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samedi 19 septembre 2009

CENI, bataille pour un fichier électoral


Le recrutement de 57 employés par la CENI fait grincer les dents. Des responsables du parti au pouvoir l’accusent d’avoir recruté des personnalités issues du Frodebu et de l’UPRONA. La CENI et les deux partis réfutent les accusations. Entre-temps, les salaires des cadres de la CENI et les traitements des cinq Commissaires sont gelés depuis deux mois. Le bras de fer a déjà commencé.


Le président de la CENI, Pierre Claver Ndayicariye
Allo, Monsieur Ndayicariye bonjour.


- Bonjour.



Ici le journal Iwacu. Est-il vrai que vos cadres viennent de passer deux mois sans être payés ?


(Un petit silence à l’autre bout de la ligne)


- Qui vous a donné cette information ?



Monsieur Ndayicariye, vous êtes un ancien journaliste quand même ! Vous savez bien que l’on ne révèle jamais ses sources.


(Un peu énervé)


-Je ne fais aucun commentaire. Moi, je suis en réunion. Bireke abategetsi bariko barabiraba. Ntibirinde kuja hejuru ! Laisse tomber. Les autorités s’en occupent ! (Il raccroche) »



Même si le silence est de rigueur au sein des membres de la CENI, Iwacu confirme l’information : le ministre de l’Intérieur, Edouard Nduwimana a bloqué la deuxième tranche du budget de fonctionnement de la CENI. Conséquence : les salaires des cadres de la CENI et les traitements des cinq Commissaires sont gelés depuis fin juin 2009. Et ce n’est pas un problème de manque de fonds. Une source digne de foi confirme que 300 millions de francs burundais octroyés par le gouvernement sont disponibles au ministère de l’Intérieur pour le démarrage des travaux de la CENI. Seuls 104 millions ont été utilisés jusqu’ici. Si l’argent est là, pourquoi les cadres de la CENI et les cinq Commissaires ne sont pas payés ? Les raisons sont à chercher dans le bras de fer qui oppose la CENI avec certains responsables du parti au pouvoir.


L’affaire remonte au recrutement de 57 agents comme personnel d’appui technique. Et surtout, un poste très stratégique : responsable du fichier électoral.



Un fichier très convoité ...



Le fichier électoral centralise toutes les données en rapport avec les élections, notamment les statistiques et autres répartitions territoriales des électeurs, etc. "C’est un peu le cœur des élections", lâche un membre de la CENI sous couvert d’anonymat. Pour ce poste de responsable du fichier électoral, la CENI a décidé de reconduire un ingénieur en informatique, très compétent, un certain Déo Rurimunzu. Selon encore une source fiable proche de la CENI, c’était un choix qui respectait les trois critères clé : l’expertise, la compétence et l’expérience. Pour ce dernier critère, Monsieur Rurimunzu avait été responsable du fichier électoral lors des élections de 2005 et, selon tous les témoignages, il s’était acquitté de sa mission avec efficacité et intégrité. Bon choix donc.


Seulement, lorsque Rurimunzu arrive à la CENI, il exige plus : il ne veut pas être sous la supervision du Responsable des Opérations électorales, une dame, Consolée Bizimana. Mais selon toujours nos sources, Consolée Bizimana a été recrutée sur base de son expérience et de sa compétence (elle était cadre du Projet de Consolidation de la Paix "PBF Femmes").



A la CENI, on ne comprend pas pourquoi l’informaticien insiste pour être Chef des Opérations électorales et Responsable du fichier électoral en même temps. La CENI refuse le dictat de Rurimunzu et, après seulement deux jours à la CENI, l’ingénieur claque la porte. Il s’avérera plus tard que Monsieur Rurimunzu est un militant du parti au pouvoir. Les téléphones vont commencer à chauffer à la CENI. Selon une source fiable, le Président de la CENI a reçu un appel d’un Gélase Ndabirabe très furieux, accusant Pierre Claver Ndayicariye d’avoir recruté des Frodebistes et Upronistes. Selon plusieurs observateurs, c’est un mauvais procès que l’on intente à la CENI. La Commission a respecté l’expertise, la compétence et l’expérience. Les critères ethniques, genre et région ont été également pris en considération. La CENI a décidé de recruter en toute discrétion et cela n’a pas plu. "Nous n’avons pas voulu lancer un appel public à candidatures parce que nous aurions été inondés de CV et les pressions auraient été intenables", explique un membre de la CENI interrogé. Le recrutement a donc pris de court tout le monde.



... et objet d’un bras de fer



Le CNDD-FDD a envoyé un émissaire auprès du président de la CENI pour protester contre ce recrutement. L’honorable Evariste Nsabiyumva du CNDD-FDD a demandé d’être reçu en tête- à - tête. Prudent, dans les audiences, Pierre Claver Ndayicariye évite de recevoir les hommes politiques seul. Il s’est donc entretenu avec l’émissaire du parti en compagnie d’un autre commissaire de la CENI. Selon toujours nos informations, le président de la CENI a montré à l’honorable Nsabiyumva tout l’organigramme et les critères objectifs qui ont guidé le recrutement de chaque candidat. C’est alors que le ministre de l’Intérieur est entré en jeu. Dès fin juin, sans aucune explication, il a décidé de bloquer les salaires des Commissaires et des cadres de la Commission. "C’est une guerre psychologique qui est engagée contre la CENI ; le silence, la dignité et la réserve de tous ces cadres sont remarquables", confie un diplomate au courant des tractations.


Dans les coulisses, le "quintet" (BINUB, Tanzanie, Afrique du Sud, Belgique, Etats-Unis) s’active pour faire revenir à la raison certains cadres du parti présidentiel. "Nous leur disons qu’il est essentiel que cette CENI, issue d’un compromis politique, soit indépendante", nous dit une source proche du quintet.


La crainte des diplomates est que le président de la CENI, excédé, bloqué, craque, remet son tablier et déballe sur la place publique toutes les pressions qu’il reçoit. Notre source estime que ce serait là un scénario catastrophe. "Le parti au pouvoir n’a rien à gagner à rendre la vie impossible à la CENI. Si cette Commission consensuelle tombe, ce sera un très mauvais signal et la Communauté internationale ne débloquera aucun sous pour les élections, c’est le message que nous faisons passer", affirme encore notre source.


Mais pour l’instant, Pierre Claver Ndayicariye ne laisse rien transparaître de ce bras de fer avec le CNDD-FDD. Il affiche une sérénité et une discrétion à toute épreuve. Au moment où nous mettons sous presse, le poste convoité de responsable du fichier électoral, à l’origine de tout ce rififi, reste à pourvoir. A la CENI, ils maintiennent que les critères restent invariables : compétence et expertise, représentativité de toutes les ethnies, du genre et de toutes les provinces du pays.

Source: Journal Iwacu

vendredi 18 septembre 2009

Le Major General Juvenal Niyoyunguruza trouve la mort en Somalie


Les islamistes shebab ont revendiqué le double attentat qui a frappé le quartier général de la mission de paix de l'Union africaine en Somalie (Amisom). Neuf soldats ont été tués, dont le numéro 2 de l'Amisom.



Un double attentat à la voiture piégée, revendiqué par les insurgés islamistes radicaux shebab, a touché jeudi midi le quartier général de la mission de paix de l'Union africaine en Somalie (Amisom) situé dans l'enceinte de l'aéroport de Mogadiscio.



"Neuf soldats ont été tués, mais nous ne savons pas encore précisément le nombre d'Ougandais et de Burundais", a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'armée ougandaise, le lieutenant-colonel Felix Kulayigye, interrogé à Kampala.



"Le numéro deux de l'Amisom, le général burundais Juvénal Niyoyunguruza, figure parmi les morts (. . . )", a précisé le lieutenant-colonel Kulayigye, ajoutant que "le commandant de la force, le général (Nathan) Mugisha a été blessé".



"Attaque barbare"



"Il était en train d'organiser une réunion de négociations entre factions rivales, quelqu'un en a apparemment profité pour s'infiltrer dans le quartier général avec une bombe", a précisé ce porte-parole.



"Au moins deux bombes ont visé le quartier général de l'Amisom, occasionnant des blessures à des soldats de maintien de la paix et des dégâts à leurs installations et équipements", a confirmé l'UA dans un communiqué, qui a condamné cette "attaque barbare".



Les circonstances exactes de l'attaque restaient confuses jeudi en début d'après-midi.



"L'explosion a touché la zone (de l'aéroport) où les soldats de l'Amisom donnent des soins médicaux à la population locale", a déclaré à l'AFP un témoin, Ali Mohamed, qui patientait lui-même dans la base pour se faire soigner.


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"De nombreux soldats ougandais sont sortis de l'aéroport et en sécurisent les accès. Ils tirent en l'air pour dissuader les gens d'approcher", a pour sa part rapporté un autre témoin, Ibrahim Aden.



Les shebab revendiquent l'attentat



Des témoins ont affirmé à l'AFP sur place que deux véhicules piégés portant un logo des Nations unies avaient été utilisées par les assaillants.



Presque au moment de l'attentat, des combats ont éclaté dans un quartier sud de Mogadiscio, à Merka al-Mukarama, entre soldats de l'UA et forces pro-gouvernementales d'un côté, et insurgés islamistes de l'autre, selon des témoins.



Un haut responsable des islamistes radicaux shebab a revendiqué jeudi le double attentat-suicide.



"Nous avons mené deux attaques suicide contre l'ennemi et les deux missions ont été couronnées de succès", a déclaré à l'AFP à Mogadiscio ce responsable, sous couvert de l'anonymat. "L'ennemi a durement souffert", a-t-il ajouté.



Les shebab, qui ont juré la perte du président somalien Sharif Cheikh Ahmed, souvent présenté comme un islamiste modéré, attaquent régulièrement l'Amisom, principal soutien militaire d'un gouvernement de transition très affaibli.



Attaques fréquentes



Ce double attentat intervient quatre jours après la mort d'un chef présumé d'Al-Qaïda dans la Corne de l'Afrique, le Kényan Saleh Ali Saleh Nabhan, tué lundi au cours d'un raid héliporté des forces spéciales américaines dans le sud de la Somalie.



Les shebab, par la voix d'un de leurs commandants, avaient appelé à "venger" sa mort.



L'Amisom, déployée depuis mars 2007 à Mogadiscio, compte près de 5. 000 hommes, burundais et ougandais, sur les 8. 000 initialement prévus.



En février, onze soldats burundais de l'Amisom avaient été tués et 15 blessés dans un attentat à la voiture piégée contre leur camp à Mogadiscio.



Troisième commandant de la force depuis son déploiement dans la capitale, le général ougandais Nathan Mugisha a pris ses fonctions à la mi-août.

jeudi 17 septembre 2009

Un cameraman passé à tabac dans la Cour du Palais de justice

Kinshasa, le 15 septembre 2009

Journaliste en danger (JED), organisation indépendante de défense et de promotion de la liberté de la presse, et Réseau d’alerte de l’OMAC, dont le Cameroun est membre, demande aux autorités Camerounaises de Douala, de retrouver et de sanctionner les deux agents de la police qui ont molesté, sans raisons, un journaliste et cassé son matériel de travail.

JED considère que la multiplication des actes impunis d’agression contre les professionnels des médias au Cameroun, peut être révélateur d’un état d’esprit hostile à la liberté d’expression dans le chef des autorités de ce pays.

Selon des informations rapportées à JED, Freddy NKOUE, caméraman à « Canal International », une chaîne de télévision privée émettant à Douala, deuxième ville de la République du Cameroun, a été copieusement tabassé, jeudi 17 septembre 2009, dans l’enclos du Palais de justice de Douala, par deux éléments de police répondant aux noms de NDINGIE et NYONGA. Le cameraman s’était rendu dans cet endroit pour couvrir un procès impliquant les responsables de deux fractions opposées d’un parti politique, l’Union des Populations du Cameroun (UPC). Sa caméra a été endommagée, ses habits déchirés et ses biens personnels ont été emportés par les policiers.

Contacté par JED, NKOUE a expliqué qu’il avait placé le trépied de sa caméra dans la Cour du Palais de justice de Douala en attendant le retour du journaliste qui était allé demander l’autorisation de couvrir le procès auprès des autorités dudit palais. Aussitôt, deux policiers lui ont intimé l’ordre de ne plus filmer et se sont mis à le rouer des coups. NKOUE s’en est sorti, torse nu avec une fracture à la main gauche.

Interrogé sur le motif de cette agression, NKOUE s’est défendu de n’avoir pas pris en image ni les policiers ni le bâtiment de palais de justice de Douala avant toute autorisation préalable des responsables des lieux.

Source: JED

mercredi 16 septembre 2009

Dissensions au sein de l'ex-rébellion des FLN

D'anciens cadres de l'ex-rébellion des Forces nationales de libération (FNL), récemment exclus pour "trahison", ont énergiquement contesté mardi à Bujumbura la "légitimité" du chef de leur parti Agathon Rwasa.
"Constatant la dérive dictatoriale d'Agathon Rwasa, le président du parti FNL, et les innombrables fautes qu'il a commises, notamment en refusant de convoquer un congrès ordinaire de notre parti et en excluant des membres susceptibles d'avoir une vision autre que la sienne, (...), nous avons décidé de porter plainte contre M. Rwasa", a annoncé Jacques Kenese, un exclu des FNL.
"Le dernier congrès de notre parti a eu lieu en 2004 alors que les statuts du FNL en prévoient un tous les trois ans. De ce fait, Agathon Rwasa n'a plus de légitimité à la tête de notre parti", a-t-il poursuivi, sous les applaudissements de "plus de 200 militants du FNL", réunis dans un grand hôtel de Bujumbura.
Ce mouvement de contestation est mené par l'ancien porte-parole et conseiller principal des FNL, Pasteur Habimana, l'ancien secrétaire national aux relations extérieures des FNL, Jacques Kenese, et le président de la section Benelux, la plus importante d'Europe, Willy Nyotori.
"Tous ces gens-là, à commencer par Pasteur Habimana, travaillent désormais pour la Documentation nationale (police présidentielle) et pour le parti au pouvoir dans ce pays", a réagi Jean-Bosco Havyarimana, nouveau porte-parole du FNL, accusant le parti présidentiel de "tentative de déstabilisation dans la perspective des prochaines élections" en 2010.
MM. Habimana, Kenese et Nyotori ont été "exclus du parti FNL le 28 août pour trahison, parce qu'ils travaillent pour le parti au pouvoir", a-t-il assuré.
Il existe au Burundi plusieurs petits partis politiques issus de nombreuses dissidences de la dernière rébellion du Burundi au cours des dernières années, avec la bénédiction du pouvoir.
Les FNL, dernière rébellion encore en activité au Burundi il y a peu, sont devenues un parti politique le 21 avril. Il est considéré comme l'un des principaux acteurs politiques des élections générales prévues en 2010.
Source: Burundibwiza

mardi 15 septembre 2009

La société civile s'implique dans le processus électoral au Burundi

Bujumbura, Burundi - 15/09/2009 - La Coalition de la société civile pour le monitoring électoral (COSOME) et le Forum pour le renforcement de la société civile (FORSC), deux grandes associations de la société civile burundaise, ont défini, mardi, le rôle actif qu'elles entendent jouer dans la préparation, l'organisation et le déroulement d'élections "libres, transparences, équitables et apaisées" d'ici l'été 2010.La sortie médiatique des deux ONG a coïncidé avec la célébration de la deuxième Journée internationale de la démocratie sous le thème du "rôle du partenariat entre la société civile et les médias dans un processus électoral"."Ce partenariat avait permis, en 2005, aux burundais, aux acteurs socio- politiques et à la communauté internationale d'être satisfaits du processus, de son déroulement et de ses résultats «, a rappelé à l'occasion le président de la COSOME, Jean Marie Vianney Kavumbagu."L'union faisant la force, dans la prise de mesures et actions préventives des dérapages électoraux, un tel partenariat pourrait encore apporter en 2010 une précieuse contribution aux résultats escomptés et attendus par les Burundais et leurs partenaires", a-t-il souligné en substance.Revenant sur les préparatifs électoraux en cours, le conférencier a rappelé la mise en place d'une commission nationale électorale indépendante (CENI), en février 2009, ainsi que la récente adoption du nouveau code électoral par le parlement burundais."La COSOME s'en réjouit d'autant plus que d'autres signes encourageants du contexte socio- politique ont été enregistrés au cours du premier semestre «, a-t-il poursuivi, en relevant, notamment l'aboutissement heureux des négociations entre l'Etat burundais et les forces nationales de libération (FNL), l'intégration des membres de cet ancien mouvement rebelles dans les institutions politiques, administratives et militaires, la libération des prisonniers d'opinion, l'organisation des cadres de dialogue au cours desquels la population ainsi que les différents partenaires politiques et de la société civile ont été associés pour discuter des questions qui hantent le Burundi."Toutefois, des difficultés contextuelles pouvant nuire au bon déroulement des élections persistent et c'est ainsi que, à titre illustratif, la COSOME a relevé au cours du premier semestre 2009, de nombreux cas de vols criminels à main armée, d'assassinat ciblés dont celui du vice-président de l'observatoire de lutte contre la corruption, les malversations économiques (OLUCOME), Ernest Manirumva", s'est inquiété M.Kavumbagu.Le délégué général du FORSC, Pacifique Nininahazwe a, quant à lui, estimé à au moins 26.000 le nombre d'observateurs dont aura besoin la société civile pour bien suivre le déroulement des élections générales de 2010 au Burundi.En 2005, le FORSC était l'organisation de la société civile la plus visible et active sur le terrain des élections et n'a pu couvrir que 30&percnt des bureaux de vote, selon la même source.Dans sa communication à la conférence-débat, le journaliste politologue burundais de renom, Jean Bosco Nduwimana, a invité ses confrères à "être les garants d'une pratique vertueuse de la démocratie par l'objectivité et l'impartialité".Le président de la CENI, Pierre Claver Ndayicariye, de son côté, a vivement encouragé le partenariat entre la société civile et les médias pour "animer et véhiculer le pluralisme des idées des citoyens qui aspirent à une démocratie paisible et au développement économique et social".
Source: Afrique en ligne