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vendredi 9 avril 2010

Le Gouvernement absent de la commémoration de l'assassinat de Manirumva


Une année après l’assassinat d’Ernest Manirumva, la société civile réclame que la vérité éclate au grand jour. S’exprimant lors d’une conférence conjointe à l’occasion de la commémoration du premier anniversaire de l’assassinat d’Ernest Manirumva ancien vice président de l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (OLUCOME), 7 organisations de la société civile se sont dit « toujours mobilisées pour obtenir que l’enquête sur l’assassinat soit menée à terme et fasse éclater la vérité, et toute la vérité ».

« Nous avons suivi avec attention les travaux des commissions d’enquête successives désignées pour faire la lumière, mais force est de constater que en dépit des assurances données par le gouvernement, nous ne connaissons toujours ni les exécutants, ni les commanditaires ni le mobile de cet assassinat », indique une déclaration conjointe lue par le Délégué général du FORSC, forum pour le renforcement de la société civile, Pacifique Nininahazwe.



Des Rendez-Vous Manqués



Ces organisations à savoir l’APRODH, OLUCOME, FORSC, OAG, ITEKA, CAFOB et COSYBU déplorent des rendez-vous manqués. Une année après l’assassinat, toujours pas de rapport reposant sur une enquête complète, celle ne dévoilant qu’une partie de la vérité serait une manière d’entretenir encore le mensonge et l’impunité qui a été le poison du Burundi, fait savoir le panel.



« La troisième commission d’enquête avait promis de remettre un rapport le 10 février. Deux mois après cette échéance, aucun rapport n’a été présenté », constate les organisations qui disent espérer que ce retard est mis à profit pour explorer toutes les pistes et identifier tous ceux qui « ont pris part à la conception et à l’exécution de ce crime abominable».



Le panel de sept organisations demande, en attendant, que soit mis en place un mécanisme de protection des témoins en vue de les encourager à faire des déclarations sans craindre pour leur sécurité. Les organisations de la société civile soulignent également la nécessité de garantir la sécurité des défenseurs des droits de l’homme.



Contre Toute Récupération à des Fins Politiques



Les organisations mettent en garde. Que les politiciens ne récupèrent pas ce cas pour utiliser le nom d’Ernest Manirumva pour des intérêts politiciens à la veille des élections.



« Quel que soit la sincérité de chacun de servir le pays par le combat pour la Justice, il faut se garder, par respect pour sa mémoire, d’utiliser le nom d’Ernest Manirumva à d’autres fins et notamment pour servir d’argument dans la compétition électorale », avertit le communiqué conjoint. Cette cause est l’affaire de tous, elle ne peut être confisquée, estime les organisations pionnières dans la campagne « Justice pour Ernest Manirumva » lancée deux mois après son assassinat.



Un parterre de journalistes et d’invités, sauf le gouvernement



Un nombre impressionnant de journalistes et des invités représentant les organisations locales et internationales avaient répondu présent à ce rendez-vous commémoratif. Le grand absent aura été le gouvernement dont aucun représentant n’a été remarqué que ce soit dans la salle du Novotel où s’est déroulée la conférence conjointe, ou à Mpanda pour le dépôt des gerbes et recueillement, un peu avant la conférence. Le FORSC dit pourtant avoir invité des représentants du gouvernement. Une messe était prévue dans la soirée de vendredi 9 avril à la cathédrale Régina Mundi à Bujumbura, en mémoire de ce militant anti-corruption.



Ernest Manirumva a été assassiné la nuit du 9 avril à son domicile à Bujumbura.

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