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vendredi 22 juillet 2011

Burundi : Attaques et embuscades s’intensifient, la population s’inquiète

Deux militaires et quatre combattants sont morts à Mabayi dans la province de Cibitoke au Nord-Ouest du Burundi dans d’intenses combats entre militaires et groupes armés non encore identifiés, selon des sources locales.

Ces mêmes sources disent que des combats entre l’armée burundaise et ces groupes non encore identifiés se sont déroulés depuis ce mardi vers 14H et se sont terminés vers 2 heures du matin de ce mercredi.

Parmi les victimes de cette attaque figure un officier de l’armée burundaise et un autre, probablement un agent de sa sécurité, selon des sources militaires sur place, mais qui ne sont pas confirmées par le porte-parole de l’armée burundaise Gaspard Baratuza.

Des sources de l’hôpital militaire de Bujumbura ont confirmé la mort de cet officier, qui selon ces mêmes sources, a rendu l’âme après son admission à l’hôpital.

D’autres sources à Bubanza ont fait savoir ce matin que l’autre soldat blessé a lui aussi succombé à ses blessures, en route vers l’hôpital militaire. Il serait mort au niveau de la commune de Gihanga, à environs 20 Km de l’hôpital.

Des sources sur terrain ont aussi confirmé qu’un garde de corps de l’officier tué a été grièvement blessé et se trouve lui aussi à l’hôpital pour des soins.

Les habitants proches du lieu des affrontements ont raconté que ces hommes armés scandaient des slogans comme quoi ils sont des rebelles et non pas de simples bandits.

La sécurité devient de plus en plus une préoccupation pour la majorité de la population burundaise. Lors de l’ordination des prêtres, la semaine dernière en province de Gitega, l’évêque de Gitega a soulevé ses inquiétudes, au nom de la population catholique de sa province, appelant le deuxième vice-président de la République, qui assistait à ces cérémonies, à amorcer le dialogue dans les plus brefs délais.

Selon des sources de Rumonge au Sud et à Ngozi au Nord du Burundi, la population vit dans une peur et ne cesse de demander au gouvernement burundais d’amorcer des négociations avec tous les opposants politiques burundais.

En outre, depuis le début de cette semaine, des attaques ont été signalées à Rumonge, au Sud-Ouest où deux personnes dont un policiers ont été tués, à Nyanza-Lac, où deux personnes, dont un assaillant ont été également tués et à Rutana au Sud-Est où un directeur d’une ’école primaire et responsable d’une association fabriquant du jus du d’ananas a lui aussi été tué. Là aussi, une plantation d’ananas du président a volé en fumée, selon des sources sur place.

Une autre personne, un commerçant, a été tuée au Nord du Burundi ce mardi matin par des hommes encore non identifiés, selon des sources sur place.

Des embuscades ont aussi marqué cette semaine. Deux embuscades ont été tendues au Sud du Burundi, à Rumonge et Nyanza-Lac et au Nord-Ouest dans la province de Cibitoke, au niveau de la commune de Mabayi, sur l’axe routier Cibitoke-Kayanza.

La sécurité a été aussi perturbée dans le Sud du Burundi, depuis le weekend dernier, quand une attaque a couté la vie à un policier à Rumonge et un commerçant à Matana, dans c province de Bururi.

Entre temps, des sources dignes de fois confirment que le président de la République n’est plus en bons termes avec certains de ses généraux de l’armée et de la police qui trouvent que l’amorcement des négociations avec l’opposition risque d’être le début de leur fin.

Source: Arib

mercredi 20 juillet 2011

Burundi: Urgence de rendre justice dans l’affaire de l’assassinat d’Ernest Manirumva

Plusieurs associations des droits humains estiment au Burundi que l’intention annoncée par le Ministère public de mener des compléments d’enquête pour élucider le meurtre d’Ernest Manirumva, défenseur des droits humains burundais, permettra sans doute à la vérité d’émerger du processus judiciaire.

«Il est urgent de mener des enquêtes complémentaires sur l’assassinat d’Ernest Manirumva, ont déclaré aujourd’hui sept organisations non-gouvernementales. Le East and Horn of Africa Human Rights Defenders Project (EHAHRDP), Protection International, l’Observatoire pour la Protection des Défenseurs des Droits de l’Homme (OMCT-FIDH), Ligue Iteka, l'Observatoire de Lutte Contre la Corruption et les Malversations Économiques (OLUCOME) et le Forum pour le Renforcement de la Société Civile (FORSC) se félicitent de l’intention annoncée par le Ministère public de mener des compléments d’enquête et de la décision du Tribunal d’ordonner le complément d’instruction demandés par le Ministère public étant donné qu’un certain nombre d’irrégularités ont été observées jusqu’à présent, que l’enquête s’est révélée partiale et incomplète et que les procédures ont enregistré des retards conséquents.

Ernest Manirumva, un éminent défenseur des droits humains burundais, vice-président de l’OLUCOME, a été enlevé à son domicile et assassiné le 9 avril 2009. Il enquêtait alors sur des affaires sensibles portant notamment sur des allégations de corruption policière à grande échelle et des achats illégaux d’armes. Depuis plus de deux ans, les organisations de la société civile demandent justice pour Manirumva mais, au jour d’aujourd’hui, personne n’a été reconnu responsable de son assassinat.

Le 15 juin 2011, lors d’une audience observée par EHAHRDP et des membres de la campagne «Justice pour Ernest Manirumva», le Ministère public a réclamé que le dossier lui soit retourné pour un complément d’enquête, suite à la réception d’éléments nouveaux. Le Tribunal a accepté cette requête dans un jugement du 22 juin 2011. Il est indispensable que ces nouvelles investigations se concentrent sur des éléments de preuve qui n’ont pas été pris en compte auparavant et qu’elles soient menées avec diligence. La Troisième commission d’enquête et un rapport de l’enquête médico-légale du FBI ont tous les deux recommandé de nouvelles enquêtes, dont le prélèvement d’échantillons d’ADN et la tenue d’interrogatoires de certains responsables de haut rang.

«Bien que nous ayons maintes fois demandé au Ministère public d’enquêter sur ces pistes, nous n’avons aucune indication quant au cours des nouvelles investigations», a déclaré Pacifique Nininahazwe, Délégué Général du FORSC. «Nous sommes également préoccupés par le fait que le jugement du tribunal exclut tout référence à nos plaidoiries à cet égard.»

Les dix accusés actuellement en détention préventive ont tous demandé leur remise en liberté sous caution le 15 juin. Selon leur ligne de défense, leur incarcération prolongée sans preuve tangible de leur culpabilité et sans renouvellement mensuel de leurs mandats de détention préventive constitue une violation des articles 71 et 75 du Code de Procédure Pénale; deux détenus ont également demandé leur libération sous caution pour des raisons médicales. Toutes ces demandes ont été jugées non-fondées.

Alors que le dossier a encore pris du retard, les membres de la société civile burundaise qui ont dénoncé l’assassinat de Manirumva et les lacunes de la procédure judiciaire continuent de subir des menaces à l’encontre de leur sécurité personnelle. Au début du mois de juillet 2011, l’OLUCOME a signalé que des intrus, armés de couteaux, auraient pénétré au domicile de son vice-président actuel Prudence Bararunyeretse, la nuit après une autre tentative d’effraction au domicile de Claver Irambona, membre du personnel de l’organisation. En avril, Irambona a été arrêté durant une marche organisée par la campagne « Justice pour Ernest Manirumva ». Ces faits, ainsi que d’autres comportements suspects constatés autour de la maison du vice-président de l'OLUCOME, constituent une tentative d’intimidation des défenseurs des droits humains. D’autres membres de la société civile liés à l’affaire ont également été menacés à plusieurs reprises. Gabriel Rufyiri, président de l’OLUCOME, Pierre Claver Mbonimpa, président de l’Association Burundaise pour la Protection des Droits Humains et des Personnes Détenues (APRODH), et Pacifique Nininahazwe, délégué général du FORSC, ont tous été mis en garde contre des complots visant leur assassinat.

Le East and Horn of Africa Human Rights Defenders Project (EHAHRDP), Protection International, l’Observatoire pour la Protection des Défenseurs des Droits de l’Homme (OMCT-FIDH), Ligue Iteka, l'Observatoire de Lutte Contre la Corruption et les Malversations Économiques (OLUCOME) et le Forum pour le Renforcement de la Société Civile (FORSC) encouragent le Ministère public à mener sans délai les compléments d’enquête, en accord avec les recommandations de la Troisième commission d’enquête et du rapport du FBI, dont les interrogatoires et le prélèvement des échantillons d’ADN des individus nommés qui sont nécessaires pour la procédure judiciaire.

«Il est impératif que toute les pistes d’enquête soient poursuivies pour que la vérité émerge du processus judiciaire,» a déclaré Hassan Shire, directeur exécutif du East and Horn of Africa Human Rights Defenders Project. «Justice doit être rendue pour mettre fin à l’impunité au Burundi et protéger le travail indispensable des défenseurs des droits humains ».

Les organisations appellent également le gouvernement burundais de mettre en place un mécanisme de protection pour permettre aux témoins de témoigner en toute sécurité et confiance. Des ressources adéquates doivent être allouées pour que les enquêtes et les audiences au tribunal se déroulent dans un délai raisonnable. La date pour la prochaine audience doit être publiée aussitôt que possible. Des enquêtes doivent être menées sur toutes les menaces faites contre les défenseurs des droits humains liés à l’affaire et des mesures doivent être prises pour garantir leur protection et leur sécurité.

Plus généralement, nos organisations demandent aux autorités burundaises de garantir, en toutes circonstances, l’intégrité physique et psychologique de tous les défenseurs des droits humains burundais, ainsi que de respecter les dispositions de la Déclaration des Nations Unies sur les Défenseurs des Droits Humains et tous les instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits humains ratifiés par le Burundi.

Source: Fasozine

lundi 18 juillet 2011

Bataille de l’UPD : 3 membres à Mpimba


Trois membres du parti UPD sont détenus à la prison centrale de Mpimba depuis le 12 juillet 2011. Ils sont accusés de coups et blessures sur deux lieutenants de Zédi Feruzi, le président soutenu par le ministre de l’Intérieur.

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Les membres de l’UPD emprisonnés. De gauche à droite : Aimable Mutabazi, Gikoro Selemani et Léopold Habarugira ©Iwacu

Depuis le mardi 12 juillet 201, la bataille pour le contrôle du parti UPD connaît ses premières victimes. Trois militants de ce parti ont été écroués à la prison centrale de Mpimba. Léopold Habarugira, Aimable Mutabazi et Gikoro Hassan sont accusés de coups et blessures contre Abdul Kassim et Dieudonné Cimpaye, deux lieutenants de Zédi Feruzi, le président du parti soutenu par le ministre de l’intérieur. Les faits se sont passés le 26 juin dernier à l’hôtel Hastotel, à Mutanga Nord, où une foule de militants fidèles à Chauvineau Mugwengezo, avaient accouru pour empêcher la tenue d’une conférence de presse de l’autre camp.

« Battus par des femmes »

Selon des témoins de la scène, les deux dirigeants de l’UPD Abdul Kassim et Dieudonné Cimpaye ont bel et bien été battus ; mais…..par des femmes. « Elles étaient folles de rage ; elles sont entrées dans la salle, ont déchiré la nappe de table et s’en sont prises aux deux émissaires de Zedi Feruzi qu’elles accusaient d’être vendu au Cndd-Fdd », raconte un travailleur de Hastotel. Cette version semble être confirmée par une vidéo d’un reportage brut de la Radio Télévision Nationale du Burundi. A aucun moment, l’on ne voit les trois personnes qui viennent d’être écroués à Mpimba après une semaine de garde à vue au Bureau spécial de Recherche(BSR).

Une plainte téléguidée

Selon les trois nouveaux locataires du pénitencier de Mpimba, la plainte a été déposée par Zédi Feruzi… alors que ce n’est pas lui qui a été agressé. Et curieusement, « lors des interrogatoires à la police, nos accusateurs n’ont pu montrer ni blessures ni aucun papier médical attestant qu’ils se sont fait soigner », explique l’un des trois prévenus. Selon des sources proches du parti au pouvoir, deux camps s’opposent. Certains estiment que le dossier est vide et qu’il n’y a de raison de les garder sous les verrous. D’autres, par contre sont catégoriques : on a affaire à des fidèles d’Hussein Radjabu, notamment Léopold Habarugira, qu’il ne faudrait pas rater.

Par ailleurs, fait remarquer un analyste, l’embastillement des trois membres de l’UPD procède de la stratégie pour soutenir Zédi Féruzi, l’homme qui, en annonçant la suspension de Chauvineau Mugwengezo du poste de secrétaire général, a aussi pris ses distances avec l’ADC-Ikibiri. « Nous ne nous laisserons pas faire », lance pour sa part un jeune homme homme du camp anti-Feruzi.


Source: Iwacu-Burundi