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mardi 11 octobre 2011

Les informations du 11 octobre 2011

Sécurité
Double meurtre des administratifs ce lundi soir à Mutambu
Le chef de colline Gomvyi, Marc Nzopfabarushe et son adjoint, Mathias Kidurmbwe, ont été tués la nuit de ce lundi vers 19h sur la sous-colline Kivungwe, commune Mutambu de la province Bujumbura. Des sources administratives, les auteurs de l’attaque armée, qui n’ont pu être identifiés, ont d’abord croisé leurs victimes au retour de leur travail et leur ont tiré dessous immédiatement. La population et les autres responsables administratifs, qui se disent pourchassés par des gens armés, demandent à ce qu’une position militaire soit installée pour les protéger. Marc Nzopfabarusha laissent 8 orphelins et veuves ainsi que son adjoint qui avait aussi 8 enfants.

Désespoir d’un père qui a perdu son fils à Ndava
Les parents de Médard Ndayishimiye, responsable du FNL à Ndava et tué à Rutana, affirment que leur fils a bel et bien été victime de son appartenance politique. « La victime avait été pourchassée à plusieurs reprises par des agents des services de sécurité à Ndava dans la province Mwaro », affirme le père de Médard, Maxime Ndika, évangéliste à la paroisse de Murayi. Il a été arrêté à Gitega jeudi dernier, là où il s’était réfugié, et deux jours après il a été retrouvé mort en province Rutana à Musongati. Le père se dit lui-aussi en danger raison pour laquelle il ne va intenter aucune action en justice.
Monsieur APRODH, Pierre Claver Mbonimpa n’y va pas par quatre chemins : « Ce crime est lié aux actes similaires observés ici et là dont les auteurs sont un escadron de la mort ». Selon lui, ce groupe est bien connu et a pour mission d’éliminer les membres des FNL.

Deuxième fouille-perquisition suivie d’arrestations dans la famille de feu John Nzoyihaya
C’est l’inquiétude du côté de la famille de défunt John Nzoyihaya, ce citoyen membre du FNL retrouvé assassiné au bord du lac Tanganyika. Hier lundi, sa mère, sa sœur et trois autres garçons qui habitent le même ménage avaient été arrêtés à Nyamaboko par l’armée après une deuxième fouille-perquisition dans ce ménage. La famille de John Nzoyihaya accuse leurs voisins d’être responsables de ce qui leur arrive car ils auraient menti pour les impliquer dans cette affaire.

Disparition d’un ancien combattant du mouvement FNL lundi soir en commune Gitega
Un démobilisé du FNL du nom de Paul Ntahizaniye a été enlevé de sa maison et emmené vers une destination inconnue par des gens en tenue policière. C’était vers minuit de la nuit de ce lundi sur la colline Mahonda, sous-colline Nyarumanga, commune et province Gitega. Sa famille ne sait pas où il est jusqu’à maintenant. Les militants du FNL pro Agathon Rwasa parlent d’une chasse aux militants du FNL. A la police de Gitega, on nous indique être au courant de ce cas mais que les enquêtes ne sont pas encore entamées.

Politique
Message du secrétaire général du FNL, Jacques Bigirimana, à l’endroit du gouvernement
Le secrétaire général du parti FNL dirigé par Emmanuel Miburo dénonce les intimidations et assassinats dirigés contre les membres de leur parti. Pour ce, Jacques Bigirimana, secrétaire général du FNL, s’appuyant sur les cas rapportés par les médias demande au gouvernement de châtier les auteurs de ces actes. « Selon les témoignages des victimes, ces menaces proviennent des jeunes Imbonerakure du parti au pouvoir, le CNDD FDD qui traquent ceux du FNL les accusant de collaborer avec les fauteurs de trouble », rapporte Jacques Bigirimana qui demande qui les innocents soient libérés. Il indique d’ailleurs qu’il en a lui-même délivré 21 membres du FNL emprisonnés et sous enquête.

ADC-Ikibiri étonnée par la sortie du rapport du SNR avant celui de la commission d’enquête sur le massacre de Gatumba
L’Alliance des Démocrates pour le Changement « ADC » se dit indignée par le rapport sorti par le Service national des renseignements. Celui-ci implique l’ADC –Ikibiri et Agathon Rwasa d’être responsables des massacres de Gatumba. Sur ce, Léonce Ngendakumana, président en exercice de l’ADC, indique que c’est déplorable pour un gouvernement qui interdit toute intervention sur ces massacres mais que son service en fait un rapport avant la commission d’enquête. Le président de l’ADC-Ikibiri demande une mise en place d’une commission d’enquête internationale sur les massacres de Gatumba du 18 septembre ainsi que d’autres tueries devenues monnaie courante au Burundi. Rappelons que l’attaque sanglante de Gatumba avait fait 39 victimes.

Justice
L’arrestation du chef de secteur Buringa à Gihanga reste toujours incompréhensible
Trop de brouillard et d’interrogations autour de la suspension et l’emprisonnement du chef de secteur Buringa, commune Gihanga. Dans sa lettre de suspension, l’administrateur lui a écrit à charge d’avoir livré des informations en rapport avec la sécurité à la RPA. Tout commence avec les emprisonnements et kidnapping dirigés sur des gens à Gihanga, membres du parti FNL. Le chef de secteur Buringa a alors indiqué qu’il a alerté l’administrateur de la commune Gihanga, le gouverneur de la province Bubanza ainsi que le procureur sur les persécutions de certains de ses sujets par leurs voisins. A ce propos, le gouverneur Jacques Kenese avait confié à la RPA sa connaissance de la situation sécuritaire dans l’attente d’un rapport des informations auprès de la population. La population de Buringa et la famille du chef de secteur Buringa demande à la société civile de suivre ce cas.

Soulagement de la famille de deux jeunes gens de Kanyosha libérés ce lundi
Adolphe Nahimana et Jean Marie Vianney Nibitanga, deux jeunes hommes habitant la commune urbaine de Kanyosha ont recouvré leur liberté ce lundi. Ils avaient été arrêtés mercredi de la semaine passée par le commandant du Groupement Mobile d’Intervention Rapide «GMIR », Désiré Uwamahoro. Satisfaction du côté de leurs familles qui demandent que les personnes arrêtées pour raison d’enquête soient libérés s’il y a manque d’éléments à charge.

Des enfants encore en bas âge en prison inséparables de leurs mères incarcérées
Près de 90 enfants vivent dans les centres de détention du Burundi. Ces enfants sont âgés d’une année à dix huit ans. Ils sont venus avec leurs mères quand elles ont été incarcérées d’autres naissent dans ces centres de détention et vivent dans des conditions déplorables. Constat fait au cours d’un atelier de réflexion sur la problématique des enfants résidents en prison sans être en conflit avec la loi. Le directeur général des affaires pénitentiaires, Déogratias Suzuguye déplore que ces enfants soient en prison. Il en appelle en outre à la sensibilité de tout le monde à cette question et que ces enfants soient placés ailleurs.

Réaction du ministère de la Justice face au nouveau préavis de grève du syndicat des magistrats
« La question de la retenue du salaire des magistrats du mois de septembre ne devrait pas être l’objet de préavis de grève illimitée du Syndicat des Magistrats du Burundi « SYMABU » car il s’agit d’une erreur survenue au ministère de la Fonction publique et qui sera réglée d’ici peu. Néanmoins les 10 jours qu’ont durés la grève des magistrats seront toujours considérés », indique Marcel Nshimirimana, porte-parole du ministère de la Justice. Concernant les autres revendications des magistrats, liées au statut des magistrats et à leur indépendance vis-à-vis de l’exécutif, le ministère de la Justice par le biais de son porte-parole promet de privilégier le dialogue. Signalons que le préavis de grève du syndicat SYMABU prévoit que la grève doit reprendre le 19 octobre.

Infrastructure
Un caniveau menace la tranquillité des morts à Gisyo
Des corps enterrés au quartier Gisyo dans la commune Kanyosha commencent depuis peu à ressortir de terre. A l’origine, un caniveau qui s’est dangereusement agrandi suite à l’eau de pluie, débordant sur le terrain où sont enterrées ces personnes. Les habitants du voisinage s’inquiètent pour leur santé et pour la sécurité de leurs maisons. L’administrateur communal, Aoudou Bampoye, annonce que ces personnes vont être déplacées dans un autre cimetière en attendant la viabilisation par la société SIP de ce quartier.

Source: RPA

dimanche 9 octobre 2011

Scepticisme à Bujumbura après l'accusation des autorités lancée contre les FLN

La divulgation d'un document classé top secret par les services de renseignements burundais qui désigne Agathon Rwasa comme l'auteur du massacre de Gatumba a été accueillie avec scepticisme à Bujumbura. Le gouvernement parle de « fuite impardonnable ». La commission d'enquête sur ce massacre n'a toujours pas rendu son rapport.

D'après le document qui émane du Service national de renseignement, Agathon Rwasa aurait « planifié » le massacre dans un bar de Gatumba, une localité proche de Bujumbura. Cette attaque, dans la nuit du 18 au 19 septembre dernier, avait fait au moins 39 morts.

Selon les services de sécurité burundais, l'ancien chef rebelle aurait agi depuis la République démocratique du Congo.

La divulgation du document a suscité un grand émoi dans la capitale burundaise.

De nombreux habitants de Bujumbura ne cachent pas leur surprise de voir les services secrets burundais mettre en cause le leader des Forces nationales de libération (FNL) Agathon Rwasa et l’opposition politique, regroupée au sein de l'Alliance démocratique pour le changemen (ADC-Ikibiri) dans le massacre de Gatumba.

La commission d’enquête, mise en place le lendemain de l’attaque du bar dans la nuit du 18 septembre 2011, (au moins 39 morts), n’a pas encore publié son rapport.

Le porte-parole de l’ADC Ikibiri, Chauvineau Mugwengezo, ne cache pas son inquiétude : « Qui veut noyer son chien l’accuse toujours de rage. Nous, nous sommes engagés pour exclusivement la lutte politique. Tout ce qui ne concerne pas la lutte politique ne nous concerne pas. C’est un prétexte pour une répression accrue ».

Du côté du pouvoir burundais, l’embarras domine et l’on cherche à déterminer le responsable de la fuite qualifiée d’« impardonnable » par un haut responsable burundais.

Le secrétaire général et porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba, tente aujourd’hui de calmer le jeu en attendant la fin des investigations en cours : « Si on a mis en cause Agathon Rwasa ou quelqu’un d’autre, ce sont des pistes dans les enquêtes mais en ce qui concerne les accusations contre ADC-Ikibiri, le gouvernement ne pourrait pas se prononcer parce qu’il attend toujours ce que la commission qu’on a mis en place confectionne son rapport ».

Mais l’opposition se dit toujours préoccupée d’autant, explique-t-elle, que le pouvoir burundais a imposé à la presse un blackout total sur le massacre de Gatumba.

La commission d'enquête sur le massacre de Gatumba a été créée le 21 septembre dernier et devrait rendre son rapport dans un délai d'un mois.

Source: RFI