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mardi 13 octobre 2009

Le prince Louis RWAGASORE : Un héros de l’Indépendance du Burundi


Fils du Mwami MWAMBUTSA et de Thérèse KANYONGA, le prince Louis RWAGASORE est né à Gitega le 10 janvier 1932. Il entame l’école primaire à l’âge de 7 ans à Bukeye, puis à Kanyinya et Gitega. In 1945 il entre au Groupe Scolaire d’Astrida à Butare (Rwanda) où il étudie pendant 6 ans.

En 1956 il ira à l’université d’Anvers, en Belgique, mais reviendra très vite au Burundi où il entame sa vie politique au niveau associatif par la création de coopératives strictement africaines, qui seront interdites par la Belgique, pays de tutelle, en 1958.

Il épouse Marie-Rose NTAMIKEVYO le 12 septembre 1959.

En septembre 1958, il forme l’UPRONA, Union pour le PROgrès NAtional, avec quelques camarades nationalistes, dont Paul MIREREKANO et Thaddée SIRYUYUMUSI. Ce parti ne sera agréé que le 7 janvier 1960. Rentré de Belgique, le Mwami veut lui confier la chefferie de Butanyerera (actuellement en province de Ngozi), ce qu’il refuse afin de pouvoir se dévouer entièrement à la cause nationaliste.




La photo ci-dessus montre, de gauche à droite, le Prince Louis Rwagasore (1er), en compagnie de son frère, le Prince Charles (2è), à l’âge d’environ 12 ans, son père le Roi Mwambutsa (3è) et le Résident Belge Jean Paul Harroy (4è).

Un conflit politique naît avec son père, le Roi MWAMBUTSA, qui se déclare au-dessus des partis politiques, le 8 février 1960, peu après l’indépendance du Congo ; le monarque se sentant menacé par le nationalisme grandissant en Afrique. RWAGASORE et MIREREKANO étaient très proches du nationaliste congolais Patrice LUMUMBA.
RWAGASORE préside le Congrès de l’UPRONA du 14 au 20 mars 1960 : ils demandent l’indépendance du Burundi. La résistance au colonialisme prend une nouvelle tournure ; l’UPRONA demande à la population de ne plus payer de taxes, de boycotter les magasins tenus par les expatriés ; une campagne de désobéissance civile s’installe. MWAMBUTSA répète qu’il est au-dessus de partis.

Du 27 octobre au 9 décembre 1960, Louis RWAGASORE est placé en résidence surveillée, juste avant les élections communales organisées à la mi-novembre. Le PDC, soutenu par la Belgique, l’emporte.

Le 18 septembre 1961 se tiennent des élections législatives, sous la supervision de l’ONU : RWAGASORE et l’UPRONA remportent une large victoire : 80% pour l’UPRONA, 20% pour le « Front commun » dans lequel se trouve le PDC, battu.

Le 28 septembre 1961, Thaddée SIRYUYUMUSI est élu président de l’Assemblée Législative et RWAGASORE est désigné en qualité de formateur du Gouvernement qui devait préparer le pays à l’Indépendance.

Il est investi comme Premier ministre le 29 septembre 1961. Pierre NGENDAMDUMWE devient vice-premier ministre et ministre des Finances, dans un gouvernement comptant une quinzaine de ministres. La Défense demeure entre les mains de l’administration belge.

Un mois après la formation de son gouvernement et 8 mois avant l’Indépendance, il est assassiné, le 13 octobre 1961, dans un restaurant près du Lac Tanganyica. L’assassinat, exécuté par KAGEORGIS, un Grec, avait été commandité par des leaders du PDC, dont le chef BARANYANKA, membre de la famille royale (Mwami Ntare).

Le 2 avril les assassins de RWAGASORE sont condamnés. KAGEORGIS sera fusillé le 30 juin, à la veille de l’Indépendance, le 1er juillet 1962. Le 15 janvier 1963 d’autres complices seront pendus au stade de Gitega. Parmi eux, les fils du chef BARANYANKA, NTIDENDEREZA et BIRORI.

Peu de temps après la mort de RWAGASORE, l’UPRONA va se diviser en deux ailes, dès 1962. Les différenciations entre Hutu et Tutsi vont se développer progressivement jusqu’à aboutir à une monopolisation du pouvoir aux mains d’une oligarchie, essentiellement tutsi. L’UPRONA se transforme en un parti unique, dès 1966.

Le rêve d’un Burundi libre, uni et démocratique du prince Louis RWAGASORE est brisé : la souveraineté du peuple burundais a été confisquée par une oligarchie militaro-civile, qui au cours des années changera de figure de proue, mais n’hésitera jamais à recourir à la force et à la violence pour maintenir ses privilèges.


Source:aribinfo

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