanayo.

"Mais le ministère public a aussi fait son travail en décidant d'arrêter Me Suzanne Bukuru, (...), et c'est le juge qui demain va se charger de départager les deux parties", a-t-il ajouté.

Contactés par l'AFP, plusieurs responsables du ministère de la justice burundaise et du ministère public ont refusé de s'exprimer sur le sujet.

Il y a un mois, le procureur du tribunal de grande instance de Bujumbura avait requis 35 ans de prison à l'encontre de Patrice Faye, au cours d'un procès à huis clos. La cour a encore un mois avant de rendre son verdict.

Source: AFP

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