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samedi 10 juillet 2010

Burundi : l’opposition appelle à boycotter les scrutins législatifs des 23 et 28 juillet

COMMUNIQUE: ADC-IKIBIRI (Alliance des Démocrates pour le Changement au Burundi)


1. L’ADC-IKIBIRI salue l’initiative engagée par les organisations de la société civile qui avaient voulu faciliter les pourparlers en vue de mettre en place un cadre de dialogue pour vider le contentieux électoral lié à la série de mascarades électorales et les encourage de poursuivre cette noble et exaltante mission.

2. Néanmoins l’ADC-IKIBIRI déplore l’attitude du Chef de l’Etat et son gouvernement ainsi que de la CENI de poursuivre leur forcing en ne voulant pas suspendre un processus électoral exclusif, organisé dans un contexte socio-politique tendu.

3. L’ADC-IKIBIRI condamne énergiquement ce manque d’intérêt manifeste de la part des autorités habilitées à créer un climat apaisé propice à des élections régulières.

4. L’ADC-IKIBIRI réitère sa volonté de trouver des solutions pacifiques à ce conflit et décline ses responsabilités sur les conséquences fâcheuses relatives au forcing engagé par le Chef de l’Etat et son gouvernement ainsi que la CENI, de poursuivre le processus électoral au moment où les leaders et les membres de l’ADC-IKIBIRI font l’objet d’exécutions sommaires, d’enlèvements, de tortures, d’arrestations arbitraires, d’emprisonnements, de privation des droits civils et politique.

5. De tout ce qui précède, les leaders des partis membres de l’ADC-IKIBIRI appellent tous leurs militants et sympathisants à boycotter le scrutin des législatifs prévus les 23 et 28 juillet 2010.

Ils leur demandent de rester unis, de ne pas céder aux actes de provocation et d’intimidation pendant cette période qui présage le retour d’un monopartisme tyrannique.

6. Au Chef de l’Etat, à son gouvernement et à la CENI, l’ADC-IKIBIRI exige la libération immédiate et sans conditions de tous ses militants incarcérés injustement, l’arrêt des violations des droits civils et politiques de ses leaders et militants ainsi que la suspension du processus électoral biaisé afin d’entamer rapidement un dialogue franc et sincère sur le contentieux électoral entre les différents protagonistes politiques.

7. L’ACD-IKIBIRI demande à la communauté internationale de prendre distance avec toutes les institutions issues de ces scrutins entachés de fraudes massives, d’irrégularités et de violations flagrantes des textes fondamentaux de la République du Burundi en vue de ne pas partager les conséquences néfastes qui en découleront.




Fait à Bujumbura le 09 juillet 2010

Pour l’ADC-IKIBIRI

Léonard NYANGOMA

Porte-parole

mercredi 7 juillet 2010

La colère gronde au sein des professionnels des médias après les accusations de Vestine Nahimana

Courroux des professionnels des médias après la violente charge de la présidente du CNC contre les médias burundais, coupables selon Vestine Nahimana "d'avoir soutenu, au tout début et à suffisance, les contestataires des résultats des communales." Pire: les journalistes auraient attisé le feu dans le pays, et n'eut été la grâce divine, le Burundi allait sombrer. Ce qui conduirait, si le CNC devait punir les médias fautifs, à fermer presque toutes les radios, "car de petits RTLM pullulaient à ce moment" selon les propos de la patronne du CNC.

Au sujet de la couverture du scrutin présidentiel, Vestine Nahimana s'est interrogée sur les reportages des journalistes qui annonçaient une affluence au compte-goutte dans les bureaux de vote et les taux de participation à la Présidentielle qui démentiraient ces affirmations.

Alexandre Niyungeko, président de l'Union Burundaise des Journalistes n'y est pas allé de main morte : "De toutes les façons, la plus belle femme ne peut donner que ce qu'elle a. La réaction de Mme Vestine Nahimana est compréhensible de sa part, car il est difficile de donner des leçons sur un métier dont on ne connait rien."

Beaucoup plus posée, la réaction de Corneille Nibaruta à la tête de l'Association Burundaise des Radiodiffuseurs se veut démonstrative : "Vestine Nahimana accuse la synergie des médias de n'avoir pas couvert la campagne électorale du candidat Pierre Nkurunziza, au profit des déclarations de l'ADC- Ikibiri ? Mais sur les 7 jours de synergie, nous avons tenu à faire des reportages à chaque bulletin de la campagne présidentielle!"

Et de souligner que la Synergie des médias avait un journaliste constamment chargé de suivre le seul candidat de la Présidentielle, qui se conformait au programme de campagne fourni par le Cabinet de la Présidence. Plus précisément, Corneille Nibaruta voit dans les propos de Vestine Nahimana "l'expression d'une militante zélée et non celle d'un responsable d'une instance de régulation comme le CNC." Un problème permanent, selon Innocent Muhozi, président de l'Observatoire de la Presse Burundaise et qui jette le discrédit sur tout le CNC.

Ces propos de Vestine Nahimana surviennent après les félicitations adressées aux médias burundais sur la couverture de la campagne et du scrutin présidentiel, par la totalité des observateurs internationaux et nationaux.

Le président Pierre Nkurunziza lui-même avait lors de son discours de ce 1er juillet remercié tous ceux qui se donnent jour et nuit pour préserver la paix au Burundi, parmi lesquels les journalistes.


Source: Iwacu

lundi 5 juillet 2010

L’opposition boycotte la mise en place des conseils communaux au Burundi

La mise en place des conseils issus des communales du 24 mai dernier a souffert, samedi, par endroits, du boycott des élus de l’opposition qui ne décolère toujours pas contre des « fraudes massives » qui auraient entouré ce scrutin à la base, apprend-on de diverses sources concordantes à Bujumbura.

Il s’agissait d’élire l’administrateur communal, le président et le vice-président des conseils dans les 129 municipalités du pays.

Le porte-parole de la commission électorale nationale indépendante (CENI), Prosper Ntahorwamiye, s’est chargé de rafraîchir la mémoire de l’opinion en revisitant pour elle le code électoral qui prévoit un quorum des ¾ des membres présents pour élire valablement un conseil municipal.

Dans les communes où le quorum va manquer samedi, le porte-parole de la CENI a laissé entendre qu’une seconde réunion élective de nouveaux conseils interviendra le 6 juillet prochain, conformément à la loi.

Une réunion de la dernière chance sera encore organisée le 8 juillet prochain et, si par hasard, le quorum n’est pas là aussi atteint, on procédera au remplacement de tout élu qui aura totalisé 3 absences non justifiées par un autre en « position utile », a avisé le responsable de la CENI.

Et s’il advenait que le remplaçant en position utile n’est pas non plus là, « on va statuer là-dessus », a ajouté le porte-parole de la CENI , non sans conviction qu’ « il n’y aura pas de situation sans solution » à la fronde de l’opposition.

La situation de blocage était surtout perceptible à Bujumbura, la capitale du Burundi où l’opposition a réalisé les meilleurs scores aux municipales.

Ailleurs dans le pays, la mise en place des conseils municipaux allait bon train, samedi, et aux dernières nouvelles, le président du conseil national pour la défense de la démocratie/forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD, parti au pouvoir), Jérémie Ngendakumana, n’a pas eu de difficultés majeures à prendre la tête de la municipale natale de Bukeye, dans le centre du Burundi.

Le CNDD-FDD a fait pratiquement cavalier seul en raflant plus de 64% des suffrages exprimés au niveau national grâce aux voix du Burundi profond lors des municipales du 24 mai dernier.

Les conseils municipaux, une fois mis en place, vont à leur tour élire de nouveaux sénateurs le 28 juillet prochain, selon le calendrier détaillé des secondes élections générales post-conflit de 2010.

Le vote au suffrage universel direct de nouveaux députés est prévu le 23 juillet prochain avant de boucler le marathon électoral par le choix des chefs de colline (les plus petites entités administratives de parfois 10 ménages au Burundi) en date du 7 septembre 2010.

On rappelle que la présidentielle du 28 juin dernier avait été également boycottée par l’opposition, ouvrant ainsi un vaste boulevard au chef de l’Etat sortant pour sa propre succession après avoir obtenu plus de 92% des suffrages exprimés.

Source: COSOME