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vendredi 23 juillet 2010

Législatives au Burundi : la victoire promise au parti au pouvoir

Le parti au pouvoir au Burundi était assuré de remporter les élections législatives de vendredi, boycottées par l'opposition, alors que les risques d'affrontements s'accumulent dans ce petit pays d'Afrique centrale.

Ces élections, qui devaient initialement asseoir le multipartisme dans ce pays ruiné par une guerre civile meurtrière (1993-2006), vont probablement se solder par une victoire écrasante du parti présidentiel et l'absence de véritable opposition à l'Assemblée nationale.

Alors que le marathon électoral entamé fin mai devait consolider la paix retrouvée dans ce pays enclavé de quelque 8,5 millions d'habitants, le troisième plus pauvre au monde selon la Banque Mondiale, le processus a au contraire relancé les risques d'affrontement.

"Nous sommes satisfaits du déroulement du vote. Il n'y a eu aucun problème et à l'heure où je vous parle, la plupart des bureaux de vote ont déjà fermé et dans certains, on a même déjà commencé à faire le décompte des voix", a expliqué le responsable de la communication au sein de la commission électorale, Prosper Ntahorwamiye, peu après 16H00 (14H00 GMT).

Selon lui, le taux de participation devrait être sensiblement similaire à celui de la présidentielle du 28 juin (76,98 pc), alors que la mission de l'Union européenne et un journaliste sur place avaient constaté à la mi-journée une faible affluence.

La mission d'observation de l'Union européenne s'est toutefois "félicité du fait que les électeurs ont pu exercer leurs droits sans aucun problème".

Les premiers résultats du scrutin sont attendus "lundi, mardi au plus tard", a précisé M. Ntahorwamiye.

Une seule formation d'opposition, l'Uprona, avait accepté de participer aux législatives après avoir boycotté la présidentielle du 28 juin, largement remportée par le président sortant Pierre Nkurunziza, seul candidat en lice (91,62 pc).

Tous les autres partis d'opposition avaient maintenu leur retrait du processus électoral initié peu après le scrutin communal du 24 mai, dénonçant des fraudes massives.

Quant à Agathon Rwasa, leader de l'ex-rébellion des Forces nationales de libération (FNL), formation arrivée deuxième aux dernières communales, il a purement et simplement disparu de la vie publique depuis un mois, par crainte d'arrestation.

Si la communauté internationale s'est montrée pour le moins discrète ces dernières semaines, plusieurs de ses représentants à Bujumbura, souhaitant garder l'anonymat, ont fait part de leur pessimisme.

"L'opposition peut de nouveau être tentée par la voie de la violence, mais cela ne servira à rien car le pouvoir, qui bénéficie du soutien total de la communauté internationale, a les moyens de la museler", a ainsi estimé cette semaine un cadre de l'ONU, sous couvert d'anonymat.

Plus d'une centaine de responsables et militants de l'opposition ont été arrêtés au cours des trois dernières semaines et d'autres ont été torturés, d'après plusieurs associations de la société civile.

Selon la plate-forme d'opposition, le pouvoir CNDD-FDD a instauré "un régime de terreur qui est en train de contraindre les gens à fuir ou à chercher à se défendre".

Le scrutin de vendredi a été placé sous haute sécurité, notamment à la suite des attentats à Kampala qui ont fait 76 morts le 11 juillet en représailles à la contribution majeure de l'Ouganda à la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom).

Depuis plusieurs jours, les patrouilles de police et les fouilles de véhicules sont plus fréquentes à Bujumbura.

L'Ouganda et le Burundi sont les deux seuls pays contributeurs de l'Amisom et les shebab ont à plusieurs reprises menacé les deux pays.#

Source: AFP

Burundi : début des élections législatives boycottées par l'opposition

Les élections législatives ont débuté vendredi matin au Burundi, un scrutin que le parti au pouvoir est assuré de remporter en raison du boycott des principaux partis d'opposition.

Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes peu après 06H00 (04H00 GMT) et l'affluence des deux premières heures de vote était timide dans la capitale, a-t-on constaté sur place.

"Il y a eu quelques petits retards de 10, 15 minutes mais dans la plupart des bureaux de vote, tout se passe bien", a indiqué le commissaire chargé de la communication au sein de la commission électorale nationale indépendante, Prosper Ntahorwamiye.

Hormis le parti Uprona, les principaux partis d'opposition ont maintenu le boycott entamé lors de la présidentielle du 28 juin qui a vu la réélection du président Pierre Nkurunziza, seul candidat en lice, évoquant de graves irrégularités dans le précédent scrutin communal de fin mai.

Le scrutin de vendredi est placé sous haute sécurité, en raison d'une vague d'attaques à la grenade qui avait suivi les élections communales, mais également des menaces des insurgés islamistes somaliens en raison de l'implication du pays au sein de la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom).

"Après l'attentat en Ouganda, les mesures de sécurité ont été renforcées sur l'ensemble du pays", a ainsi confirmé le porte-parole de l'armée Gaspard Baratuza.

Les shebab ont revendiqué le double attentat qui a fait 76 morts le 11 juillet à Kampala en représailles à la contribution majeure de l'Ouganda à l'Amisom.

"Jusqu'à maintenant, on n'a signalé aucune perturbation. Les électeurs se rendent aux urnes dans le calme. Le système de sécurité est le même que pour les scrutins précédents", a ajouté le porte-parole.

Depuis plusieurs jours, les patrouilles de police et les fouilles de véhicules sont plus fréquentes à Bujumbura, dont la principale plage sur le lac Tanganyika a été fermée au public.

Source:AFP

jeudi 22 juillet 2010

Burundi : L'opposition boycotte un processus électoral qui a "complètement déraillé"

Le Burundi tient vendredi des législatives boycottées par les principaux partis d'opposition, dernière étape majeure d'un marathon électoral de deux mois qui a relancé les risques d'affrontements dans ce petit pays d'Afrique centrale.

Les principaux partis d'opposition ayant déclaré forfait, le Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD, au pouvoir) devrait réunir une confortable majorité à l'Assemblée, un mois après la réélection à la tête du pays de son homme fort, le président Pierre Nkurunziza, seul candidat en lice.

« Le processus électoral burundais a complètement déraillé et ce pays va se retrouver désormais sous la férule d'un parti aux tendances autoritaires, avec une opposition inexistante », selon un diplomate à Bujumbura s'exprimant sous couvert d'anonymat.

« Nous avons beaucoup d'inquiétude, nous nous posons beaucoup de questions quant à l'avenir de ce pays », s'alarme-t-il.

Une seule formation d'opposition, l'Uprona, a accepté de participer aux législatives après avoir boycotté la présidentielle du 28 juin.

Quatre petits partis (Frodebu-Nyakuri, Frolina, PTD et Kaze-FDD), ainsi qu'une coalition de quatre autres petites formations, tous très proches du parti présidentiel burundais, participent également au scrutin de vendredi (100 sièges à pourvoir).

Mais hormis l'Uprona, les principaux partis d'opposition ont maintenu le boycott entamé lors de la présidentielle, évoquant de graves irrégularités dans le précédent scrutin communal de fin mai.

Cette opposition est regroupée au sein de l'Alliance démocratique pour le changement (ADC), dont l'ex-rébellion des Forces nationales de libération (FNL) arrivée deuxième aux dernières communales.

« Le processus électoral dans lequel le Burundi est engagé depuis les communales est un échec complet, ce qui signifie à nos yeux que tout le processus de paix au Burundi est en train de voler en éclat », juge Léonard Nyangoma, le porte-parole de l'ADC.

Selon l'ADC, le pouvoir CNDD-FDD a instauré « un régime de terreur qui est en train de contraindre les gens à fuir ou à chercher à se défendre ».

Le leader des FNL, Agathon Rwasa, qui s'est retiré de la vie publique il y a un mois, a assuré ne pas avoir l'intention de reprendre les armes, mais de nombreux observateurs sont persuadés du contraire.

« L'opposition peut de nouveau être tentée par la voie de la violence, mais cela ne servira à rien car le pouvoir qui bénéficie du soutien total de la communauté internationale a les moyens de la museler », estime un cadre de l'ONU, sous couvert d'anonymat.

« Cela a déjà commencé et c'est en train de tuer totalement la démocratie dans ce pays », a-t-il poursuivi, regrettant « la répression qui frappe l'opposition ».

Plus d'une centaine de cadres et militants de l'opposition ont été arrêtés au cours des trois dernières semaines et d'autres ont été torturés, d'après plusieurs associations de la société civile burundaise.

« Toutes ces affirmations sont fausses » répond le porte-parole du CNDD-FDD, Onésime Nduwimana, pour qui la police a simplement arrêté les auteurs supposés d'une série d'attentats à la grenade. Il assure que les « provocations » pour attenter à la paix resteront vaines.

Le Burundi a basculé en 1993 dans une guerre civile qui a fait 300 000 morts après l'assassinat par l'armée, alors dominée par la minorité tutsi, du premier président démocratiquement élu, le hutu Melchior Ndadaye. Les adversaires d'aujourd'hui, CNDD-FDD et FNL, sont issus de la même guérilla hutu.

Les Hutu représentent 85% des 8,5 millions d'habitants du Burundi, et les Tutsi 14%.

Source: AFP

mercredi 21 juillet 2010

Un journaliste en ligne burundais écroué pour trahison risque la perpétuité

L'arrestation samedi dernier par les autorités burundaises du journaliste Jean-Claude Kavumbagu, inculpé pour trahison à la suite d'un article critiquant les forces de sécurité du pays est alarmante, a déclaré aujourd'hui le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). M. Kavumbagu est actuellement détenu à la prison de Mpimba sise à Bujumbura, la capitale burundaise. M. Kavumbagu, directeur de publication du quotidien privé en ligne Net Press, pourrait écoper d'une peine de prison à perpétuité s'il est condamné pour trahison, a dit au CPJ l'avocat de la défense Gabriel Sinarinzi. Les accusations son liées à un article publié le 12 juillet courant par ledit quotidien et portant sur les attentats terroristes meurtriers du 11 juillet dans l'Ouganda voisin.

Le groupe d'insurgés somaliens Al-Shabaab a revendiqué les explosions et menacé que de nouveaux attentats seraient perpétrés contre l'Ouganda et le Burundi si ces États ne retirent pas leurs forces de maintien de la paix déployées en Somalie, selon des médias. L'article de Net Press a mis en doute la capacité des forces de sécurité burundaises à empêcher d'éventuels attentats dans le pays et indiqué qu'elles brillent plus par leur capacité à "piller et à tuer leurs compatriotes", selon des recherches du CPJ.

Selon Me Sinarinzi, l'inculpation de trahison contre M. Kavumbagu, un délit de temps de guerre, ne s'applique pas au cas d'espèce qui relèverait plutôt de la loi sur la presse du Burundi. La défense a demandé la libération sous caution du journaliste en attendant le procès, a-t-il ajouté. La détention de M. Kavumbagu violerait d'ailleurs le code de procédure pénale burundais, qui autorise la détention préventive de suspects dans des conditions restreintes qui ne s'appliqueraient pas au cas du journaliste, a déclaré l'avocat.

"L'accusation de trahison contre Jean Claude Kavumbagu est une forme d'intimidation extrême", a déclaré Tom Rhodes, consultant du CPJ pour l'Afrique de l'Est. "Les autorités burundaises devraient traiter cette affaire en suivant la loi sur la presse du Burundi et libérer sous caution M. Kavumbague en attendant son procès", a-t-il ajouté.

Le colonel David Nikiza, commissaire général de la police pour la région ouest du Burundi, a procédé à l'arrestation de M. Kavumbagu à son bureau samedi dernier et l'a amené au bureau du magistrat Tabu Renovat, où il a été interrogé pendant deux heures, avant d'être déféré à la prison de Mpimba, a dit au CPJ le frère du journaliste, Jean-Marie Vianney Kavumbagu. Le même jour, 15 stations de radio sise à Bujumbura ont diffusé en simultané un appel à la libération du journaliste, a-t-il dit.

M. Kavumbagu fait déjà face à des poursuites en diffamation en appel suivant le non-lieu prononcé en sa faveur en mars 2009 à la suite d'un article accusant le président burundais, Pierre Nkurunziza, de dépenses exorbitantes lors de son voyage en Chine pour les Jeux olympiques d'été de 2008, selon Sinarinzi.

La tension est montée au Burundi le mois dernier lors des élections présidentielles marquées par le boycott de tous les candidats de l'opposition par crainte de fraude, a indiqué l'agence américaine Associated Press. L'actuel président était ainsi le seul candidat en lice. Il convient aussi de rappeler qu'en mai dernier, les autorités burundaises ont expulsé Neela Ghoshal, chercheuse de Human Rights Watch, après la publication d'un rapport ayant documenté la violence pré-électorale.

Source: CPJ

lundi 19 juillet 2010

Jean Claude KAVUMBAGU encore une fois sous les verrous

Le Directeur de l’Agence de presse à Bujumbura « Net Press » est emprisonné depuis ce samedi 17 juillet dans la prison centrale de Mpimba.
Jean Claude Kavumbagu a été arrêté chez lui par le commissaire de police de la région Ouest David Nikiza qui l’a tout de suite conduit chez le procureur de la république en mairie de Bujumbura Rénovat Tabu.

Le procureur de la république en mairie de Bujumbura a vite décidé de conduire le directeur de l’agence Net Press dans la prison centrale de Mpimba.

Le président de l’Union Burundaise des Journalistes Alexandre Niyungeko déplore la manière dont le président de Net Press a été arrêté.

« Les confrères journalistes ne savent pas jusqu’ici les faits qui sont reprochés à Jean Claude Kavumbagu », affirme Alexandre Niyungeko.

L’Avocat du directeur de Net Press pour sa part indique que le procureur de la république en mairie de Bujumbura a violé certains articles du droit car il n’y avait pas d’indices ou de preuves de culpabilité du directeur de l’Agence Net Press.

« On ne lui a envoyé aucune convocation à laquelle il n’a pas répondu », fait savoir Maître Gabriel Sinarinzi, qui ajoute que les faits sont instantanés.

Selon des sources sûrs, le directeur de l’Agence Net Press est poursuivi pour un article diffusé dans son journal le 12 juillet 2010 qui dénonce l’incapacité de la police nationale du Burundi à pouvoir résister aux menaces des islamistes somaliens Al Shabab.

Jean Claude Kavumbagu a écrit que la police burundaise est dans le banditisme et autres faits de criminalités.



Cet article constitue-t-il une trahison?

Le Burundi, sera-t-il la prochaine cible des Shebbab somaliens?

Kampala, le 12 juillet 2010 (Net Press). Soixante-quatorze morts, c’est le bilan très lourd enregistré cet après midi à Kampala, lorsque hier soir en plaine fête du football, au sein des téléspectateurs qui suivaient en direct la finale de la coupe du monde opposant l’Espagne aux Pays-Bas. Il s’agit de deux explosions qui se sont succédé à quelques minutes d’intervalle, la première dans un restaurant éthiopien et la seconde dans un club de Rugby. Ce bilan pourrait malheureusement s’alourdir, puisque de nombreux blessés graves ont été directement évacués dans les hôpitaux de la capitale ougandaise. Parmi les 74 victimes se trouve un Américain, ce qui a fait réagir dans la même soirée le président américain.

Barack Obama a en effet condamné un acte « ignoble et lâche », en souhaitant que les autorités ougandaises mènent tout de suite des enquêtes pour juger et punir ces criminels. Bien que cet acte terroriste n’ait pas encore été revendiqué, le porte-parole de la police indiquait dès hier soir qu’il privilégiait la piste des milices Shebbab par rapport aux rebelles de la Lord resistance army (Lra) qui lutte en faveur de l’application intégrale des dix commandements du Seigneur.

Les Shebbab sont d’autant plus soupçonnés qu’ils avaient antérieurement menacé de mort les deux pays dont les militaires forment le contingent présent à Mogadiscio, à savoir l’Ouganda et le Burundi. Ils avaient précisé qu’ils effectueraient des attaques sur leurs territoires respectifs. Dès ce lundi matin, l’inquiétude était réelle à Bujumbura et tous ceux qui ont appris ce qui s’est passé hier à Kampala étaient convaincus que si les miliciens Shebbab voulaient tenter « quelque chose » dans notre pays, ils réussiraient avec facilité déconcertante tellement nos forces de défense et de sécurité brillent plus par leur capacité à piller et à tuer leurs compatriotes qu’à défendre notre pays.

Source: Burunditribune