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vendredi 10 décembre 2010

Les informations du 9 décembre 2010

Sécurité
Assassinat du Cheik Hamza Congera à Buyenzi vers 4h du matin de ce jeudi.
Une personne du nom de Cheik Hamza Congera a été tuée par balles ce jeudi matin en commune urbaine de Buyenzi. La victime a rencontré ses assassins vers 4h du matin et a reçu trois balles alors qu’il se rendait à la mosquée. Des sources sur place indiquent qu’il serait victime de son appartenance politique à l’UPD-Zigamibanga. Et au sein de ce parti, c’est la consternation. Chauvineau Mugwengezo, secrétaire général de l’UPD, indique que c’était un homme qui ne mâchait pas ses mots. Et d’ajouter que sa mort serait liée aux mobiles politiques car, récemment, il s’est exprimé contre les propos du représentant de la Communauté Islamique du Burundi « COMIBU » qui prônait la fermeture des radios privées. Cheik Hamza Congera, âgé de 54 ans, encourageait toujours ses frères et sœurs musulmans à faire de longues études selon ces derniers. Lui, il avait fait ses études en Egypte pendant dix ans et trois ans en Mozambique. Il laisse deux veuves et huit enfants.


Nuit entachée des morts et des blessés dans les communes Busoni et Bwambarangwe à Kirundo.
Une vieille femme de 60 ans est morte ce mercredi poignardée par des bandits armés en commune Mbwambarangwe. Et dans cette même commune la même nuit, un homme a été tué par des gens inconnus qui lui ont lancé deux grenades dans sa chambre et en est mort arrivé à l’hôpital. Selon des sources administratives, ces tueries seraient liées aux conflits fonciers. Et en commune Busoni, un autre homme, âgé de 30 ans, a été retrouvé suspendu sur une corde et certains suspectent un suicide tandis qu’une autre personne a déterré une grenade qui a explosé alors qu’il labourait son champ. L’homme a été grièvement blessé et reçoit des soins au centre de santé Munyari.


Politique
Division des partis politiques autour du monument des martyrs de toutes les guerres qu’a connues le Burundi, érigé à Gitega.
Le monument national en mémoire des victimes de la barbarie humaine qu’à connu le Burundi, érigé dans la ville de Gitega au quartier Musinzinzira, est contesté par les politiciens de l’opposition en province de Gitega. Selon eux, ils n’ont pas été consultés en matière de construction de ce monument et son emplacement. D’après ces opposants, ce mémorial est prévu dans les Accords d’Arusha et des consultations devraient être menées pour se convenir sur son emplacement et sa forme. Ils accusent le parti CNDD FDD de s’être approprié seul son édification et menacent de ne pas participer à son inauguration. Quant à l’administrateur de Gitega, il dit ne pas connaître le coût des travaux de construction de ce même monument qui a été édifié par le ministère des Travaux Publics.


Superstition
Transfert ce jeudi de la revenante des morts, Jacqueline Mukandutiye, de Kirundo au Centre Neuropsychiatrique de Kamenge.
Jacqueline Mukandutiye, la mystique femme, originaire de la commune Gitobe, qui est réapparue vivante, 3 ans après sa mort, a été acheminée à Bujumbura ce jeudi après son passage au chef-lieu de la province de Kirundo à bord d’une camionnette de la documentation où une foule nombreuse, parmi elle des fonctionnaires, a accouru pour voir de leurs propres yeux la revenante. Selon Réverien Nzigamasabo, gouverneur de Kirundo, une chambre a été aménagée au Centre Neuropsychiatrique de Kamenge en Mairie de Bujumbura. Il ajoute qu’elle ne sera pas logée avec les malades mentaux et sera accompagnée par sa mère ainsi que de sa grande sœur, son mari ayant resté à Kirundo où il a signé une décharge à la province de Kirundo. Son hospitalisation sera assuré par des charismatiques du Foyer de charité de Bujumbura qui effectuent déjà une prière quotidienne pour, d’après eux, sa délivrance. Le gouverneur a précisé que son transfert a été effectué sur demande des hautes autorités du pays.


Le professeur prêtre Liboire Kagabo tente de donner une explication à la réapparition d’une femme à Kirundo trois ans après sa mort.
« La dernière réapparition trois ans après la mort d’une femme à Kirundo ne signifie pas le fait de ressusciter mais plutôt un phénomène lié probablement à la sorcellerie ou à l’anthropophagie. » C’est le point de vue du père Liboire Kagabo, professeur d’université. Ce dernier indique que le phénomène existerait déjà et est appelé « Gusimbura ». D’après lui, c’est le fait qu’une personne est déterrée dans sa tombe par des sorciers après une courte maladie d’ensorcellement. Ces derniers font manger de l’herbe leur victime en projetant de la manger plus tard. Selon le Père Liboire Kagabo, la personne peut échapper à ses bourreaux et retourner à la vie normale.


Bonne gouvernance
Incompréhension et demande d’enquêtes des habitants de Rumonge sur des taxes perçues au port de Rumonge et des projets de développement non réalisés.
La population de Rumonge demande qu’une série d’enquêtes soient menées notamment sur la nature des taxes perçues au port de Rumonge, sur le projet d’extension du courant électrique dans les quartiers de Kanyenkoko et de Birimba et sur l’utilisation des fonds destinés à la replantation de la palmeraie à l’huile de Rumonge. Cette demande de la population de Rumonge survient au moment où le monde entier célèbre la journée internationale de lutte contre la corruption et les malversations économiques.


Santé
Deuxième campagne de vaccination contre la poliomyélite dans tout le pays du 20 au 23 décembre 2010.
Docteur Olivier Kagabo, directeur du Programme Elargi de Vaccination «PEV», annonce la deuxième campagne de vaccination contre la poliomyélite en date du 20 au 23 décembre. Selon lui, cette activité vient renforcer l’immunité des enfants de moins de cinq ans contre le virus source de cette maladie. Durant cette période, le PEV associera les activités de « la semaine mère-enfant » où les femmes enceintes à partir du deuxième trimestre recevront le fer et seront déparasitées de même que les enfants de 1 à 14 ans. Docteur Olivier Kagabo remercie les parents d’avoir répondu massivement à la première vaccination qui s’est déroulée début novembre et demande de faire de même en date du 20 au 23 décembre.


Droits de l’homme
Célébration au Burundi de la journée internationale de la lutte contre la corruption et celle de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Vingt mois déjà viennent de s’écouler après l’assassinat d’Ernest Manirumva, Vice-président de l’OLUCOME. La commission d’enquête sur sa mort n’a pas encore donné la lumière sur les circonstances de sa mort. La société civile, qui animé une conférence de presse ce jeudi matin, s’inquiète toujours de ce retard de la publication du rapport de la commission ad-hoc. Rappelons qu’en cette date du 9 décembre, le monde entier célèbre la journée internationale de lutte contre la corruption et celle de l’anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Communication
Le directeur adjoint du CPJ, en visite au Burundi, prône la dépénalisation des délits de presse.
« Jean Claude Kavumbagu ne devrait pas passer un jour de plus derrières les barreaux. » Déclaration de Robert Mahoney, directeur adjoint du Comité pour la Protection des Journalistes « CPJ ». Dans un point de presse animé ce matin au terme de sa visite, Robert Mahoney dit qu’il y a vice de forme dans le cas de Kavumbagu d’autant plus que les autorités burundaises ont déclaré que le Burundi n’est pas en guerre. Rappelons que le journaliste est accusé de haute trahison dans son article paru dans Net Press où il donne ses observations sur la capacité des forces de l’ordre à contrecarrer les attaques des terroristes Al Shabab. Robert Mohoney prône également la dépénalisation des délits de presse au Burundi qui est déjà appliquée dans plusieurs pays africains. Contrairement à Cheik Kajandi qui a souhaité la fermeture des radios privées, le directeur adjoint du CPJ est convaincu plutôt qu’il ne peut pas y avoir de démocratie sans une presse indépendante et qui parfois fait des analyses.

mercredi 8 décembre 2010

Burundi : Une ONG anti corruption sous la menace du gouvernement

Le gouvernement burundais a dénoncé publiquement les méthodes d'une association locale luttant contre la corruption, qui avait révélé la semaine dernière des malversations autour d'un contrat d'armement entre le Burundi et une société ukrainienne.

L'Observatoire de la lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome) est en quête de popularité, a accusé lundi devant la presse le ministre en charge de la Bonne gouvernance, Jean-Baptiste Gahimbare.

Le ministre a mis en garde l'ONG sur ses responsabilités d'entrave au bon déroulement de l'instruction qui est en cours concernant ce dossier d'achat d'armes.

L'Olucome a dénoncé il y a deux semaines, une affaire de corruption portant sur trois millions de dollars à la faveur d'un contrat d'armement entre le Burundi et une société ukrainienne.

Ces malversations mettent en cause les ministres de la Défense et des Finances, le général Germain Niyoyankana et Clotilde Nizigama, ainsi que le chef d'état-major de l'armée le général Godefroid Niyombare et son adjoint le général Diomède Ndegaya.

Sur les sanctions préconisées par l'Inspection générale de l'Etat, le ministre de la Bonne gouvernance a expliqué qu'il doit d'abord diligenter "d'autres investigations, notamment d'ordre judiciaire".

L'Olucome a déjà révélé plusieurs scandales financiers dont la vente illicite d'un avion présidentiel en 2006.

Le vice-président de l'ONG, Ernest Manirumva, avait été tué à coups de couteaux en avril 2009. La société civile a accusé plusieurs responsables de la police d'avoir organisé cet assassinat toujours non résolu. L'actuel président de l'association a souvent été menacé de mort et a déjà été emprisonné à plusieurs reprises.

Le Burundi a été classé parmi les dix pays les plus corrompus au monde par Transparency international.


Source: AFP

dimanche 5 décembre 2010

Burundi : des soupçons de corruption sur un marché d'armement se confirment

Une ONG burundaise de lutte contre la corruption a produit samedi devant la presse un rapport officiel venant étayer des soupçons de malversations portant sur environ trois millions de dollars à la faveur d'un contrat d'armement entre le Burundi et une société ukrainienne.

"Voici le rapport qui a été produit par l'Inspection générale de l'Etat et qui vient confirmer une malversation grave qui a causé un grand préjudice à l'Etat et qu'on avait révélée il y a quelques jours", a annoncé le président de l'Observatoire de la lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome), Gabriel Rufyiri.

"Selon ce rapport, le montant qui s'est volatilisé est d'environ trois millions de dollars sur un total de près de six millions de dollars, comme on l'avait dénoncé, et les responsables de ce gâchis ont acheté du matériel défectueux", a poursuivi M. Rufyiri.

"Ce document met en cause, comme on l'avait dit, les ministres de la Défense et des Finances, le général Germain Niyoyankana et Clotilde Nizigama, ainsi que le chef d'état-major de l'armée le général Godefroid Niyombare et son adjoint le général Diomède Ndegeya et il recommande que cet argent revienne dans les caisses de l'Etat et que les responsables soient poursuivis", a-t-il ajouté.

Le document de 15 pages est intitulé "Résumé exécutif du rapport définitif de contrôle de la gestion du marché d'acquisition du matériel (militaire) auprès de la société Cranford trading (inc) par le ministère de la Défense nationale et des anciens combattants durant la période 2008-2010".

Le rapport de l'Inspection générale "recommande (...) le recouvrement par toutes voies légales" des montants détournés ainsi que "des actions correctives et une poursuite judiciaire" à l'endroit des responsables présumés.

"Nous demandons au président Pierre Nkurunziza qu'il prenne les mesures adéquates, comme recommandé par l'Inspection générale. Ce sera dans la suite logique de la tolérance zéro contre la corruption qu'il a déclarée lors de son investiture" en septembre, a appelé M. Rufyiri.

Selon des sources concordantes, la société ukrainienne est un fournisseur régulier de matériel militaire pour l'armée burundaise.

S'appuyant sur des documents internes à l'armée burundaise, l'Olucome avait dénoncé ces malversations la semaine dernière. Le porte-parole du ministère de la Défense et de l'armée, le colonel Gaspard Baratuza, avait alors refusé de commenter ces accusations, expliquant que le dossier n'avait pas encore été porté à sa connaissance.

L'Olucome a déjà révélé plusieurs scandales financiers dont la vente illicite d'un avion présidentiel en 2006.

Le vice-président de l'ONG, Ernest Manirumva, avait été tué à coups de couteau en avril 2009. La société civile a accusé plusieurs responsables de la police d'avoir organisé cet assassinat toujours non résolu. L'actuel président de l'association a souvent été menacé de mort et a déjà été emprisonné à plusieurs reprises.

Le Burundi, qui sort d'une longue guerre civile, a été classé parmi les dix pays les plus corrompus au monde par Transparency international.


Source: AFP