Une émission politique, populaire, diffusée par la RPA (Radio publique africaine) est interdite d'antenne pendant quatre jours par les autorités burundaises. En signe de protestation, la RPA a décidé d'assurer un service minimum. La radio, liée au Mouvement pour la solidarité et la démocratie, parti de l'opposition, est depuis longtemps la cible du pouvoir.
Les auditeurs de la station privée RPA, Radio publique africaine, sont privés depuis ce mardi du célèbre indicatif de l’émission Kabizi (Celui qui sait). Une sanction prise par le Conseil national de la communication (CNC), l’organe de régulation des médias au Burundi. « Nous avons décidé que cette émission serait suspendue pendant quatre jours de diffusion, à partir de ce mardi 26 avril », a déclaré le président du CNC, Pierre Bambasi.
Émission phare de la RPA, Kabizi ouvre les antennes de cette station aux auditeurs pendant une heure chaque matin avec un invité qui répond en direct aux questions posées par téléphone. Cette émission, qui permet régulièrement aux leaders politiques burundais en exil de s’exprimer, irrite énormément le pouvoir. En novembre dernier, Kabizi avait déjà été la cible du CNC.
Le CNC explique qu’il a décidé de suspendre l’émission parce qu'un auditeur a porté des accusations graves à l’endroit du chef de l’État sur les antennes de la radio. Cet homme, qui s’est présenté comme un ancien combattant rebelle, a assuré que Pierre Nkurunziza, le président burundais, avait tué un bébé en sa présence durant la guerre civile.
« Le CNC n’a pas les pouvoirs de suspendre ou d’interdire une émission d’une radio. C’est un abus de pouvoir », pour le directeur de la RPA, Eric Manirakiza. La RPA a décidé en signe de protestation d’assurer un service minimum pendant les quatre jours que vont durer la sanction. La station diffuse de la musique engagée et à l’heure du journal, les auditeurs ont droit à un message : « En signe de protestation, face à la décision arbitraire du CNC…. »
À propos de la RPA
La Radio publique africaine (RPA) a diffusé pour la première fois le 3 mai 2001. L'objectif de son fondateur, Alexis Sinduhije, est d'être la radio des sans voix mais aussi de rassembler les communautés hutu et tutsi. La rédaction est mixte.
Dès le mois d'août 2002, la RPA est fermée par l'Agence de régulation et de contrôle des télécommunications pour non paiement de taxes. À l'époque, toutes les radios indépendantes burundaises protestent contre le montant élevé des droits de diffusion (3 000 $).
En février 2003, la maison de Alexis Sinduhije est mitraillée et le gardien tué. En septembre 2003, par solidarité avec une autre radio que les autorités ont suspendue, RPA décide de boycotter tous les évènements et activités du gouvernement. La RPA est elle-même interdite de diffusion.
Elle le sera à plusieurs reprises dans les années suivantes. Des journalistes et des employés de la radio ont été arrêtés et emprisonnés à plusieurs reprises au cours de ces dernières années. L'acharnement des autorités à l'encontre de la radio a été dénoncé plusieurs fois par Reporters sans frontières.
Alexis Sinduhije a reçu le Prix international de la liberté de la presse du Comité pour la protection des journalistes en 2004. Reconverti dans la politique, il est aujourd'hui président du Mouvement pour la solidarité et la démocratie.
Source: RFI
jeudi 28 avril 2011
mardi 26 avril 2011
Pierre Claver Mbonimpa, prix Henry-Dunant
Le cinq avril 2011, en la salle Alabama de l'Hôtel-de-Ville de Genève, a été remis le prix de la fondation Henry-Dunant, reconnaissant en Pierre Claver Mbonimpa un défenseur émérite des idées émises par l'auteur éponyme.
Le retentissement dans notre localité est resté limité et c'est regrettable car l'action du lauréat est loin d'être sans intérêt, si cependant de sa personne on ne sait presque rien.
Détenu du treize décembre 1994 au treize décembre 1996 dans son pays, le Burundi, pendant une période trouble et pour avoir déplu, il découvre des conditions effarantes de promiscuité, d'insalubrité des cellules mais aussi de traitements dégradants, de tortures et autres conditions inhumaines, ainsi que des incarcérations et des condamnations arbitraires.
Ancien inspecteur du commerce extérieur, il ne cherchera pas à reprendre son activité mais s'attellera dès sa sortie de prison à l'association pour la défense des droits des prisonniers, qu'il réalise avec le concours de deux codétenus.
Dès 2003, l'association deviendra l'actuelle Association pour la PROtection des Droits Humains APRODH : parce que les droits humains sont bafoués même pour les citoyens qui sont hors des prisons.
Je voulais ainsi porter secours aux victimes de violences sexuelles et fournir une assistance juridique aux nombreux burundais accusés injustement de divers délits, déclare-t-il.
Lorsque, en août 2010, le communiqué a informé que « le prix Henry-Dunant - terrain vient d'être octroyé à Pierre Claver Mbonimpa, président de l'association pour la défense des droits de l'homme et des personnes détenues (APRODH), une organisation burundaise, pour ses accomplissements exceptionnels dans le domaine des droits des prisonniers au Burundi », il a réagi :
C'est un sentiment d'une immense joie, de satisfaction. Cela donne du courage à beaucoup travailler parce que nous constatons que ce que nous faisons est apprécié non seulement par les Burundais mais aussi par les étrangers.
Il a alors considéré que son organisation était distinguée à cause des visites de terrain, dans des lieux de garde à vue et à l'intérieur des établissements carcéraux. Il a ajouté :
Quand nous rendons visite à tous ces gens, nous essayons de faire le suivi de leurs doléances.
Si, dans un premier temps, Henry Dunant s'était attaché d'abord au contexte des combattants c'est bien dans le même sens qu'il entendait agir pour les protéger, cherchant à faire reconnaitre la neutralité des blessés, qui n'étaient plus des ennemis dès lors qu'ils ne pouvaient plus combattre.
Cette vision, écartée par Gustave Moynier dans sa conception pragmatique, n'aurait sans doute pas été tolérée par les belligérants ni à l'époque, ni aujourd'hui tant la haine s'accroit dans les confrontations, mais l'idéal en est cependant tellement bon qu'il n'est plus vraiment humain.
L'orientation du médaillé est manifestement comparable aussi lorsqu'il milite pour les droits de l'homme ou réclame haut et fort une justice sans iniquité ni impunité.
La tâche est ardue dans un pays dont les structures sociales ne sont pas encore très fortes et dont la politique est largement marquée par la guerre des pouvoirs et la course au pouvoir.
Cette action de défense des prisonniers est évidemment une démarche qui dérange le pouvoir établi et l'appareil existant, dans ce qui est licite mais négligé, et dans ce qui ne l'est pas mais sert les intérêts des compétiteurs du pouvoir local ou central.
Rien d'étonnant donc à rencontrer des adversités et des objections de toutes sortes, avec des méthodes diverses qui ne sont ni toujours ouvertes, ni souvent honnêtes.
Aussi faut-il se préparer à lutter pour sa propre survie et pour celle de son œuvre, apprendre à se protéger par des actions de groupes, des lobbyings, des publications ou des pétitions.
C'est une trace de cette lutte que l'on trouve en 2007, lorsqu'il reçoit une convocation du Parquet Général de la République dont il n'identifie nullement le contexte, n'ayant pas d'instance ouverte : pour se protéger d'actions occultes, il s'empresse de communiquer et de faire publier ce document.
La documentation disponible ne fournit rien des suites de cet incident mais le rapport de l'APRODH dresse un bilan bien lourd de l'année 2007 : mauvaises conditions carcérales, tortures, violences sexuelles, exactions diverses et violations continuelles des droits humains.
En septembre 2008, c'est une autorité communale qui se déchaine en accusations multiples contre cette association qui, affirme-t-elle, intervient dans les dossiers des détenus et les fait libérer avant que les enquêtes ne soient terminées.
Pierre Claver Mbonimpa rappellera les conditions dans lesquelles ont lieux les visites des prisons : en compagnie d'un magistrat et du procureur de la circonscription. Il arrive que ce dernier relâche certains détenus dès lors qu'il constate qu'ils ont été abusivement mis au noir. (sic)
Un autre axe des mouvements de Pierre Claver Mbonimpa, qui pourrait comprendre une autoprotection, est aussi de réclamer justice : pour feu Ernest Manirumva, vice-président de l'observatoire pour la lutte contre la corruption et les malversations économiques OLUCOME, par exemple, assassiné dans des circonstances impliquant des véhicules de la police et des militaires.
Mais aussi de réclamer la bonne administration de la justice et non l'action de citoyens justiciers car septante-cinq Burundais au moins ont été exécutés par des foules en colère en 2009, soupçonnés d'infractions allant du larcin au meurtre, en passant pas la sorcellerie.
L'implication et même la complicité des autorités sont évoquées dans cette justice populaire qui viole gravement les droits humains et reste impunie.
La protection des prisonniers malades est encore un aspect qui recèle quelques difficultés car il faut se battre contre des pratiques inacceptables, telles par exemple que de maintenir menottés les détenus hospitalisés sous le prétexte de les empêcher de s'évader, mais sans doute d'avantage pour s'occuper d'affaires privées plutôt que d'assurer des services de garde.
Si le début de l'année 2010 semble avoir été prometteur selon les déclarations de Pierre Claver Mbonimpa, la circonstance des élections communales, qui ont été boycottées par des partis d'opposition, a conduit à une recrudescence manifeste d'actions arbitraires et de violations des droits humains et individuels.
Ainsi l'APRODH s'indigne en juillet d'une chasse systématique des membres des partis d'opposition par la police et de leurs arrestations le plus souvent arbitraires dans la mesure où les opérations se sont souvent faites sans aucun mandat d'arrêt.
Lorsque des corps retrouvés dans une rivière et dans le lac Tanganyika sont identifiés comme appartenant à des personnes précédemment détenues par la police, Pierre Claver Mbonimpa met en cause les autorités et évoque des exécutions extrajudiciaires.
Le vingt octobre, au cours d'une conférence de presse, la police l'accuse de défendre les seuls opposants au régime en place. Elle confirme pourtant que les six corps retrouvés peuvent être parmi les personnes arrêtées par elle vers seize heures le deux octobre, puis relâchées vers dix-huit heures faute d'éléments à leur charge.
Puis au cours d'une rencontre organisée le même jour par le ministre de l'intérieur, ce dernier indiqua envisager de suspendre l'agrément de l'APRODH.
Une contre-offensive sera menée par l'Organisation Mondiale Contre la Torture le cinq novembre, appelant à écrire aux autorités burundaises une demande structurée à une liste d'adresses ainsi qu'aux représentations diplomatiques dans les pays respectifs.
Relayée par d'autres institutions, cette requête a sans doute atteint son objectif puisque l'APRODH perdure et reste présidée par Pierre Claver Mbonimpa.
Le sort de l'action entreprise dans la recherche de la vérité du décès des défunts du lac est cependant incertain puisque, répondant à une déclaration de la ministre de la justice burundaise informant que la commission enquêtant sur les cas d'exécutions extrajudiciaires des membres d'opposition avait seulement manqué de dix millions de francs burundais (CHF 7210.00 € 5589.00) , le président de l'APRODH a affirmé que son association était prête à payer cette somme le vingt-quatre décembre 2010.
Assurément la besogne de Pierre Claver Mbonimpa n'est ni simple, ni légère et il met à l'empoigner beaucoup de zèle et de conviction : espérons que sa récente distinction, qui n'est pas la première, permettra d'asseoir un peu plus sa position dans la structure sociale de son pays.
Source: Tribune de Genève
Le retentissement dans notre localité est resté limité et c'est regrettable car l'action du lauréat est loin d'être sans intérêt, si cependant de sa personne on ne sait presque rien.
Détenu du treize décembre 1994 au treize décembre 1996 dans son pays, le Burundi, pendant une période trouble et pour avoir déplu, il découvre des conditions effarantes de promiscuité, d'insalubrité des cellules mais aussi de traitements dégradants, de tortures et autres conditions inhumaines, ainsi que des incarcérations et des condamnations arbitraires.
Ancien inspecteur du commerce extérieur, il ne cherchera pas à reprendre son activité mais s'attellera dès sa sortie de prison à l'association pour la défense des droits des prisonniers, qu'il réalise avec le concours de deux codétenus.
Dès 2003, l'association deviendra l'actuelle Association pour la PROtection des Droits Humains APRODH : parce que les droits humains sont bafoués même pour les citoyens qui sont hors des prisons.
Je voulais ainsi porter secours aux victimes de violences sexuelles et fournir une assistance juridique aux nombreux burundais accusés injustement de divers délits, déclare-t-il.
Lorsque, en août 2010, le communiqué a informé que « le prix Henry-Dunant - terrain vient d'être octroyé à Pierre Claver Mbonimpa, président de l'association pour la défense des droits de l'homme et des personnes détenues (APRODH), une organisation burundaise, pour ses accomplissements exceptionnels dans le domaine des droits des prisonniers au Burundi », il a réagi :
C'est un sentiment d'une immense joie, de satisfaction. Cela donne du courage à beaucoup travailler parce que nous constatons que ce que nous faisons est apprécié non seulement par les Burundais mais aussi par les étrangers.
Il a alors considéré que son organisation était distinguée à cause des visites de terrain, dans des lieux de garde à vue et à l'intérieur des établissements carcéraux. Il a ajouté :
Quand nous rendons visite à tous ces gens, nous essayons de faire le suivi de leurs doléances.
Si, dans un premier temps, Henry Dunant s'était attaché d'abord au contexte des combattants c'est bien dans le même sens qu'il entendait agir pour les protéger, cherchant à faire reconnaitre la neutralité des blessés, qui n'étaient plus des ennemis dès lors qu'ils ne pouvaient plus combattre.
Cette vision, écartée par Gustave Moynier dans sa conception pragmatique, n'aurait sans doute pas été tolérée par les belligérants ni à l'époque, ni aujourd'hui tant la haine s'accroit dans les confrontations, mais l'idéal en est cependant tellement bon qu'il n'est plus vraiment humain.
L'orientation du médaillé est manifestement comparable aussi lorsqu'il milite pour les droits de l'homme ou réclame haut et fort une justice sans iniquité ni impunité.
La tâche est ardue dans un pays dont les structures sociales ne sont pas encore très fortes et dont la politique est largement marquée par la guerre des pouvoirs et la course au pouvoir.
Cette action de défense des prisonniers est évidemment une démarche qui dérange le pouvoir établi et l'appareil existant, dans ce qui est licite mais négligé, et dans ce qui ne l'est pas mais sert les intérêts des compétiteurs du pouvoir local ou central.
Rien d'étonnant donc à rencontrer des adversités et des objections de toutes sortes, avec des méthodes diverses qui ne sont ni toujours ouvertes, ni souvent honnêtes.
Aussi faut-il se préparer à lutter pour sa propre survie et pour celle de son œuvre, apprendre à se protéger par des actions de groupes, des lobbyings, des publications ou des pétitions.
C'est une trace de cette lutte que l'on trouve en 2007, lorsqu'il reçoit une convocation du Parquet Général de la République dont il n'identifie nullement le contexte, n'ayant pas d'instance ouverte : pour se protéger d'actions occultes, il s'empresse de communiquer et de faire publier ce document.
La documentation disponible ne fournit rien des suites de cet incident mais le rapport de l'APRODH dresse un bilan bien lourd de l'année 2007 : mauvaises conditions carcérales, tortures, violences sexuelles, exactions diverses et violations continuelles des droits humains.
En septembre 2008, c'est une autorité communale qui se déchaine en accusations multiples contre cette association qui, affirme-t-elle, intervient dans les dossiers des détenus et les fait libérer avant que les enquêtes ne soient terminées.
Pierre Claver Mbonimpa rappellera les conditions dans lesquelles ont lieux les visites des prisons : en compagnie d'un magistrat et du procureur de la circonscription. Il arrive que ce dernier relâche certains détenus dès lors qu'il constate qu'ils ont été abusivement mis au noir. (sic)
Un autre axe des mouvements de Pierre Claver Mbonimpa, qui pourrait comprendre une autoprotection, est aussi de réclamer justice : pour feu Ernest Manirumva, vice-président de l'observatoire pour la lutte contre la corruption et les malversations économiques OLUCOME, par exemple, assassiné dans des circonstances impliquant des véhicules de la police et des militaires.
Mais aussi de réclamer la bonne administration de la justice et non l'action de citoyens justiciers car septante-cinq Burundais au moins ont été exécutés par des foules en colère en 2009, soupçonnés d'infractions allant du larcin au meurtre, en passant pas la sorcellerie.
L'implication et même la complicité des autorités sont évoquées dans cette justice populaire qui viole gravement les droits humains et reste impunie.
La protection des prisonniers malades est encore un aspect qui recèle quelques difficultés car il faut se battre contre des pratiques inacceptables, telles par exemple que de maintenir menottés les détenus hospitalisés sous le prétexte de les empêcher de s'évader, mais sans doute d'avantage pour s'occuper d'affaires privées plutôt que d'assurer des services de garde.
Si le début de l'année 2010 semble avoir été prometteur selon les déclarations de Pierre Claver Mbonimpa, la circonstance des élections communales, qui ont été boycottées par des partis d'opposition, a conduit à une recrudescence manifeste d'actions arbitraires et de violations des droits humains et individuels.
Ainsi l'APRODH s'indigne en juillet d'une chasse systématique des membres des partis d'opposition par la police et de leurs arrestations le plus souvent arbitraires dans la mesure où les opérations se sont souvent faites sans aucun mandat d'arrêt.
Lorsque des corps retrouvés dans une rivière et dans le lac Tanganyika sont identifiés comme appartenant à des personnes précédemment détenues par la police, Pierre Claver Mbonimpa met en cause les autorités et évoque des exécutions extrajudiciaires.
Le vingt octobre, au cours d'une conférence de presse, la police l'accuse de défendre les seuls opposants au régime en place. Elle confirme pourtant que les six corps retrouvés peuvent être parmi les personnes arrêtées par elle vers seize heures le deux octobre, puis relâchées vers dix-huit heures faute d'éléments à leur charge.
Puis au cours d'une rencontre organisée le même jour par le ministre de l'intérieur, ce dernier indiqua envisager de suspendre l'agrément de l'APRODH.
Une contre-offensive sera menée par l'Organisation Mondiale Contre la Torture le cinq novembre, appelant à écrire aux autorités burundaises une demande structurée à une liste d'adresses ainsi qu'aux représentations diplomatiques dans les pays respectifs.
Relayée par d'autres institutions, cette requête a sans doute atteint son objectif puisque l'APRODH perdure et reste présidée par Pierre Claver Mbonimpa.
Le sort de l'action entreprise dans la recherche de la vérité du décès des défunts du lac est cependant incertain puisque, répondant à une déclaration de la ministre de la justice burundaise informant que la commission enquêtant sur les cas d'exécutions extrajudiciaires des membres d'opposition avait seulement manqué de dix millions de francs burundais (CHF 7210.00 € 5589.00) , le président de l'APRODH a affirmé que son association était prête à payer cette somme le vingt-quatre décembre 2010.
Assurément la besogne de Pierre Claver Mbonimpa n'est ni simple, ni légère et il met à l'empoigner beaucoup de zèle et de conviction : espérons que sa récente distinction, qui n'est pas la première, permettra d'asseoir un peu plus sa position dans la structure sociale de son pays.
Source: Tribune de Genève
Nouvelles locales du lundi 25 avril 2011
● Politique
- L'Assemblée Nationale burundaise a adoptée lundi à l'unanimité la nouvelle loi sur les partis politiques. Avant le vote, le ministre de l’Intérieur a répondu aux questions des députés au palais des congrès de Kigobe. Selon le ministre Edouard Nduwimana, les partis politiques même déjà agréés, vont devoir se conformer à la nouvelle loi, à savoir avoir 100 membres fondateurs par province. Les coalitions sont autorisées uniquement en période électorale. Ce projet de loi a été par la suite voté par tous les députés de l’Assemblée Nationale burundaise dominée par le parti présidentiel Cndd-Fdd. (Rtnb/Isanganiro/Rpa/Bonesha)
- Près d'un millier de personnes ont manifesté devant le bureau communal de Kabezi pour dénoncer les tentatives d'Agathon Rwasa de conduire une fois de plus leur province dans des cycles de la violence. « Nous les Fnl de Bujumbura, nous nous sommes désolidarisés d’Agathon Rwasa, qui a tué beaucoup de citoyens dans cette province », scandaient les manifestants. (Isanganiro/Rtnb/Bonesha/Rtr)
- La grande majorité des manifestants était composée de jeunes en provenance de la Mairie de Bujumbura. Les manifestants se sont dirigés par la suite au chef lieu de la commune de Kabezi et celui qui a prononcé le discours de circonstance a souligné qu’aucune force politicienne n’est derrière cette manifestation. (Isanganiro)
- Des sources sur place ont fait savoir que la préparation de cette journée a été possible grâce à une transmission du message de bouche à oreille par les habitants de cette province de Bujumbura. « Nous n'avons pas demandé permission de nous réunir pour manifester et aucun politicien n'est derrière cette manifestation » a souligné l'un d'entre eux. (Isanganiro)
- Les partis de l’Alliance démocrates pour le changement (ADC-Ikibiri) font savoir que la manifestation avait été organisée par le pouvoir dans le but de faire la promotion du président dissident du FNL, Emmanuel Miburo. « Cette manifestation est l'œuvre du parti Cndd-Fdd » a déclaré le porte-parole de l'ADC-Ikibiri, Chovineau Mugwengezo, ajoutant qu’au lendemain des élections, les membres de l'ADC-Ikibiri ont demandé sans succès la permission de manifester mais que certains ont été même arrêtés. (Isanganiro)
- Le porte-parole de l’ADC-Ikibiri, Chovineau Mugwengezo, a fait savoir que c’est juste le principe de deux poids deux mesures que le pouvoir de Bujumbura est entrain d’instaurer dans ses décisions. Il se montre inquiet par le fait que le pouvoir a laissé la manifestation se faire alors qu’il n’y a pas longtemps la société civile s'est vue interdire de faire la même chose pour réclamer justice pour Ernest Manirumva mais que la police l’avait interdit. (Bonesha)
- L’ADC-Ikibiri souligne également que juste après les élections communales de 2010, l’opposition s'est vue interdire de faire une marche pour dénoncer les fraudes électorales mais le pouvoir avait refusé ce droit à ces partis politiques. (Bonesha)
● Medias
- L’Emission Kabizi de la Radio publique africaine (Rpa) vient d’être frappée par une mesure d’interruption temporaire suite à la diffusion des propos jugés d’outrages au chef de l’Etat Pierre Nkurunziza. Cependant, le président du Conseil National de la Communication (CNC) Pierre Bambasi reconnait que l’émission contribue beaucoup à l’enracinement de la démocratie au Burundi. Il demande aux membres des clubs d’auditeurs de ne plus prononcer des mots peu courtois sur les ondes d’une radio animant une émission en directe. (Rtnb/Isanganiro)
● Sécurité
- Trois personnes ont été tuées ce dimanche la nuit dans la commune de Muyinga au Nord du Burundi. Des sources sur place disent que ces trois personnes ont succombées à une attaque de personnes armées de machettes et de gourdins et qui ont frappé les trois personnes jusqu’à ce que la mort s’en suive. Des sources policières et confirmées par les medias disent que des conflits fonciers seraient à l’origine de cette attaque. (Isanganiro/Rpa)
- Des paysans des communes de Bujumbura rural ont demandé dans une réunion avec le gouverneur de cette province, Jacques Minani, que leur province soit considérée comme les autres provinces du pays et pas comme une région rebelle du pays. Dans cette réunion qui avait aussi vu la participation des membres du parti FNL de Emmanuel Miburo qui demandent aux populations de Bujumbura de se désolidariser avec ceux qu’ils jugent vouloir basculer le pays dans une crise sécuritaire. (Rtnb)
● Justice
- Le chargé de la sécurité dans le parc de Ruvubu au Nord du Burundi se trouve en prison depuis la fête de Pâques. Selon sa famille disent il a été arrêté à Mwakiro dimanche dans l’après midi. Ces mêmes sources soulignent que son arrestation est due à ses déclarations sur la découverte de corps flottant dans la Ruvubu ces derniers jours. Des sources judiciaires ont fait savoir que son arrestation s’inscrit dans le cadre des enquêtes approfondies sur la découverte, il y a quelques jours, de corps sans vie dans la rivière Ruvubu. (Isanganiro)
- L'Assemblée Nationale burundaise a adoptée lundi à l'unanimité la nouvelle loi sur les partis politiques. Avant le vote, le ministre de l’Intérieur a répondu aux questions des députés au palais des congrès de Kigobe. Selon le ministre Edouard Nduwimana, les partis politiques même déjà agréés, vont devoir se conformer à la nouvelle loi, à savoir avoir 100 membres fondateurs par province. Les coalitions sont autorisées uniquement en période électorale. Ce projet de loi a été par la suite voté par tous les députés de l’Assemblée Nationale burundaise dominée par le parti présidentiel Cndd-Fdd. (Rtnb/Isanganiro/Rpa/Bonesha)
- Près d'un millier de personnes ont manifesté devant le bureau communal de Kabezi pour dénoncer les tentatives d'Agathon Rwasa de conduire une fois de plus leur province dans des cycles de la violence. « Nous les Fnl de Bujumbura, nous nous sommes désolidarisés d’Agathon Rwasa, qui a tué beaucoup de citoyens dans cette province », scandaient les manifestants. (Isanganiro/Rtnb/Bonesha/Rtr)
- La grande majorité des manifestants était composée de jeunes en provenance de la Mairie de Bujumbura. Les manifestants se sont dirigés par la suite au chef lieu de la commune de Kabezi et celui qui a prononcé le discours de circonstance a souligné qu’aucune force politicienne n’est derrière cette manifestation. (Isanganiro)
- Des sources sur place ont fait savoir que la préparation de cette journée a été possible grâce à une transmission du message de bouche à oreille par les habitants de cette province de Bujumbura. « Nous n'avons pas demandé permission de nous réunir pour manifester et aucun politicien n'est derrière cette manifestation » a souligné l'un d'entre eux. (Isanganiro)
- Les partis de l’Alliance démocrates pour le changement (ADC-Ikibiri) font savoir que la manifestation avait été organisée par le pouvoir dans le but de faire la promotion du président dissident du FNL, Emmanuel Miburo. « Cette manifestation est l'œuvre du parti Cndd-Fdd » a déclaré le porte-parole de l'ADC-Ikibiri, Chovineau Mugwengezo, ajoutant qu’au lendemain des élections, les membres de l'ADC-Ikibiri ont demandé sans succès la permission de manifester mais que certains ont été même arrêtés. (Isanganiro)
- Le porte-parole de l’ADC-Ikibiri, Chovineau Mugwengezo, a fait savoir que c’est juste le principe de deux poids deux mesures que le pouvoir de Bujumbura est entrain d’instaurer dans ses décisions. Il se montre inquiet par le fait que le pouvoir a laissé la manifestation se faire alors qu’il n’y a pas longtemps la société civile s'est vue interdire de faire la même chose pour réclamer justice pour Ernest Manirumva mais que la police l’avait interdit. (Bonesha)
- L’ADC-Ikibiri souligne également que juste après les élections communales de 2010, l’opposition s'est vue interdire de faire une marche pour dénoncer les fraudes électorales mais le pouvoir avait refusé ce droit à ces partis politiques. (Bonesha)
● Medias
- L’Emission Kabizi de la Radio publique africaine (Rpa) vient d’être frappée par une mesure d’interruption temporaire suite à la diffusion des propos jugés d’outrages au chef de l’Etat Pierre Nkurunziza. Cependant, le président du Conseil National de la Communication (CNC) Pierre Bambasi reconnait que l’émission contribue beaucoup à l’enracinement de la démocratie au Burundi. Il demande aux membres des clubs d’auditeurs de ne plus prononcer des mots peu courtois sur les ondes d’une radio animant une émission en directe. (Rtnb/Isanganiro)
● Sécurité
- Trois personnes ont été tuées ce dimanche la nuit dans la commune de Muyinga au Nord du Burundi. Des sources sur place disent que ces trois personnes ont succombées à une attaque de personnes armées de machettes et de gourdins et qui ont frappé les trois personnes jusqu’à ce que la mort s’en suive. Des sources policières et confirmées par les medias disent que des conflits fonciers seraient à l’origine de cette attaque. (Isanganiro/Rpa)
- Des paysans des communes de Bujumbura rural ont demandé dans une réunion avec le gouverneur de cette province, Jacques Minani, que leur province soit considérée comme les autres provinces du pays et pas comme une région rebelle du pays. Dans cette réunion qui avait aussi vu la participation des membres du parti FNL de Emmanuel Miburo qui demandent aux populations de Bujumbura de se désolidariser avec ceux qu’ils jugent vouloir basculer le pays dans une crise sécuritaire. (Rtnb)
● Justice
- Le chargé de la sécurité dans le parc de Ruvubu au Nord du Burundi se trouve en prison depuis la fête de Pâques. Selon sa famille disent il a été arrêté à Mwakiro dimanche dans l’après midi. Ces mêmes sources soulignent que son arrestation est due à ses déclarations sur la découverte de corps flottant dans la Ruvubu ces derniers jours. Des sources judiciaires ont fait savoir que son arrestation s’inscrit dans le cadre des enquêtes approfondies sur la découverte, il y a quelques jours, de corps sans vie dans la rivière Ruvubu. (Isanganiro)
dimanche 24 avril 2011
Découvertes macabres au Burundi
De deux à treize cadavres, selon les sources, ont été découverts flottants sur une rivière de la province de Muyinga, à l’extrême est du Burundi qui semble de plus en plus renouer avec la violence depuis la contestation des élections générales de 2010 par l’opposition. Les organisations de défense des droits de l’homme craignent de nouvelles exécutions extrajudiciaires, alors que la police qualifie l’information d’« incendiaire ».
Les riverains de cette rivière, quelque deux cents kilomètres à l’est de Bujumbura, sont en train de renouer avec la peur. Ils assurent que la Ruvubu charrie de nouveau des cadavres depuis trois semaines environ.
« La population nous dit qu’elle a observé treize cadavres, mais nous, avec nos agents, on a fait le compte uniquement de quatre cadavres », assure Pierre Claver Mbonimpa, le président de Aprodeh (Association pour la protection des personnes détenues et des droits humains), l’une des plus importantes organisations burundaises des droits de l’homme.
Qui étaient ces hommes ? Comment ont-ils été tués ? Mystère jusqu’ici, mais pour Pierre Claver Mbonimpa, tout ceci lui rappelle des dizaines d’exécutions extrajudiciaires observées dans ce pays.
En 2006, son association avait révélé l’exécution dans un camp militaire d’une trentaine de membres de l’ex rébellion du FLN (les Forces nationales de libération), jetés ensuite dans cette même rivière. Une quinzaine d’autres, aux mains de la police, ont été découverts flottant dans la rivière de Rusizi, au nord-est de Bujumbura en 2010.
Dépêché sur place par le ministère burundais de la Sécurité, le major Pierre Chanel Ntarabaganyi, porte-parole de la police, affirme qu’il a mené personnellement une enquête. « Ils m’ont dit que c’est un cochon qui flottait sur la rivière. Ils ont vu également deux chiens. J’ai poussé loin : l’information que j’ai trouvée là-bas fait état de deux cadavres qui ont flotté ».
A-t-il convaincu ? Certains rappellent que la police du Burundi a souvent nié des faits qui se sont révélés par la suite tout à fait vrais.
Source:RFI
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