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jeudi 3 novembre 2011

L’APRODH met à nu le contenu d’une lettre d’un détenu impliqué dans les massacres de Gatumba

Le président de l’Association Burundaise pour la Protection des Droits Humains et des Personnes Détenues (APRODH), vient de rendre public une lettre que le principal prévenu impliqué dans les massacres de Gatumba lui a envoyée. Il craint pour la sécurité de ce détenu.


Les transferts contradictoires de ce prévenu ne laissent présager rien de bon. Selon le président de l’APRODH, il y a des malentendus entre des agents du parquet, du Service National de Renseignement et de la Direction générale des affaires pénitentiaires. Une chose est sûre, cette lettre dérange et met à nu une tentative de manipulation de ce dossier en faussant les enquêtes sur le carnage de Gatumba.

Selon des informations dignes de foi, les massacres de Gatumba sont le résultat malheureux d’une traque d’un certain Carmel connu sous le nom de Mukono, qui a mal tournée. Cet ex-combattant du FNL proche d’Agathon Rwasa, derrière les barreaux à la prison centrale de Mpimba pour détention illégale d’armes, aurait été approché par le SNR pour aller rechercher et neutraliser son ancien patron. Ce dernier n’a pas complètement coopérer préférant diriger un petit groupe armé pour son propre compte.

Selon toujours ces sources, cet ancien rebelle qui voulait s’approvisionner notamment en médicaments s’est fait appâter. Il s’est dirigé à Gatumba dimanche le 18 septembre vers 19h 30 minutes en compagnie de ce prévenu aujourd’hui impliqué dans les massacres de Gatumba connu sous le nom d’Innocent Ngendakuriyo alias Nzarabu, pour aller "s’approvisionner" mais des coups de feu ont été entendus à l’approche d’une pharmacie située tout près du bar "Chez les Amis" où 39 personnes ont été tuées. Carmel alias Mukono et Nzarabu ont rebroussé chemin. Mukono a pris le chemin de la brousse et Nzarabu préférant rentrer chez lui.

Les aveux

Dans une lettre adressée au président de l’APRODH, Nzarabu précise qu’il est poursuivi pour crime contre l’humanité, alors qu’il n’en est rien. Il est incarcéré à la prison de Bubanza, le numéro de son dossier est le 72 72 MA.

Selon lui, il y a des pressions et des menaces pour avouer sa responsabilité dans ce massacre. Il avoue avoir agi sous les ordres de certains agents hauts placés de la police et du SNR mais que ces derniers l’ont jeté au cachot au lendemain de cette opération pour avoir refusé ou décliné une autre offre ou commande de la part de ces mêmes agents.

L’ordre était formel : accepter, devant les caméras, d’endosser la responsabilité des massacres de Gatumba et incriminer les membres du FNL. « En échange, on me promettait une maison quelque part dans un quartier de la ville mais j’ai tiqué, apparemment la promesse faite auparavant de me donner 6 millions de Fbu ne tenait plus, j’ai tout refusé et voilà la source de tous les maux et surtout de la tentative de me liquider », conclut ce prévenu, soupçonné d’être parmi les grands exécutants du carnage de Gatumba, dans sa longue lettre envoyé au président de l’APRODH depuis sa cellule.

Source: Iwacu

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