dimanche 24 avril 2011
Découvertes macabres au Burundi
De deux à treize cadavres, selon les sources, ont été découverts flottants sur une rivière de la province de Muyinga, à l’extrême est du Burundi qui semble de plus en plus renouer avec la violence depuis la contestation des élections générales de 2010 par l’opposition. Les organisations de défense des droits de l’homme craignent de nouvelles exécutions extrajudiciaires, alors que la police qualifie l’information d’« incendiaire ».
Les riverains de cette rivière, quelque deux cents kilomètres à l’est de Bujumbura, sont en train de renouer avec la peur. Ils assurent que la Ruvubu charrie de nouveau des cadavres depuis trois semaines environ.
« La population nous dit qu’elle a observé treize cadavres, mais nous, avec nos agents, on a fait le compte uniquement de quatre cadavres », assure Pierre Claver Mbonimpa, le président de Aprodeh (Association pour la protection des personnes détenues et des droits humains), l’une des plus importantes organisations burundaises des droits de l’homme.
Qui étaient ces hommes ? Comment ont-ils été tués ? Mystère jusqu’ici, mais pour Pierre Claver Mbonimpa, tout ceci lui rappelle des dizaines d’exécutions extrajudiciaires observées dans ce pays.
En 2006, son association avait révélé l’exécution dans un camp militaire d’une trentaine de membres de l’ex rébellion du FLN (les Forces nationales de libération), jetés ensuite dans cette même rivière. Une quinzaine d’autres, aux mains de la police, ont été découverts flottant dans la rivière de Rusizi, au nord-est de Bujumbura en 2010.
Dépêché sur place par le ministère burundais de la Sécurité, le major Pierre Chanel Ntarabaganyi, porte-parole de la police, affirme qu’il a mené personnellement une enquête. « Ils m’ont dit que c’est un cochon qui flottait sur la rivière. Ils ont vu également deux chiens. J’ai poussé loin : l’information que j’ai trouvée là-bas fait état de deux cadavres qui ont flotté ».
A-t-il convaincu ? Certains rappellent que la police du Burundi a souvent nié des faits qui se sont révélés par la suite tout à fait vrais.
Source:RFI
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