Deux civils, militants d'un parti d'opposition, ont été retrouvés morts après leur arrestation par la police dans le nord-ouest du Burundi, et une troisième personne interpellée au même moment est toujours portée disparu, a-t-on appris de sources concordantes mercredi.
"Trois civils qui se rendaient à Buganda dans la province de Cibitoke (Nord-Ouest) ont été arrêtés par la police samedi vers 20H00 en compagnie de trois personnes qui les avaient hébergés pour la nuit", a déclaré le président de l'Association pour la protection des personnes détenues et les droits humains (Aprodeh), Pierre Claver Mbonimpa.
"Ces trois derniers ont été relâchés, (...), et nous étions sans nouvelle des trois voyageurs, jusqu'à ce que deux cadavres soient retrouvés et formellement identifiées par leurs familles", a indiqué à la presse M. Mbonimpa.
Ces arrestations ont été confirmées par des membres de leur famille, qui ont assuré que le chef de la police de Cibitoke n'a pas pu leur indiquer où étaient détenues ces personnes.
Les cadavres de Jules Ndikumana et Sylvestre Manirakiza ont été retrouvés respectivement mardi et mercredi à l'embouchure de la rivière Rusizi, qui se jette dans le lac Tanganyika, en périphérie Nord-Ouest de Bujumbura. Paul Ndikumana est toujours porté disparu, selon les mêmes sources.
Sylvestre Manirakiza, un handicapé de guerre démobilisé des ex-rebelles des Forces nationales de libération (FNL) avec le grade de major, ainsi que ses deux compagnons étaient des militants du parti FNL issu de l'ex-rébellion.
"Nous demandons à l'administrateur (maire) de Buganda et au commissaire de police de Cibitoke de dire ce que sont devenus leurs prisonniers car ces gens ont été victimes de meurtres", a accusé M. Mbonimpa.
"J'ai rencontré le commissaire de police lundi et il m'avait assuré que ces trois personnes avaient été libérés le même soir, (...). Je ne comprends pas moi-même ce qui se passe", a réagi le gouverneur de Cibitoke, Simon Bizimungu, joint par téléphone mercredi.
Quatorze cadavres, certains mutilés et ligotés, avaient été découverts récemment au même endroit, l'embouchure de la Rusizi, et quatre d'entre eux avaient déjà été identifiés comme appartenant à des démobilisés ou des militants des ex-rebelles des FNL, selon l'Aprodeh.
Au moins sept détenus, membres du parti FNL, sont toujours portés disparus, a précisé l'association.
Au moins 14 civils avaient également été tués la semaine dernière dans les marais voisins de la Rukoko. Ces attaques ont été attribuées par les autorités à "des bandits armés non identifiés".
Cette série de meurtres semble toutefois confirmer des rumeurs persistantes sur la présence de nouvelles poches de rébellion dans les marais de la Rukoko et dans la forêt primaire de la Kibira, qui court du nord au centre du Burundi.
Le Burundi sort d'une guerre civile qui a fait plus de 300.000 morts
Source: AFP
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