Quelque 3.500 détenus de la prison de Mpimba à Bujumbura se sont mutinés lundi pour réclamer une amélioration de leurs conditions carcérales, notamment la liberté conditionnelle pour les prisonniers ayant purgé le quart de leur peine, a-t-on appris de sources concordantes.
"Nous étions en pleine séance de médiation entre responsables du ministère de la Justice et une quarantaine de détenus représentant les pensionnaires de la prison de Mpimba lorsque la mutinerie a commencé", a expliqué à la presse Pierre Claver Mbonimpa, président de l'Association pour la protection des personnes détenues et des droits humains (Aprodeh).
Les détenus ont lancé des pierres en direction des policiers faisant trois blessés légers, puis ils ont arraché une des deux grilles qui donnent accès à l'extérieur, selon des sources pénitentiaires.
"Des dizaines de policiers postés à l'intérieur et à l'extérieur de la prison ont tiré en l'air pour mettre fin à la mutinerie, (...), personne ne sait s'il y a des dégâts à l'intérieur", a poursuivi M. Mbonimpa.
Lundi en début de soirée, la police interdisait aux journalistes l'accès à un grand périmètre autour de la prison de Mpimba, dans le sud de la capitale burundaise.
"Les détenus de Mpimba se sont révoltés parce qu'ils estiment être enfermés dans des conditions inhumaines, ils réclament la liberté conditionnelle pour les prisonniers ayant purgé le quart de leur peine, des personnes âgées et des membres de l'ex-rébellion des Forces nationales de libération (FNL), la liberté provisoire pour les délits mineurs, de la nourriture en quantité suffisante...etc", a-t-il détaillé.
La prison de Mpimba abrite 3.505 détenus pour une capacité d'accueil maximale de 800 places.
"Une partie des détenus dorment sur les toits et dans les cours intérieures, les prisonniers mangent une fois par jour, a dénoncé M. Mbonimpa, ajoutant avoir vu lui-même le cas "de petites bonnes mineures détenues sans jugement depuis 2 ou 3 ans, pour le vol d'un fer à repasser ou de souliers".
Les discussions de lundi entre le ministère de la Justice et les représentants des détenus de Mpimba avaient été organisées à la suite d'un début de mutinerie jeudi, selon des sources concordantes.
"Jeudi, c'était Mpimba, et il y a une semaine, les détenus de Muyinga (nord-est) se sont mutinés pour les mêmes raisons parce que leur prison qui a une capacité de 100 places, abrite 500 détenus", a précisé l'activiste burundais.
Le Burundi compte plus de 12.000 détenus, dont 8.000 en détention préventive. Ils sont hébergés dans 11 prisons ayant au total une capacité de 4.050 places.
Source: aribinfo
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