Ces derniers jours sont marqués par des faits qui poussent plus d’un à douter sur la promesse maintes fois répétée par le Président de la République que les élections se dérouleront dans le calme total.
Au moment où le Ministre de l’Intérieur clôturait officiellement l’attribution gratuite des cartes nationales d’identité, la Commission électorale nationale indépendante avait invité les responsables des Partis politiques pour procéder à l’évaluation de cette période d’avant les élections. Ces derniers ont encore dénoncé des fraudes dans l’octroi de ces cartes. De cette étape apparemment controversée, la CENI a déjà lancé une autre étape cruciale dans la préparation des élections à savoir l’enrôlement des électeurs aux scrutins qui a débuté jeudi le 21 janvier et dont la fin est prévue pour le 4 février courant. Déjà, le parti UPD dans une conférence de presse a dénoncé des manières frauduleuses des agents recenseurs qui changeraient des noms des paysans pour falsifier les récépissés, et par conséquent rendre la victime inaccessibilité au vote. Ce parti demande que la CENI suspende temporellement ces préparatifs pour assainir la situation et lever l’équivoque. D’autres formations politiques pointent du doigt l’indifférence de la CENI face à ces dérapages dans le processus électoral.
Comme pour donner raison à ces partis, un cas mafieux vient de se produire le mercredi passé en commune urbaine de Buterere où plus de 2400 fiches de recensement électoral ont été dénichés dans une boutique du coin qui en usait comme des emballages. C’est un incident qui trahit une gestion suspectée de cette période préélectorale et qui est une prémisse des élections échouées dès leur préparation. Le moins que l’on puisse d’emblée dire est que l’histoire des élections au Burundi n’est pas reluisante car elle s’est toujours accompagnée de la peur des affrontements et d’une guerre civile. Les accusations que se lancent quotidiennement les acteurs politiques prévoient des élections caractérisées par une campagne sournoise avec la complaisance présumée de l’administration. La manipulation et la propagande s’amplifient alors que la population n’est pas suffisamment outillée sur les enjeux des élections mais également n’est pas prévenue sur sa vulnérabilité pendant la période électorale.
Les futurs électeurs ne doivent pas attendre uniquement le mot de la fin de l’arbitre du jeu, ils doivent entrer dedans par l’intermédiaire des médias qui doivent donner aux citoyens une information, la vraie, équilibrée et vérifiée.
Espérons que les responsables de la CENI ne suivront pas cet adage français qui dit que les chiens aboient mais que cela n’empêche pas la caravane de passer, sinon certaines formations politiques songeraient au boycott des scrutins, ce qui serait dommage puisqu’il est encore possible de s’arrêter et d’évaluer avant de continuer. Heureusement, la carte nationale d’identité qui était érigé en document controversé ne l’est plus, puisque toute personne peut se faire recenser sans obstacle, car un document ultime d’identification vient d’être mis sur pied par la CENI.
Corollairement, il y a une autre activité assez importante pour des élections apaisées à savoir le désarmement civil. L’on dirait que les armes saisies étaient les dernières, tant cette activité est faite aujourd’hui de façon précaire, en tout cas, il n’y a pas de pression du temps alors que la sécurité pendant les élections pourrait être perturbée par des fauteurs de troubles. Prévoir des élections apaisées est une volonté politique qui implique toute une série d’actions dont la machine est ininterrompue jusqu’à la fin des scrutins.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire