1. C’est avec une grande consternation que l’Observatoire de l’Action Gouvernementale (OAG) a appris que le ministre burundais de l’Intérieur a pris la décision d’annuler l’ordonnance d’agrément du Forum pour le Renforcement de la Société civile, FORSC, une plateforme de près de 200 associations.
2. L’OAG estime que le Ministre a pris une mesure peu responsable et lourde de conséquences, non seulement pour la personne même du Ministre, mais aussi pour l’image de notre pays, qui est pourtant encore à redorer.
3. A part que cette mesure manque cruellement de fondement juridique, elle constitue une provocation et une preuve matérielle de l’absence du respect des libertés publiques. Pire encore, cette insoutenable décision prouve à suffisance que, dans notre pays, « l’argument de la force prime sur la force de l’argument ».
4. L’OAG considère que cette décision réconforte dans leur position, ceux qui doutent encore de la volonté réelle des pouvoirs publics à s’engager résolument dans la ligne de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, des conventions internationales en rapport avec les droits et libertés et dans l’application des dispositions de la Constitution du Burundi.
5. Il s’agit, à n’en pas douter, d’une preuve matérielle d’un recul notoire sur le terrain encore fragile de la démocratie.
6. Au moment où les organisations de la société civile n’avaient pas encore dépassé le deuil de feu Ernest Manirumva, ancien vice-président de l’OLUCOME assassiné le 8 avril dernier, cette décision du Ministre pousse plus loin le cynisme et porte un coup de poignard dans leur dos en voulant les réduire au silence.
7. L’OAG considère que le FORSC est d’ailleurs victime de son inflexible détermination à faire éclater la vérité sur l’assassinat d’Ernest Manirumva et de nombreux autres citoyens fauchés comme des mouches sans que l’administration ne sourcille. Le laxisme affiché par les autorités du Ministère de l’Intérieur pour traquer les membres de son administration qui s’en prennent à la vie des paisibles citoyens et s’adonnent à la perturbation de la sécurité en menaçant la population déçoit et attriste l’OAG.
8. Mais en dépit de cette flagrante entorse à la loi, l’OAG demande aux organisations membres de FORSC de demeurer soudés et ne pas céder aux intimidations et au découragement. C’est le moment de prouver leur maturité et de montrer que la Société civile burundaise est plutôt une force pour bâtir, n’en déplaise à ses détracteurs.
9. L’OAG exige enfin que le Ministre revienne rapidement sur sa décision ou alors qu’il jette l’éponge, à défaut de se raviser.
10. Quoi qu’il en soit, L’OAG reste convaincu que la vérité finira par vaincre le mensonge, que la force de l’âme vaincra la force de l’épée et que la non violence vaincra la terreur.
Pour l’Observatoire de l’Action Gouvernementale Onesphore Nduwayo Président.
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