Au fur et à mesure que les élections s’approchent, l’on observe parallèlement une montée lente de la violence entre les jeunes des partis politiques concurrents. Ces affrontements se sont passés dans le Nord du pays entre les jeunes du CNDD-FDD et ceux du Frodebu, et cette semaine passée, des affrontements sanglants ont opposé ceux du FNL contre ceux du CNDD-FDD à Carama en commune urbaine de Kinama. Cette violence se passe après de maints avertissements de la société civile qui a dénoncé des sports collectifs des jeunes affiliés au Parti qui est au pouvoir, chose que même le Président de la République a banalisé en encourageant plutôt ces sports de masse qui renforcent la bonne santé des membres des partis politiques « pourvu que ces sports ne violent pas la loi ». Mais, pour des personnes averties comme les observateurs de la société civile, ces sports cachaient une volonté non avouée d’intimidation, ce qui a poussé quelques partis politiques d’opposition de lancer à leur tour leurs jeunesses dans la rue « pour faire le sport ». Nulle part dans les textes régissant le Parti Cndd-Fdd n’est mentionné le nom des « inkona » comme le qualificatif d’un de ses mouvements, le Président du Parti Jérémie Ngendakumana nie cela catégoriquement, mais les opposants et la société civile, eux, décortiquent une corrélation entre ce club « inkona » et les jeunes affiliés au mouvement des « Imbonerakure » du Cndd-Fdd.
Quoiqu’il en soit, ce qui se passe aujourd’hui risque de donner raison à ceux qui dénoncent ces sports, à voir la violence qui commence à caractériser ces jeunesses qui trahissent une lacune dans leur socialisation politique, celle-ci poussant à écarter le recours à la violence comme mode de conquête ou de sauvegarde du pouvoir. Etant donné que la société civile s’est activée dans la formation de ses membres réunis dans les associations d’une part et que le peuple est mûri par l’expérience douloureuse de la guerre d’autre part, il sera sans doute ridicule pour un parti politique qui pensera à l’apologie de la violence pour arriver à ses fins. A coup sûr, ce parti sera sanctionné par la vois des urnes.
Ce qui s’est passé à Carama s’était plus d’une fois passé ailleurs sous d’autres formes. Avant, c’était la Police locale qui empêchait, sous l’ordre du Ministère de l’Intérieur, l’ouverture des permanences des Partis politiques en particulier l’UPD et le FNL. Cela s’est déroulé en communes urbaines de Musaga et de Buyenzi. Aujourd’hui, au moment où le Ministère de l’Intérieur devient plus tolérant, ce sont les jeunes des Partis qui s’affrontent, alors, qui est derrière ce jeu d’intolérance politique ? Ce n’est même pas un jeu puisque le sang a coulé à Carama, et des pierres ont été utilisées comme arme de violence. Ce sont des manières d’une autre époque. Il est à rappeler que plus d’une fois, le Président de la République a déclaré que les élections se dérouleront très pacifiquement, c’est un défi ! Que le Gouvernement s’active donc à casser les germes de l’insécurité dans cette phase préélectorale pour éviter que ces promesses ne soient pas des slogans.
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