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vendredi 26 juin 2009

Exposition-photos sur la torture au Centre d’Informations des Nations Unies pour le Burundi




Des stands parsemés des photos illustrant les cicatrices indélébiles des victimes de la torture, des amputations, des personnes assassinées, etc. D’autres stands réservés à la documentation relative à la torture et autres aspects qui ont trait aux droits de l’homme. Telle est l’ambiance qui envahi le CINU ce jeudi 25 juin 2009.
Etaient présentes à cette exposition-photos, différentes associations et autres organisations tant locales qu’internationales qui œuvrent dans le domaine de lutte pour les droits de l’homme. Entre autres organisations, il y avait l’APRODH, ABDP, Ligue Iteka, ACAT, Avocats sans Frontières, l’Office du Haut Commissaire aux Droits de l’Homme au Burundi, THARS et le Centre Humura.
Selon un agent de l’Association Burundaise pour les Droits des Prisonniers (ABDP), il y a aujourd’hui une avancée significative dans la lutte contre la torture même si le chemin reste encore long. A titre illustratif, ajoute cet agent, le taux des torturés ne cesse de baisser dans les différentes prisons du pays notamment à la prison centrale de Mpimba. Citant un rapport très récent réalisé au début de ce mois de juin 2009 par différentes associations, 50 cas de torture sont signalés à la prison centrale de Mpimba alors qu’en 2007 un autre rapport faisait état de 300 cas de torture à la même prison.


Par ailleurs, de plus en plus des officiers de la police judicaire (OPJ) qui prennent conscience des conséquences de recourir à ce genre de méthode lors des interrogatoires. Cela se remarque par l’absence des certains objets sur la table des OPJ notamment le marteau, ciseau, matraque, etc., lesquels objets leur servaient d’extorquer les aveux aux personnes appréhendées, nous a révélé un enquêteur chez l’Avocats sans Frontières.
Pour sa part, l’Association des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT) a enregistré 98 cas de torture en 2008 tandis qu’en 2007 la même association a enregistré 105 cas.
Cependant, même si la situation s’améliore d’année en année, cela ne doit pas tranquilliser outre mesures les défenseurs des droits de l’homme. Car, estime Marie INAMUGANURO de l’OHCDH-B, les tortionnaires ne cessent de réfléchir sur d’autres méthodes de torture en vue d’extorquer les aveux. C’est notamment l’abandon de la torture physique qui laisse des cicatrices sur le corps des victimes pouvant leur compromettre le cas échéant. D’où alors le recours à une forme de torture en l’occurrence la torture morale qui affecte psychologiquement les présumés fauteurs de trouble.
Signalons que cette exposition a été organisée par plusieurs associations de la Société Civile avec un appui de l’USAID et l’OHCDH-B conjointement avec la Division des Droits de l’Homme et Justice du Bureau Intégré des Nations Unies au Burundi (BINUB).

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