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samedi 13 novembre 2010

Burundi : Un pays Fragile au Bord du Précipice

Une Conférence-Débat à Washington appelle à un dialogue au Burundi



"Burundi : Un Etat Fragile au Bord du Précipice" était le thème central d’une conférence-débat animée ce Mercredi, 10 Novembre par le Great Lakes Policy Forum dans les enceintes du Council on Foreign Relations à Washington, DC. Parmi les notables panelistes figuraient le Dr. Howard Wolpe, il y a peu Mr. Grand-Lacs pour l’Administration Obama, Dave Paterson, Directeur du Programme Afrique au National Endowment for Democracy, ainsi que Adrien Sindayigaya, Lena Slachmuijlder et Narcisse Kalisa, respectivement Directeur de Search for Common Group au Burundi, en République Démocratique du Congo et au Rwanda.

Les présentations par les panelistes, de même que les questions et discussions qui en ont suivies de la part de l’audience, ont centré sur trois points : les événements et le climat politique au Burundi qui ont suivi la fin des élections communales le 24 Mai dernier, l’existence ou non d’une nouvelle rébellion au Burundi et le rôle que la communauté internationale pourrait jouer afin de ramener les protagonistes sur une table ronde avant qu’il ne soit trop tard.

Selon les panelistes, n’eut été les quelques violations des droits humains qui s’observaient dans certains coins du pays, le Burundi semblait être sur un chemin promettant avant les élections communales. Les échéances électorales représentaient un point très significatif dans la transition vers un état véritablement démocratique et de droit. Néanmoins, de par les événements qui ont suivi les élections communales, les hommes politiques Burundais – tant du parti présidentiel que de l’opposition – ont agi de manière irresponsable et ont raté une opportunité en or pour remettre le pays sur les rails de la démocratisation en mettant en avant le dialogue et la collaboration mutuelle.

Du coté du parti au pouvoir, on regrette qu’au lieu de privilégier le dialogue inscrit dans l’esprit d’Arusha, la suite des événements a été une répression instantanée et musclée contre les adversaires politiques, les medias et la société civile.

Quant aux leaders des partis politiques d’opposition, on déplore l’attitude de mauvais perdants qu’ils ont affichés juste après l’annonce des résultats provisoires des élections communales ; une attitude qui les a conduits à prendre la décision aussi déplorable de se retirer de la suite de la course électorale. Les conférenciers ont salué l’attitude du parti Uprona qui, après avoir raté les présidentielles, est revenu dans la compétition électorale.

La majorité des partis politiques d’opposition qui avaient concentré leurs efforts à faire campagne dans la ville de Bujumbura on été surpris pas la popularité dont jouissait le Président Nkurunziza dans les milieux ruraux et ont eu du mal à digérer l’échec électoral. Il est à noter que selon les conclusions d’une récente étude par le National Democratic Institute (une institution également basée à Washington) dont les résultats définitifs seront rendus publics l’année prochaine, le Président Nkurunziza est l’homme politique Burundais le plus populaire, particulièrement dans les milieux ruraux où se trouve la grande majorité de la population Burundaise (selon cette étude, Nkurunziza est même plus populaire que son parti politique).

La situation sécuritaire qui prévaut au Burundi postélectoral et ses conséquences sous-régionales a été le deuxième point débattu par les conférenciers. La question de l’existence ou non d’une rébellion au Burundi est revenue sur pas mal de lèvres. Il a été rappelé que selon le gouvernement de Bujumbura, les actes de violences observés dernièrement dans certains coins du pays sont l’œuvre de groupes de bandits armes non identifiés.

Quoique l’unanimité ait été que le Burundi n’est pas encore au stage d’une autre guerre civile ouverte, l’on déplore une insécurité galopante, les violations massives des droits humains, les arrestations et exécutions extrajudiciaires, la dérive autoritaire du pouvoir à Bujumbura, l’intimidation à l’encontre des activistes de la société civile, des défenseurs des droits humains et des médias privés, etc. En outre, l’absence de la plupart des leaders de l’opposition qui sont actuellement en exil ne rassure pas et nourrit l’idée d’une imminente rébellion.

Face à ces signaux avant coureur, les différents intervenants ont exprimé leur désir de voir une action soutenue de la part de la communauté internationale afin d’éviter que le Burundi ne sombre au précipice. Le représentant de l’ambassadeur de Suisse aux Nations Unies qui s’occupe de la question du Burundi au département de Maintien de la Paix est allé jusqu'à demander s’il y avait quelqu’un dans la salle qui pouvait lui procurait le numéro de téléphone d’Agathon Rwasa.

Dans l’immédiat, la plupart des interlocuteurs ont demandé que la communauté internationale fasse pression sur le gouvernement de Bujumbura afin que les pratiques de violations massives de droits humains s’arrêtent, particulièrement au niveau du service national de renseignement. Le nom d’Adolphe Nshimirimana est revenu à plusieurs reprises. La deuxième étape consisterait à convaincre les autorités de Bujumbura et le parti au pouvoir de s’assoir avec ses adversaires politiques et arriver à mettre fin à la crise politique actuelle.

Pour réussir le pari du dialogue, table ronde ou négociation, la communauté internationale devrait relancer le programme de formation des leaders Burundais en communication, négociation, gestion efficace des conflits et résolution de problèmes. Ce programme qui avait accompagné les négociations d’Arusha avait permis le rapprochement, la restauration de la confiance et la promotion d’un esprit de collaboration entre les leaders politiques Burundais de toutes tendances.

Le conférence-débat s’est clôturé sur une note prometteuse : tout n’est pas encore perdu. Le Burundi dispose de pas mal d’atouts qui devraient garder le pays hors du précipice. Les conférenciers ont évoqué entre autres la cohésion au sein de l’armée, spécialement au niveau des structures de commandement ; la population burundaise qui est fatiguée des guerres interminables et qui, selon l’étude susmentionnée du NDI, aimerait que le gouvernement s’asseye ensemble avec ses adversaires politiques, ainsi que la présence d’une société civile forte, solidaire et variée qui sera le moteur des changements positifs.


Source: Arib

vendredi 12 novembre 2010

Les informations du 12 novembre 2010

Election de Muhamed Rukara par le Parlement comme Ombudsman malgré les contestations du parti UPRONA.
Après plusieurs tractations, les parlementaires viennent d’élire Muhamed Rukara comme premier Ombudsman burundais. L’UPRONA avait boycotté ces élections avançant comme argument que le candidat Muhamed Rukara, membre très influent du parti au pouvoir, ne pourra pas être à la hauteur des missions de l’Ombudsman à savoir être un médiateur entre les pouvoirs publics et les citoyens en cas de discorde. Les parlementaires de l’UPRONA ont choisi par après de sortir et le vote a été interrompu par Pie Ntavyohanyuma, président du Parlement pour concertation. Muhamed Rukara a été élu par après par les parlementaires issus du parti CNDD FDD et ceux du FRODEBU Nyakuri en l’absence des députés UPRONA. Signalons que cinq candidats étaient déjà connus ce matin mais quatre se sont désistés par après. Il s’agit de Dwima Fulgence, autrefois membre influent du parti FRODEBU, Sylvie Kinigi, pro-UPRONA et ancienne première ministre sous le régime de Melchior Ndadaye, Sylvestre Ntibantunganya, ex-Président de la République et pro-FRODEBU, Emile Mworoha, professeur à l’Université du Burundi et pro-UPRONA ainsi que Muhamed Rukara, parlementaire et membre du Conseil des sages du parti CNDD FDD qui a finalement été élu. Les parlementaires ont aussi procédé à l’élection de deux députés en remplacement de ceux nommés dans le Parlement de l’East African Community. Il s’agit d’Emérence Bucumi, issu du CNDD FDD et Yves Nsabimana du Frodebu Nyakuri.

Sécurité

Arrestation de trois hommes armés après une fusillade avec la police à Ruziba.
Trois bandits armés ont été interpellés ce vendredi par la police à Ruziba en province de Bujumbura après les échanges des tirs comme le confirme le Commissaire David Nikiza, Chargé de la région Ouest. 2 fusils, 4 chargeurs, 4 grenades ont été saisis à cette occasion. D’après ces mêmes sources, ces hommes armés se trouvaient dans une voiture avec des vivres avant d’être localisés par les forces de l’ordre.

Tension continue entre les batwa de Gahombo et le voisinage.
Un mauvais climat règne entre la communauté Batwa de Businde de la commune Gahombo et ses voisins de la colline Rukago. Chaque partie se méfie de l’autre après les regrettables tueries de trois batwa en date du 24 octobre dernier. Cependant, les administratifs à la base n’ont pas le même point de vue. Le chef de colline déclare que la communauté Batwa veut se venger tandis que le conseil communal parle de sécurité maitrisée. Les batwas de cette localité, quant à eux, indiquent vivre dans une psychose d’être à tout moment attaqués. L’administrateur de cette commune ne s’est pas encore prononcé sur ce climat de méfiance.

Découverte ce jeudi des tracts à Rumonge. La police dit être sur une piste et les défenseurs des droits de l’homme souhaitent que des innocents ne soient pas emprisonnés.
Les responsables des associations des droits humains s’inquiètent en province de Bururi sur les enquêtes qui vont être mené par la police pour l’identification des auteurs des tracts. Ces documents non signés ont été trouvés dans plusieurs quartiers de la ville de Rumonge ce jeudi. Sur ces papiers on pouvait lire que c’est un message des burundais qui se disent patriotes dans une organisation secrète nommée Ubuzira. Ils mettent en garde les associations de la société civile, les magistrats, la police et les médias à ne pas malmener le peuple burundais en le tuant. La police à Rumonge dit être sur les traces des auteurs de ces tracts. Quant aux responsables de ces associations, ils demandent que des gens ne soient pas arrêtés pour leurs convictions politiques.

Combat entre la police et des hommes armés à Mutimbuzi. Bilan: deux hommes armés tués.
Trois hommes armés ont été tués ce vendredi vers midi par la police sur la colline Buzima I près du barrage Mugere en commune Mutambu, province de Bujumbura dite rural. Des sources proches de la police disent que ces individus morts seraient des rebelles. La police a croisé ces hommes et les a ordonné de s'arrêter mais ils n'ont pas obtempéré d'où alors les fusillades.

Santé

Campagne de vaccination contre la poliomyélite sur tout le territoire national entre le 16 au 18 novembre courant.
Plus d’un million d’enfants de moins de cinq ans seront vaccinés contre la poliomyélite en date du 16 au 18 novembre courant. Cette opération va coûter à l’Etat burundais 2,5 milliards de Fbu et les vaccins seront donnés sur plus de 1300 sites. Le docteur Olivier Kagobo, directeur chargé du Programme Elargie de Vaccination au Burundi, indique qu’un enfant atteint peut contaminer deux enfants en moins d’une heure et interpelle donc les parents à venir nombreux avec leurs enfants de moins de cinq ans. Signalons qu’un virus a été découvert dans la région de Kalemie en province de Katanga en RD du Congo. Ce pays ainsi que la Tanzanie et le Rwanda vont aussi procéder à la vaccination des enfants.
Dans la province de Gitega, plus de 13 milles enfants de zéro à 9 mois sont attendus pour être vaccinés contre la poliomyélite. Les autorités administratives sont priées à sensibiliser la population pour répondre massivement à ce rendez-vous.

Education

Les lauréats pédagogues au chômage à Bururi réclament à la commission de recrutement plus de transparence et le bannissement de la corruption.
Les demandeurs d’emploi dans le secteur de l’Education dans la province de Bururi demandent la transparence dans le recrutement des enseignants. Ils se disent déçus par la commission mise en place pour cette tâche qu’ils accusent de faire recours à la corruption. L’antenne de l’OLUCOME à Rumonge est du même avis et propose l’organisation des tests comme concours pour éviter les grognes au sein des sans emploi.

mercredi 10 novembre 2010

Les informations du 09 novembre 2010

Sécurité

Un meurtre mystérieux d’un jeune homme à Kanyosha sème le trouble dans cette localité.
Querelle et dispute entre les familles du quartier Gisyo de la commune urbaine de Kanyosha ce mardi matin. A l’origine, un jeune garçon du nom de Pascal Ntinzwenimana mort hier lundi dans des circonstances mystérieuses. La famille de la victime voulait se venger et se faire justice sur un présumé auteur de ce meurtre en l’accusant d’avoir usé de sorcellerie pour tuer son ami d’autant plus qu’ils n’étaient pas en bon terme ces derniers temps d’après le voisinage. Ces gens n’ont pas voulu enterré ce disparu avant que le présumé criminel ne soit arrêté. Mais les forces de l’ordre et l’administrateur de la commune Kanyosha ont vite intervenu pour calmer la situation et ont arrêté le suspect pour enquête.

La grève des élèves au Lycée Saint Luc tarde à trouver solution et prend d’autres tournures.
Les élèves du Lycée Saint Luc section laboratoire, en grève depuis bientôt une semaine, ont bloqué les voies donnant accès à cette école située en commune urbaine de Ngagara. Ils contestent la hausse du minerval de près de 40 pour cent. La police qui a intervenu par après est entrée en collision avec les élèves grévistes. Un élève a été blessé et conduit immédiatement à l’hôpital.

Politique

La CEPI en Mairie de Bujumbura évoque une probable convention entre l’UPRONA et le CNDD FDD pour se partager les postes du bureau communal qui tarde à être mis en place.
Chicanerie et polémique autour de l’élection du nouvel administrateur de la commune de Ngagara. Le parti CNDD FDD veut imposer un administrateur du nom de Désiré Gahungu, élu le 15 septembre dans des conditions décriées par les autres formations politiques. La dite élection a été annulée par la Commission Electorale Nationale Indépendante « CENI » pour usage des noms fictifs lors du vote autres que ceux des conseillers communaux. L’Abbé Jean Martin Nzirubusa, président de la CEPI en Mairie de Bujumbura, indique que les blocages résident au niveau d’une certaine convention entre l’UPRONA et le CNDD FDD sur le partage des postes du bureau communal de Ngagara. Signalons que l’UPRONA ainsi que le CNDD FDD possèdent chacun quatre sièges, le MSD a cinq sièges et le FNL ainsi que l’UPD ont chacun un conseiller communal.

Justice

Mise en délibéré ce mardi du procès de Jean Claude Kavumbagu par la Cour d’appel de Bujumbura.
Le procès de notre confrère Jean Claude Kavumbagu, directeur de l’Agence Net Press vient d’être mis en délibéré par la Cour d’appel et devrait se prononcer dans 48h sur sa détention. L’avocat du directeur de l’Agence Net Press, Maître Gabriel Sinarinzi se dit satisfait du déroulement de l’interrogatoire et demande que l’indépendance de la Magistrature soit établie. Signalons que Jean Claude Kavumbagu totalise 116 jours d’incarcération dans la prison centrale de Mpimba. Et quant à Faustin Ndikumana, le chargé du charroi à la RPA, lui totalise 35 jours d’incarcération toujours dans la prison centrale de Mpimba.

Comparution au BSR ce mardi des deux journalistes de l’hebdomadaire Iwacu sans toujours connaître l’infraction leur reprochée.
Les journalistes Elyse Ngabire et Dieudonné Hakizimana du journal Iwacu ont comparu, ce mardi, au Bureau Spécial de Recherche « BSR » après qu’ils aient passé trois jours dans le cachot de ce même bureau. Selon Maître Jean de Dieu Muhuzenge, avocat de ces journalistes, c’est très déplorable de s’empresser à emprisonner quelqu’un sans avoir terminé les enquêtes et précisé l’infraction. Rappelons que ces journalistes ont été arrêtés et emprisonnés vendredi de la semaine passée au retour de la prison centrale de Mpimba où ils étaient allés rendre visite à un prisonnier et ont été relâchés plus tard dimanche soir sans leur signifier leur infraction. Le commissaire de police en Mairie de Bujumbura, Arthémon Nzitabakuze qui les a mis aux arrêts, n’a pas précisé l’infraction leur reprochée selon l’avocat de ces deux journalistes.

L’auteur de l’assassinat d’un citoyen à Rugombo n’est pas encore connu alors que la population et le gouverneur de Cibitoke veulent son arrestation.
L’assassinat ce lundi d’un habitant de la commune Rugombo en province de Cibitoke suscite plusieurs interrogations au sein de la population. Jean Bosco Niyonkuru a été fusillé par un policier quand il tentait de s’évader. Des sources proches de la population à Cibitoke indiquent que la victime aurait une dette envers son ami qui a fait intervenir la police. Mais la grande question pour la population est la suivante : pourquoi la police n’a pas émis un mandat d’arrêt ? Le gouverneur de la province demande que l’auteur de ce crime soit arrêté. Le procureur de la République en province de Cibitoke et le porte-parole de la police ont été contactés mais n’ont pas fourni des informations sur cette affaire qui a soulevé la colère de la population.

Le père d’un enfant violé reçoit une vache de la part du criminel pour oublier mais les administratifs à la base dénonce.
Un garçon berger de près de 12 ans a été violé par son patron âgé de 40 ans en province de Bubanza. Ce dernier l’a trouvé à l’étable située dans la réserve de la Rukoko, secteur Kagwema, commune Gihanga. L’enfant a pu s’échapper et rejoindre son père, à qui, il a dévoilé le mal qu’on lui a fait. Mais son père a réglé le crime à l’amiable et a alors reçu une vache du patron de son enfant pour que l’affaire ne soit pas ébruitée. Les voisins ont appris la dénouement de l'affaire avec indignation et ont alerté l’administration qui a dénoncé à son tour le crime à la police. Contactée à propos, la police de Bubanza indique qu’elle est en train de travailler avec celle de Cibitoke pour traquer le présumé violeur qui habite en commune Buganda en province de Cibitoke.

Comparution ce mardi des trois enseignants du Lycée Musema à Kayanza.
Les trois enseignants du Lycée Musema, de la commune Butaganzwa de la province Kayanza ont comparu ce mardi devant le substitut du procureur de la République à Kayanza. Ils viennent de passer 16 jours au cachot de la commune Kayanza. Mais certains professeurs du Lycée de Musema disent que les accusations leur reprochées sont des montages orchestrés par le directeur de ce lycée. Le substitut du procureur interrogé sur le résultat de cette comparution, a répondu que le dossier est encore à l’étape des enquêtes.

La prison de Muramvya qui devrait accueillir 100 prisonniers en compte actuellement 484 détenus.
La maison d’arrêt de Muramvya est l’une des 11 établissements pénitentiaires que compte le pays. Sa capacité d’accueil est de 100 personnes pour une détention de moins de cinq ans mais actuellement ce n’est plus le cas. Cette prison comptait jusqu’au 30 octobre 2010, 488 prisonniers dont 324 prévenus et 162 condamnés. Parmi les prévenus, on dénombre 10 femmes et 10 mineurs. Et quant à ceux qui ont été déjà jugés, on y trouve 9 femmes et trois mineurs. Les nourrissons sont au nombre de deux. La prison vient d’être réhabilitée mais sans pour autant augmenter sa capacité d’accueil.

Le personnel de l’hôpital de Bubanza, en grève, veut avoir des éclaircissements sur la gestion de ce dernier qui n’arrive pas à bien les rémunérer.
Le personnel de l’Hôpital de la province Bubanza en grève depuis hier lundi réclame les primes et indemnités des mois d’avril, mai et juin 2010. L’explication avancée par la direction de l’hôpital est le fonctionnement à perte. Ce personnel soignant trouve non fondées ces justifications et ne compte pas reprendre le service si la lumière n’est pas faite sur la gestion financière de cet hôpital. Le personnel demande la mise en place d’une commission indépendante d’enquête que la direction a acceptée. Le médecin directeur Marie Vianney Ntirigugura a accepté la mise en place de cette commission comprenant aussi les membres de ce personnel.

Economie

Une dette de l’Etat de 4 milliards de Fbu envers la SRDI paralyse tout le système d’achat, de financement et de production du riz dans la plaine de l’Imbo.
Peu d’espoir à l’endroit des associations des 12 milles rizicultures de la plaine de l’Imbo. Les représentants de ces associations font savoir que la Société Régionale de Développement de l’Imbo « SRDI » n’achète plus leur production. A l’origine, le gouvernement burundais a une dette de l’ordre de plus de 4 milliards de Fbu qui doit être versée à la SRDI. Et cela fait que la BNDE ne finance plus ces associations des rizicultures et ces derniers n’ont plus l‘engouement de s’occuper de ce produit d’après les agronomes de la plaine de l’Imbo.

Communication

Coupure de réseau téléphonique à Muhuta au moment où les habitants en ont le plus besoin.
Les administrateurs de la commune Muhuta dans la province de Bujumbura signalent que vers 23h, les abonnés de la société de téléphonie mobile « Leo », la plus sollicitée, ne communiquent plus. Cela crée des problèmes car dans ce coin la sécurité n’est pas garantie suite aux groupes armées qui tuent et volent les biens de la population de cette localité. Jonathan Nkeshimana, administrateur de la commune Muhuta, dit avoir beaucoup insisté pour que cette société rétablisse le réseau de communication 24h sur 24 pour permettre aux forces de l’ordre d’intervenir à temps une fois la population attaquée par les bandes armées. La société Leo renvoi, quant à elle, ces habitants de Muhuta à la Regideso pour qu’elle fournisse de l’électricité à temps plein.

Administration communale

Difficultés des habitants de Muhanga d’avoir rapidement les extraits d’actes de mariage.
Plaintes de certains habitants en commune Muhanga, à Kayanza où ce n’est pas tous les jours qu’ils ont les extraits d’acte de mariage quand ils les en ont besoin. Surtout quand ils ont des différends à régler devant les tribunaux. L’administration communale à Muhanga dit être au courant de la situation et demande à l’officier d’état civil de régler le problème.

Environnement

Déviation de la rivière Buzima à Rumonge qui emporte tout sur son passage.
L’environnement est menacé à Rumonge car les palmerais ont été détruits par la rivière Buzima qui a quitté son lit à cause des extractions anarchiques du moellon et du gravier dans cette rivière. Des maisons ainsi que l’Ecole primaire de Nkambasi ont été détruites suite aux fortes précipitations qui se sont déversées ces derniers jours. Les habitants des alentours demandent aux autorités d’arrêter ces exploitations incontrôlées de la rivière Buzima située à 12 km de la ville de Rumonge et aussi de leur enseigner des techniques de préventions en cas de catastrophes.

Education

La direction provinciale de l’enseignement à Kirundo accusée de népotisme dans le recrutement des enseignants.
Indignation de plus de 250 lauréats des écoles secondaires pédagogiques qui n’ont pas été recrutés dans l’enseignement en province de Kirundo. Le directeur provincial de l’enseignement dément la rumeur selon laquelle, l’appartenance à telle ou telle autre formation politique et le népotisme seraient les principaux critères. Ainsi, il précise que la commission provinciale chargée du recrutement a fixé des conditions qui évitent toute forme d’exclusion.

mardi 9 novembre 2010

Les informations du 8 novembre 2010

Sécurité

L’armée congolaise accuse Agathon Rwasa et ses hommes armés de semer l’insécurité à l’Est de la RD Congo.
L’ancien chef rebelle Agathon Rwasa qui se réclame président du parti FNL refait surface, cette fois-ci dans les terres de l’Est du Congo. L’armée congolaise du Sud-Kivu l’accuse de semer des troubles depuis le mois de septembre avec ses éléments dans la localité de Kiriba en plaine de la Rusizi, Remera en RD Congo et dans la forêt de la Rukoko. Aghathon Rwasa serait dans les parages d’Uvira selon certaines sources. Ces éléments burundais constitueraient un réseau mafieux dont l’armée congolaise dit avoir débuté le démantèlement, une nouvelle qui nous est parvenu via la voix d’Amérique. L’armée burundaise est formelle : « aucune présence de milices dans la Rukoko que les bataillons burundais », et son porte-parole renvoi les journalistes au ministère des Relations Extérieures. L’armée congolaise du Sud-Kivu dit que des entretiens sur la question avec leurs homologues burundais sont encours depuis deux mois.

Une foule dépose un corps d’un homme tué par les policiers au commissariat de la police en province de Cibitoke et réclame justice.
Une personne connue sous le nom de Jean Bosco Niyonkuru, a été tuée par des policiers dans la nuit de ce dimanche en province de Cibitoke. Depuis ce matin, la population ainsi que la famille de la victime ont encerclé les enceintes du commissariat de la police pour manifester leur mécontentement. Alors que Jean Bosco Niyonkuru revenait de l’hôpital en compagnie d’autres gens, il a été stoppé par une personne en compagnie des policiers à qui, il doit une somme de 49 700 Fbu. La victime a dit à son créancier que l’argent se trouve à la maison. Mais les policiers lui ont intimé l’ordre d’amener l’argent sur place sinon il va être emprisonné. Jean Claude Niyonkuru a eu peur et s’est mis à courir et les policiers lui ont tiré dessus. Ce matin, la population a déposé le corps de la victime devant le commissariat de la police à Cibitoke et indique que ce corps sera enlevé lorsque l’agent qui a tiré sera connu et puni. La police est en alerte et le gouverneur de la province Cibitoke, le commissaire de police ainsi que la famille du défunt ont à ce moment tenu une réunion pour dénouer la crise.

Coups de couteau entre deux jeunes à Ngozi qui se disputaient un bouquin et des photos.
Un jeune homme a été poignardé au niveau du cou en province Ngozi pour cause de mésentente autour de la possession d’un livre et des photos. La victime est allée immédiatement se faire soigner à l’hôpital de Ngozi et le présumé autour du crime est incarcéré au cachot de la police à Ngozi. Les forces de l’ordre de cette province comptent tenir immédiatement des réunions pour éradiquer ce genre de forfaits.

Politique

Bataille entre l’UPRONA et le CNDD FDD pour administrer la commune urbaine de Ngagara.
L’élection du nouvel administrateur de la commune Ngagara est devenue un casse-tête. Toutes les parties concernées se rejettent la responsabilité du report de cette élection. La CEPI en Mairie dit avoir accordé encore de temps aux partis CNDD-FDD et UPRONA pour s’entendre sur leurs conventions signées. Mais l’UPRONA nie haut et fort l’existence de ses accords alors que le CNDD FDD indique que les élections sont bel et bien terminées. Signalons qu'un vote contesté par l’UPRONA a eu lieu le 15 septembre où un membre du CNDD FDD a été élu. D’après Fabrice Bangemu, représentant de l’UPRONA à Ngagara, ce scrutin est à refaire à cause des irrégularités qui l'ont marqué comme l’a indiqué la Commission Electorale Nationale Indépendante « CENI ».

Justice

Le veilleur de l’HPRC porte plainte contre le Maire de la ville de Bujumbura pour coups et blessures durant la nuit du 16 au 17 octobre.
Boniface Ntikarahera, veilleur à l’Hôpital Prince Régent Charles vient de porter plainte, comme il l’avait promis dès son rétablissement, contre le Maire de la ville pour l’avoir violemment battu. Dans sa plainte adressée au Procureur Général de la République, ce veilleur indique qu’il a été tabassé par le Maire de la ville de Bujumbura vers 2h du matin le 17 octobre et ce dernier a ordonné aux policiers de le menotter pour l’amener au cachot. Les policiers l’ont frappé de coups de crosses, de bottes jusqu’aux saignements internes. Il précise également que les menottes lui ont été enlevées trois jours après au cachot. Boniface Ntikarahera demande des sanctions contre le Maire conformément à la loi burundaise ainsi que des dédommagements.




Plainte contre X pour menaces continues et injures à l’endroit des membres de l’OLUCOME.
Maître Prosper Niyonkana vient d’adresser une correspondance aux hautes autorités du pays pour demander leur soutien afin de faire cesser les harcèlements contre les membres de l’OLUCOME. Une lettre qui rappelle les plaintes déposées antérieurement ainsi que les numéros de téléphone des terroristes. D’après l’avocat de l’OLUCOME, des coups de fil anonymes sont reçus par la femme du président de l’OLUCOME ainsi que le Vice-président de cet organisme qui s’est chargé de démasquer les corrompus et corrupteurs. L’avocat avait déposé une plainte au Service National des Renseignements mais l’affaire n’a pas connu de suite et la semaine passée, Maître Prosper Niyoyankana s’est adressé au Procureur Général de la République, à qui, il espère contraindre la police ou le Parquet en Mairie de Bujumbura à mener des investigations.

Excédent problématique de détenus à la prison centrale de Mpimba.
La prison centrale de Mpimba est l’une des 11 établissements pénitentiaires que compte le pays et parmi les prisons les plus étendues. Construite en 1958, cette maison de détention a été réfectionnée plusieurs fois mais sans être agrandie et a une capacité d’accueil de 800 condamnés. Actuellement, elle compte 3304 prisonniers dont 2479 prévenus. Parmi eux, 63 femmes et 146 mineurs. Ceux qui ont été jugés sont au nombre de 825 dont 44 enfants mineurs. 24 bébés sont nés dans cette prison. Cette geôle enregistre donc un excédent de 2504 prisonniers et un nombre de prévenus quatre fois plus élevé que celui des condamnés. Cela a des conséquences sur la vie des prisonniers, à qui, l’Etat doit nourrir, faire soigner et monter la garde.

Santé

Grève du personnel soignant à l’Hôpital et au Centre de santé des Sœurs Benetereza à Bubanza depuis ce lundi.
Le personnel de l’Hôpital privé de Bubanza et celui du Centre de santé de Bubanza 1 sont en grève depuis lundi. Ce personnel des établissements sanitaires sous la direction des Sœurs Benetereza réclame leur prime des mois d’avril, mai et juin dernier. Ils demandent également qu’ils soient représentés auprès de la direction financière. La direction de l’hôpital fait savoir que le dialogue va bientôt commencer.


Droits de l’homme

Visite au Burundi du nouvel expert indépendant de l’ONU sur les droits de l’homme pour une connaissance approfondie de la situation des droits de l’homme du pays.
L’expert indépendant des Nations Unies, FATSAH OUGUERGOUE, effectue une mission au Burundi dès ce lundi jusqu’au 17 novembre cette année. Signalons que sa mission est la première au Burundi depuis sa nomination par le Conseil des droits de l’homme en juin dernier et sa prise de fonction le premier août. Le but de sa mission au Burundi est de prendre contact avec les autorités burundaises, les organisations de la société civile, l’ensemble de la famille des Nations Unies et les membres du corps diplomatiques accrédités au Burundi.
L’expert des Nations Unies a déclaré également que sa visite a essentiellement pour objet de s’enquérir lui-même des informations sur la situation des droits de l’homme au Burundi. Vous saurez que le 24 juin dernier, le précédent expert indépendant avait exprimé ses inquiétudes sur les allégations de violation des droits de l’homme au Burundi pendant les élections communales notamment des cas d’arrestations et de détentions arbitraires ainsi que de harcèlement contre les opposants et leurs partisans

lundi 8 novembre 2010

Deux journalistes en garde à vue après avoir rencontré un détenu


Deux journalistes d'un hebdomadaire indépendant sont détenus depuis vendredi à Bujumbura, capitale du Burundi, après avoir rencontré un ancien rebelle en détention, a-t-on appris dimanche de source policière et auprès de leur avocat.

"Deux journalistes du journal Iwacu, Elise Ngabire et Dieudonné Hakizimana, ont été arrêtés vendredi alors qu'ils revenaient de la prison de Mpimba où ils étaient aller visiter un proche", a annoncé à l'AFP leur avocat, Me Jean de Dieu Muhunzenge.

"Ils ont été conduits à la Brigade spéciale de recherche (BSR) où ils sont détenus jusqu'ici", a poursuivi l'avocat, ajoutant que tout droit de visite leur avait été refusé.

"Les deux journalistes sont allés visiter un certain Edouard, membre des (ex-rebelles) FNL et arrêté pour terrorisme, qui leur a donné une lettre qui contenait les noms de tous les membres de ce parti qui sont en prison, (et) les raisons de leur arrestation", a indiqué à l'AFP le colonel David Nikiza, commissaire général de la région policière ouest du Burundi.

Le haut responsable de l'ex-rébellion des Forces nationales de libération (FNL) qui avait été arrêté en juin, est accusé d'avoir participé aux attaques à la grenade qui ont frappé le Burundi après le rejet des résultats des élections communales de mai par l'opposition.

Selon le colonel Nikiza, "ces deux personnes ont été arrêtées à titre privé car on les a soupçonnées d'être des complices de ces malfaiteurs".

Selon un responsable du journal Iwacu, la liste, remise aux journalistes, "était destinée aux ligues des droits de l'homme".

"Cette arrestation est une illustration de plus de la répression qui frappe les journalistes dans ce pays", a dénoncé le président de l'Union burundaise des journalistes Alexandre Niyungeko, évoquant notamment la détention depuis le 17 juillet de Jean-Claude Kavumbagu, directeur du journal en ligne Netpress.

Une série d'incidents armés ces dernières semaines, attribués par le pouvoir à "des bandits non identifiés", ont tendu le climat au Burundi. La contestation du processus électoral de mai-juin par l'opposition fait planer la crainte d'une reprise de la violence dans ce pays marqué par une guerre civile qui a fait près de 300.000 morts entre 1993 et 2006.


Source: AFP



Derniere info: Des journalistes de „ IWACU « Relâchés après deux Nuits au BSR



Les deux journalistes du Journal IWACU ont finalement recouvré leur liberté ce dimanche 7 novembre après 48 heures d’emprisonnement au Bureau Spécial de recherche (BSR).

Élysée Ngabire et Dieudonné Hakizimana ont indiqué qu’ils n’avaient pas été signifiés du motif de leur arrestation. Ils devront comparaitre au même BSR mardi 9 novembre, a précisé leur avocat, Maitre Je de Dieu Muhuzenge qui indique toute fois ne pas savoir les charges qui pèsent sur ses clients.

Les deux journalistes du Journal IWACU ont été arrêtés jeudi par la police alors qu’ils effectuaient une visite privée à une connaissance détenue à la prison centrale de Mpimba.
Me. Muhuzenge dénonce une arrestation irrégulière. Le patron du Journal IWACU exprime un sentiment de joie mêlée d’amertume pour ses employés qui viennent de passer deux nuits à la BSR attend le rendez-vous de mardi.

Ces journalistes recouvrent la liberté au moment où les journalistes burundais se joignent aux journalistes africains pour célébrer la Journée Panafricaine de l’Information qui a lieu tous les 7 novembre de chaque année.

L’Union Burundais des Journalistes UBJ déplore le fait que le pouvoir de Bujumbura dit apprécier positivement le travail des médias burundais mais en même temps ne cesse de les harceler.

Les journaliste ont profité de cette occasion pour aller voir leur confrère Jean-Claude Kavumvagu qui vient de passer plus de trois mois à la prison centrale de Mpimba pour un article publié dans son journal en ligne Net Press faisant état d’incapacité des forces de défense burundaise à faire face à une attaque probable par les Shebbab Somaliens