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jeudi 7 janvier 2010

Au moins huit personnes tuées au Burundi durant les réveillons

Huit personnes ont perdu la vie durant la nuit de la Saint-Sylvestre au Burundi dans un accident de la circulation ou suite à des actes criminels, selon la Police.

Le porte-parole de la Police nationale, Channel Ntarabaganyi, a indiqué que six conducteurs de vélos-taxi ont été tués par un automobiliste dans Cibitoke, un quartier populaire de la périphérie nord de Bujumbura.

Deux autres conducteurs de vélo ont été grièvement blessés dans le même accident dont les causes n'ont pas été précisées par la Police.

Par ailleurs, le corps sans vie d'une jeune femme, qui aurait été violée avant d'être tuée à l'aide d'une arme blanche, a été découvert vendred à l'aube dans la rue, toujours dans le quartier populaire de Cibitoke.

La huitième victime de la soirée est un père de famille qui a été tué à son domicile du même quartier de Cibitoke et son fils grièvement blessé par des bandits armés d'un fusil de type Kalachnikov, selon le porte-parole de la Police nationale.

La Police a également annoncé la saisie de deux fusils de type Kalaschnikov et d'un pistolet avec quatre chargeurs garnis de munitions sur une jeune automobiliste, non loin du centre-ville de Bujumbura.

Des armes à feu ont aussi été interceptées par la Police dans les quartiers périphériques de Ngagara et Kanyosha la nuit du Réveillon.

D'autre part, la Police signale qu'un conducteur de moto-taxi a été grièvement blessé dans une embuscade d'hommes armés à Gitega, dans le centre du pays.

Malgré tout, la Police juge que le passage à la nouvelle année s'est dans l'ensemble bien déroulé sur le plan de la sécurité.

La direction générale de la Police avait annoncé, la veille, une série de mesures particulières pour parer à l'insécurité et aux excès de la fête, comme la suspension provisoire des congés et permissions pour tous ses agents.

Source: PANA

lundi 4 janvier 2010

LE PHENOMENE RADJABU


Il y a des hommes qui peuvent marquer l'histoire négativement ou positivement mais par des actions dans l'ombre. L'ombre devient leur terrain d'action. L'ancien président du CNDD-FDD a toujours joué dans l'ombre. Entre son action et sa position, il y a eu toujours un homme ou une structure.

Dans les maquis, Radjabu n°2

Du temps de la présidence du CNDD-FDD de Jean Bosco Ndayikengurukiye, Radjabu était le secrétaire général. Tenant compte des erreurs tactiques de Ndayikengurukiye, Radjabu a décidé de le limoger, faire en quelque sorte un putsch. Il fallait trouver un homme sans caractère, un homme qui laisserait le pouvoir à Radjabu. Le choix n'a pas été compliqué. Il y avait un commandant de la rébellion à Bujumbura rural qui répondait aux conditions. En plus, il avait fait l'université et avait un comportement très reprochable dans plusieurs domaines.

Convoqué par Radjabu, le commandant Peter Nkurunziza a refusé d'emblée le poste de la présidence de la rébellion. Il a passé toute une nuit blanche avant d'accepter cette promotion. Il était entendu qu'il devait abandonner son comportement et devait suivre les ordres de Radjabu. Tout a été comme convenu. Nkurunziza n'était que l'exécutant des ordres de Radjabu. Seul Radjabu engageait le mouvement au niveau international.

Radjabu et certains de son entourage étaient méfiants de Nkurunziza. Ils pensaient qu'il n'avait pas les capacités d'assumer seul son poste et encore moins représenter son mouvement à l'étranger. Personnellement, j'ai suivi d'une manière ou d'une autre une conversation téléphonique entre Radjabu et un autre cadre du CNDD-FDD pendant les négociations avec Buyoya III. Il était entendu qu'en aucun cas, il fallait laisser seul Nkurunziza aller en Afrique du Sud représenter le CNDD-FDD, de peur qu'il signe n'importe quoi. Il était clair que très peu de cadres lui faisaient confiance quant à ses capacités.

Candidature de Nkurunziza en 2005 et chute de Radjabu

Arrivé à Bujumbura, Nkurunziza a pu se détacher progressivement de Radjabu avec la complicité du général Adolphe Nshimirimana. Lors de la désignation du candidat du CNDD-FDD aux élections présidentielles en 2005, Radjabu qui soutenait la candidature de Nkurunziza, a changé d'avis au dernier moment. Sous la pression de certains cadres du CNDD-FDD, Radjabu a voulu se présenter à la place de Nkurunziza. Ce dernier, fier du soutien d'Adolphe Nshimirimana, a refusé de retirer sa candidature. Certains ont suggéré de sauver le parti en gardant la candidature de Nkurunziza. Nkurunziza s'engageait d'exécuter un seul mandat et toutes les décisions importantes devaient se faire en collégialité.

L'arrivée au pouvoir de Nkurunziza a été marquée par une campagne qui visait les médias en leur faisant croire que Radjabu assumait le pouvoir dans l'ombre à la place du Président Nkurunziza. Radjabu s'est prêté au jeu sans savoir qu'il est victime de la manipulation du Président Nkurunziza. Toujours est-il que les grandes décisions ont été prises en commun.

Le limogeage de Radjabu n'a pas été une mince affaire. Sa chute a été précipitée par l'entrée en jeu des généraux ex FDD. Ils ne pouvaient pas tolérer d'être mis à l'écart des décisions politiques. En clair, ils ne voulaient pas ne pas diriger le parti. Or, Radjabu n'était pas l'homme à se faire dicter les ordres par les généraux. Ces généraux avaient compris qu'ils ne pourront prendre les affaires en main qu'après le limogeage de Radjabu.

Après l'emprisonnement de Radjabu, les fameux généraux ont retrouvé le pouvoir. Le Président Nkurunziza les laisse avoir l'impression d'exercer un certain pouvoir de décision. Cette impression est trompeuse. Le Président Nkurunziza les laisse faire quand ça l'arrange.

L'homme fort à partir de la prison de Mpimba

Radjabu est un homme étonnant. A son emprisonnement, on le croyait mort politiquement. C'était ignorer ses talents de mobilisateur et d'organisateur politique. De sa cellule de prison, il a pu faire remonter le petit parti UPD au stade de grand parti politique qui pèsera sans aucun doute dans le nouvel paysage politique après les élections de 2010. Son parti inquiète le pouvoir et surtout le CNDD-FDD. L'UPD peut miser sur les élections communales et législatives en l'absence de Radjabu. Il pourra avoir une position importante pour négocier l'entrée dans une coalition.

Radjabu a failli sortir de prison au nouvel an

Décidément Radjabu allait étonner. Incroyable mais vrai, Radjabu a failli sortir de prison. Le Président Nkurunziza avait promis aux Européens lors de sa visite en Belgique de sortir Radjabu de prison. Dans son discours du nouvel an, il était prévu de gracier certains prisonniers dont Radjabu. Certains conseillers ont piqué une colère et ont dit clairement au Président qu'il ne peut pas faire un tel geste, que sa candidature serait très compromise. Face aux protestations de ses conseillers, le Président Nkurunziza a fait marche arrière.

Sortira-t-il de la prison avant les élections? La réponse peut être oui même si elle peut étonner.

Source: Burundi News