Deux étudiants ont été tués dimanche matin au campus de Mutanga de l’Université du Burundi, au moment où la police procédait à une fouille perquisition dans la chambre d’un étudiant qui se disait être major dans les rangs de la Fronabu–Tabara, un mouvement armé opérant selon lui à l’Est de la RD Congo, a-t-on constaté sur place.
Une des deux victimes est mort sur le champ, l’autre a rendu son âme alors qu’il était transporté vers l’hôpital, selon des sources sur place au campus Mutanga. L’une des victimes est un jeune étudiant en première année de la faculté d’économie, originaire de la colline de Jimbi en commune de Mabanda.
La première victime a été touchée au ventre par une bombe de gaz lacrymogène avant qu’elle n’explose pour dégager de la fumée. L’autre victime avait été touchée par une balle en pleine tête et est morte sur le chemin vers l’hôpital Roi Khaled de Bujumbura.
Lors de cette fouille, le porte-parole de la police a fait savoir que 7 chargeurs, 4 grenades et des paires de chaussures de militaires avaient été découverts dans cette chambre du campus Mutanga.
Le doute plane sur la découverte de ces armes
Alors que la police ceinturait l’endroit où se trouvaient ces armes, leur propriétaire du nom de Zéphirin Nzosaba disait qu’il ne craignait rien. Etudiant en 2ème candidature au département de Géographie, ses condisciples disent qu’ils regrettent qu’il y ait eu perte de vies humaines à cause de cet homme qualifié de « troubadour » par ses collègues.
« Il savait ce qu’il avait fait car même celui avec lequel il partage la chambre avait passé la nuit ailleurs » a raconté l’un des étudiants de sa classe.
Selon des sources sur place à Mutanga, l’auteur de ce désordre, qui a mis sous le choc toute la communauté de l’Université du Burundi, aurait averti celui avec lequel il partageait la chambre de vider les lieux.
Une autre source a fait savoir que le détenteur des armes s’exprimait sans aucun problème alors qu’il venait d’être attrapé par la police en possession des armes.
« Il savait ce qu’il avait planifié car il se montre confiant » a raconté une autre personne trouvée sur place à Mutanga ce dimanche matin.
Une question qui a été soulevée chez les étudiants de ce campus est de savoir pourquoi la police lui a permis de donner une interview aux journalistes, alors que dans les autres cas la police ne permet jamais aux personnes arrêtées de parler à la prsse.
Des candidats au plan « safisha » dans les campus
Selon les étudiants rencontrés au campus Mutanga, il y une liste de 17 étudiants qui seraient recherché par les services de renseignement burundais. Selon eux, il est fort possible que la police cherche à briser l’unité de ces étudiants pour pouvoir les arrêter sans aucune résistance.
Le porte-parole de l’Alliance des Démocrate pour le Changement (ADC-Ikibiri, opposition) se montre lui aussi prudent face à cette découverte d’arme. Selon Chovineau Mugwengezo, il y a des cas où la police amène des armes pour pouvoir arrêter ceux qu’elle veut arrêter. Il appelle les étudiants à rester soudés et à résister à des sollicitations malveillantes.
Le recteur de l’Université, Dr Gaston Hakiza, a fait savoir que des enquêtes sont encours et que ceux qui ne sont pas inscrits dans cette Université ne seront plus logés car, déplore-t-il, il y a des gens qui ne sont inscrits dans cette Université publique mais qui y logent suite à la pauvreté qui fait que certains étudiants ne soient pas capable de se louer une chambre dans un quartier.
Il a fait savoir que l’Université allait instaurer un jour de deuil en mémoire de ces étudiants tués par la police.
Notons que le détenteur des armes saisis est originaire de la province de Kayanza et qu’il venait de passer trois ans en deuxième candidature. Cela lui confère aussi une personnalité douteuse, car, souligne une source de sa classe, de telles personnes sont fragiles devant des sollicitations de toute sorte car ils n’ont pas droit à une bourse d’étude.
Source: Arib
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