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vendredi 16 septembre 2011

Recul constant de la democratie au Burundi affirme l'ONG "Fontainte Isoko"

Le monde entier a célébré la journée mondiale de la démocratie le 15 septembre au moment où une des organisations de la société civile qui a participé à l’observation du déroulement des dernières élections au Burundi de 2010 fustige l'état de la démocratie qui prévaut au Burundi.

« Cette journée intervient alors que le Burundi se trouve à la traversée des chemins avec un recul constant de la démocratie. Elle arrive également au moment où la cohabitation entre les partisans de l'opposition et les acteurs de la société civile d'une part et de la mouvance au pouvoir d'autre part se caractérise par un dialogue de sourd », a indiqué Mme Seconde Nyanzobe, représentante légale de l'ONG locale "Fontaine Isoko" qui s'est chargée de la promotion de la bonne gouvernance au Burundi.

Elle ajoute que la journée arrive au moment où « la paix à laquelle aspire tout le peuple burundais est mise à rude preuve par des assassinats ciblés à caractère politique, les exécutions extrajudiciaires, le manque d'indépendance de l'appareil judiciaire, la limitation des libertés individuelles et collectives et une tendance prononcée à l'installation d'une pensée unique (pour dire monopartisme, NDLR) ».

Face à tout cela, l'ONG Fontaine Isoko de la bonne gouvernance et du développement intégré appelle le gouvernement à agir sans complaisance contre les acteurs de ces exécutions extrajudiciaires et à prendre des mesures concrètes qui pourraient permettre à la justice d'être indépendante pour qu'elle rende réellement la justice aux justiciables.

Elle ne manque pas d'encourager le même gouvernement à faire un plan d'actions concrètes de la démocratie au Burundi et de lui rappeler son obligation de s'assurer qu'un dialogue franc et constant, une des voies obligées de renforcer la démocratie, existe entre tous les acteurs de la vie nationale.

Le Burundi est entré dans la démocratie moderne depuis octobre 1993 consécutivement au sommet de La Beaule de 1990, avec la victoire en 1993 du parti Frodebu dans la toute première élection pluraliste après l’indépendance en 1962. Depuis, seuls deux scrutins pluralistes ont été organisés respectivement en 2005 et tout récemment en 2010.


Source Xinhua

jeudi 15 septembre 2011

Burundi : inquiétude de la société civile face au traitement du dossier Manirumva

Avec notre correspondant à Bujumbura

Suite à la décision de la justice burundaise de renvoyer l’affaire de l’assassinat d’Ernest Manirumva au parquet pour complément d’enquête, la société civile exprime à nouveau son inquiétude. Ernest Manirumva, un activiste anticorruption, avait été tué au Burundi en 2009, alors qu’il enquêtait sur des détournements de fonds. Plusieurs personnes ont été arrêtées et allaient être jugées.

La société civile burundaise avait applaudi des deux mains la décision du tribunal, en pensant qu’elle était parvenue à faire entendre sa voix. Mais lorsque l’enquête sur l’assassinat du numéro deux de l’Observatoire de lutte contre la corruption, Ernest Manirumva, a repris il y a une semaine, tout le monde a été surpris.

Aucun des hauts gradés de la police et des services secrets burundais mis en cause par des enquêteurs du FBI américain n’a été inquiété. Ce sont plutôt les principaux leaders de la société civile du Burundi, dont le propre président de l’Olucome, Gabriel Rufyiri, qui ont été convoqués par le procureur de Bujumbura pour être interrogés sur ce crime.

« Nous sommes très inquiets », explique cet activiste burundais, qui dénonce une volonté de brouiller définitivement les pistes. Ces convocations des plus grands activistes de la société civile sont lancées alors que les relations avec le pouvoir burundais sont très tendues depuis quelque temps, en raison de dénonciations de nombreux cas d’exécutions extrajudiciaires, d’arrestations arbitraires, ou de cas de corruption, dans un contexte de nouvelles violences au Burundi.

Faisant fi de ces tensions, le porte-parole du gouvernement burundais vient d’accuser certains de ces activistes d’être de mèche avec les ennemis de la paix au Burundi.


Source: RFI