Le président sortant du Burundi Pierre Nkurunziza a été réélu pour un second mandat avec 91,62 % des voix lors de l'élection présidentielle de lundi boycottée par l'opposition, a annoncé mercredi le président de la commission électorale Pierre Claver Ndayicariye.
"Au niveau national, le candidat est élu par 91,62%. Ces chiffres vont être transmis à la Cour constitutionnelle, qui va se charger de proclamer les résultats définitifs", a déclaré M. Ndayicariye lors d'une cérémonie officielle. Le taux de participation s'élève à 76,98%, a-t-il ajouté.
Le président sortant, âgé de 45 ans et au pouvoir depuis cinq ans, était le seul candidat en lice, à la suite du retrait des six candidats d'opposition contestant la large victoire du parti au pouvoir (CNDD-FDD) lors des élections communales du 24 mai, entachées selon eux de fraudes massives.
La mission d'observation électorale (MOE) de l'Union européenne a "regretté" mercredi l'absence de compétition pluraliste tout en "saluant le calme" dans lequel s'est déroulé le scrutin.
"Le processus de l'élection présidentielle s'est déroulé dans un environnement politique fortement détérioré qui a mis à l'épreuve le respect de certaines normes internationales, notamment la liberté d'expression", a regretté devant la presse l'eurodéputée Renate Weber, qui dirige cette mission.
La mission européenne a également relevé que le CNDD-FDD avait "mené une campagne de grande envergure avec utilisation récurrente des ressources de l'Etat, qui n'a été ni dénoncée ni sanctionnée tout le long de la campagne".
Cette élection présidentielle était censée constituer le moment test d'une série de scrutins prévus tout au long de l'été au Burundi, dans le but d'ancrer la paix encore très fragile dans cette ancienne colonie belge à large majorité hutu -- 85 %, contre 14 % de Tutsi -- au sortir d'une guerre civile meurtrière de 13 ans (1993-2006).
Au contraire, le boycott de l'opposition et une vague de violences et d'attaques à la grenade, qui ont fait 12 morts et plus de 70 blessés, ont ranimé la crainte d'une résurgence des affrontements, non plus entre Hutu et Tutsi, mais essentiellement entre les forces politiques issues des anciennes rébellions hutu et aujourd'hui en compétition pour le pouvoir.
Le chef des FNL, Agathon Rwasa, rentré d'exil en 2008, s'est évanoui dans la nature depuis la semaine dernière après avoir renoncé à se présenter à la présidentielle.
Mardi, dans un message audio authentifié par ses proches, il a donné un premier signe de vie, expliquant s'être éclipsé en raison de menaces d'arrestations par le pouvoir.
"Je suis pourchassé parce que j'ai dit la vérité, parce que j'ai dit publiquement que je n'accepte pas le résultat des communales", a déclaré M. Rwasa.
"Mercredi (23 mai), ils voulaient encore une fois m'arrêter, je l'ai su et je me suis éclipsé", a poursuivi M. Rwasa, sans préciser où il se trouve.
Source: AFP
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