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vendredi 13 février 2009

Affaire Radjabu: Le substitut du procureur designé comme étant une composante du montage par la defense

Pendant les audiences de Lundi, Mardi et Mercredi 9, 10 et 11 courant, la défense a montré qu’il s’agit d’ un pure montage conçu par le Service National des Renseignements, le parti CNDD-FDD et le Représentant du ministère public Mr Charles NDAGIJIMANA. Elle a alors demandé au siège que ce dernier se déporte lui-même afin que le jugement soit crédible. La Cour a réfuté cette requête chose qui a mis en doute l’impartialité des juges.

Signalons que la défense avait déposé une plainte contre Charles NDAGIJIMA NA pour prise à partie dans le montage de cette affaire. Celle-ci présente deux racines tentaculaires au niveau de la structure du montage. La première est du ressort du colonel NGENDANGANYA Jean Bosco ancien Chef de cabinet de l’Administrateur Directeur Général du Service National des Renseignements qui a fomenté des assemblages de voix sur CD comme pièce de conviction pour incriminer l’honorable Hussein Radjabu. En témoigne la correspondance du Président de la ligue des jeunes du parti CNDD-FDD de l’époque et agent du Service des Renseignements, Mr Jean Petit NDUWIMANA qu’il a adressé au Président du parti d’alors, l’honorable Hussein Radjabu, l’informant de la mission lui confiée à confectionner ce montage. La deuxième racine est une réunion tenue au palais présidentiel de NGOZI le 03/02/2007, dans laquelle participaient le Président NKURUNZIZA, le Général Adolphe NSHIMIRIMANA, le Général Evariste NDAYISHIMIYE, le Commissaire Général de police Alain Guillaume BUNYONI ainsi que l’honorable Hussein Radjabu, où on intimait l’ordre à ce dernier de démissionner au poste de Président du parti CNDD-FDD, faute de quoi, la force militaire et policière l’y obligeraient. Pour avoir refusé ces obligations, un congrès, sans l’aval du Président sera convoqué par le Général Evariste NDAYISHIMIYE, ministre de l’Intérieur d’alors et démettra Hussein Radjabu de la présidence du parti. Précisons que la Cour a accepté de faire comparaitre ces officiers ex-FDD ainsi que la radio RPA qui a donné le ton en diffusant les extraits de ce montage peu avant l’arrestation de l’honorable Hussein Radjabu.

Le représentant du ministère public s’est justifié en arguant que la réunion du 31/03/2007 reprochée à l’honorable Hussein Radjabu avait pour but de refuser les résolutions issues du congrès de NGOZI, récupérer tous les drapeaux du parti et instaurer une insurrection des BAGUMYABANGA.

Au cours de ces audiences, la défense a démontré les incohérences des témoins à charge et a mis en doute la qualité de leurs témoignages devant l’officier du ministère public tout au long de la phase pré juridictionnelle, étant donné que ce sont des démobilisés ex-FDD qui ont adhéré aux résolutions du congrès de NGOZI et que la plupart travaille au Service National des Renseignements. A cet effet, la défense a demandé le rejet de la totalité de ces faux témoignages.

En faisant une analyse du déroulement de ce procès marathon, on se rend compte que plus on avance, plus les montages se mettent à nu et le représentant du ministère public excelle en arrogance comme si la Cour perdait son temps à écouter des prévenus dont le sort a été de fils statué par l’exécutif et le parti au pouvoir. Autant dire qu’il donne des ordres aux juges qui souvent acceptent bonnement ses propos avant le délibéré et refusent parfois que la défense insiste sur des faits le compromettant. Malgré les conseils prodigués par les imminents et talentueux avocats de la défense à l’endroit des juges et du ministère public dans l’optique de lire rien que le Droit et redorer l’image de la justice burundaise, comme au premier degré, nos juges semblent être obnubilés par un spectre de l’Exécutif qui n’hésite pas de dire à haute voix qu’un brouillard s’est déjà posé sur le dossier en cours de jugement. Dossier à suivre lundi prochain !

mercredi 11 février 2009

Le CPJ publie son Rapport 2008 sur la liberté de la presse dans le monde



NEW YORK, 11 février 2009/African Press Organization (APO)/ — Le Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ) a publié aujourd’hui son rapport 2008, bilan de l’état de la liberté de la presse dans le monde. Le rapport, intitulé Attaques contre la Presse en 2008, évalue de manière critique la situation de 150 pays. Le livre dans son intégralité est disponible en ligne en Anglais et Français, sur notre site Internet : www.cpj.org.

Concernant l’Afrique, le rapport met l’accent sur les tendances suivantes :

Un total de 25 journalistes étaient derrière les barreaux pour leur travail à la fin de l’année 2008, un de plus que l’année 2007. Plus des deux tiers de ces journalistes étaient détenus sans aucune inculpation.
L’ Érythrée reste le pays dont les prisons renferment le plus de journalistes en Afrique. En effet, les prison secrètes de ce pays détiennent de longue date au moins 13 journalistes, le quatrième plus grand total sur le plan mondial derrière la Chine, Cuba et la Birmanie.
Beaucoup de pays comme le Sénégal, le Cameroun, et le Niger, continuent d’envoyer les journalistes en prison en appliquant les lois pénales sur la diffamation ou des dispositions de sécurité nationale formulées en termes vagues.
Il y a une tendance à l’impunité pour les meurtres de journalistes, notamment en Somalie, en République Démocratique du Congo et au Nigeria. Dans au moins 6 cas en 2008, les enquêtes menées par les gouvernements n’ont abouti à aucune arrestation ou condamnation.
Les gouvernements commencent à répliquer à la montée du journalisme en ligne et du journalisme citoyen en emprisonnant les rédacteurs de sites comme au Nigeria et au Burundi ou en bloquant ces sites comme en Ethiopie.
Les gouvernements africains, tels que ceux du Tchad, du Kenya et de l’Ethiopie, ont promulgué de nouvelles lois répressives et liberticides pour criminaliser le journalisme indépendant et les critiques.
La période du second tour des élections au Zimbabwe a été considérée comme « le pire moment pour les journalistes dans l’histoire du Zimbabwe » avec une répression étatique massive de la presse, au moyen de lois draconiennes sur les medias.

Le CPJ est une organisation indépendante à but non-lucratif fondée en 1981 afin d’observer et d’enquêter sur les abus commis contre la presse et promouvoir la liberté de celle-ci à travers le monde


SOURCE
: Committee to Protect Journalists (CPJ)