Le journal d'analyses qui vous permet d'acceder à l'actualité burundaise de manière objective et professionnelle.

Rechercher dans ce blog

jeudi 5 mai 2011

Les informations du 4 mai 2011

Sécurité
Reprise de la spirale des assassinats dans Bujumbura rural.
Assassinat la nuit de ce mardi vers 19h de Donatien Hakizimana, chef de colline Mena de la commune Kabezi, province de Bujumbura. Les auteurs du crime étaient des gens en armes non identifiés. Après ce meurtre, des coups de feu nourris se sont faits entre sur cette colline. La famille de la victime et le voisinage parlent d’assassinats à mobile politique car la victime était membre du parti CNDD FDD. Mais Déo Ndinzirindi, administrateur communal affirme qu’il s’agit de banditisme et dit avoir mis la main sur les uns d’entre eux. La victime laisse 7 orphelins et une veuve.

Explosion d’une grenade dans les latrines et suicide à Bubanza.
Un enfant de 7 ans est mort suite à une explosion d’une grenade, c’était vers 16h de ce mardi à Musenyi commune Mpanda de la province de Bubanza. Cette grenade se trouvait dans une latrine. Et à Buhororo, zone et commune Bubanza, un vieil homme divorcé a été retrouvé mort après s’être suicidé. Les mobiles de cet homicide volontaire ne sont pas encore élucidés.

Attaque armée dirigée contre un ménage dans la commune Kayanza.
Huit personnes armées de fusil de type kalachnikov et de machettes ont attaqué la nuit de ce mardi un ménage d’un prénommé Léonidas, habitant la colline Magamba, zone Murima de la commune et province Kayanza. Les sources sur place disent qu’ils ont volé 4 sacs remplis de café, une balance et un poste de radio. Ces mêmes sources précisent que ces malfaiteurs se sont volatilisés dans la nature avant l’arrivée de la police.

Saisie par le procureur de la République à Kayanza d’un fusil suspect appartenant à un militaire du camp de Kayanza.
Au quartier Kigwati de la ville de Kayanza, un fusil de type kalachnikov appartenant à un militaire du camp Kayanza a été saisi par le Procureur de la République à Kayanza. Les habitants indiquent que ce fusil a été retrouvé sous un lit où il était caché. Le locataire de la maison dit qu’il appartient à un militaire connu sous le sobriquet de Kinyinya en poste au domicile de l’ancien Président Domitien Ndayizeye. Les responsables de la police à Kayanza pensent que ce fusil est prêté aux voleurs pour commettre des forfaits. Le militaire est pour le moment détenu au camp militaire de Kayanza et le locataire de la maison dans laquelle l’arme a été trouvée a été conduit au commissariat de la police à Kayanza.

Politique
Beaucoup de points opposent les hauts cadres du parti UPRONA.
La crise qui secoue le parti UPRONA ne date pas d’hier. Il faut remonter aux élections législatives de 2010 pour pouvoir y comprendre quelque chose. Un camp opposé à la direction du parti semble n’être toujours pas d’accord sur la façon dont les listes électorales aux législatives ont été élaborées ainsi que la manière dont le premier Vice-président de la République a été désigné. Mais le président de ce parti estime que tout a été fait dans la légalité et la logique.
Justice
Bras de fer entre l’association locataire « Twese Twoterimbere » et l’OTRACO qui veut retrouver sa parcelle.
L’Office des Transports en Commun « OTRACO » réclame ses locaux empruntés à l’Association Twese Twoterimbere. Pour cette entreprise publique, sa locataire de la station de l’OTRACO à Nyakabiga s’est arrogée le droit de construire des maisons sans respecter le contrat signé entre l’OTRACO et l’Association Twese Twoterimbere, qui s’occupe de l’alphabétisation des domestiques. Selon des sources proches de l’OTRACO, cette dame essaierait de manipuler toutes les autorités jusqu’à la Présidence de la République pour qu’elle reste dans cette parcelle de l’OTRACO. Nicodème Nizigiyimana, directeur de l’OTRACO demande que le gouvernement intervient le plutôt possible pour regagner sa parcelle. Nous avons essayé de contacter, Goret Kanyange, représentante légale de l’association Twese Twoterimbere, en vain.

Les habitants du secteur Kinyinya trouvent que le commissaire David Nikiza aurait dû d’abord s’adresser à la justice avant de détruire leurs maisons.
Plaintes de la population du secteur Kinyinya contre le colonel David Nikiza, commissaire de police de la région ouest. Cet officier de la police aurait abusé de son pouvoir en détruisant des maisons à Kinyinya. Motif avancé : elles étaient construites dans sa parcelle. Mais les propriétaires de ces maisons trouvent que c’est normalement à la justice de trancher. Le commissaire David Nikiza reste injoignable pour pouvoir entendre ce qu’il en pense.

Santé
Prochaine opération gratuite de la malformation appelée « Bec de lièvre » par les médecins hollandais.
Bonne nouvelle pour les personnes souffrant de la malformation dite « Bec de lièvre ». Elles seront opérées d’ici 2 semaines ici même au Burundi. Ces personnes auront cette chance grâce au soutien des Burundais vivants en Hollande. En plus de ces opérations chirurgicales, des médecins hollandais en partenariat avec l’Association Izere vont former le staff médical burundais dans cette chirurgie plastique. Vous saurez que le coût de cette opération est estimé à 10 millions de nos francs à l’étranger. Et du côté des malades et de leur famille, c’est la joie. Ces opérations chirurgicales débutent au Centre Hospitalo-universitaire de Kamenge. Et durant l’autre semaine, ça sera le tour de la commune Kibimba à Gitega.

Développement communal
Nécessité de l’élaboration d’une loi sur l’organisation des communes de la Mairie de Bujumbura pour mieux réussir la décentralisation.
« Le gouvernement devrait élire la loi spécifique régissant l’organisation des communes de la Mairie de Bujumbura. Une loi qui est la base incontournable de la politique de décentralisation des communes urbaines. » Cela est l’une des recommandations sorties après une étude sur la décentralisation des communes urbaines et rurales organisée par le Forum pour le Renforcement de la Société Civile « FORSC ». Pour Siméon Barumwete, consultant qui a fait cette étude, sans cette loi la gestion des communes urbaines est ardue et sa décentralisation irréalisable.

Education
Des recommandations pertinentes durant cette semaine internationale dédiée à l’« Education pour tous ».
Selon Bernard Nsabimana, président de l’association Bafashe Bige, les décideurs politiques ont l’obligation de méditer sur les conséquences que peut avoir le déficit de l’éducation sur le développement. De cette façon, des politiques et des programmes dans le secteur de l’éducation doivent être élaborés en conséquence, ajoute-t-il. Signalons que nous célébrons la semaine internationale dédiée à l’ « Education pour tous ». Au cours de cette occasion, il a été constaté que les filles restent en arrière par rapport aux garçons dans le domaine de l’éducation selon les statistiques actuelles.

Société
La réussite de la marche manifestation pacifique des journalistes ce 3 mai suscite de l’espoir chez FORSC.
Le Forum pour le Renforcement de la Société Civile « FORSC » apprécie la manière dont s’est déroulée la marche manifestation d’hier mardi des journalistes. Raymond Kamenyero, secrétaire exécutif du FORSC fait savoir que c’est un pas à saluer de la part du gouvernement qui commence à comprendre ce que signifie une marche manifestation pacifique. Rappelons que les associations de la société civile se sont vues interdire de manifester le 9 avril 2011 pour réclamer justice pour Ernest Manirumva, vice-président de l’Olucome assassiné dans la nuit du 8 au 9 avril 2009.

Source: RPA

mercredi 4 mai 2011

Burundi : des journalistes demandent la dépénalisation des délits de presse

Une centaine de journalistes burundais ont manifesté pour la dépénalisation des délits de presse et la libération d'un confrère accusé de trahison, à l'occasion de la journée internationale de la liberté de la presse mardi.

"Nous sommes en train de manifester, à l'occasion de la journée internationale de la liberté de la presse pour exiger d'abord la libération de notre confrère Jean-Claude Kavumbagu, emprisonné injustement depuis des mois et qui risque la prison à vie", a déclaré Alexandre Niyungeko, président de l'Union burundaise des journalistes (UBJ).

Le procureur a requis la prison à perpétuité mi-avril contre M. Kavumbagu, en détention préventive depuis juillet 2010. Le journaliste est accusé de "trahison" pour avoir mis en doute la capacité des forces de sécurité du pays à prévenir un attentat des insurgés islamistes somaliens sur le sol burundais. Plusieurs pays et organisations internationales ont condamné sa mise en détention.

"Nous voulons demander également la dépénalisation des délits de presse, car cela a été longtemps utilisé par le pouvoir pour harceler la presse", a affirmé le président de l'UBJ. Selon lui la loi burundaise sur la presse prévoit des peines pouvant aller jusqu'à 10 ans d'emprisonnement.

"C'est pour cela que nous nous élevons contre la convocation du rédacteur en chef de la radio Isanganiro aujourd'hui (mardi), qui est un jour symbolique, par le procureur de Bujumbura", a protesté M. Niyungeko.

Patrick Mitabaro, le rédacteur en chef de cette station privée, a été convoqué par le procureur de Bujumbura "pour une mise en garde" parce qu'il a récemment donné la parole à un opposant en exil, selon son avocat Me Raphaël Gahugu. "Le procureur lui a dit qu'il devait s'autocensurer car le gouvernement pour lequel il travaille ne va plus tolérer de tels comportements", a-t-il ajouté.

Les relations entre le pouvoir burundais et la presse ont été souvent tendues au cours des dernières années. Plus d'une dizaine de journalistes ont été arrêtés, d'autres ont été convoqués par la justice ou menacé et ont préféré s'exiler à l'étranger.

Source: AFP

mardi 3 mai 2011

Les informations du 3 mai 2011

Communication
Marche manifestation des journalistes lors de la journée internationale de la liberté de la presse ce mardi.
Les journalistes déplorent que la journée internationale de la liberté de la presse arrive au moment où notre confrère Jean Claude Kavumbagu est toujours incarcéré à Mpimba. Le directeur de l’Agence en ligne Net Press totalise 289 jours sous les verrous, victimes d’une information diffusée dans son journal en ligne où il exprimait son opinion. C’est l’une des raisons qui ont poussé la famille des journalistes à organiser une marche manifestation ce mardi à 8h depuis la Place de l’Indépendance jusqu’aux locaux de la Maison de la Presse comme l’indique Alexandre Niyungeko, président de l’Union Burundaise des Journalistes « UBJ ». La police était sur place pour assurer la sécurité et la circulation. Mais un des policiers a tenté de soustraire une des banderoles d’un journaliste sur laquelle était mentionnée des mots de soutien à Jean Claude Kavumbagu. L’incident a été vite maîtrisé par les responsables de la police qui étaient sur les lieux. Les débats se sont poursuivis à la Maison de la Presse et l’Ambassade des Etats Unis au Burundi en a profité pour faire un don de matériel composé d’ordinateurs et de groupes électrogènes d’une valeur de 40 milles dollars.

Des progrès à faire vers la liberté de la presse intégrale, signale l’homme de la rue.
D’après les réactions des personnes rencontrées, la liberté de la presse est à mi-chemin au Burundi. Celles rencontrées par nos reporters sont unanimes : « L’emprisonnement de Jean Claude Kavumbagu, l’interruption des émissions et les convocations judiciaires incessantes prouvent qu’il y a encore du chemin à parcourir en matière de liberté de la presse. »

Sécurité
Assassinat d’un homme à Gitobe en province de Kirundo. Des conflits fonciers en seraient la cause.
Une personne du nom de Charles Ngezahayo a été tuée à coups de poignards dans la nuit de ce lundi, sur la colline Tahana, commune Gitobe de la province de Kirundo. Trois personnes soupçonnées sont incarcérées au cachot de la police pour raison d’enquête. Les conflits fonciers seraient les mobiles de cet assassinat.

Destruction de plus de cinquante logements par la police à Rumonge.
Une cinquantaine de maisons ont été brûlées et détruites par la police tôt ce mardi matin dans le village de Kayenge, commune Rumonge, province de Bururi. Selon l’administrateur de la commune Rumonge, ces maisons avaient été érigées illégalement dans un domaine public. C’est la désolation totale chez les familles qui n’ont plus où habiter.

Justice
Comparution ce mardi du Rédacteur en chef de la Radio Isanganiro.
« La justice appelle les journalistes à s’autocensurer. » Cela est une sorte de mise en garde qu’a adressée ce matin le Procureur de la République en Mairie de Bujumbura à Patrick Mitabaro, Rédacteur en chef de la Radio Isanganiro lors de sa comparution ce mardi devant le Parquet de la Mairie de Bujumbura. Maître Raphael Gahungu, avocat de la Radio Isanganiro trouve que le moment est mal choisi car à cet instant même les journalistes manifestaient pour plus de liberté de la presse. Patrick Mitabaro a donc été convoqué à propos d’une information diffusée à la Radio Isanganiro sur la nouvelle loi régissant les partis politiques. Son avocat n’a pas eu le droit de l’assister car le Procureur lui a dit que ce n’était pas un interrogatoire mais juste une simple causerie.

Série d’arrestations inquiétantes pour les habitants de Ruhembe qui ne passent plus la nuit chez eux.
Tôt ce mardi matin, la colline de Ruhembe en commune de Buganda à Cibitoke a été envahie par une dizaine de policiers et plusieurs jeunes reconnus comme fidèles d’Agathon Rwasa et anciens combattants de son mouvement FNL sont arrêtés tirés de leurs ménages mais d’autres se sont sauvés. Samedi dernier, un jeune homme ancien combattant au côté du FNL a été aussi arrêté avant d’être retiré de la prison avec trois autres prisonniers pour une destination inconnue. Mais certains d’entre eux sont apparus vivants par après. Les habitants de cette localité sont pris de panique par ce qu’ils considèrent comme une chasse à l’homme qui serait dirigée contre les militants du parti FNL et les anciens combattants issus du FNL. Ces habitants pointent du doigt la police et beaucoup d’entre eux n’osent plus dormir chez eux. Ils disent être victimes de la jalousie de leurs voisins membres du CNDD FDD. L’administration locale reconnait quelques perturbations de la sécurité mais pas les conflits entre les militants des partis politiques. Les responsables de la police ont été contactés, en vain.

Politique
L’union du parti UPRONA encore une fois troublée.
Une crise profonde secoue le parti UPRONA depuis quelques mois. Deux camps semblent s’opposer à savoir le camp de la direction actuelle du parti et l’aile contestataire qui reproche à la direction son inertie face aux questions de l’heure et de ce qu’ils qualifient de vassalité au parti au pouvoir. Cette contestation est née surtout du silence de l’UPRONA face aux cas d’insécurité grandissante.

Economie
La BRARUDI revoit ses prix à la hausse.
Selon un communiqué de la BRARUDI rendu public ce mardi matin, la bouteille Primus coûte 950 Fbu au lieu de 900, l’Amstel 65cl passe de 1100 à 1200 Fbu et l’Amstel Bock de 750 à 800 Fbu. Cette hausse de prix à la bouteille est justifiée par la dépréciation du franc burundais et par les majorations successives des prix du carburant au Burundi. Les limonades ne sont pas concernées par ces modifications de prix.

Environnement
Le ministre de l’Environnement se désolidarise avec le gouverneur de la province Muramvya quant aux retraits des locaux à l’association Dukingire Ikibira.
Jean Marie Nibirantije, ministre de l’Environnement, nie avoir été associé par le gouverneur de la province de Muramvya dans l’expropriation de l’association Dukingire Ikibira (protégeons la forêt de la Kibira) des locaux se trouvant au chef-lieu de la zone Bugarama en commune Muramvya. Signalons que le ministère de l’Environnement avait mis ces bâtiments à la disposition de cette association. Et pourtant Oscar Ndayiziga, gouverneur de cette province confirme l’accord du ministre de l’Environnement pour le retrait de ces constructions à cette association qui s’est chargée de protéger la Kibira.


Source: RPA