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mercredi 21 septembre 2011

Burundi : Les autorités devraient enquêter sur une fusillade mortelle dans un bar

Les auteurs de ce massacre ayant fait des dizaines de morts devront être traduits en justice, et non exécutés




(Londres, le 20 septembre 2011) – Les autorités burundaises devraient de toute urgence mener une enquête sur le massacre, le 18 septembre 2011, de dizaines de personnes dans un bar populaire de Gatumba, à environ 15 kilomètres à l’ouest de la capitale, Bujumbura, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Le nombre exact de victimes n’est pas encore confirmé mais selon les premières informations recueillies, plus de 30 personnes ont vraisemblablement été tuées. Dans le cadre de leur recherche des auteurs du massacre, les autorités devraient user de la force minimale nécessaire et traduire les auteurs présumés en justice, et non procéder à des exécutions extrajudiciaires.

Des témoins ont raconté à Human Rights Watch comment un groupe d’hommes, dont certains en uniforme militaire, armés de fusils et de grenades, sont arrivés dans le bar, ont bloqué l’entrée et tiré sans distinction dans la foule. Des sources locales ont rapporté à Human Rights Watch qu’à leur connaissance, la plupart des victimes n’étaient affiliées à aucun parti politique. Cependant, un résident local a précisé que le propriétaire du bar, qui figurerait au nombre des victimes, était membre du parti au pouvoir.

« Ce massacre brutal d’hommes et de femmes non armés à Gatumba dimanche soir est le pire incident de violence qu’a connu le Burundi depuis plusieurs années », a déclaré Daniel Bekele, directeur de la division Afrique de Human Rights Watch. « Les auteurs doivent être identifiés et traduits en justice sans tarder. »

L’incident a eu lieu le 18 septembre vers 20 h dans un bar appelé Chez les amis, à Gatumba, dans la commune de Mutimbuzi. Un résident local a indiqué qu’il avait dénombré au moins 26 cadavres sur le lieu du massacre. D’autres sources ont rapporté un bilan dépassant les 30 victimes, y compris le porte-parole de la police qui a cité le chiffre de 39 morts lors d’un entretien à la radio le 19 septembre. Plusieurs autres personnes ont été blessées et au moins 13 ont été soignées pour des blessures à l’hôpital militaire de Bujumbura le 19 septembre.

Human Rights Watch continue actuellement de recueillir des informations sur le nombre exact et l’identité des victimes. Plusieurs membres d’un club de football local, qui s’étaient rendus dans le bar pour célébrer une victoire, figuraient parmi les victimes. Des résidents locaux pensent que certains des assaillants étaient peut-être des membres de groupes d’opposition armés burundais agissant près de la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC). Cependant, l’identité des auteurs n’a pas encore été confirmée.

Ce n’est pas la première attaque de ce type. Par exemple en mai 2011, quatre personnes ont été tuées alors que des hommes armés ont fait irruption dans un bar de Bisoro à Bujumbura. Toutefois, le nombre de victimes à Gatumba était considérablement supérieur à celui constaté lors des autres incidents.

L’ampleur du dernier incident a choqué de nombreux Burundais.

Un homme a déclaré à Human Rights Watch : « Nous pensions que ces choses appartenaient au passé. Nous ne pensions pas que cela pourrait se produire à nouveau. Maintenant, nous avons peur de ce qui pourrait arriver après ça. »

Le gouvernement burundais a décrété un deuil national de trois jours. Une délégation de haut niveau, conduite par le président Pierre Nkurunziza et plusieurs ministres du gouvernement, s’est rendue à Gatumba après l’incident. Le président a ordonné aux forces de sécurité de retrouver les auteurs dans un délai d’un mois.

Human Rights Watch a exhorté les autorités à mener une enquête minutieuse et à prévenir toutes représailles au lendemain du massacre.

Cet incident s’est produit sur toile de fond de violences à caractère politique au Burundi, qui ont fait des dizaines de victimes en 2010 et 2011. Ces victimes incluaient des membres et anciens membres de l’ex-groupe rebelle des Forces nationales de libération (FNL), ainsi que des membres du parti au pouvoir, le Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD).

Les tensions se sont intensifiées au Burundi au cours des dernières semaines. Alors que la plupart des victimes des assassinats des derniers mois étaient des membres (ou anciens membres) des FNL faisant partie de la base de l’organisation, les personnes ciblées récemment comptaient des personnalités plus en vue. Parmi celles-ci, figuraient un ancien commandant des FNL démobilisé Audace Vianney Habonarugira,tué par balles en juillet 2011 ; Dédithe Niyirera, représentant des FNL dans la province de Kayanza, abattu à Kayanza à la fin du mois d’août 2011 ainsi qu’un ancien commandant des FNL Edouard Ruvayanga, tué à Bujumbura le 5 septembre dernier. Sur cette même période, plusieurs autres membres démobilisés des FNL ont reçu des menaces anonymes les avertissant qu’ils subiraient le même sort.

La violence politique au Burundi s’est caractérisée par des cycles de représailles, avec des meurtres d’un côté généralement suivis par des meurtres de l’autre côté. Dans la majorité des cas, les auteurs ont joui d’une totale impunité.

« Nous demandons instamment aux forces de sécurité burundaises de ne recourir qu’à la force minimale nécessaire dans leur poursuite des auteurs de ces récentes atrocités », a conclu Daniel Bekele. « Le massacre choquant de Gatumba ne devrait pas servir de prétexte pour viser d’anciens rebelles qui ont déposé les armes ou des membres de partis d’opposition qui n’ont pas été impliqués dans des activités criminelles. Si les autorités retrouvent les auteurs présumés, ceux-ci devraient être arrêtés, inculpés et jugés, mais non exécutés sommairement. »

Contexte
Les FNL étaient l’un des groupes rebelles opérant pendant les 16 ans de guerre civile au Burundi, qui a opposé une armée minoritaire à dominante tutsi à des groupes rebelles hutus. L’un des groupes majoritairement hutus, le CNDD-FDD, a rejoint le gouvernement en 2004 et a remporté les élections en 2005. Les FNL, également à dominante hutu, ont poursuivi les combats jusqu’en 2009. Elles ont ensuite signé un cessez-le-feu et sont devenues un parti politique.

Les FNL ont présenté des candidats aux élections de 2010 mais, tout comme d'autres partis de l'opposition, ont par la suite boycotté les élections, accusant le CNDD-FDD de fraude. Le CNDD-FDD, dirigé par le président en poste, Pierre Nkurunziza, a remporté les élections de 2010 quasiment sans opposition et reste le parti au pouvoir. Les élections ont été entachées de violences et d'atteintes aux droits humains.

Plusieurs leaders des FNL et d’autres dirigeants de l'opposition ont fui en exil et sont toujours réfugiés à l’étranger. Certains anciens membres de groupes rebelles ont repris les armes et sont retournés dans la brousse. L’ouest du pays, notamment la province de Bujumbura Rural où se trouve Gatumba, reste un bastion des FNL. La plupart des incidents de violence politique se sont produits dans cette région.

Source: Human Rights Watch

mardi 20 septembre 2011

Les informations du 20 septembre 2011

Justice
Le président du parti FRODEBU réveillé par un mandat d’amener ce mardi matin
Léonce Ngendakumana, président du parti FRODEBU a subit une fouille perquisition à son domicile avant d'être conduit très tôt ce mardi matin au parquet de la mairie de Bujumbura. Après 2 heures d’interrogatoire dans le bureau du procureur, le président en exercice de l’ADC-Ikibiri a été embarqué. Destination : son domicile à Kiriri pour une deuxième fouille perquisition. Sur son mandat d’amener il est inscrit : « atteinte à la sureté de l’Etat » sans plus de détails. Léonce Ngendakumana a été ensuite amené de nouveau dans les bureaux du parquet de la mairie de Bujumbura. Selon les dernières nouvelles, il vient de sortir libre des bureaux du parquet vers 17h.

Sécurité
Gatumba continue à enterrer ses morts après l’horreur de ce dimanche
Les familles des victimes de l’attaque de Gatumba de dimanche soir continuent d’enterrer les leurs qui ont péri. 4 autres personnes ont été enterrées ce mardi matin à la place qu’avait aménagée le gouvernement et où ont été enterrées hier dimanche 27 autres victimes de cette attaque. Des informations recueillis à Gatumba rapportent que le groupe d’hommes armés auteurs de l’attaque provenaient de Kayobera dans la réserve naturelle de la Rukoko, côté Burundi.
Avant l’attaque de Gatumba, le même groupe a tué 2 gardiens de troupeaux qu’ils ont rencontrés sur leur chemin alors qu’ils venaient commettre leur forfait. Rappelons que le gouvernement a communiqué le chiffre officiel des victimes tuées dimanche soir à Gatumba, au total 36 personnes y ont péri.
Et les condamnations du massacre de Gatumba ne cessent de tomber à la rédaction. Les organisations COMIBU, OLUCOME, FOCODE, FOCOREPAD, le Forum permanent des partis politiques présentent leurs condoléances les plus attristées aux familles éprouvées et insistent à ce que les auteurs de ce crime soient connus et punis.

Ban-Ki-Moon consterné par le massacre de Gatumba
Le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Ban-Ki-Moon, a vigoureusement condamné l’attaque armée de Gatumba. Dans un communiqué de presse sorti ce lundi, il a exhorté toutes les parties à faire preuve de retenue. Ban-Ki-Moon insiste dans son communiqué : « Cette attaque insensée intervient à un moment où le Burundi essaie de consolider les récents acquis de la paix et de la stabilité.» Le secrétaire général des Nations Unies a exprimé ses condoléances et dit attendre que les auteurs de l’attaque soient traduits rapidement en justice.

UPRONA reste convaincu que le crime de Gatumba ne peut justifier aucune revendication
Les partis politiques continuent à dénoncer les crimes de Gatumba situé en commune Mutimbuzi. A ce propos, le parti UPRONA demande au gouvernement de tout mettre en œuvre pour renforcer la sécurité sur tout le territoire national et d’arrêter les autres tueries commises ici et là à travers le pays. Ce parti réaffirme sa conviction profonde qu’aucune revendication de quelque nature que ce soit, ne peut justifier de tels actes terroristes, inacceptables, constituant des crimes contre l’humanité. Pour l’UPRONA, seule la voie du dialogue peut conduire à la paix le Burundi. Cela est le contenu du communiqué de presse sorti ce mardi, deux jours après les massacres à Gatumba.

Avec la recrudescence des assassinats, le parti PTD appelle à un large débat
Le parti PTD se dit préoccupé par les tueries qui gagnent du terrain dans le pays. Ce parti estime qu’il ne peut y avoir de développement sans paix. De même, il ne peut y avoir de paix dès lors que le pays est soumis aux diktats de la politique dévastatrice de capital et de ses institutions comme la Banque Mondiale, FMI et Union Européenne. Le PTD dans son communiqué de presse sorti ce mardi interpelle encore une fois tous les partis y compris ceux qui sont au gouvernement ainsi que toutes les organisations notamment les syndicats à un large débat pour trouver une issue positive aux questions brûlantes qui assaillent les populations.

Le patron de la diplomatie belge condamne le carnage de Gatumba et appelle toujours au dialogue
Le Vice-premier ministre belge et ministre des Affaires Etrangères, Steven Vanacker condamne avec la dernière énergie le récent massacre de Gatumba qui a emporté la vie de 36 personnes et des dizaines de blessés. Steven Vanacker par le biais de l’Ambassade de Belgique au Burundi, rappelle que chacun doit privilégier la voie du dialogue politique et que la violence ne pourra en aucune façon contribuer à une solution au Burundi.

Un membre du parti FNL, aile d’Agathon Rwasa, tué dimanche soir à son domicile à Muyinga
Un homme du nom de Pierre Nzorijana a été assassiné dimanche soir dans la zone Cumba en commune Muyinga. Sa famille parle d’un assassinat lié aux mobiles politiques car il était un membre influent du parti FNL d’Agathon Rwasa. Des hommes non encore identifiés ont surgit dans son ménage et lui ont tué avec 12 balles avant de prendre le large. Selon des sources proches de la famille, la victime s’était déjà refugiée à Bujumbura en commune Kanyosha sa terre natale, fuyant des menaces de mort. Il était enseignant à l’Ecole primaire Ruganira en commune Muyinga.

Justice
Le SYMABU en grève depuis ce mardi
Les magistrats burundais réunis au sein du syndicat SYMABU ont déclenché un mouvement d’arrêt de travail depuis ce mardi matin. Selon Jean Claude Kabera, président du SYMABU, les magistrats exigent l’application du statut des magistrats, l’harmonisation du grade des magistrats et l’application des accords entre le ministère de la Justice et les représentants des magistrats signés en 2004 et 2011. Ces accords stipulent, d’après toujours le président du SYMABU, la bonne marche du travail des magistrats et la non immixtion de l’exécutif dans les jugements. Le ministère de tutelle n’a pas encore réagit à propos de ce blocage.

Sécurité sociale
Les fonctionnaires de l’Etat victimes des crises qu’a connues le Burundi vont être régularisés
L’Office National des Pensions et Risques professionnels des fonctionnaires, des magistrats et agents de l’ordre judiciaire «ONPR» s’engage à payer les pensions aux citoyens qui ont perdu les leurs en 1972. « Toutefois, cela n’empêche pas d’autres réclamations concernant, la période autre que celle de 1972 », déclare Onesphore Baroreraho, directeur général de l’ONPR au cours d’une conférence de presse animée ce mardi. Selon ce responsable, 152 personnes affiliées décédées ont été recensées et leurs ayants droits vont être régularisés au niveau des pensions et des rentes tandis que le ministère de la Fonction Publique va les dédommager depuis la date du décès jusqu’au 31 décembre 2010.

lundi 19 septembre 2011

Burundi : 36 morts dans l’attaque d’un bar près de Bujumbura


Au moins 36 personnes ont été tuées dans la nuit de dimanche à lundi dans l’attaque d’un bar de Gatumba, près de Bujumbura, marquant une nouvelle escalade dans les violences de ces derniers mois qui font ressurgir le spectre d’une guerre civile au Burundi.

Lundi, un journaliste de l’AFP a décompté 23 corps dans le bar très fréquenté, "Chez les amis", où s’est produit le drame.Selon Jacques Minani, gouverneur de la province de Bujumbura rural où se trouve Gatumba, 13 autres corps se trouvaient dans les hôpitaux de la capitale Bujumbura.

Un précédent bilan faisait état d’au moins 24 morts.

Le président burundais, Pierre Nkurunziza, qui s’est rendu sur les lieux à la mi-journée, a déclaré trois jours de deuil national et promis que les responsables du "massacre" seraient "arrêtés et traduits en justice".

"Ceux qui ont commis cet acte sont des tueurs, des génocidaires qui ont commis un crime inqualifiable," a-t-il ajouté devant une foule de 4 à 5.000 personnes.

Des attaques attribuées par les autorités à "des bandits armés" et par la population à une nouvelle rébellion se sont intensifiées à travers tout le Burundi, petit Etat d’Afrique de l’Est, depuis plusieurs mois.

La province de Bujumbura local abrite le principal fief des Forces nationales de libération (FNL), un ancien mouvement de guerilla dont le leader Agathon Rwasa est rentré en clandestinité depuis l’été 2010, et qui est accusé d’être derrière ce regain de violence.

Lundi, des témoignages recueillis par l’AFP auprès de la population et de responsables locaux évoquaient un possible acte de vengeance après une séries d’exécutions de membres du FNL.

Le bar appartiendrait à un membre du parti présidentiel et recevait dimanche soir une équipe de football dont les membres seraient affiliés à la Ligue des jeunes du parti au pouvoir.

"Ceux qui nous ont attaqués ne sont pas de simples bandits, ce sont des combattants, des rebelles, (...), je peux le jurer sur ma tête, car je les ai vus", avait plus tôt lancé un blessé, sous couvert d’anonymat.

Selon des témoins, l’attaque, survenue vers 20H00 (18H00 GMT), a duré environ 20 minutes.

"Des dizaines de personnes, en uniformes et portant des kalachnikovs et des grenades sont entrées dans le bar +Chez les amis+, ils nous ont dit de nous coucher par terre et se sont mis à tirer", a raconté à l’AFP un autre rescapé, Parfait, qui a perdu deux soeurs et un ami au cours de l’attaque.

Au lendemain du drame, la cour du bar était toujours parsemée de douilles et de flaques de pluies gorgées de sang, de bouteilles et chaises cassées.

Les écoles, administrations, boutiques de la ville étaient fermées.

Gatumba, à 13 kilomètres de Bujumbura, avait déjà été le théâtre en 2004 d’un massacre de quelque 160 réfugiés congolais tutsis.L’acte avait alors été revendiqué par le FNL.

Depuis plusieurs mois, la résurgence de la violence —affrontements entre police et bandes armées, exécutions sommaires ...— fait craindre une reprise d’hostilités à plus grande échelle au Burundi.Entre 1993 et 2006, une longue guerre civile y a fait près de 300.000 morts.

Les violences ont repris au Burundi depuis le long processus électoral de l’été 2010, boycotté par l’opposition qui l’avait jugé biaisé, et qui a vu une très large victoire du parti au pouvoir tant à la présidentielle qu’aux législatives et aux élections locales.

Présent lundi matin à Gatumba comme la plupart du corps diplomatique accrédité à Bujumbura, l’ambassadeur de France, Jean Lamy, a dénoncé un "acte terroriste inqualifiable", et rappelé que la communauté internationale "condamnait avec la plus grande force ces actes de violences".

Source: AFP

24 morts dans une attaque près de Bujumbura

Au moins 24 personnes sont mortes et une vingtaine d'autres ont été blessées dimanche soir dans l'attaque, par des "bandits armés", d'un bar d'une localité proche de la capitale burundaise Bujumbura, a affirmé lundi un responsable local à l'AFP.
"Le bilan est encore incertain, mais d'après les premières informations que j'ai reçues, il y aurait entre 24 et 30 morts et une vingtaine de blessés, dont certains dans un état critique", a dit Vianney Mutabazi, administrateur (maire) de Mutimbuzi, dont dépend la localité de Gatumba où s'est produit le drame.

Selon lui, "un groupe de bandits armés et d'assassins" ont attaqué vers 20H00 (18H00 GMT) l'un des bars les plus fréquentés de Gatumba. Ils se sont "mis à tirer sur la foule" et ont "fait un véritable massacre".

Des attaques attribuées par les autorités à "des bandits armés" et par la population à une nouvelle rébellion naissante se sont intensifiées à travers tout le pays depuis plusieurs mois.

La localité de Gatumba, située à 13 kilomètres de Bujumbura, se trouve dans la province de Bujumbura rural (ouest), principal fief des Forces nationales de libération (FNL) d'Agathon Rwasa accusées d'être derrière ces nouvelles violences.

Dimanche, "entre 13 et 16 personnes ont été tuées sur le coup, et plusieurs blessés ont succombé à leurs blessures pendant leur transfert vers les hôpitaux de Bujumbura", a encore précisé le responsable administratif.

Un médecin-anesthésiste de l'hôpital Prince régent Charles, où des corps recouverts de draps avaient été disposés à même le sol dans le parking dès dimanche soir, a expliqué à l'AFP être débordé devant l'afflux de blessés.

"Nous manquons de sang, de matériels et on manque également de médecins pour faire face à tous ces malades", a-t-il affirmé.

Selon des témoins, l'attaque de dimanche soir a duré environ 20 minutes.

"Des dizaines de personnes, en uniformes et portant des kalachnikovs et des grenades sont entrées dans le bar +Chez les amis+, ils nous ont dits de nous coucher par terre et se sont mis à tirer", a expliqué à l'AFP Parfait, un rescapé qui a perdu deux soeurs et un ami au cours de l'attaque.

"Ceux qui nous ont attaqué ne sont pas de simples bandits, ce sont des combattants, des rebelles, (...), je peux le jurer sur ma tête, car je les ai vus", a lancé dans un souffle un autre blessé sous couvert d'anonymat.

La multiplication des violences et autres exécutions sommaires au Burundi fait craindre à de nombreux observateurs une reprise des hostilités à plus grande échelle dans ce pays marqué par une longue guerre civile qui a fait près de 300.000 morts entre 1993 et 2006.

Source: AFP