samedi 5 juin 2010
Lutte contre la LRA, couacs électoraux au Burundi, arrestation d’un avocat américain à Kigali, mort d’un activiste des droits de l’homme en RDC
Trop d’événements précèdent l’événement. Tenez. En signant l’ Acte 2009, le président Barack Obama donnait un signal fort à la lutte contre les rebelles ougandais de la LRA. Museveni saute donc sur l’occasion et devant le parlement de son pays, interpelle la communauté internationale pour qu’elle s’implique concrètement.
Au Burundi, le processus électoral connaît des ratés. Certes, si des observateurs affirment que les élections municipales se sont bien déroulées, notamment ceux de la CIRGL (Conférence internationale sur la région des Grands Lacs), ces élections n’ont pas eu lieu à la date initialement prévue : elles ont été décalées. Bien plus, cinq candidats à la présidence de la République ont décidé de se retirer de la course pour dénoncer les fraudes constatées lors de cette étape. Mauvais signe pour la poursuite du processus électoral.
A Kigali, un avocat américain qui venait plaider la cause de Victoire Ingabire, candidate de l’Opposition à la présidence a été arrêté. Il est accusé de « révisionniste ». Ce qui met Washington dans tous ses états, exigeant sa libération immédiate et inconditionnelle.
A Kinshasa, la mort d’un activiste des droits de l’homme, Floribert Chebeya, est accueillie avec beaucoup d’émoi. Mort naturelle ou assassinat ? C’est la question que tout le monde se pose, inquiet. Il y a du grabuge en l’air, dans la région des Grands Lacs.
Que se passe-t-il en Afrique des Grands Lacs ? Par où viendra cet événement dont les signes avant-coureurs sont perceptibles et font déjà courir certaines personnalités internationales ? Le moment est venu de se poser ces interrogations et de chercher à anticiper les choses pour briser cette légende qui fait de l’Afrique des Grands Lacs la région la plus instable et la plus meurtrière du continent.
Ce qui expliquerait certainement la décision du président américain de regarder de plus près ce qui se passe dans la région des Grands Lacs. Conscient qu’après les FDLR, la LRA est un « véritable problème », le président américain a signé l’Acte 2009, donnant ainsi ordre aux services américains « de désarmer la LRA ». Le chef de l’Exécutif américain estime que les rebelles ougandais ont commis de nombreux crimes qu’il est temps de les neutraliser.
Décision saluée par plusieurs pays de la région. Et Museveni, le président ougandais, a sauté sur l’occasion pour inviter la Communauté internationale à fournir l’aide nécessaire afin de parvenir à cette fin. C’est dire que la LRA n’est plus l’affaire de l’Ouganda et de la RDC, mais devenue une « affaire internationale ». Au même titre que l’Afghanistan où les forces occidentales, sous la bénédiction de l’ONU, combattent les taliban. Il revient au Conseil de sécurité de se saisir du dossier au moment où le mandat de la MONUC change de statut pour devenir une mission de «stabilisation ». Car comment stabiliser la RDC si la MONUC, bientôt MONUSCO, présente dans cette zone pendant dix ans, a été incapable de neutraliser la LRA ?
Les Etats-Unis reviennent en Afrique, placent l’AFRICOM en première ligne pour la sécurité des Etats d’Afrique et de l’Amérique. C’est une démarche qui aura des effets d’entraînement sur la géopolitique dans la région. Serait-ce l’événement ?
VENT ELECTORAL
Cette hypothèse peut être retenue dans la mesure où le vent électoral souffle sur cette région de l’Afrique. Certainement pour se faire une bonne image et s’accommoder des mutations en cours avec l’arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche.
Le Burundi est le premier à ouvrir le bal avec les élections municipales qui se sont déroulées le 28 mai. Elections municipales marquées par deux faits importants : le report et le retrait des candidatures de cinq présidentiables.
En effet, prévues pour le 21 mai, les municipales n’ont eu lieu que le 28 mai. Mais au moment où certains observateurs émettaient des notes positives sur ce tour, cinq candidats à la présidentielle burundaise ont décidé de retirer leurs candidatures Parmi eux, Rwassa de FLN et Ndayizeye du FRODEBU, deux candidats non des moindres. Des couacs électoraux qui auront incontestablement des incidences sur des élections en RDC et au Rwanda.
Dans ce dernier pays, c’est l’arrestation de l’avocat américain, Elinder, qui fait grand bruit. Venu pour défendre la cause de Victoire Ingabire, candidate de l’Opposition à l’élection présidentielle d’août prochain, cet avocat américain a été arrêté pour « révisionnisme », ne reconnaissant pas le « génocide tutsi ».
Juste ce qu’il fallait pour mettre Washington dans tous ses états et tancer Kigali. Surtout qu’auparavant, deux journaux rwandais ont été interdits de parution. Washington accuse Kigali d’intimider l’opposition et de museler la presse rwandaise. A deux mois de la présidentielle rwandaise, ce n’est pas une bonne propagande pour Kigali.
Pendant ce temps, en République démocratique du Congo, l’Opposition et la Majorité tiennent la vedette. La première par la motion de censure déposée contre le gouvernement Muzito et retirée le jour de son examen à l’hémicycle, en plus de l’Affaire « Martin Mukonkole ». Député, nonobstant son immunité parlementaire, il a été arrêté et détenu à la prison centrale de Makala. Le débat tourne autour de l’inconstitutionnalité d’une procédure judiciaire.
Quant à la Majorité, elle prend une pause après la fronde des « libéraux patriotes » de l’AMP. L’édifice a été secoué et il manquait de peu qu’il s’écroule. Grâce à la dextérité de l’autorité morale de l’AMP, le président Joseph Kabila, la cohésion et l’unité ont été préservées. Pour combien de temps, car 18 mois seulement nous séparent de la tenue des élections présidentielle et législatives ?
Cependant, tout ceci se passe pendant que des rumeurs s’intensifient sur la création de la « République fédérale du Congo ». Une initiative qui tient à coeur particulièrement le CNDP et d’autres groupes armés. Ainsi, a-t-on appris, ces dernières semaines que le mouvement s’apprêterait à renier officiellement les accords signés avec le Gouvernement. Sa branche armée serait prête à relancer les hostilités au Kivu. Serait-ce aussi un autre événement imminent ?
MORT D’UN ACTIVISTE DES DROITS DE L’HOMME
Comme si cela ne suffisait pas, le mardi 2 juin, l’on apprenait la mort de Floribert Chebeya, directeur exécutif de l’ONGDH, la Voix des sans voix, dont le corps « sans voix » a été découvert à Mitendi, un quartier périphérique de Kinshasa; mort dans des circonstances non encore élucidées.
Une mort qui soulève déjà des interrogations, évoque plusieurs hypothèses et remet sur tapis l’éternel problème de sécurité, de protection des personnes et de leurs biens, de liberté d’expression, car Floribert Chebeya n’avait pas sa langue en poche.
Des enquêtes sont réclamées et des partenaires extérieurs exigent que toute la lumière soit faite autour de cette mort énigmatique. Qui l’a tué ? Pourquoi et maintenant à l’approche des festivités de 50 ans d’anniversaire de l’indépendance de la RDC et de l’organisation des élections de 2011 ?
Autant d’interrogations pertinentes mais qui, avec les événements de la LRA, du Burundi et du Rwanda, suscitent à nouveau des inquiétudes dans la région des Grands Lacs. Les «vieux démons » sont-ils en train de se réveiller ?... Interrogation pertinente.
Source:Le Potentiel
vendredi 4 juin 2010
Une présidentielle sans saveur
Le Burundi nous préparerait-il à une autre guerre ? En tout cas la tournure du processus démocratique inquiète. Très remontée, l’opposition a entrepris de bouder la présidentielle du 28 juin prochain qu’elle qualifie déjà de truquée. Le pouvoir, lui, se complaît d’une situation qui lui ouvre grandement les portes de la "gloire".
Le Président sortant Pierre Nkurunziza, étant désormais ultra favori, devant Yves Sahinguvu, le premier vice-président actuel et candidat du principal parti tutsi Uprona. Pourtant, après des années de guerre civile, le Burundi avait enfin de quoi pavoiser. Les négociations n’auront pas été faciles, mais le régime actuel peut s’enorgueillir d’avoir réussi l’essentiel : la paix et l’amorce d’une expérience démocratique acceptable. Mais voilà : les vieux démons semblent être parvenus à saisir au collet les protagonistes d’une longue course au leadership. Une démocratie mal partie ? Il faut le craindre.
Le Burundi présente aujourd’hui une image écornée : des irrégularités relevées et dénoncées par une opposition qui refuse de servir de faire-valoir ; une levée de boucliers des tenants du pouvoir qui exigent des preuves. Cette litanie, l’opinion africaine et la communauté internationale y sont habituées. Elle peut conduire à la politique de la chaise vide. Il faut même craindre que de déceptions en déceptions, le pays ne bascule à nouveau dans la guerre civile. La responsabilité de tous les acteurs burundais est donc engagée, le pouvoir en place en particulier. Après avoir gagné le pari de la paix, le régime Ngurunziza doit relever le défi de la démocratie.
La situation prévalant à Bujumbura montre une fois de plus que l’alternance demeure un lointain projet sur le continent. En fait, l’opposition africaine se trouve confrontée à un vrai dilemme : poursuivre le processus électoral même si les dés sont pipés à l’avance, au risque de cautionner un système vicié ; ou jeter l’éponge, se retirer donc au profit des tenants du pouvoir, organisateurs des élections. En général, ceux-ci jubilent et gouvernent sans état d’âme. Et c’est là où le bât blesse car, tôt ou tard, l’instabilité finit par s’installer en raison de la présence d’extrémistes chez chacun des belligérants. Parmi ceux qui ont investi le système, se trouvent des porteurs potentiels de danger. Convaincus d’être aux premiers rangs des bâtisseurs du pays, ils se croient toujours exempts de critiques. Ardents défenseurs du système, ils sont en fait les premiers à l’exposer au moindre péril.
Dans l’opposition africaine également, on pèche beaucoup par amateurisme. On se donne très peu de temps pour étudier le contexte et travailler dur pour conquérir l’électorat. Or, lutter pour déloger le pouvoir en place exige plus de temps et beaucoup de sacrifice. Les fraudes sont parfois imparables, pour ne pas dire inévitables. Mais les vieux réflexes, le pouvoir de l’argent, la force des habitudes et la peur de l’inconnu, constituent des facteurs non négligeables.
L’opposition doit se donner le temps de s’organiser, conserver les acquis, contre- attaquer, proposer des alternatives crédibles, rallier les sceptiques, convaincre les indécis, et grignoter de bout en bout des parcelles du pouvoir. Un travail de longue haleine qui voit alterner privations et trahisons. En aucun cas, la conquête du pouvoir d’Etat ne doit être assimilé à un jeu d’enfant. Parce que ce continent est loin d’être maudit, ses acteurs politiques doivent s’efforcer de suivre les bons exemples, et Dieu sait s’il y en a.
L’Amérique latine par exemple, a bien réussi sa transition vers la démocratie après des décennies de guerre contre toutes sortes d’ennemis : les trafiquants de drogue, les escadrons de la mort, les dictatures sanglantes à l’origine de nombreuses luttes de libération. Ce continent vit aujourd’hui des alternances propres, des élections où le vaincu s’empresse de reconnaître sa défaite, et où le vainqueur sait se faire modeste, allant parfois jusqu’à tendre la main à son adversaire. Les Africains qui clament partout leur fraternité, brandissent avec fierté leur sens de l’humain, devraient s’inspirer de tels exemples. Après des décennies d’échec lamentable, ils devraient battre leur coulpe et chercher à rattraper leur retard. Dans cette optique, le continent a intérêt à valoriser les mandats limités avec impossibilité de tripatouiller les constitutions, et à aller de manière consensuelle vers des élections propres, équitables et transparentes.
Au Burundi nouveau en particulier, l’on devrait emprunter une autre voie après ces décennies d’instabilité. Celles-ci ont sans doute conduit à la dislocation des familles, au démantèlement des communautés de base et à la disparition des institutions. Il faut à présent rebâtir, réapprendre à vivre ensemble, forger un type de citoyen plus ouvert, plus responsable et plus soucieux de sa contribution personnelle à l’édification d’une nation nouvelle, aux côtés d’autres concitoyens. Les Burundais, toutes tendances confondues, doivent comprendre et admettre que les tâches de reconstruction n’incombent pas aux seuls gouvernants. C’est le fait de tout un chacun, à quelque niveau qu’il se trouve.
Les Burundais qui reviennent de loin, doivent à tout prix éviter le risque de revenir au conflit armé. Cela ne constitue point une solution. Il faut pour cela, éviter de dupliquer la pâle copie de l’Afrique des élections truquées. Une mascarade d’élections pour se maintenir ne sert pas. On devrait plutôt se saisir de l’occasion pour trouver des voies consensuelles afin de construire des institutions adéquates et solides. L’Afrique attend du Burundi sorti de la dure école des maquis, qu’il innove en matière d’expérience démocratique.
En passant du maquis à la démocratie bananière, il confirmera que le chef de l’Etat actuel, n’a pas suffisamment tiré leçon des expériences vécues. L’Union africaine (UA), les voisins et les organisations régionales, devraient s’impliquer au plus vite dans la résolution de ce qui s’apparente à une crise larvée. Car la présidentielle à venir se profile comme une élection à forte odeur de poudre.
Source: Le Pays
jeudi 3 juin 2010
Franck De Coninck : Le processus électoral au Burundi doit continuer.
L’envoyé spécial de la Belgique dans la région des Grands Lacs vient de terminer son voyage de trois jours entamé depuis le premier juin au Burundi.
Au cours d’une conférence de presse qu’il vient d’animer ce jeudi 3 juin 2010 à l’Ambassade de Belgique, Franck De Coninck affirme que compte tenu des différents rapports des observateurs internationaux, les élections étaient dignes, transparentes et pacifiques.
« Nous rejoignons les autres observateurs internationaux pour affirmer que le processus électoral s’est déroulé dans de bonnes conditions, en respectant les critères de dignité et de transparence », fait savoir l’envoyé spécial de la Belgique dans la Région des Grands Lacs.
Tout en reconnaissant qu’il y a eu quelques irrégularités pouvant être corrigées par les mécanismes habilités, l’Ambassadeur Franck De Coninck ajoute que la communauté internationale n’a pas le rôle de trancher sur des divergences entre les partenaires politiques burundais.
« Il est bon que le processus continue et que ceux qui le veulent s’y inscrivent », déclare Franck De Coninck qui précise également que cela ne signifie pas que la Belgique sous estime ces irrégularités.
L’envoyé spécial de la Belgique dans la région des Grands Lacs reste confiant quant à l’aboutissement de tout le cycle électoral et réaffirme que le souci majeur de la Belgique est d’aider les burundais à tracer le chemin de développement dans un environnement politique favorable à la démocratie. Et les élections sont une partie de cette démocratie.
Tout comme la communauté internationale présente au Burundi dans sa déclaration rendue publique ce jeudi 3 juin 2010, Franck De Coninck affirme que les représentants de la communauté internationale encouragent la CENI et ses démembrements à redoubler d’efforts pour assurer la transparence dans la gestion du processus électoral, ainsi qu’à veiller à une communication constructive avec les acteurs politiques et de traiter avec célérité et de manière appropriée les recours introduits.
A travers cette déclaration de la communauté internationale présente au Burundi, les partis politiques sont appelés à s’inscrire dans une logique de dialogue et à poursuivre leur participation au processus électoral.
Source:Burunditribune
Le Parti socialiste français s’inquiète de la tournure des élections au Burundi
Communiqué - jeudi 3 juin
Le Parti socialiste (PS) suit avec attention la situation politique burundaise et, particulièrement, le processus électoral en cours (élections municipales, présidentielle et législatives) qui, après celui de 2005, doit assurer à ce pays la stabilité et la démocratie nécessaires à la paix et au développement de son peuple.
Le PS s’inquiète du climat qui se développe aujourd’hui dans ce pays et alerte la communauté internationale des risques que cela représente pour ce pays et la région des Grands Lacs.
Le 21 mai dernier, quelques jours avant la tenue des élections municipales du 24 mai, les Autorités burundaises ont prié Mme Neela Goshal (Human Right Watch, HRW) de quitter le pays avant le 5 juin 2010, alors qu’elle examinait précisément les nombreuses violations des droits de l’homme (arrestations arbitraires, tortures, assassinat ciblés…) commises depuis de nombreux mois, et qu’elle s’interrogeait sur l’impunité dont semblent jouir les auteurs de ces crimes et forfaits.
Après la tenue des élections municipales le 24 mai, et avant les élections présidentielles du 28 juin 2010, cinq candidats de l’opposition ont décidé de se retirer de ce scrutin le 1er juin, refusant selon leur déclaration d’être « des cautions démocratiques d’un processus électoral qui n’a plus de sens ».
Le PS a rencontré au cours de ces derniers mois deux des cinq candidats qui se retirent, M. Leonard Nyangoma et M. Alexis Sinduhije, et il entretient de longue date des relations avec le FRODEBU, parti membre de l’Internationale socialiste (IS) dont le candidat s’est aussi retiré.
Le PS considère que le retrait de ces personnalités respectées de l’élection présidentielle est un signal que la communauté internationale ne peut ignorer. Il demande aux Autorités françaises et européennes, qui fournissent un soutien matériel important à ce processus électoral, de faire pression sur les autorités burundaises actuelles et le Président Pierre Nkurunziza, pour qu’ils s’engagent solennellement et résolument à faire cesser l’impunité pour les crimes commis et à faire respecter le droit, y compris celui des oppositions.
Enfin, le PS demande aux Nations unies de veiller à une observation impartiale mais rigoureuse du déroulement de la campagne et des élections à venir.
Jean-Christophe Cambadélis
Secrétaire national à l’Europe et l’international
Le Parti socialiste (PS) suit avec attention la situation politique burundaise et, particulièrement, le processus électoral en cours (élections municipales, présidentielle et législatives) qui, après celui de 2005, doit assurer à ce pays la stabilité et la démocratie nécessaires à la paix et au développement de son peuple.
Le PS s’inquiète du climat qui se développe aujourd’hui dans ce pays et alerte la communauté internationale des risques que cela représente pour ce pays et la région des Grands Lacs.
Le 21 mai dernier, quelques jours avant la tenue des élections municipales du 24 mai, les Autorités burundaises ont prié Mme Neela Goshal (Human Right Watch, HRW) de quitter le pays avant le 5 juin 2010, alors qu’elle examinait précisément les nombreuses violations des droits de l’homme (arrestations arbitraires, tortures, assassinat ciblés…) commises depuis de nombreux mois, et qu’elle s’interrogeait sur l’impunité dont semblent jouir les auteurs de ces crimes et forfaits.
Après la tenue des élections municipales le 24 mai, et avant les élections présidentielles du 28 juin 2010, cinq candidats de l’opposition ont décidé de se retirer de ce scrutin le 1er juin, refusant selon leur déclaration d’être « des cautions démocratiques d’un processus électoral qui n’a plus de sens ».
Le PS a rencontré au cours de ces derniers mois deux des cinq candidats qui se retirent, M. Leonard Nyangoma et M. Alexis Sinduhije, et il entretient de longue date des relations avec le FRODEBU, parti membre de l’Internationale socialiste (IS) dont le candidat s’est aussi retiré.
Le PS considère que le retrait de ces personnalités respectées de l’élection présidentielle est un signal que la communauté internationale ne peut ignorer. Il demande aux Autorités françaises et européennes, qui fournissent un soutien matériel important à ce processus électoral, de faire pression sur les autorités burundaises actuelles et le Président Pierre Nkurunziza, pour qu’ils s’engagent solennellement et résolument à faire cesser l’impunité pour les crimes commis et à faire respecter le droit, y compris celui des oppositions.
Enfin, le PS demande aux Nations unies de veiller à une observation impartiale mais rigoureuse du déroulement de la campagne et des élections à venir.
Jean-Christophe Cambadélis
Secrétaire national à l’Europe et l’international
mardi 1 juin 2010
Burundi : cinq candidats se retirent de l'élection présidentielle
Cinq candidats ont annoncé aujourd'hui avoir retiré leur candidature à l'élection présidentielle du Burundi prévue le 28 juin, ne laissant que deux postulants en lice.
Pascaline Kampayano, candidate d'une dissidence du parti présidentiel, l'UPD ; Domitien Ndayizeye, l'ancien président du pays et candidat du principal parti d'opposition parlementaire, le Frodebu ; Léonard Nyangoma, chef historique de la rébellion hutu au Burundi et candidat du parti CNDD ; Agathon Rwasa, le chef de l'ex-rébellion des Forces nationales de libération (FNL) ; et Alexis Sinduhije, ex-journaliste et président d'un jeune parti, le MSD, se sont désistés.
Les cinq candidats sont venus récupérer leurs dossiers dans les locaux de la Commission nationale électorale indépendante (Ceni), dont ils ont demandé la démission la semaine dernière après avoir dénoncé des fraudes massives lors des élections communales du 24 mai, premières d'un marathon électoral crucial pour le pays.
"Je suis venu retirer ma candidature à la présidentielle du 28 juin parce que je refuse de participer à une élection truquée dont les résultats sont connus d'avance", a expliqué M. Rwasa, qui faisait figure de principal adversaire au président sortant Pierre Nkurunziza.
Pierre NkurunzizaYves SahinguvuSeuls deux candidats restent en lice : le président sortant Pierre Nkurunziza, désormais largement favori, et le premier vice-président actuel du Burundi et candidat du principal parti tutsi Uprona, Yves Sahinguvu.
"Les FNL et tous les partis de l'opposition qui contestent le résultat des communales du 24 juin ont décidé de se retirer du reste du processus électoral en cours", selon M. Rwasa.
"C'est une décision irrévocable, à moins que la Ceni ne décide d'annuler l'élection communale et d'organiser un nouveau scrutin, nous n'allons pas retourner dans ce processus pour cautionner la tricherie", a insisté l'ancien chef rebelle.
Les cinq anciens candidats sont arrivés tous ensemble devant le siège de la Ceni à Bujumbura dans un cortège d'une vingtaine de voitures et sont entrés un à un dans ses bureaux, d'où ils sont ressortis chacun avec son dossier.
"Nous venons de retirer notre candidature, tous les cinq, car nous ne voulons pas être les dindons d'une farce dont la Ceni s'est faite complice", a accusé devant la presse M. Sinduhije.
"Nous appelons la communauté internationale qui a financé le processus de paix au Burundi et le processus électoral, à constater les fraudes massives et intervenir pour sauver ce pays du désastre", a appelé l'ancien journaliste.
Les principaux partis d'opposition ont dénoncé des "fraudes massives orchestrées par le parti au pouvoir" CNDD-FDD du président Pierre Nkurunziza, lors du scrutin et en ont réclamé l'annulation.
Par ailleurs, des vioences postélectorales ont opposé, samedi à Bujumbura, des militants de l’opposition à la Police anti-émeute qui a procédé à une cinquantaine d’arrestations parmi les manifestants.
Source:AFP
dimanche 30 mai 2010
Burundi : émeutes dans un quartier de Bujumbura, des opposants arrêtés
Une sénatrice et quelque 50 militants du parti du parti d'opposition des FNL ont été arrêtés par la police samedi dans un quartier de Bujumbura au cours des premières violences depuis l'élection communale de lundi, a annoncé le porte-parole du parti.
"Aujourd'hui, la population a découvert dans le quartier de Kinama (nord de Bujumbura) plusieurs urnes remplies de bulletins de vote, certains non dépouillés, des soi-disant élections communales du 24 mai, dans les locaux d'une petite association", a annoncé Jean-Bosco Havyarimana, le porte-parole des Forces nationales de libération.
"La population a protesté et la police est intervenue et a arrêté la sénatrice Pétronie Habanabashaka ainsi qu'une cinquantaine de nos militants qui sont tous détenus dans un camp de la police", a-t-il poursuivi.
"La sénatrice n'a pas été arrêtée. Elle est assisse dans une voiture de la police depuis des heures et a refusé de la quitter malgré nos injonctions", a affirmé samedi soir le directeur adjoint de la police du Burundi, Gervais Ndirakobuca, sans pouvoir donner le nombre exact de personnes arrêtées aux cours des "violences de Kinama".
L'administrateur de la commune Emile Ndayarinze a confirmé l'arrestation d'une dizaine de personnes.
"Des agents de la Commission électorale communale de Kinama étaient en train de collecter le matériel électoral utilisé pendant les élections de lundi (...) Une foule très nombreuse est intervenue en lançant des pierres sur ces agents et la police a tiré en l'air pour disperser la foule", a expliqué le responsable administratif.
Il s'en est suivi une "véritable émeute, le marché de Kinama a été pillé et a été fermé dans l'après-midi, des policiers et des civils ont été blessés et une dizaine de meneurs ont été arrêtés", selon la même source.
La situation était très tendue dans le quartier de Kinama samedi soir.
Source:AFP
"Aujourd'hui, la population a découvert dans le quartier de Kinama (nord de Bujumbura) plusieurs urnes remplies de bulletins de vote, certains non dépouillés, des soi-disant élections communales du 24 mai, dans les locaux d'une petite association", a annoncé Jean-Bosco Havyarimana, le porte-parole des Forces nationales de libération.
"La population a protesté et la police est intervenue et a arrêté la sénatrice Pétronie Habanabashaka ainsi qu'une cinquantaine de nos militants qui sont tous détenus dans un camp de la police", a-t-il poursuivi.
"La sénatrice n'a pas été arrêtée. Elle est assisse dans une voiture de la police depuis des heures et a refusé de la quitter malgré nos injonctions", a affirmé samedi soir le directeur adjoint de la police du Burundi, Gervais Ndirakobuca, sans pouvoir donner le nombre exact de personnes arrêtées aux cours des "violences de Kinama".
L'administrateur de la commune Emile Ndayarinze a confirmé l'arrestation d'une dizaine de personnes.
"Des agents de la Commission électorale communale de Kinama étaient en train de collecter le matériel électoral utilisé pendant les élections de lundi (...) Une foule très nombreuse est intervenue en lançant des pierres sur ces agents et la police a tiré en l'air pour disperser la foule", a expliqué le responsable administratif.
Il s'en est suivi une "véritable émeute, le marché de Kinama a été pillé et a été fermé dans l'après-midi, des policiers et des civils ont été blessés et une dizaine de meneurs ont été arrêtés", selon la même source.
La situation était très tendue dans le quartier de Kinama samedi soir.
Source:AFP
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