1. L’Observatoire de l’Action Gouvernementale (OAG) a appris que les députés burundais ont massivement approuvé, le 24 décembre 2009, deux projets de loi portant respectivement « modification de certaines dispositions de la loi n°1/09 du 9 décembre 2004 portant fixation du régime des indemnités et avantages des parlementaires en fin de mandat ainsi que le régime de leur inéligibilité, incompatibilité et sécurité sociale » et « fixation du régime des indemnités et avantages du Président de la République, des Vice-présidents de la République et des membres du gouvernement ainsi que leurs indemnités et sécurité sociale à la fin de leur mandat ».
2. Selon les dispositions de ces deux lois qui viennent d’être adoptées par l’Assemblée Nationale, les parlementaires et les membres du gouvernement percevront respectivement des indemnités équivalant à une rémunération de quatre et trois mois.
3. Cependant, dans le contexte actuel, rien ne saurait justifier des avantages aussi faramineux pour les parlementaires en fin de mandat et les membres du Gouvernement en fin de fonction.
4. A l’échelle internationale, le monde entier fait face à une terrible récession économique qui force plutôt à se serrer la ceinture au lieu de majorer les indemnités des parlementaires et des ministres déjà très bien payés. Le flux des aides et des investissements envers le Burundi subissent naturellement l’onde de choc de cette crise financière.
5. Au niveau interne, la pauvreté est devenue chronique et l’immense majorité de la population tire le diable par la queue ; tant et si bien qu’il serait indécent pour les mandataires politiques de se doter des montants exorbitants en guise d’indemnités.
6. Ces deux lois votées allègrement par les députés seront rapidement appliquées dans un contexte de climat social plutôt tendu, marqué notamment par une série de revendications syndicales pour exiger la mise en application des textes convenus entre le Gouvernement et les syndicats en vue d’améliorer les conditions de travail aujourd’hui précaires (modicité de salaire). Mais le gouvernement a du mal à calmer ces ardeurs et son argument massue reste toujours le manque de moyens financiers.
7. L’OAG dénonce cette habitude des parlementaires et des membres du Gouvernement de se ménager, à la fin de chaque législature, des avantages inouïs, portant un coup dur au trésor public et enfonçant davantage le peuple qui doit payer le manque à gagner.
En tenant compte de tous ces paramètres aussi exogènes qu’endogènes, l’Observatoire de l’Action Gouvernementale demande au Sénat ce qui suit :
• Amender profondément ces projets de loi afin qu’ils soient véritablement en phase avec la situation financière du pays. • Lever le flou qui entoure ces projets de loi en précisant explicitement les bénéficiaires de ces indemnités sans qu’il y ait d’éventuels cumuls d’indemnités préjudiciables à la caisse de l’Etat. • Proposer des indemnités qui ne soient pas considérées comme une injure à la misère qui assaille l’immense majorité de la population burundaise.
Pour l’Observatoire de l’Action Gouvernementale Onesphore Nduwayo Président
mardi 29 décembre 2009
lundi 28 décembre 2009
Des députés insatiables
Le Burundi s’est illustré dans l’actualité avec deux faits majeurs qui ont marqué le début du week-end écoulé. Le premier, par ordre chronologique, ce sont les indemnités et avantages que se sont octroyé les députés burundais à travers le vote à l’unanimité de deux projets de loi, dans la nuit du 24 au 25 décembre 2009 au moment où les fidèles catholiques du monde – et de ce pays aussi - s’apprêtaient à célébrer la naissance de l’enfant Jésus.
Le deuxième fait est la demande de remplacement du représentant de l’ONU au Burundi, le Tunisien Youssef Mahmoud, formulée officiellement par les autorités de Bujumbura. « Crime » commis par ce troisième représentant onusien : ses accointances avec l’opposition, ses immixtions dans les affaires intérieures du pays, surtout concernant les élections générales de juillet 2010. Mais de ces deux événements, celui qui aura le plus fait jaser est le cadeau de Noël que se sont offert les élus du peuple. Le geste ne pouvait passer inaperçu au sein d’une population dont 70% vit en dessous du seuil de pauvreté. Les élus ont, par un vote, augmenté les indemnités et avantages à verser au chef de l’Etat et à ses deux vice-présidents, aux ministres, aux sénateurs, bref à tout dignitaire en fin de mandat. Mais la mesure a du mal à passer au sein des populations.
Et pour cause : les députés sont non seulement perçus comme des personnes qui sont déjà bien loties socialement par rapport au commun des Burundais mais aussi payées à ne rien faire. Dans ces conditions, s’octroyer des indemnités et des avantages supplémentaires qui vont coûter entre 7 et 8 millions de dollars américains aux contribuables est vu comme une provocation, un gaspillage des maigres ressources financières du pays. Depuis 1990, date du début du processus de démocratisation, la perception des députés et des Assemblées nationales par les peuples n’a pas beaucoup varié en Afrique. En effet, le pouvoir législatif traîne comme un boulet à ses pieds d’une image d’institution budgétivore, de valet du pouvoir exécutif et est vu comme sa caisse de résonance.
Et les élus ne font pas d’efforts pour prouver le contraire. Par leurs actions, ils ont contribué même à renforcer cette image en révisant par exemple les Constitutions pour permettre aux dirigeants en place de rester le plus longtemps possible au pouvoir. Certes, certaines Assemblées nationales se sont illustrées par leur refus d’être des caisses de résonance du pouvoir. Mais elles sont combien en Afrique ? Très rares. Au Burkina, on se rappelle aussi les cris d’orfraie qui avaient accompagné les trois millions de F CFA que les députés de la troisième législature avaient votés pour eux-mêmes à l’occasion des fêtes de fin d’année.
Ce qui s’est passé au Burundi est donc le reflet de la boulimie des élus du peuple qui révolte le même peuple qui ne reconnaît plus ceux qui sont censés défendre ses intérêts. Mais c’est se méprendre sur les politiciens africains qui utilisent le peuple pour parvenir à leurs fins. Chacun dit agir au nom de celui-ci mais en fin de compte, il n’a d’yeux que pour ses propres intérêts. L’analphabétisme aidant, les mêmes politiciens flattent le peuple pour se faire réélire à chaque scrutin en recourant s’il le faut, à la fraude.
On ruse tellement avec les règles de la démocratie à l’occidentale que l’on se demande s’il n’est pas temps de trouver quelque chose d’autre qui serait plus sincère et plus adapté au contexte africain. Mais en attendant, le triste spectacle auquel l’on assiste se poursuit de plus belle sans que personne ne puisse y mettre le holà. La société civile, sur qui repose beaucoup d’espoirs en tant que contre-pouvoir, a de plus en plus du mal à jouer son rôle. Celle du Burundi a donné de la voix contre ses députés insatiables. Mais sera-t-elle entendue ?
Source: Le Pays
Le deuxième fait est la demande de remplacement du représentant de l’ONU au Burundi, le Tunisien Youssef Mahmoud, formulée officiellement par les autorités de Bujumbura. « Crime » commis par ce troisième représentant onusien : ses accointances avec l’opposition, ses immixtions dans les affaires intérieures du pays, surtout concernant les élections générales de juillet 2010. Mais de ces deux événements, celui qui aura le plus fait jaser est le cadeau de Noël que se sont offert les élus du peuple. Le geste ne pouvait passer inaperçu au sein d’une population dont 70% vit en dessous du seuil de pauvreté. Les élus ont, par un vote, augmenté les indemnités et avantages à verser au chef de l’Etat et à ses deux vice-présidents, aux ministres, aux sénateurs, bref à tout dignitaire en fin de mandat. Mais la mesure a du mal à passer au sein des populations.
Et pour cause : les députés sont non seulement perçus comme des personnes qui sont déjà bien loties socialement par rapport au commun des Burundais mais aussi payées à ne rien faire. Dans ces conditions, s’octroyer des indemnités et des avantages supplémentaires qui vont coûter entre 7 et 8 millions de dollars américains aux contribuables est vu comme une provocation, un gaspillage des maigres ressources financières du pays. Depuis 1990, date du début du processus de démocratisation, la perception des députés et des Assemblées nationales par les peuples n’a pas beaucoup varié en Afrique. En effet, le pouvoir législatif traîne comme un boulet à ses pieds d’une image d’institution budgétivore, de valet du pouvoir exécutif et est vu comme sa caisse de résonance.
Et les élus ne font pas d’efforts pour prouver le contraire. Par leurs actions, ils ont contribué même à renforcer cette image en révisant par exemple les Constitutions pour permettre aux dirigeants en place de rester le plus longtemps possible au pouvoir. Certes, certaines Assemblées nationales se sont illustrées par leur refus d’être des caisses de résonance du pouvoir. Mais elles sont combien en Afrique ? Très rares. Au Burkina, on se rappelle aussi les cris d’orfraie qui avaient accompagné les trois millions de F CFA que les députés de la troisième législature avaient votés pour eux-mêmes à l’occasion des fêtes de fin d’année.
Ce qui s’est passé au Burundi est donc le reflet de la boulimie des élus du peuple qui révolte le même peuple qui ne reconnaît plus ceux qui sont censés défendre ses intérêts. Mais c’est se méprendre sur les politiciens africains qui utilisent le peuple pour parvenir à leurs fins. Chacun dit agir au nom de celui-ci mais en fin de compte, il n’a d’yeux que pour ses propres intérêts. L’analphabétisme aidant, les mêmes politiciens flattent le peuple pour se faire réélire à chaque scrutin en recourant s’il le faut, à la fraude.
On ruse tellement avec les règles de la démocratie à l’occidentale que l’on se demande s’il n’est pas temps de trouver quelque chose d’autre qui serait plus sincère et plus adapté au contexte africain. Mais en attendant, le triste spectacle auquel l’on assiste se poursuit de plus belle sans que personne ne puisse y mettre le holà. La société civile, sur qui repose beaucoup d’espoirs en tant que contre-pouvoir, a de plus en plus du mal à jouer son rôle. Celle du Burundi a donné de la voix contre ses députés insatiables. Mais sera-t-elle entendue ?
Source: Le Pays
MARCHE DE BUJUMBURA : Deux tués dans l’explosion d’une grenade
Deux personnes ont été tuées et une dizaine d’autres blessées hier dans l’explosion d’une grenade en plein marché central de Bujumbura, a-t-on appris de sources concordantes. "On a attendu une grande explosion vers 11h 00 (09h 00 Gmt), on s’est précipité sur place et on est tombé sur des corps déchiquetés, c’était horrible", a expliqué Pierre Ndikuriyo, un commerçant de ce marché, rencontré sur place.
"Un homme a été tué sur le champ, un deuxième a succombé à ses blessures alors qu’on le transportait à l’hôpital. Une dizaine de blessés, dont deux graves, ont été évacués vers trois hôpitaux de Bujumbura", a poursuivi ce témoin.
Ce bilan provisoire a été confirmé par des sources policières et administratives. D’après les premiers éléments de l’enquête, un inconnu aurait laissé quelques instants un paquet sous la garde d’un commerçant, une grenade était dissimulée à l’intérieur du paquet qui a explosé juste après son départ, a expliqué à l’Afp une source policière sur place. "On a n’a pas encore de suspect et on ne connaît pas les raisons d’un tel crime", a reconnu un responsable administratif de Bujumbura. Les attaques à la grenade sont très fréquentes au Burundi. Ces engins sont souvent utilisés pour régler des querelles familiales, foncières ou de voisinages.
"Un homme a été tué sur le champ, un deuxième a succombé à ses blessures alors qu’on le transportait à l’hôpital. Une dizaine de blessés, dont deux graves, ont été évacués vers trois hôpitaux de Bujumbura", a poursuivi ce témoin.
Ce bilan provisoire a été confirmé par des sources policières et administratives. D’après les premiers éléments de l’enquête, un inconnu aurait laissé quelques instants un paquet sous la garde d’un commerçant, une grenade était dissimulée à l’intérieur du paquet qui a explosé juste après son départ, a expliqué à l’Afp une source policière sur place. "On a n’a pas encore de suspect et on ne connaît pas les raisons d’un tel crime", a reconnu un responsable administratif de Bujumbura. Les attaques à la grenade sont très fréquentes au Burundi. Ces engins sont souvent utilisés pour régler des querelles familiales, foncières ou de voisinages.
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