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samedi 3 avril 2010

Pancrace Cimpaye en fuite


Le porte parole du parti FRODEBU est en fuite depuis ce mercredi 31/4/2010, comme il l'a indiqué lui- même sur les ondes de la radio RPA.

"Je suis depuis hier sous le coup d'un mandat d'arrêt lancé contre moi par le Parquet Général de la mairie de Bujumbura et, de source sure j'ai appris que je suis recherché, et comme je sais comment ça se passe dans les geôles de l'administration [tortures et assassinats], j'ai décidé de prendre le large" a-t-il déclaré.

Selon Pancrace Cimpaye, le parquet général le poursuit pour ses propos sur le dossier Ernest Manirumva.

Son journal "Aube de la Démocratie", avait récemment pointé du doigt certains hauts gradés de la police et de la documentation pour avoir joué un rôle central dans la planification et l'exécution de l'assassinat d'Ernest Manirumva, ancien vice-président de l'Olucome. Le directeur national des renseignements, le Général Adolphe Nshimirimana, le Commissaire Gervais Ndirakobuca, vice-directeur de la police nationale, le colonel David Nikiza et Désiré Uwamahoro sont cités par ce journal pour avoir planifié ce plan macabre.

S'exprimant sur les ondes de la radio Isanganiro, le porte-parole du parti Sahwanya Frodebu, Pancrace Cimpaye, a soutenu que ces révélations ont été publiées après une longue période d'enquête effectuée par les députés et autres cadres de ce même parti. Le porte-parole du Frodebu a souligné que les personnes détenues dans ce dossier ne sont pas les vrais coupables. Les vrais coupables, d'après Cimpaye, sont toujours en liberté et sont protégés par le pouvoir.

Selon toujours Cimpaye, il existe une vaste opération qui consiste à balayer tous les témoins qui connaissent la réalité sur cet assassinat. Il prend l'exemple du capitaine Pacifique tué à Mutakura, il y a quelques mois dans de conditions obscures, un agent de transmission de l'un des hauts gradés de la police du nom de Icoyishakiye Ezeckiel, et la tentative d'assassinat du chauffeur du directeur adjoint de la police actuellement à l'hôpital suite à une fusillade qui le visait il y a moins de 15 jours dans la commune urbaine de Bwiza.

"Je demande que mon domicile ne soit pas vandalisé pour rien et que mes enfants ne soient pas inquiétés car je ne suis plus à la maison, je suis maintenant à l'abri", a-t-il lancé, aujourd'hui

vendredi 2 avril 2010

Assassinat d'Ernest Manirumva: Une bombe qui attend les ténors de Bujumbura

Cela va faire bientôt une année que le vice-président de l'OLUCOME (Organisation de Lutte contre la Corruption et les Malversations Economiques), Monsieur Ernest MANIRUMVA a été sauvagement assassiné.

Des commissions d'enquête ont été initiées sans succès. Même la dernière commission est en passe de sortir un rapport presque vide car elle aussi a peur de traduire les véritables hommes forts en justice.

Malheureusement et c'est cela qui devient de plus en plus inacceptable, des innocents sont emprisonnés, d'autres en cavales et d'autres sont abattus systématiquement dans l'indifférence totale.
La société civile a presque démissionné, les hommes politiques ignorent presque les tenants et les aboutissants de ce carnage, ils sont donc impassibles, la communauté internationale se tait et guette.

C'est dans cette indifférence que le rouleau compresseur continue d'éliminer physiquement tous les témoins gênants. Ils sont nombreux, ils sont plus de trente sur la liste d'attente.

Qui sont ces témoins qui doivent être exécutés. Et quelle est la main qui les descend ? Les hommes qui sont en train d'être exécutés sont les agents de Transmission et les chauffeurs des hauts gradés de la police qui ont participé à l'assassinat d'Ernest MANIRUMVA. A côté de cette catégorie il y aura un autre groupe cible qui a été placé sur l'itinéraire de cette opération macabre. Ils sont plus d'une vingtaine. Cette nuit-là on leur avait dit que le chef de l'Etat allait se déplacer tard dans la nuit pour justifier le déploiement. Mais ce groupe n'est pas encore exécuté.

Aujourd'hui ceux qui sont déjà assassinés ou portés disparus sont :

- ICOYISHAKIYE Ezéchiel, il était un agent de transmission du colonel David NIKIZA. Il a été conduit à l'hôpital dénommé "Chez le gentil". Mais malgré les assurances du Commissaire Adjoint de la PSR, Monsieur Louis., cet homme a disparu dans la nature. Il est vraisemblablement mort. Et pourtant ce commissaire avait devant la commission d'enquête déclaré qu'il était à l'hôpital et bien gardé.
- Le deuxième Agent du même David NIKIZA s'appelle NZISABIRA. Il est lui aussi porté disparu.
- La troisième victime qui a échappé à cette campagne d'élimination s'appelle NIYOYANKUNZE Sylvestre. Ce policier, chauffeur du Directeur Général Adjoint de la Police Nationale, le Général de Brigade Gervais NDIRAKOBUCA alias NDAKUGARIKA (je vais t'éliminer) a reçu des balles en pleine poitrine à la 1ère avenue Bwiza le Week-end du 13-14 mars 2010. Il n'est pas mort. Interrogé sur les faits, il a gardé un silence de mort.
- Le quatrième cas est celui d'un deuxième agent du même NDAKUGARIKA. Il est porté disparu. Mais à la police on déclare qu'il a déserté. Mais dans le dernier rapport du BINUB un corps non identifié criblé de plusieurs balles en pleine poitrine a été ramassé. Probablement que c'est ce policier qui manque à l'appel chez NDAKUGARIKA.
- La dernière victime qui a été assassinée le 20 Avril 2009, soit 2 semaines après l'assassinat d'Ernest MANIRUMVA est ce capitaine Pacifique NDIKURIYO. Cet officier subalterne qui faisait partie de la garde présidentielle avait participé à deux réunions sur le cas MANIRUMVA. Mais quand le groupe a décidé qu'Ernest MANIRUMVA devait être tué, le capitaine Pacifique NDIKURIYO a refusé d'exécuter cette mission en ces termes : « NARAKIJIJWE NTA MARASO NSHOBORA GUKORA » , « je suis un converti, je ne peux pas verser le sang d'un innocent »

Dès lors il n'a plus participé aux deux dernières réunions. Mais il connaissait le projet secret. Il faillait le faire taire définitivement !

Mais qui participaient à cette réunion ? Il s'agit des hommes forts de la police nationale et de la police présidentielle. Ce sont les mêmes qu'on a retrouvé sur tous les lieux où MANIRUMVA a été traîné. De son domicile cette équipe l'a traîné à son Bureau sis à Kigobe Sud. De Kigobe sud on l'a transporté en plein centre ville où il a subi un interrogatoire atroce. De là il a été traîné jusqu'à Mutanga Sud.

Ces hommes qui supervisaient l'opération avaient malheureusement, tous des chauffeurs et des agents de transmission. Il s'agissait de :

- Général Major Adolphe NSHIMIRIMANA ;
- Général de Brigade Gervais NDIRAKOBUCA ;
- Le Colonel David NIKIZA ;
- Major Désiré UWAMAHORO.

Ce sont les mêmes qui ont tenu les quatre réunions de préparation.
Ernest MANIRUMVA a donc été tué par des hauts responsables de la République. Ceci nous aide à comprendre 4 faits troublants :

1°. Le Directeur de la prison de Rutana a transféré le prévenu NTIRAMPEBA Joseph alias BIRARA à Bujumbura. Pourtant ce transfert avait été interdit par la commission d'enquête.

Ce transfert a été exigé par les mêmes dinosaures. Il avait pour objet de faire porter le chapeau à l'homme d'affaire Hilaire NDAYIZAMBA. A ce titre Monsieur Joseph NTIRAMPEBA devait charger Hilaire NDAYIZAMBA. Le prévenu a refusé ce montage parce qu'il ne connaissait pas ce NDAYIZAMBA. De surplus en acceptant ce faux témoignage NTIRAMPEBA se mettait ipso facto la corde au cou. Précisons que ce NTIRAMPEBA Joseph, un ancien démobilisé, avait bénéficié d'une recommandation spéciale pour travailler loin de Bujumbura, à Rutana, dans la société SAMANKOR. Une société qui a offert à la première dame un don d'une valeur de huit cent milles dollars américains ; une société qui affrète de temps en temps un jet pour le déplacement du chef de l'Etat à l'étranger.

La commission d'enquête non content de ce transfert de NTIRAMPEBA, a ordonné l'arrestation du Directeur de la Prison de Rutana. Celui-ci est actuellement en prison. Mais il a refusé devant la commission d'enquête de décliner l'identité de la personne qui lui a donné l'ordre de transférer le prévenu NTIRAMPEBA. A cette question il oppose un silence de mort. C'est dire que l'ordre est venu des hommes forts du pouvoir. Mais le silence de l'ancien Directeur de la prison de Rutana ne le protège pas. Il risque de subir le sort du capitaine Pacifique NDIKURIYO. Il peut être exécuté pour le faire taire définitivement.

2°. Le deuxième fait troublant vient des restrictions qui ont été imposées au FBI, son champ d'action a été réduit et surveillé. Ainsi le FBI n'a pas pu interroger les gros poissons de la police. Bien plus ils n'avaient pas le droit d'établir un contact sans la présence des burundais, encadreurs. Que cachait-on au FBI ?

3°. Le troisième fait troublant vient de la déclaration faite par le Directeur des Douanes, Monsieur Ezéchiel devant la commission. A ce titre, rappelons que sa camionnette ainsi que son agent de transmission était dans cette nuit fatidique du 8 avril 2010 au domicile et au bureau de la victime. A la question de savoir comment cette camionnette s'est retrouvée dans cet acte criminel. Monsieur Ezéchiel a répondu tout simplement que sa camionnette avait été réquisitionnée par la police présidentielle et qu'il ignore le mobile de cette réquisition. Ce qui est étonnant c'est que seul l'agent de sécurité d'Ezéchiel a été arrêté. Mais l'homme qui a réquisitionné le véhicule n'est pas inquiété.

4°. Par contre Prosper Mérimée, Hilaire NDAYIZAMBA, le directeur de la Prison de Rutana ainsi que quelques éléments de la police restent en prison pendant que les véritables responsables de cet acte ignoble sont en liberté en train de liquider les témoins. Franchement la communauté internationale devrait faire quelque chose sinon ce dossier risque d'emporter plusieurs vies humaines. Sur cette liste des victimes il sied de rappeler le cas de l'homme d'affaire RWASA Salvator qui a dû s'exiler parce qu'il allait lui aussi être arrêté injustement.

Le parlement burundais doit se saisir de ce dossier afin d'arrêter cet hécatombe des innocents. Ceci est un devoir de tout élu du peuple digne de son nom.

J'ai parlé des victimes, j'ai parlé des bourreaux mais j'ai oublié de parler de l'essentiel : le mobile de l'assassinat d'Ernest MANIRUMVA. Pourquoi cet intègre, patriote citoyen a été immolé sur l'autel des martyrs de la Bonne Gouvernance ? Les raisons qui ont présidé à l'assassinat de ce digne fils du Burundi procède d'une investigation qu'il menait autour des armes qui sont achetées par le Burundi mais qui ne sont pas enregistrées dans aucun magasin d'armement du pays. Il cherchait à savoir où allaient ces armes et d'où provenaient les fonds pour les acheter. Le pauvre avait commencé à poser la question à la police pour savoir à quand datait la dernière commande des armes. Il ne savait pas qu'il venait de mettre les pieds dans un réseau impitoyable de trafic d'armes!

Il semblerait qu'au Ministère de la Défense Nationale et des Anciens combattants on était au courant de cette démarche heureuse d'Ernest MANIRUMVA. Est-ce pour cette raison que le Lieutenant Général Germain NIYOYANKANA, ministre de la Défense Nationale était sur les lieux du crime le matin 9 avril 2010, avec un air très fâcheux ? Ceux qui l'ont vu sur les lieux du drame, on vu un homme profondément choqué et abattu !

Cette présence du ministre de la Défense rappelle un fait important qui reste gravé dans la mémoire des sénateurs et surtout du Sénateur RUGIRA Jean Marie aujourd'hui en cavale au Canada. A ce sujet les élus sénateurs se souviennent d'une loi qui est passé au Sénat qui dépouillait le Ministère de la Défense de toute prérogative d'achat des armes. Cette prérogative ainsi que l'autorisation de port d'armes revenaient au seul Ministre BUNYONI de la Sécurité Publique ! Le sénateur RUGIRA Jean Marie n'a pas manqué ce jour-là d'ironiser et de poser la question de savoir si le Ministre BUNYONI n'allait pas être débordé par toutes ces prérogatives ! Pour RUGIRA ce transfert de compétence était inquiétant ! Il avait raison de s'exiler le sénateur RUGIRA Jean Marie. Aujourd'hui il serait sur la liste des hommes à abattre. Cette folie meurtrière qui tourne autour de ce dossier ne l'aurait pas épargné.

En tout état de cause cette folie meurtrière autour de ce dossier doit cesser par tous les moyens. Sinon l'histoire nous jugera très sévèrement ! Du reste Hilaire NDAYIZAMBA, Prosper Mérimée, RWASA Salvator n'ont pas quitté le haricot et le café pour embrasser le trafic d'armes ! C'est absurde ! Ils doivent être libérés ! Ils n'avaient aucune raison de tuer MANIRUMVA !

Le FRODEBU a déjà dans son plan d'action la mise en place d'un prix pour la bonne gouvernance dénommé "prix Ernest MANIRUMVA". Et il devra être érigé en héros national de la Bonne Gouvernance. Mais cela ne suffit pas, honorable Léonce NGENDAKUMANA ! Arrêtez les coupables ! Interpellez le Gouvernement ! Prenez à témoin le peuple burundais, ce cartel ne peut pas continuer à régner sur le Burundi !

Source: AUbe de la Democratie, journal du FRODEBU, un parti de l'opposition au Burundi

Au revoir la période préélectorale et bonjour la période électorale, dit la CENI


La Commission Electorale Nationale Indépendante, CENI en sigle, a ce vendredi 2 avril 2010 officiellement publié le calendrier électoral pour les échéances de 2010.
Devant les partenaires du Burundi et surtout dans le processus électoral en cours et les présidents des partis politiques, le président de la CENI Pierre Claver Ndayicariye a annoncé, ce vendredi 2 avril 2010 à Bujumbura, que la période préélectorale vient de se terminer en ajoutant qu’une « nouvelle ère vient de commencer avec la période électorale ».

« Du 5 au 11 avril, nous allons acheminer les listes des candidats électeurs pour les afficher dans tous les bureaux de vote où ils se sont fait inscrire et du 15 au 24 avril, nous corrigerons les erreurs qui auraient eu lieu pendant l’inscription au rôle d’électeur », a dit Pierre Claver Ndayicariye.
Au cours de cette opération, on pourra déceler les inscrits étrangers, ceux qui se sont fait doublement inscrire et les personnes âgées de moins de 18 ans qui se seraient fait inscrire, a-t-il ajouté.

La distribution des cartes d’électeurs se fera du 30 avril au 12 mai tandis que les listes des candidats aux élections communales devront être acheminées à la CENI entre le 7 avril et le 16 avril. La campagne électorale pour ces élections débutera le 5 mai pour se terminer le 18 mai avant le scrutin prévu le 21 mai pour ces élections.

Selon Ndayicariye, le mois de juin est dédié à l’élection présidentielle avec l’enregistrement des candidats du 15 mai au 24 mai et le début de la campagne pour cette élection du 12 juin au 25 juin, et le scrutin proprement dit est prévu le 28 juin.

Au cas où il y aurait un deuxième tour pour les présidentielles, ce sera le 26 juillet tandis que l’investiture du nouveau président aura lieu le 28 août.
Pour les législatives, Pierre Claver Ndayicariye a indiqué que l’enregistrement des candidats députés aura lieu du 9 juin au 23 juin tandis que leur campagne électorale débutera le 7 juillet pour se terminer le 20 juillet. L’élection des députés est prévue le 23 juillet.

Pour leur part, les candidats sénateurs qui seront élus par les conseillers communaux s’enregistreront du 14 juin au 28 juin tandis que la campagne électorale est prévue du 12 juillet au 25 juillet et l’élection des sénateurs est fixée au 28 juillet.

Les élections collinaires vont boucler les scrutins et se tiendront le 7 septembre.

« Avec les fonds à la disposition de la CENI, nous ne pouvons qu’organiser 3 scrutins ; c’est pourquoi nous faisons un appel à vous nos partenaires de nous appuyer », a dit le président de la CENI Pierre Claver Ndayicariye tout en rassurant que les élections seront justes et transparentes.

jeudi 1 avril 2010

COMMUNIQUE DE PRESSE: Le Secrétaire d’Etat belge au Budget en visite officielle vendredi au Burundi

Monsieur Melchior Wathelet, Secrétaire d’Etat au Budget, à la Politique de migration et d’asile, à la Politique des familles et aux Institutions culturelles fédérales sera au Burundi en visite officielle ce vendredi 26 mars. Il sera accompagné de M. Dirk Van den Bulck, Commissaire Général aux Réfugiés et aux Apatrides et de plusieurs conseillers. L’objectif principal de la visite du Secrétaire d’Etat est la signature d’un Protocole d’Entente entre le Commissariat Général aux Réfugiés et aux Apatrides (CGRA) de Belgique et l’Office National de Protection des Réfugiés et Apatrides (ONPRA) du Burundi. Ce Protocole d’Entente vise à renforcer les capacités de l’ONPRA en le faisant bénéficier de nombreuses formations. Son exécution se fera en étroite concertation avec le HCR. Lors de sa visite, le Secrétaire d’Etat Wathelet sera reçu en audience par S. E.M. le 1er Vice-président de la République, Dr. Yves Sahinguvu, et il participera à une réunion de travail avec S. E. M. le Ministre de l’Intérieur, Edouard Nduwimana et avec l’ONPRA. Il visitera également le camp de Bwagiriza (Province de Ruyigi) où séjournent des réfugiés congolais. En 2009 la Belgique a octroyé une aide d’un million d’euros au HCR pour le bon fonctionnement des trois camps de réfugiés congolais et y appuie des activités dans le domaine de la santé, l’éducation, la protection, et l’accompagnement psychosocial. Une contribution additionnelle de 1,5 million d’euros est programmée pour 2010. La Belgique appuie également chaque année le programme « secours » du programme alimentaire Mondiale (1,4 million d’euros en 2009) Bujumbura, le 25 mars 2010.

Source: Ambassade de Belgique à Bujumbura

mercredi 31 mars 2010

L’assassinat de Manirumva refait surface, le Porte parole du Frodebu prend le large.

L’affaire assassinat d’Ernest Manirumva refait surface à Bujumbura dans les milieux médiatiques. Le parti Sahwanya Frodebu, via son journal l’Aube de la Démocratie accuse le pouvoir de protéger les vrais assassins de cet ancien vice président de l’Olucome, Ernest Manirumva.

Selon le numéro nouvellement publié par ce même parti, certains hauts gradés de la police nationale sont les premiers à avoir planifié cet assassinat. Ce journal pointe du doigt le directeur des services de renseignement Adolphe Nshimirimana, le directeur adjoint de la police nationale, Gervais Ndirakobuca, le colonel David Nikiza et Désiré Uwamahoro.

Dans une interview accordée à la Radio Isanganiro, le porte parole du parti Sahwanya Frodebu Pancrace Cimpaye affirme que les personnes détenues sur cette affaire ne sont pas les vrais coupables. Il regrette que les coupables ne sont pas inquiétés et sont sous la protection du pouvoir actuel. Pancrace Cimpaye dit que ces enquêtes ont été effectuées par son parti Sahwanya Frodebu dans le but de mettre à la lumière certaines zones d’ombre au tour de l’assassinat de Manirumva, considéré comme un mystère jusqu’ici. Le porte parole des service nationale des renseignements contacté par la rédaction de la Radio Isanganiro a nié ces allégation qui surgissent quelques jours avant les élections communales. Il dit ne pas avoir confiance en des propos d’un parti de l’opposition comme le Frodebu. Il trouve que c’est une façon de noircir l’image du pouvoir ces derniers jours pendant que la préparation aux élections bat son plein.

Des sources à notre disposition disent que le porte parole du parti Sahwanya Frodebu serait déjà dans la clandestinité par crainte d’être arrêté par la justice burundaise. S’exprimant sur les ondes de la Radio Publique Africaine, le porte parole du parti Frodebu souligne que le mandat d’arrêt a été libéré dès hier soir par le parquet de la justice de la Mairie de Bujumbura. Il dit qu’il ne pourrait pas se mettre à la disposition de la police car il pouvait être torturé et même tué. Il demande à la justice et à la police de ne pas perdre le temps pour aller faire peur à ses enfants à la maison à la recherche d’une personne qui a déjà quitté le pays. Notons qu’ Ernest Manirumva a été tué dans la nuit du 8 au 9 avril 2009 à son domicile à Mutanga Sud à Bujumbura. Trois commissions ont été successivement nommées pour enquêter sur les circonstances de sa mort.

Source: Radio Isanganiro

mardi 30 mars 2010

Des menaces de mort pèsent sur le président de la CEPI à Ruyigi

Un groupe de personnes qui se réclame du « Réseau de policiers et militaires » a adressé jeudi dernier un tract de menace de mort au président de la Commission électorale provinciale indépendante (CEPI) de Ruyigi, apprend-on du reporter de la coalition de la société civile pour le monitoring électoral(COSOME) dans cette province de l’est du Burundi.

Le même tract annonçait que les élections se dérouleront dans l’insécurité au cas où le ministre de la Sécurité publique et celui de la Défense nationale et des Anciens combattants ne décaisseraient pas l’argent qu’ils doivent aux agents de la police et aux soldats.

Ce tract a été trouvé, notamment, devant la porte de la résidence du vice-président de la CEPI et à la résidence du gouverneur de la province Ruyigi.

La police en a également récupérés quelques uns mais n’a pas voulu livrer le contenu à la presse alors que l’épouse du vice-président de la CEPI et un des policiers qui assurent la garde du gouverneur avaient déjà lu le message et noté le contenu.

Le commissaire provincial de police et le gouverneur indiquent que ce tract a été diffusé mais que le président de la CEPI, M. l’abbé Bernard Cubwa doit se tranquilliser parce que une stratégie pour sa protection est déjà arrêtée.

Pour eux, ceux qui ont lancé ce tract sont des policiers ou des militaire mécontents et indisciplinés dont le renvoi est envisagé.

Cependant, indique le gouverneur, le contenu de ce tract n’est pas à prendre à la légère surtout qu’il peut ne pas avoir été rédigé par ce réseau, mais par d’autres personnes dont l’intention est de révolter ces corps pendant la période électorale pour que la sécurité des centres de vote soit perturbée.

Source: COSOME

lundi 29 mars 2010

Inquiétude avant le cycle électoral


Dissensions dans le parti au pouvoir sur la candidature à la présidence.
Envoyée spéciale à Bujumbura

La tension règne au Burundi, alors que doit commencer en mai un nouveau cycle électoral - les premiers "deuxièmes scrutins" de l’histoire du pays - avec des communales le 21 mai, des présidentielles le 28 juin, des législatives le 23 juillet, des sénatoriales (indirectes) le 28 juillet et des collinaires (les collines sont le plus petit territoire) le 7 septembre.

Les élections générales de 2005, qui sanctionnaient la fin d’une guerre civile de dix ans (qui se prolongea jusqu’en 2008 dans la province de Bujumbura rural), avaient donné une très nette victoire à l’ancienne guérilla hutue CNDD-FDD, au détriment du parti hutu pacifiste Frodebu, embourbé dans de nombreuses affaires de corruption.

Cette fois, on s’attend à un éclatement du paysage politique, et cela pour trois raisons : l’implication du parti au pouvoir, le CNDD-FDD dans de nombreuses affaires de corruption, lui aussi, l’entrée dans le jeu politique de l’ex-guérilla hutue FNL, dont les partisans passent pour avoir voté Frodebu en 2005 et l’émergence de nouveaux partis.

Ces derniers sont essentiellement l’UPD, dissidence du CNDD-FDD regroupant les partisans de l’ex-homme fort du parti, Hussein Rajabu, aujourd’hui détenu, ainsi que des intellectuels frustrés de n’avoir pas obtenu le poste qu’ils souhaitaient. Et le MSD de l’ancien journaliste vedette Alexis Sinduhije, qui s’est fait connaître en dénonçant les scandales de corruption relevés par une ONG qui s’est fait une spécialité d’enquêter sur ces sujets, l’Observatoire de la lutte contre la corruption et les malversations (Olucom), dont le vice-président a été tué il y a un an sans que la police ne trouve ses assassins.

Si beaucoup prévoient des résultats obligeant à former un gouvernement de coalition, tout le monde attend les élections communales de mai pour voir dans quel ordre se placeront les partis.

En attendant, la tension est notable. Beaucoup s’inquiètent ainsi des activités des mouvements de jeunesse du CNDD-FDD et du FNL, qui se sont déjà heurtés. Celui du parti au pouvoir annonce faire "du sport" - mais avec des gourdins et des chansons provocantes pour les partis rivaux; le porte-parole de la police a demandé publiquement qu’il soit "encadré", sans réaction du ministère de l’Intérieur, acquis au CNDD-FDD. Quant au FNL, il a combattu jusqu’en 2008 et on le soupçonne d’avoir gardé des caches d’armes.

Autre source de tension : la mésentente au sein du parti au pouvoir. Ce dernier est beaucoup moins populaire que le président Pierre Nkurunziza, un populiste pratiquement en campagne électorale - aux frais de l’Etat - depuis 5 ans. Alors que le chef de l’Etat s’attendait à être désigné automatiquement candidat à la présidentielle par son parti, un récent sondage au sein des instances dirigeantes du CNDD-FDD sur ce thème ne l’a placé qu’en 3è position, derrière le président du sénat, Gervais Rufyikiri, généralement apprécié, et celui du parti, Jérémie Ngendakumana. Du coup, le candidat officiel du parti au pouvoir n’est toujours pas connu et, selon la presse burundaise, M. Nkurunziza aurait menacé de créer son propre parti s’il n’était pas le candidat du CNDD-FDD.

Autre source de tension : les forces de l’ordre. La police, chargée de surveiller les scrutins, étant notoirement pro-CNDD-FDD, l’armée, considérée comme neutre (elle est formée de l’ancienne armée tutsie et plusieurs ex-mouvements rebelles hutus) a annoncé qu’elle participerait à la surveillance.

L’armée elle-même est secouée par des mouvements de revendication corporatistes, qui ont poussé le ministre de la Défense à mettre en garde : "Si cette crise perdure, cela peut précipiter ce pays dans le gouffre".

Source: La Libre Belgique.be