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mercredi 7 juillet 2010

La colère gronde au sein des professionnels des médias après les accusations de Vestine Nahimana

Courroux des professionnels des médias après la violente charge de la présidente du CNC contre les médias burundais, coupables selon Vestine Nahimana "d'avoir soutenu, au tout début et à suffisance, les contestataires des résultats des communales." Pire: les journalistes auraient attisé le feu dans le pays, et n'eut été la grâce divine, le Burundi allait sombrer. Ce qui conduirait, si le CNC devait punir les médias fautifs, à fermer presque toutes les radios, "car de petits RTLM pullulaient à ce moment" selon les propos de la patronne du CNC.

Au sujet de la couverture du scrutin présidentiel, Vestine Nahimana s'est interrogée sur les reportages des journalistes qui annonçaient une affluence au compte-goutte dans les bureaux de vote et les taux de participation à la Présidentielle qui démentiraient ces affirmations.

Alexandre Niyungeko, président de l'Union Burundaise des Journalistes n'y est pas allé de main morte : "De toutes les façons, la plus belle femme ne peut donner que ce qu'elle a. La réaction de Mme Vestine Nahimana est compréhensible de sa part, car il est difficile de donner des leçons sur un métier dont on ne connait rien."

Beaucoup plus posée, la réaction de Corneille Nibaruta à la tête de l'Association Burundaise des Radiodiffuseurs se veut démonstrative : "Vestine Nahimana accuse la synergie des médias de n'avoir pas couvert la campagne électorale du candidat Pierre Nkurunziza, au profit des déclarations de l'ADC- Ikibiri ? Mais sur les 7 jours de synergie, nous avons tenu à faire des reportages à chaque bulletin de la campagne présidentielle!"

Et de souligner que la Synergie des médias avait un journaliste constamment chargé de suivre le seul candidat de la Présidentielle, qui se conformait au programme de campagne fourni par le Cabinet de la Présidence. Plus précisément, Corneille Nibaruta voit dans les propos de Vestine Nahimana "l'expression d'une militante zélée et non celle d'un responsable d'une instance de régulation comme le CNC." Un problème permanent, selon Innocent Muhozi, président de l'Observatoire de la Presse Burundaise et qui jette le discrédit sur tout le CNC.

Ces propos de Vestine Nahimana surviennent après les félicitations adressées aux médias burundais sur la couverture de la campagne et du scrutin présidentiel, par la totalité des observateurs internationaux et nationaux.

Le président Pierre Nkurunziza lui-même avait lors de son discours de ce 1er juillet remercié tous ceux qui se donnent jour et nuit pour préserver la paix au Burundi, parmi lesquels les journalistes.


Source: Iwacu

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